LES CONSEQUENCES DES ABUS SEXUELS
LA DROGUE :

Généralités

LA PLUPART DE CES PRODUITS SONT ILLICITES

Ces pages n'ont pour but que l'information des personnes pouvant être en contact avec ces produits illicites ou à leur entourage et n'a aucunement pour but d'en faire l'apologie

Si vous souhaitez m'envoyer vos témoignages, vos poémes, vos idées, vos remarques sur le théme de la drogue, elles seront les bienvenues....Merci beaucoup de m'aider à enrichir le site!
VOICI QUELQUES DEFINITIONS UTILES

Qu'est-ce qu'une substance psychoactive ?

Alcool, tabac, cannabis, héroïne, cocaïne... sont tous des substances psychoactives qui agissent sur le cerveau :

elles modifient l'activité mentale, les sensations, le comportement. Leur usage expose à des risques et à des dangers pour la santé, et peut entraîner des conséquences sociales dans la vie quotidienne ; leur usage peut en outre engendrer une dépendance ;

elles provoquent des effets somatiques (sur le corps) d'une grande diversité selon les propriétés de chacune, leurs effets et leur nocivité.

Toutes ces substances disposent d'un cadre légal

Le cannabis, la cocaïne, l'ecstasy, l'héroïne sont des substances illicites : le code pénal en interdit et en réprime la production, la détention et la vente, conformément aux conventions internationales ; leur usage est également interdit et sanctionné.

Les médicaments psychoactifs (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs) sont des produits licites : ils sont prescrits par un médecin pour traiter des états d'anxiété, de troubles du sommeil, de dépression ; leur production et leur usage sont strictement contrôlés. Cependant, leur détournement et l'automédication sont fréquents.

L'alcool, le tabac sont des produits licites ; ils sont consommés librement ; leur vente est autorisée et contrôlée et leur usage réglementé

LEXIQUE


Ambulatoire

Traitement effectué en dehors des structures d'hospitalisation ou d'hébergement. Ce traitement laisse au patient la possibilité de poursuivre ses occupations habituelles.

Analgésique

Qui supprime ou atténue la sensibilité à la douleur.

Anorexigène

Propre à supprimer la sensation de faim.

Antalgique

Qui calme la douleur.

Chiquer

Mâcher (du tabac, une substance psychoactive).

Dépénalisation de l'usage

Suppression des sanctions pénales pour l'usage d'un produit interdit.

Dopamine

Voir neuromédiateur.

Drogue

Terme usuel pour désigner toute substance psychoactive à risque d'abus et pouvant entraîner une dépendance.

Épisode ou délire paranoïde

Crise pendant laquelle un individu est le sujet de délires qui rappellent la paranoïa.

Gober (un comprimé d'ecstasy)

Avaler un comprimé.

Kit de prévention

Trousse de prévention destinée aux usagers de drogues qui pratiquent l'injection par voie intraveineuse, contenant : deux seringues, deux ampoules d'eau distillée, deux tampons alcoolisés, deux tampons secs, deux récipients de dilution et de chauffe, deux filtres, un préservatif et des messages de prévention. Les subventions de l'État permettent à cette trousse d'être vendue à un prix modéré en pharmacie.

Légalisation d'un produit

C'est l'autorisation de distribution d'un produit jusque-là interdit. Cette légalisation peut s'accompagner d'une restriction de la diffusion : lieux spécifiques de vente, interdiction de vente aux mineurs, production contrôlée (par exemple, la production et la vente du tabac et de l'alcool sont soumises à un contrôle exercé par l'État).

Maniaco-dépressif

Propre à la psychose maniaco-dépressive. Celle-ci se traduit par des accès de surexcitation (manie) alternant avec des périodes de mélancolie (dépression).

Manque

Terme employé pour décrire habituellement la sensation qu'entraîne le manque d'opiacés (morphine, héroïne) ; la privation du produit engendre un malaise physique (sueurs, courbatures, tremblements, nausées, insomnies, agitation) et psychologique (anxiété, irritabilité, angoisse). Le manque aux opiacés, aussi douloureux et spectaculaire soit-il, n'entraîne pas la mort. Toutefois, le manque provoqué par la privation brutale d'alcool consommé en grande quantité et régulièrement peut provoquer un delirium tremens pouvant, par extension, entraîner la mort.

Le manque est la traduction du syndrome de sevrage. Ce mot est parfois utilisé ainsi pour décrire le sevrage aux autres substances psychoactives.

