PROCES DU PEDOPHILE MARC DUTROUX
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DEVELLOPEMENT DES TITRES : Mercredi 07 avril 2004 Toujours beaucoup de questions sur l’enlèvement d’An et Eefje An et Eefje ont été enlevées à Ostende, le 23 août 1995 en début de nuit. Mais on ne sait pas où elles ont disparu, qui les a enlevées et quand. Les témoins entendus cette après-midi n'ont pas permis de répondre à ces questions. Les jeunes filles ont participé à un show d'hypnose au casino de Blankenberge. Elles sont sorties du casino vers 23H45 et ont rencontré un témoin peu après minuit. Elles semblaient paniquées car elles avaient raté le dernier tram qui pouvait les emmener à Westende mais étaient calmes et silencieuses. Les deux jeunes filles ont pris le tram de 00H44 en direction d'Ostende. Durant le trajet, elles étaient assises non loin du conducteur, ont confirmé plusieurs témoins cette après-midi devant la cour d'assises. Des déclarations qui coupent court aux propos de Marc Dutroux et de Michel Lelièvre qui ont toujours déclaré qu'elles étaient assises à l'arrière du tram quand ils ont croisé le véhicule. Les adolescentes ont quitté le tram vers 01H20, à Ostende. Les témoins présents sur les lieux ont tous confirmé qu'elles étaient seules et semblaient calmes. L'un d'eux a expliqué avoir vu une Citroën CX grise au comportement suspect, à proximité de la gare. Pour Me Quirynen, le conseil de Paul Marchal, qui a réclamé une reconstitution des faits, il est bien possible que les deux jeunes filles aient été enlevées aux environs de la gare et non pas 2 ou 3 kilomètres plus loin comme le prétendent Dutroux et Lelièvre. Lors de l'enquête, Marc Dutroux et Michel Lelièvre ont avoué l'enlèvement des deux Limbourgeoises. Mais devant la cour, Marc Dutroux a expliqué que les faits avaient été commis en compagnie de deux autres personnes, des policiers dont il ne connaît même pas le prénom. Interrogé aujourd'hui sur cette déclaration par Me Vercraeye, le conseil de Jean Lambrecks, Marc Dutroux a confirmé la présence des deux policiers appartenant à la "bande de Courcelles". "Mais en disant cela, je me mets en danger de mort. Je suis certain que ma vie ne durera pas longtemps après le procès", a-t-il expliqué. Michel Lelièvre a nié cette "présence policière". "C'est parce qu'il a peur", a commenté Marc Dutroux. Les témoignages des dernières personnes qui ont vu les jeunes filles en vie, en dehors des accusés, ne permettent pas d'éclairer les familles sur la manière dont s'est déroulé l'enlèvement de An et Eefje. "Voilà 8 ans que je me pose des questions", a commenté le procureur du roi, Michel Bourlet, mettant en doute les déclarations de Lelièvre et Dutroux. "Mais s'il y a quelqu'un qui croit les dernières interventions de Monsieur Dutroux, ce n'est pas mon cas", a-t-il affirmé en conclusion. Le procureur du roi ne pense pas qu'elles aient pu être enlevées sans violence, en faisant de l'auto-stop. Par ailleurs, la cellule disparitions du BCR n'a transmis aucune information à Bruges sur l'existence d'un suspect nommé Marc Dutroux, a confirmé ce matin devant la cour d'assises le commissaire Luc Van Tieghem (photo). Cette information avait cependant été communiquée, dès l'été 1995, à la BSR de Grâce-Hollogne, qui enquêtait sur la disparition de Julie et Mélissa et à Charleroi où était domicilié Marc Dutroux. M. Van Tieghem a précisé que lors d'une très longue réunion au BCR en novembre 1995, on ne lui avait pas non plus parlé de Marc Dutroux. Ce n'est que le jour de l'arrestation de Marc Dutroux, le 13 août 1996, que le BCR a téléphoné à un de ses collègues brugeois pour dire qu'il fallait se préparer à toute éventualité car il y avait eu une percée dans le dossier Laetitia Delhez. Or, s'est étonné Me Fermon, avocat de Laetitia Delhez, les enquêteurs à Neufchâteau ont été surpris eux-mêmes le 15 août 1996 quand Marc Dutroux leur a dit qu'il détenait deux filles. Mardi 06 Avril 2004 Marc Dutroux blessé à la tête après une fouille musclée
