En effet, on reste convaincu de ne pas être quelqu'un de bien ou d'estimable et on se sent incapable de faire quoi que ce soit de bien.

Ces sentiments entraînent malheureusement les survivantes à se placer en statut de victime dans des situations de la vie courante ou dans leurs relations.

Les survivantes auront tendance à ne pas croire les compliments que l'on pourrait leur faire. Il sera difficile de leur faire admettre qu'elles peuvent être belles, intelligentes, douées pour telle ou telle chose.

Elles auront du mal à croire qu'elles possèdent des qualités, étant donné le peu d'estime qu'elles ont d'elles-même. De même, elles auront du mal à faire part de leurs sentiments, de peur de se tromper ou de peur que ce ne soit pas apprécié. Elles auront peur de « dire une bêtise » ( sentiments que j'ai souvent eu d'ailleurs!!!)

Cette honte est due au fait qu'elles pensent peut être ne pas avoir assez résisté, ne pas avoir dit non assez fort, ou ne pas l'avoir dit du tout mais ce n'est en aucun cas la faute de la victime. 

L'agresseur sait ce qu'il fait, la victime est terrorisée, ce qui l'empêche de se débattre, de parler, de dire non. Par instinct de survie, elle finit par se mettre dans un état second, pour s'éloigner de l'impensable, de l'inconcevable. C'est comme si elle était ailleurs, comme si son corps ne lui appartenait plus. Elle peut aussi penser qu'elle est responsable de ce qui s'est passé parce qu'elle était habillée de telle ou telle maniére, parce qu'elle a eu une attitude, un regard qui aurait pu laisser penser que peut être...

Mais en réalité ce ne sont pas les victimes qui provoquent, ce n'est pas à elles-même qu'elles doivent en vouloir mais à leur agresseur, elles ne sont pas responsable de l'agression quoi qu'il ai pu se passer avant.

Après avoir été rabaissé au plus bas niveau, il est très difficile de pouvoir avoir une bonne image de soi, de penser qu'on est capable de faire quelque chose de bien, d'utile....et pourtant... Beaucoup penseront qu'elles ne « sont bonne qu'à ça », «qu'elles l'ont cherché ou mérité », mais il faut garder en tête que rien n'est de notre faute et peut importe ce que l'on a pu faire: personne ne mérite d'être violé!!

Elles auront recours à l'autodestruction pour camoufler la honte et la culpabilité qui résultent de l'inceste ou du viol. Les survivantes auront tendance à avoir un comportement auto-destructeur (pour se punir ou par désespoir) , tel que la prise d'alcool, de drogue, l'automutilation, les troubles alimentaires (anorexie, boulimie) ...