Neurosciences

Ensemble des connaissances et des recherches scientifiques concernant le cerveau.

Neuromédiateurs

Substances chimiques qui assurent la continuité de l'influx nerveux au travers des synapses. Les principaux neuromédiateurs sont la dopamine et la sérotonine.

Opiacé

Qui contient de l'opium.

Paranoïa

Troubles caractériels engendrant un délire et des réactions d'agressivité.

Patch

Timbre autocollant que l'on pose sur la peau afin qu'il dispense un médicament.

Polyconsommation

Comportement d'usage qui associe la consommation de plusieurs substances psychoactives.

Posologie

Indication de la quantité de médicament à donner à un malade.

Prise

Quantité de substance consommée en une seule fois.

Rave partie

Une soirée rave est organisée autour de la musique techno. Les participants ou ravers apprécient qu'elle ait lieu dans des endroits insolites (rase campagne, bâtiments désaffectés...).

Sédatif

Produit destiné à calmer un état d'agitation ou de nervosité.

Sevrage

C'est l'arrêt de la prise de substance psychoactive de manière brutale ou progressive. Pour libérer l'organisme du besoin de drogue sans ressentir les effets physiques du manque, les personnes pharmaco-dépendantes peuvent faire une demande de sevrage sous assistance et contrôle médical.

Le sevrage aux barbituriques (somnifères rarement utilisés) ou un accident de sevrage de l'alcool (delirium tremens, troubles psychiques) nécessitent une hospitalisation.

Sniffer

Priser, aspirer par le nez. On dit sniffer une ligne de coke, par exemple.

Stupéfiant

Substance susceptible d'induire un usage nocif ou une dépendance et inscrite sur les listes I et II des stupéfiants, établies par la Convention unique de 1961.

Substitution (traitement de)

Ces traitements de substitution ont pour objectif de stabiliser la dépendance de manière médicale et légale.

Surdose ou overdose

L'usager d'héroïne utilise une dose trop forte par rapport à celle que son organisme a l'habitude de supporter. Ces accidents interviennent le plus souvent soit lorsque l'usager utilise la même dose qu'un autre, soit qu'il utilise sans le savoir un produit pas assez dilué ou coupé avec des substances qui augmentent le danger, soit qu'il prenne plusieurs produits dont les effets se potentialisent. Les risques de surdose interviennent notamment après un arrêt prolongé de la consommation, alors que l'organisme n'est plus accoutumé au dosage habituel.

Synapse

Zone de jonction entre deux neurones ou entre un neurone et une autre cellule.

LA DROGUE :

LE COMPORTEMENT :

Les effets, les risques et les dangers des drogues ou substances psychoactives varient suivant les produits et l'usage qu'on en fait. Les raisons de consommer diffèrent selon chaque personne, elles sont liées à son histoire, à son état de santé, à son environnement familial et social.

La consommation de ces produits procure un plaisir ou un soulagement immédiat, contrôlé ou non.

- boire un verre d'alcool pour se détendre, pour le plaisir de goûter un bon vin, pour se sentir mieux ou surmonter un moment douloureux ;

- fumer du tabac pour faire comme les autres, pour le plaisir de partager un moment avec d'autres ou parce qu'on ne peut plus s'arrêter ;

- consommer de l'ecstasy dans le désir d'accéder à des sensations extrêmes ;
- consommer abusivement une substance pour atténuer une sensation de malaise, rechercher l'oubli d'une souffrance ou d'une réalité vécue comme insupportable...

Que le produit soit licite ou illicite, la communauté scientifique distingue trois types de comportements de consommation : l'usage, l'usage nocif (ou abus) et la dépendance, dont les risques et les dangers sont différents.

Chaque consommation ne présente pas les mêmes dangers : elle dépend aussi de la vulnérabilité du consommateur, du produit, de la quantité consommée, de la fréquence et du contexte de la consommation.

L'USAGE :

L'usage est une consommation de substances psychoactives qui n'entraîne ni complications pour la santé, ni troubles du comportement ayant des conséquences nocives sur les autres.

C'est souvent le cas chez les adolescents ou jeunes adultes qui expérimentent par curiosité, pour s'amuser ou pour imiter les autres par effet d'entraînement. La plupart du temps, ils semblent s'en tenir là, sans risque d'une éventuelle "escalade". Il s'agit aussi des consommations occasionnelles et modérées qui concernent, par exemple, un nombre important d'usagers d'alcool.