Un nouvel incident a émaillé mardi le procès de Marc Dutroux devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique), où le pédophile, jugé pour des enlèvements et meurtres d'enfants, a été légèrement blessé mardi lors de contrôles de sécurité avant l'audience. Les autorités belges affirment que Dutroux a cherché à "s'automutiler" en se frappant la tête contre un mur, au palais de justice d'Arlon, après avoir refusé de se laisser fouiller à la prison. Une "information judiciaire" pour "rébellion" a été ouverte à son encontre, a précisé la police fédérale. Marc Dutroux, lui, "conteste" cette version et va "plus que probablement porter plainte pour coups et blessures", a indiqué l'un de ses avocats, Me Rony Baudewijn. Il est "blessé" à l'arcade sourcilière et a "une grosse bosse au crâne", a précisé son collègue, Me Xavier Magnée. Dutroux "met tous les jours la pression" sur ses gardiens et était "très nerveux" mardi, a assuré le coordonnateur de la police fédérale à Arlon, Jean-Yves Schul. Il a dû être "maintenu au sol", mais "il n'y a pas eu de violence" des forces de l'ordre, a assuré M. Schul. Selon ce dernier, la scène a été filmée par une caméra de surveillance. "Nous ne pourrons malheureusement pas voir la cassette avant plusieurs mois car la bande a été saisie", a regretté Me Baudewijn. L'incident de mardi n'est pas le premier depuis l'ouverture le 1er mars du procès de "l'homme le plus détesté de Belgique". Dès le premier jour, une porte mal fermée du fourgon cellulaire ramenant Dutroux à la prison s'était brièvement ouverte. Quelques jours plus tard, des clés de menottes avaient été retrouvées dans une salière lui appartenant à la prison d'Arlon, avant qu'une lame de rasoir ne soit retrouvée dans son fourgon. Le 23 avril 1998, une éphémère évasion de Marc Dutroux avait entraîné la démission des ministres belges de la Justice et de l'Intérieur. L'audience de mardi, consacrée à l'enlèvement de deux jeunes Flamandes, An Marchal (17 ans) et Eefje Lambrecks (19 ans), a néanmoins pu se dérouler normalement. Marc Dutroux y est apparu l'arcade sourcilière droite légèrement gonflée. Comme il l'avait fait lors de son premier interrogatoire public le 3 mars, Dutroux a accusé deux policiers de Charleroi (sud) d'avoir "commandé" et participé avec lui et son complice Michel Lelièvre au rapt d'An et Eefje dans la nuit du 22 au 23 août 1995 près d'Ostende (nord), sur la côte belge. "En disant cela, je suis en danger de mort. Je suis certain que ma vie ne durera pas longtemps après la fin du procès", a-t-il affirmé, interrogé par les avocats des familles d'An et Eefje. "C'est totalement faux, il n'y avait pas de policiers", a déclaré Lelièvre, qui, comme Dutroux, n'avait jamais évoqué durant l'instruction la participation de policiers au rapt d'An et Eefje. L'avocat général Michel Bourlet n'a pas caché à l'audience son scepticisme: "S'il y en a qui croient encore les dernières interventions de M. Dutroux, ce n'est pas mon cas. C'est trop gros", a-t-il déclaré. Marc Dutroux reconnaît avoir séquestré An et Eefje, mais il affirme les avoir livrées quelques semaines plus tard à un complice, le truand français Bernard Weinstein. Son ex-épouse Michelle Martin assure cependant que Dutroux lui a confié avoir drogué et enterré vivantes les deux adolescentes, dont les corps ont été retrouvés en septembre 1996 dans le chalet de Weinstein. Marc Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, la mort de quatre d'entre elles, dont deux assassinées par lui. Il est aussi accusé de l'assassinat de Weinstein en 1995. Mardi 06 Avril 2004 An et Eefje enlevées en faisant de l’auto-stop Le chef d'enquête Michel Demoulin a expliqué hier devant la cour d'assises que l'enquête avait conclu qu'An et Eefje avaient été enlevées à Ostende le 23 août 1995 vers 02H00 après avoir été chargées en auto-stop par Marc Dutroux et Michel Lelièvre. Pour le policier, les deux Limbourgeoises n'étaient pas visées explicitement. Interrogé par le conseil de Paul Marchal, M. Demoulin a laissé entendre que la dernière version de Marc Dutroux, selon laquelle deux policiers étaient présents avec eux à la côte pour commettre l'enlèvement, ne correspondait pas aux éléments du dossier. "Comment Michel Lelièvre aurait-il alors pu apporter des déclarations quasiment similaires à la première version de Marc Dutroux", s'est-il interrogé. Michel Demoulin (photo) a souligné qu'An et Eefje, après avoir assisté à un spectacle d'hypnose à Blankenberge, ont raté le dernier tram qui devait les ramener à Westende et ont été obligées de descendre au terminus, à Ostende. Marc Dutroux et Michel Lelièvre, qui avaient suivi le tram dans lequel elles étaient, ont reconnu les avoir chargées en auto-stop, les avoir immobilisées et droguées avant de les ramener à Marcinelle. M. Demoulin a souligné que Michel Lelièvre n'a plus eu de nouvelles d'An et Eefje après le 26 août 1995 car il est parti le lendemain en Slovaquie et est rentré le 5 septembre. Marc Dutroux, a expliqué M. Demoulin, accuse Bernard Weinstein et Michel Lelièvre d'être partis avec les deux filles dix jours après leur enlèvement pour les emmener dans un réseau de prostitution. Il accusera ensuite le seul Weinstein. C'est néanmoins Marc Dutroux qui désignera le lieu où ont été retrouvés les cadavres, a précisé M. Demoulin. Interrogé par Me Paul Quirynen, avocat de la famille Marchal, M. Demoulin a souligné que les enquêteurs avaient fait de nombreuses recherches pour voir si un tel réseau existait mais que rien n'avait été trouvé. Il a précisé à Paul Marchal qu'il ne pouvait dire pourquoi An et Eefje ne s'étaient pas rendues pour loger chez un proche à Blankenberge plutôt que de faire de l'auto-stop. "Je suis triste. Je ne saurai pas répondre à la totalité de vos questions. Tout comportement humain ne s'explique pas toujours", a dit M. Demoulin. Interrogée par la défense de la famille Lambrecks, Michelle Martin a indiqué qu'elle n'avait jamais vu An et Eefje et qu'elle n'avait pas apporté plus de nourriture que d'habitude à Marcinelle lorsque An et Eefje y étaient séquestrées. Me Ronny Baudewyn, avocat de Marc Dutroux, a mis en doute l'implication de son client dans l'assassinat d'An et Eefje. Il n'y a pas de preuves matérielles impliquant Marc Dutroux, a-t-il dit. lundi 05 Avril 2004 La piste Ferette peu crédible La piste Ferette a été exploitée à fond et débouche sur le néant", a conclu le procureur du roi Michel Bourlet aujourd'hui à l'issue du témoignage de Michel Ferette (photo), soupçonné par la défense de Marc Dutroux d'être l'auteur de l'enlèvement de Julie et de Mélissa. Cette piste dite périphérique a été examinée par les enquêteurs. Ces derniers ont conclu qu'aucun élément probant ne permettait de conclure à une éventuelle participation de Michel Ferette à l'enlèvement -ou aux préparatifs de celui-ci- de Julie et de Mélissa. "Ferette s'est placé lui-même, par ses commentaires et ses déclarations, dans une situation délicate", ont expliqué les enquêteurs devant la cour. Ce matin, Michel Ferette a tenu à réaffirmer son innocence. Il a expliqué que s'il avait déclaré que Julie et Mélissa avaient fugué en Italie, c'est parce que cela lui avait été rapporté par quelqu'un. "Je ne suis pas un pédophile, c'est une erreur!", a-t-il déclaré devant le président Goux. Evoquant des attouchements, il s'est exclamé: "Je ne fais pas ça moi!" Tant pour les parties civiles que pour le ministère public et certains avocats de la défense, la piste Ferette ne tient pas la route et n'a pour seul objectif que de détourner les débats des quatre accusés qui se trouvent dans le box. "Enfin, en entendant Michel Ferette, on a crevé l'abcès. La piste Ferette ne décollera pas, c'est le crash", a commenté Me Beauthier. "Cette piste périphérique qui semblait essentielle pour la défense de Marc Dutroux s'écroule", a poursuivi Me Attout, tandis que Michel Bourlet remarquait que personne ne s'était constitué partie civile contre Michel Ferette. Seule la défense de Marc Dutroux s'accroche à cette piste. Me Magnée a d'ailleurs demandé à la cour de