L'USAGE NOCIF

L'usage nocif est une consommation susceptible de provoquer des dommages physiques, affectifs, psychologiques ou sociaux pour le consommateur et pour son environnement proche ou lointain.

Cet usage n'est pas uniquement lié à la quantité consommée en une seule fois, ni à la répétition d'une consommation modérée et contrôlée de certaines substances. Les risques tiennent à la dangerosité spécifique du produit, aux dommages pour la santé, aux conséquences sociales de la consommation et au caractère licite ou illicite du ou des produits consommés.

Les risques pour la santé (risques sanitaires) :

l'usage est nocif lorsqu'il entraîne une détérioration de l'état physique, la complication de certaines maladies, voire des décès prématurés.

Les risques pour la vie quotidienne (risques sociaux) :

l'usage est nocif dans les situations où la consommation et ses effets peuvent occasionner un danger, entraîner des dommages pour soi et pour les autres

LA DEPENDANCE

Brutale ou progressive selon les produits, la dépendance est installée quand on ne peut plus se passer de consommer, sous peine de souffrances physiques et/ou psychiques.

La vie quotidienne tourne largement ou exclusivement autour de la recherche et de la prise du produit : on est pharmacodépendant.

Il existe deux dépendances, associées ou non, qui se caractérisent par des symptômes généraux :

- l'impossibilité de résister au besoin de consommer ;

- l'accroissement d'une tension interne, d'une anxiété avant la consommation habituelle ;

- le soulagement ressenti lors de la consommation ;

- le sentiment de perte de contrôle de soi pendant la consommation.

La dépendance psychique

La privation d'un produit entraîne une sensation de malaise, d'angoisse, allant parfois jusqu'à la dépression. Une fois qu'elle a cessé de consommer, la personne peut mettre du temps à s'adapter à cette vie sans le produit. Cet arrêt bouleverse ses habitudes, laisse un vide et permet la réapparition d'un mal-être que la consommation visait à supprimer. Cela explique la survenue possible de rechutes ; elles font partie du lent processus qui, à terme, peut permettre d'envisager la vie sans consommation problématique.

La dépendance physique

Certains produits entraînent une dépendance physique : l'organisme réclame le produit à travers des symptômes physiques qui traduisent un état de manque.

La privation de certains produits tels que les opiacés, le tabac, l'alcool et certains médicaments psychoactifs engendre des malaises physiques qui varient selon le produit : douleurs avec les opiacés, tremblements majeurs avec l'alcool, convulsions avec les barbituriques, les benzodiazépines et l'alcool.

Ces symptômes peuvent être accompagnés de troubles du comportement (anxiété, irascibilité, angoisse, agitation...). Lorsqu'une personne arrête de manière brutale ou progressive la prise d'une substance psychoactive, on parle de sevrage.

Pour libérer l'organisme du besoin de la substance sans les effets physiques du manque, les personnes pharmacodépendantes peuvent trouver une aide médicale et psychologique. Il leur est proposé un traitement approprié qui peut prendre la forme d'un sevrage sous contrôle médical.

Le suivi et l'accompagnement psychologique apportent une aide précieuse pour surmonter les difficultés du sevrage. Généralement, ce soutien favorise et renforce les résultats attendus.

LA POLYCONSOMMATION : MULTIPLICATION DES PRODUITS ET DES DANGERS

Parfois, les comportements d'usage se compliquent lorsque la même personne consomme plusieurs produits.

La consommation d'un produit entraîne souvent des consommations associées :

- alcool et cigarette ;

- cannabis, tabac et alcool ;

- ecstasy et médicaments psychoactifs, etc.

Deux cas de polyconsommation :

- La personne fait un usage régulier de plusieurs produits.

Exemple : tabac + alcool + anxiolytiques plusieurs fois par semaine.

- La personne associe plusieurs produits à la fois dans un même moment.

Exemple : cannabis, alcool et tabac dans une soirée.

Dans ces deux cas, on parle de poly-consommation. Les dangers sont souvent méconnus. Conjugués, les effets des produits peuvent être amplifiés, entraînant des risques plus graves pour la santé.

ACTION SUR LE CERVEAU

Connaître l'action des drogues sur le cerveau :

Cocaïne, ecstasy, tabac, alcool, héroïne, médicaments psychoactifs... Tous les produits qui peuvent déclencher une dépendance chez l'homme ont en commun une propriété :

ils augmentent la quantité de dopamine disponible dans une zone du cerveau, le circuit de récompense.