faire réaliser une analyse graphologique de la phrase "on n'ira au manaige", trouvée dans le carnet d'une des deux fillettes. Pour Me Magnée, Michel Ferette aurait peut-être enlevé les enfants rue de Fexhe pour les conduire au pont surplombant l'autoroute où elles auraient été prises en charge par une autre personne. "Il a peut-être été manipulé ou est intervenu par hasard pour les transporter jusqu'au pont. Il est capable de mensonges et capable de cacher certaines choses, comme ses films photos pendant la perquisition. On ne peut pas négliger la piste Ferette", a conclu Me Magnée, annonçant qu'il développerait cette thèse dans sa plaidoirie. La cour entendra cette après-midi les deux chefs d'enquête Michel Demoulin et Lucien Masson. Ils exposeront le travail d'enquête réalisé sur l'enlèvement, la séquestration, le viol et l'assassinat d'An et Eefje. Les deux Limbourgeoises avaient été enlevées à Ostende dans la nuit du 22 au 23 août 1995 après avoir assisté à un spectacle d'hypnose au casino de Blankenberge. Michel Lelièvre et Marc Dutroux ont reconnu l'enlèvement, présentant des versions légèrement divergentes. Ce volet sera encore étudié demain et mercredi. lundi 05 Avril 2004 L’avocat de la famille Marchal demande une reconstitution Le conseil de la famille Marchal, Me Paul Quirynen, a déposé des conclusions ce matin devant la cour d'assises d'Arlon pour réclamer une reconstitution des faits qui ont précédé l'enlèvement d'An et d'Eefje, à la Côte belge le 22 août 1996. Les deux jeunes filles avaient assisté, dans la soirée, à un show de l'hypnotiseur Rasti Rostelli au casino de Blankenberge. Elles avaient été invitées à monter sur la scène pour participer aux expériences de l'hypnotiseur. Elles avaient quitté le casino après le show dans un état que Me Quirynen a qualifié de "émotionnellement très perturbé". Elles avaient disparu dans la nuit, entre Ostende et Westende. Une reconstitution partielle a été organisée lors de l'enquête. Elle retrace le moment pendant lequel la voiture occupée par Marc Dutroux et Michel Lelièvre tombe en panne et la manière dont les jeunes filles sont extraites du véhicule pour être couchées sur le bas-côté de la route. Malgré plusieurs demandes de la partie civile, aucune reconstitution de l'enlèvement n'a été organisée. Me Quirynen, qui se base sur les déclarations de son client Paul Marchal pour affirmer qu'An n'aurait pas fait de l'auto-stop si elle s'était trouvée dans un état normal, a réclamé cette reconstitution à la cour. Il a également demandé qu'une autre reconstitution soit organisée pour retracer l'emploi du temps des deux jeunes filles à partir du moment où elles quittent la scène du casino de Blankenberge jusqu'à leur disparition. Le conseil de Paul Marchal a aussi plaidé pour que la cour ordonne la diffusion de la cassette vidéo sur laquelle on peut voir les deux jeunes filles sur la scène, et plus particulièrement de l'extrait "sur lequel on peut voir An qui quitte la scène précipitamment, de manière affolée, et l'assistant de l'hypnotiseur qui la saisit presque brutalement pour la faire revenir sur la scène". Les conseils des autres parties ont également demandé des nouveaux devoirs. Les avocats de Laetitia Delhez, de Michel Lelièvre, de Michel Nihoul et de Michèle Martin ont, au total, réclamé l'audition d'une vingtaine de nouveaux témoins. Il s'agit de témoins de moralité, d'experts psychiatres, de journalistes qui ont relaté des propos de Michel Nihoul concernant "une photo d'une personnalité belge commettant des faits de mœurs sur un mineur", ou encore d'enquêteurs présents à Marcinelle en août 1996. Les conseils de Laetitia Delhez voudraient "en savoir plus sur le contexte de l'arrestation tardive des trois accusés et de la détention prolongée de Laetitia". Le président Goux a annoncé qu'il rendrait son arrêt concernant toutes ces demandes "dans les prochains jours". lundi 05 Avril 2004 La cour à Marcinelle le 27 avril La cour d'assises d'Arlon se rendra le mardi 27 avril dans la maison de Marc Dutroux à Marcinelle pour visualiser la cache où avaient été séquestrées ses victimes, a décidé aujourd'hui la cour d'assises. Cette visite à Marcinelle aura simplement pour but de visualiser les lieux, a précisé le président de la cour d'assises, Stéphane Goux. Les différentes parties viendront à Arlon le mardi 27 avril à 09h00 où l'audience sera immédiatement suspendue. La cour, les jurés, le ministère public, les avocats de la défense et les parties civiles prendront alors un bus pour se rendre à Marcinelle où ils pourront voir les lieux. Les accusés pourront également s'ils le souhaitent descendre à la cave avec leurs conseils. A l'issue de la visite, tout le monde reviendra ensuite à Arlon où chaque partie aura l'occasion de la commenter. Stéphane Goux avait indiqué que la cour d'assises effectuerait une telle visite, demandée par des parties civiles, si les conditions de sécurité étaient suffisantes dans la maison du 128, route de Philippeville. Le directeur coordinateur de la police fédérale a précisé ce matin à la cour que la maison ne menaçait pas ruine et qu'il n'y avait pas de danger particulier. Il suggère néanmoins le port de casque pour descendre à la cave. Un maximum de 10 à 12 personnes pourra se rendre simultanément dans la cave, a-t-il précisé Vendredi 02 avril 2004 Procès Dutroux : certains avocats dénoncent une dérive dans les débats Pas d'audience aujourd'hui devant la cour d'assises d'Arlon. Malgré le retard, les protagonistes du procès Dutroux et consorts s'offrent un jour de relâche. Hier, il a encore été longuement question de la guerre des polices. Et des informations que certains enquêteurs n ‘ont pas transmis à leurs collègues, dans le volet Julie et Melissa. Des policiers avaient perquisitionnés au cours de cette période d'incarcération de Marc Dutroux. Un de ceux-ci, qui ne savait pas que l'on y recherchait des caches, a confié, en larmes, qu'il ne pourrait jamais l'oublier. Apprenant le 15 août 1996 qu'on y avait retrouvé Sabine et Laetitia, il y est retourné et a vu une anomalie flagrante dans l'étagère dissimulant la cache. "En trente secondes, cela a fait un flash. Depuis lors je n'en dors plus", a-t-il dit. Jean Lesage, membre de la BSR de Grâce-Hollogne a témoigné devant la cour avec réticence, soulignant que "l'enquête sur l'enquête a déjà été faite par la commission d'enquête parlementaire". Il a répété qu'il avait averti oralement la juge d'instruction Martine Doutrèwe d'un fax de la gendarmerie de Charleroi, transmis deux semaines après la disparition de Julie et Mélissa, faisant état de l'aménagement de caches pour des enfants de caches pour séquestrer des enfants par Marc Dutroux. Il a reconnu avoir enjoint à son subordonné Valéry Martin de ne plus prendre contact seul avec les familles Russo et Lejeune. Amer, Valéry Martin a dit à la cour que la gendarmerie ne prenait pas au sérieux l'enlèvement des deux fillettes. Ce policier, qui est resté ami avec Jean-Denis Lejeune, a assuré la cour que "ce sont les gamines que je voulais. J'aurais voulu les voir grandir". Certains conseils ont demandé à ce que les débats soient recentrés sur les quatre accusés. L'avocat général Jean-Baptiste Andries a estimé que la défense de Marc Dutroux allait trop loin en faisant le procès des policiers, qui sont appelés comme témoins et n'ont pas été inquiétés. Il s'est interrogé sur la stratégie de la défense de Marc Dutroux, se demandant si l'objectif n'était pas d'obtenir la fin du procès en faisant en sorte qu'il n'y ait plus assez de jurés, qui lassés de la teneur de débats, feraient défaut l'un après l'autre. Lundi, la cour devrait aborder le dossier de la disparition d'An et Eefje. Le fameux témoin Michel F., cité par l'avocat de Marc Dutroux, est également cité à comparaître. Jeudi 01 avril 2004 Une ancienne maîtresse de Dutroux à la barre La cour d'assises d'Arlon a entendu le témoignage d'une ancienne maîtresse de Marc Dutroux. Monique W., a raconté avoir croisé le chemin Dutroux en 1979 à la patinoire de Charleroi. L'homme