Une substance psychoactive dont la structure moléculaire ressemble à celle d'une substance produite naturellement par l'organisme peut se fixer à la place de celle-ci sur les récepteurs spécifiques.

3 modes d'action sur le neuromédiateur selon les substances :

- certaines imitent les neuromédiateurs naturels et donc se substituent à eux dans les récepteurs : la morphine, par exemple, s'installe dans les récepteurs à endorphine, et la nicotine, dans les récepteurs à acétylcholine ;

- certaines augmentent la sécrétion d'un neuromédiateur naturel : la cocaïne, par exemple, augmente la présence de dopamine dans la synapse, et l'ecstasy, celle de la sérotonine et de la dopamine ;

- certaines bloquent un neuromédiateur naturel : par exemple, l'alcool bloque les récepteurs nommés NMDA.

Les substances psychoactives à risque de dépendance agissent sur un circuit du cerveau dont la fonction est de favoriser les fonctions vitales (système de récompense). Il est impliqué dans la récompense (plaisir cérébral) des comportements liés à la nutrition et à la reproduction de l'espèce. Il participe ainsi à la satisfaction de vivre. Les substances psychoactives sollicitent anormalement ce circuit naturel et engendrent à terme la possibilité de son déséquilibre permanent.

La toxicité potentielle des substances psychoactives, comme celle de tout médicament, est liée à la quantité consommée et cette toxicité est variable d'un produit à l'autre.

Donc, plus on consomme un produit à des doses toxiques, plus on en subit les conséquences. À l'inverse, moins on consomme un produit, ou si on le consomme à des doses non toxiques, moins on en subit les conséquences.

SUBSTANCE PAR SUBSTANCE, LES EFFETS SUR LE CERVEAU

- L'alcool se lie à de nombreux récepteurs biologiques comme les récepteurs à glutamate, GABA, sérotonine, nicotine.

L'alcool est impliqué dans l'augmentation de la libération de dopamine dans le système mésocorticolimbique.

- Les amphétamines et leurs dérivés, comme l'ecstasy, provoquent des augmentations immédiates et importantes de sérotonine dans la synapse, mais aussi de dopamine, suivies d'un épuisement des stocks de ces neuromédiateurs.
Un très grand nombre d'antidépresseurs agissent directement ou indirectement sur la libération de la dopamine.

- Le cannabis entraîne une faible libération de dopamine selon un mécanisme encore étudié et discuté. Les récepteurs cannabinoïdes sont présents en forte densité dans le système limbique (dans le noyau accumbens, dans le cervelet, l'hippocampe et le cortex).

- La cocaïne agit en empêchant la recapture de la dopamine au niveau des synapses. Ce faisant, elle augmente la présence et donc l'effet de la dopamine dans les synapses au niveau du cerveau des émotions (système limbique).

- L'ecstasy augmente la présence de sérotonine dans les synapses en bloquant sa recapture. Dans une moindre mesure, elle augmente également celle de la dopamine.

- L'héroïne est transformée dans le cerveau en morphine. Celle-ci se lie aux récepteurs opioïdes naturels (récepteurs des endorphines). Elle stimule également le système de la dopamine, mais par un mécanisme indirectr, en diminuant le contrôle des neurones GABA sur les neurones à dopamine.

- La nicotine du tabac, comme toutes les autres substances psychoactives induisant une dépendance, accroît la libération de dopamine par certains neurones. La nicotine imite l'action d'un neuromédiateur naturel, l'acétylcholine. Elle se lie aux récepteurs nicotiniques dans le cerveau. La nicotine facilite également la libération des endomorphines, ce qui expliquerait en partie son effet antalgique (contre la douleur).

TEMOIGNAGES

Voici le témoignage que m'a envoyé Loona :

J’éprouve depuis des années, un tel mal de vivre, qu’à deux reprises j’ai tenté de suivre des thérapies auprès de spécialistes.

La première fois, ça ne passait pas du tout avec le psychologue dans le cabinet duquel j’avais pris rendez-vous. Je l’ai vu pendant quelques temps mais rien n’a changé. C’était il y a 5 ans. Il y a deux mois j’ai essayé de revoir un psy dans un Centre Médico-Psychologique, mais au rythme d’une séance d’un quart d’heure une fois par mois je ne vois pas où ça peut me mener! et comment il peut m’aider, c’est un homme charmant, certes, mais peu efficace dans mon cas.