était déjà marié. Elle était alors âgée de 16 ans. Leur relation amoureuse se poursuivra jusqu'en 1983, date où Dutroux rencontre Martin. Elle restera néanmoins, selon ses termes, sous son charme. Elle acceptera encore d'avoir épisodiquement des relations sexuelles avec lui mais refusera la suggestion de Marc Dutroux de former un ménage à trois avec Michelle Martin. Les trois personnes garderont des relations suivies jusqu'en 1996. Selon cette ancienne maîtresse Marc Dutroux a toujours clamé son innocence après avoir été condamné pour des viols avec séquestrations commis en 1985. Il a à plusieurs reprises déclaré qu'il allait se venger de la société. Elle l'a cru car elle était restée sous le charme et l'avait connu comme un amant doux qui n'a jamais été violent. Ce n'est que très lentement qu'elle a compris que Marc Dutroux était un personnage vaniteux, égoïste, imbu de sa personne, manipulateur et calculateur. Elle ne coupera véritablement les ponts avec Marc Dutroux qu'en mai ou juin 1996, soit quelques mois avant l'arrestation des accusés, pour faire plaisir à Yves M.. qui est devenu son mari. Monique W. a accompagné Michelle Martin "deux ou trois fois" à Marcinelle entre décembre 1995 et mars 1996, soit la période où Marc Dutroux était incarcéré et où Julie et Mélissa étaient dans la cache. Elle est allée à Marcinelle car "Michelle Martin disait avoir peur d'y aller seule". Le comportement de l'accusée y était "normal": elle n'est jamais allée à la cave et se contentait de nourrir les deux chiens qu'elle y avait placés pour éviter un nouveau vol dans la maison. Le compagnon de Monique W. , Yves M., s'est rendu une fois à Marcinelle avec Michelle pour placer, à la demande de cette dernière, une grille sur une tabatière pour empêcher toute nouvelle intrusion dans la maison. Il a été frappé par la saleté de la maison dans laquelle il était nécessaire de naviguer entre les crottes de chien. Le couple a aidé Michelle Martin pendant l'incarcération de Marc Dutroux car "une femme seule, avec trois enfants et un mari en prison, on ne l'écrase pas", a dit Yves M. Le couple a notamment pris soin à plusieurs reprises des enfants de Michelle Martin. Ils ont expliqué qu'elle disait avoir peur de Marc Dutroux qui la battait. Pour Me Quirynen, avocat de la famille Marchal, Michelle Martin aurait dû profiter du soutien de ce couple pendant l'incarcération de Marc Dutroux pour dénoncer à la police la séquestration de Julie et Mélissa. De son côté, le procureur du roi, Michel Bourlet a précisé qu'Yves M. ne pouvait être l'homme qui a été vu alors qu'il sortait de la maison de Marcinelle en décembre. "Nous ne savons toujours pas qui était avec Michelle Martin ce jour-là", a-t-il souligné. Avant ces témoignages, une femme a précisé que Michel Lelièvre l'avait un jour droguée à son insu. Il l'avait violée après avoir placé une substance inconnue dans son Coca. "C'est le seul incident où il a agi selon un procédé employé par Dutroux", a relevé Me Olivier Slusny, avocat de Michel Lelièvre. Mardi 30 mars 2004 Procès Dutroux : nouvel étalage des ratés de l'enquête L'audition a jeté une lumière crue sur les ratés des enquêtes sur les enlèvements d'enfants imputés à "l'homme le plus détesté de Belgique". Cet ancien maréchal des logis-chef chargé de "pister" Marc Dutroux après la disparition des fillettes le 24 juin 1995. René Michaux, chargé dans les années 90 des affaires de mœurs et de stupéfiants dans la région de Charleroi (sud), savait à l'époque que Marc Dutroux avait déjà, quelques années plus tôt, enlevé, violé et séquestré des jeunes filles. C'est donc comme il le dit, en "n'ayant jamais perdu de vue que Julie et Melissa avaient disparu" qu'il mène une perquisition le 13 décembre 1995 dans la maison de Marcinelle où Dutroux séquestre ses victimes. A cette date, le pédophile purgeait une peine de trois mois de prison pour une affaire de vol de camion. Dans la cave, M. Michaux entend un "chuchotement" d'enfants. Il aperçoit sur le trottoir les enfants des voisins et en "déduit que les chuchotements venaient de la rue". Selon les conclusions du juge d'instruction Jacques Langlois, Julie et Melissa étaient à l'époque prisonnières de la cache aménagée au sous-sol. Leur corps ont été retrouvés en août 1996 dans une autre propriété de Marc Dutroux, après son arrestation. Les médecins légistes concluront par la suite qu'elles étaient mortes de faim et de soif. "En 1995, cette cache était totalement indécelable", s'est défendu M. Michaux, soulignant au passage qu'il avait "travaillé dans le bâtiment" avant d'intégrer la gendarmerie. "Nous ne sommes pas d'accord", lui a répondu Jean-Denis Lejeune, le père de la petite Julie. René Michaux avait été particulièrement épinglé en 1997 par la commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner les dysfonctionnements de l'appareil policier et judiciaire dans l'affaire Dutroux et les enquêtes sur d'autres disparitions d'enfants en Belgique. A présent, l'ancien gendarme, ne veut plus porter seul la responsabilité du monumental raté de Marcinelle. "Si plus de personnes avaient cru à ce dossier, il y aurait eu moins de victimes", a-t-il déclaré, précisant qu'il visait "toute (sa) hiérarchie", y compris "des gens très haut placés qui déterminaient les moyens affectés à l'enquête". Dans les rangs des parties civiles, Me Georges-Henri Beauthier, l'avocat de Laetitia Delhez, une des deux jeunes filles libérées vivantes de la geôle de Marcinelle après l'arrestation de Dutroux en août 1996, en a conclu que "certains avaient la volonté délibérée de ne pas aller jusqu'au bout". "Dutroux n'est pas un prédateur isolé, sinon pourquoi tout ce manège ?", a-t-il affirmé. Le procureur du roi de Neufchâteau, Michel Bourlet, s'est pour sa part particulièrement penché sur le sort réservé à des cassettes vidéos saisies chez Dutroux par M. Michaux. "Depuis trois ans, je cherche à savoir ce qu'il y a sur ces cassettes, dont certaines ont disparu. J'irai jusqu'au bout", a promis M. Bourlet. Marc Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes, la mort de quatre d'entre elles. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son ancien homme de main Michel Lelièvre et l'ex-homme d'affaires Michel Nihoul. Mardi 30 mars 2004 Le serrurier contredit René Michaux Après l'ex-gendarme René Michaux, c'était au tour du serrurier qui l'avait accompagné lors de la perquisition d'être auditionné. Lors de leur visite au domicile de Marc Dutroux à Marcinelle, le témoin a déclaré avoir distinctement identifié les voix de deux petites filles depuis la cave où ils se trouvaient. Il n'a pu distinguer les paroles prononcées, ni l'origine du bruit. "Mais c'était excessivement proche", a-t-il expliqué. Pour le serrurier, il ne s'agissait ni d'une plainte, ni d'un gémissement, ni d'un cri. "J'ai eu l'impression de gamines qui parlaient ou jouaient", a-t-il précisé. Et d'ajouter qu'à ce moment, ces faits ne l'ont pas intrigué outre mesure, étant étranger au dossier et ne sachant pas que le maréchal-des-logis chef Michaux recherchait des petites disparues. Le serrurier ajouté qu'il n'avait vu aucun enfant à ce moment, devant la maison, à l'extérieur. Il a également déclaré qu'un policier participant à la perquisition était en train de visionner des cassettes sur un magnétoscope à l'étage et qu'un autre travaillait sur un ordinateur de Marc Dutroux. Il ne se souvient pas du contenu des images qui défilaient à l'écran. Sa déposition contredit celle de René Michaux qui a affirmé avoir perçu des chuchotements "inaudibles", provenant plus que probablement de la rue. Recherchant l'origine du bruit, il avait en effet remarqué du linge d'enfant pendant dans la cour d'une maison voisine ainsi qu'une voisine accompagnée de deux enfants sur le trottoir, à l'avant de la maison. René Michaux a par ailleurs soutenu ce matin que la télévision de M. Dutroux ne marchait pas. Un autre témoin appelé à la barre a affirmé avoir vu Michelle Martin se rendre en compagnie de Michel Lelièvre à Marcinelle, durant la période d'incarcération