Mais je me suis peut-être trompée : au lieu de chercher de l’aide auprès d’un thérapeute, c’est peut-être en moi que je dois trouver la force de m’en sortir. J’ai donc décidé d’écrire! D’écrire pourquoi je me sens si mal, de chercher pourquoi je ne parviens pas à trouver la paix à laquelle j’aspire.

Je ne sais pas si je vais y arriver mais en tout cas je vais essayer, et de toutes mes forces!

Par où commencer? Mon histoire est la même que celle de beaucoup d'autres..

Et pourtant si différente... et surtout si difficile à tirer de ma mémoire pour la faire partager...

Aujourd'hui, j'ai besoin de me décharger de ce fardeau car il m'étouffe et m'empêche d'avancer correctement dans l'existence... Je devrais m'estimer heureuse, à première vue d'avoir ce que j'ai : un petit garçon, de 5 ans bientôt, en pleine santé, un travail, un toit sur la tête et un homme qui m'aime à mes côtés et qui plus est le père de mon fils (les familles éclatées se rencontrent si fréquemment de nos jours...)... Mais encore faudrait-il que je sache profiter de ce que j'ai...

Aussi loin que je puisse remonter dans ma petite enfance je ne me souviens pas m'être un jour bien entendue avec mon père... Durant mon enfance et mon adolescence, j'ai été son souffre douleur... Jamais de trace visible de son comportement à mon égard ! Contrairement à certains parents, mon père ne me frappait que très rarement, son truc à lui c’était le harcèlement moral, harcèlement qu’il exerçait aussi sur ma mère!

Mon frère d’un an et demi mon cadet, en revanche n’a jamais eu à souffrir de ce comportement, est-ce parce qu’il n’avait pas peur de mon père, ou tout simplement parce qu’il était un garçon ? Je n’ai jamais eu la réponse! Toujours est-il que ma mère et moi, à des degrés différents, étions forcées de supporter son complexe de supériorité.

A moi, il m’interdisait tout ce qu’il pouvait m’interdire! Adolescente, je n’avais presque pas d’amis, car les sorties m’étaient interdites, ainsi que d’inviter de amis à la maison. Je ne pouvais pas choisir mes tenues vestimentaires! Je ne comprenais pas ce que mon père avait après moi! Mais une idée faisait son chemin dans mon esprit! il y avait quelque chose entre mon père et moi mais je n’arrivais pas à savoir quoi!

Lasse du comportement de mon père à son égard, ma mère a fini par aller chercher ailleurs l’amour que son mari ne lui apportait plus (le lui avait-il apporté un jour d’ailleurs ?! je me suis souvent dit qu’une des raisons majeures du mariage de mes parents, c’était moi, mariés en avril 69, alors qu’ils ne se connaissaient que depuis mois, je suis née en octobre, calculez !). Mais pendant 4 ans, elle n’a pas eu la franchise et le courage de quitter mon père, elle a donc eu un amant, pendant ces 4 années et se servait de moi pour que je la couvre quand elle le voyait, ce qui faisait redoubler la crainte que j’avais de mon père! Mon père au bout d’un certain temps s’est rendu compte que ma mère avait quelqu’un d’autre, c’est ce moment là qu’elle a choisi pour le quitter et partir vivre chez son amant! mais sans moi et sans mon frère, chose que je n’ai jamais comprise! surtout quand on connaît le résultat!

Elle a donc vécu chez cet homme, à 500 mêtres de la maison familiale! Notre vie à tous a été un enfer durant cette période : mon père bien évidemment n’acceptait que ma mère veuille refaire sa vie ; chantage, menaces, coups de fils anonymes et même sabotages de leurs véhicules remplissaient le quotidien de ma mère et de son ami! et le notre! mon frère et moi vivions ça de l’intérieur, chacun à notre manière : lui en se réfugiant dans les études, moi en commençant à me réfugier dans la drogue (à l’époque rien de bien méchant, juste quelques joints lorsque je parvenais à m’échapper de cet enfer). Car loin de faire en sorte que mon père prenne conscience de son comportement et le change vis à vis de moi, il se montrait encore plus dur!

Au bout de presque 5 ans de cette existence infernale, à force de menaces, de chantage et de harcèlement mon père a réussi à avoir ce qu’il voulait : ma mère est revenue vivre chez nous! C’était au mois de septembre 1993. Je devais reprendre, un mois plus tard mes études d’espagnol à la fac de Clermont Ferrand ! et c’est ce moment que ce souvenir d’attouchements de la part de mon père lorsque j’étais une toute petite fille, a choisi pour se rappeler à moi! Mon esprit n’était plus qu’un tourbillon où se mêlait colère, incompréhension, peur, dégoût! pour cette famille en apparence si bien, mais à l’intérieur pleine de sales secrets et de tabous. Ma mère venait juste de revenir, mais je me disais que si je lui parlait de ces souvenirs, nous repartirions! Mais elle ne m’a pas cru, ou n’a pas voulu le croire! elle m’a dit d’oublier! J’avais presque 24 ans et moi j’étais restée avec ma famille, malgrès tout le mal qu’elle m’avait fait, mais cette fois c’en été trop! Sans rien dire à personne, on ne m’aurait pas laissé faire, j’ai mis quelques fringues dans un sac à dos et j’ai enfin eu le courage de QUITTER CETTE MAISON.

Je suis partie sans un rond en poche, en automne! J’ai été SDF! dans la rue on rencontre vite des gens! et ma vie au sein d’une famille aussi tordue m’avait en fait forgé un sacré caractère! J’ai vite appris à faire la manche et à squatter pour dormir au chaud, alors que pendant plus de 20 ans ça avait été le cadet de mes soucis! Je n’avais plus accès a aucun confort! Mais j’étais libre et entourée de personnes qui m’acceptaient telle que j’étais, sans chercher à savoir d’où je venais ni qui j’étais! Et je savais qu’étant majeure, on ne pourrait pas me rechercher, ce qu’on tenté de faire mes parents quand même!

Puis de squatts en squatts, j’ai fini par tomber sur des gens sur lesquels il n’était pas bon que je tombe à ce moment-là! On arrivait aux fêtes de noël, période que j’ai toujours haï, jusqu’à ce que je sois maman! c’est le soir du 1er de l’an 1993/94 que j’ai pris de l’héroïne pour la première fois! Puis je n’en ai plus repris pendant quelques temps, jusqu’à ce qu’un soir je rencontre un copain qui avait de l’héro avec lui, mais pas envie de passer la soirée seul!

J’en ai sniffer régulièrement, mais lorsque tu commences, il faut un moment avant d’être accroc! puis j’ai continuer à « gravir les échelons » en apprenant à me piquer! au mois de mai, cette même année, j’ai rencontré le papa de mon fils qui prenait lui aussi de l’héroïne, mais qui en était plus loin que mois sur le chemin, car complètement accro à cette saleté! Après un voyage aux Pays Bas pour nous ravitailler, nous avons quitté Clermont Ferrand pour le sud de la France, où nous avons vécu pendant prés de 3 ans! A Béziers, plus exactement, où nous nous sommes enfoncés dans la came jusqu’aux yeux!

Système D, squatts, manche, on se débrouillait comme on pouvait, et à Béziers il faisait beaucoup moins froid qu’à Clermont et on y trouve de la came beaucoup plus facilement! Nous avons touché le fond!

Puis declic! La manche ne rapportait pas beaucoup d’argent pourquoi pas le trottoir ?! En fait nous avions tenté 2 ou 3 fois de décrocher! en vain! Mais cette fois nous étions prêts à franchir un cap : soit je me mettais au trottoir! et c’en était fini pour nous deux, nous ne serions restés ensemble que pour le produit et il aurait fini par nous détruire ; ou on essayait de choper les minces chances qu’on avait de décrocher. On n’a pas réfléchi longtemps!

On a quitté Béziers! aujourd’hui, je pense, pour ne pas mourir!

Aujourd’hui, ça fait 6 ans qu’on a décroché de l’héroïne, on a un petit garçon de bientôt 5 ans en pleine santé (on a de la chance étant donné ce qu’on a traversé)! et moi j’en suis là à tenter d’exorciser un passé au sein d’une famille de tordus, pour tenter de trouver la paix et de permettre à notre fils d’avoir une existence équilibrée (pas comme la notre).

En tout cas merci beaucoup de m’avoir lue! La route est longue mais je veux m’accrocher!

Carpe Diem Mais Fais Gaff' Kan Même

LOon@

Merci beaucoup d'avoir bien voulu témoigner, et d'avoir accepté de te livrer. Je suis sur que ton petit bout de choux est fier d'avoir une maman aussi courageuse, je vous souhaite beaucoup de bonheur et de courage à tous les trois. Merci pour ton amitié...

Reçu par mail le 03.07.03