de Marc Dutroux. L'accusée à formellement démenti cette affirmation. Vendredi 26 mars 2004 "Marc Dutroux est une machine à détruire" Michelle Martin a déclaré hier devant la cour d'assises que la peur que lui inspirait Marc Dutroux l'a empêché de libérer Julie et Mélissa ou de prévenir la police lorsque Marc Dutroux était en prison. "Marc Dutroux est une machine à détruire", que ce soit par ces paroles ou par ces gestes, a déclaré l'accusée devant la cour d'assises. A l'occasion d'une question de juré, le président de la cour d'assises a demandé hier après-midi à Marc Dutroux de repréciser tous ses aveux. Marc Dutroux a répété qu'il avait découvert Julie et Mélissa mortes lors de sa libération de prison où il avait été incarcéré préventivement entre le 6 décembre 1995 et le 20 mars 1996. Michelle Martin, qui avait été chargée de nourrir les deux fillettes, a précisé que Marc Dutroux lui avait confié qu'elles étaient mourantes le 20 mars 1996 et qu'elles avaient encore vécu plusieurs jours. Plusieurs policiers qui ont auditionné Michelle Martin ont témoigné de la peur de Michelle Martin. Un d'eux a précisé que Michelle Martin lui a dit avoir envisagé de prévenir son avocat que Julie et Mélissa étaient séquestrées dans la cave pendant la détention de Marc Dutroux mais qu'elle n'avait rien fait car "une force l'en a empêché". Selon Michelle Martin, a rapporté le policier, Marc Dutroux lui avait pointé une arme sur la tempe pour l'obliger à s'occuper des deux fillettes pendant sa détention. Interpellée par la défense de Marc Dutroux qui lui demandait quelle sanction elle avait encouru, Michelle Martin a dit qu'il était extrêmement violent. "Ma peur était peut-être exagérée mais c'était mon ressenti", a dit Michelle Martin, précisant que quand il était furieux, elle savait devoir s'attendre à des représailles. "Dutroux est une machine à détruire", a-t-elle conclu. Jeudi 25 Mars 2004 Nouvel incident au procès Dutroux: une lame de rasoir découverte
"La lame de rasoir a été découverte lundi matin lors de la fouille du fourgon, avant le transfert vers le tribunal", a déclaré la porte-parole de la police, Els Cleemput. La lame, provenant d'un "rasoir jetable", a été retrouvée "dans la partie où sont placés les détenus", a précisé Mme Cleemput, selon qui le fourgon sert au transfèrement d'autres détenus, notamment les vendredis, lorsque que le procès Dutroux fait relâche. Il s'agit du troisième incident concernant la sécurité de "l'homme le plus détesté de Belgique" depuis l'ouverture du procès, le 1er mars dernier. Le premier jour, les forces de l'ordre avaient échappé de peu au couac, lorsque le fourgon ramenant Dutroux en fin de journée à la prison a démarré, une porte à l'arrière mal fermée. La semaine dernière, une clé de menottes était cachée dans un bocal rempli de sel à l'extérieur de sa cellule de la prison d'Arlon. Marc Dutroux encourt la prison à vie devant la cour d'assises d'Arlon pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes et la mort de quatre d'entre elles. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre ainsi que l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, que Dutroux accuse d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau de pédophilie. Le 23 avril 1998, une éphémère évasion de Marc Dutroux avait entraîné la démission des ministres belges de la Justice et de l'Intérieur. Mercredi, devant la cour d'assises d'Arlon, les deux chefs enquêteurs de l'affaire Dutroux ont détaillé leurs conclusions sur le rapt en juin 1995 des petites Melissa Russo et Julie Lejeune, sans convaincre le père de cette dernière. Jean-Denis Lejeune, présent pour la deuxième fois à Arlon depuis l'ouverture du procès, le 1er mars, s'est dit "pas du tout convaincu" par la démonstration des deux policiers, Michel Demoulin et Lucien Masson. "Je développerai une autre thèse", a indiqué M. Lejeune, qui pourra intervenir jeudi à l'audience en même temps que les autres parties civiles. M. Lejeune n'a eu de cesse depuis la disparition de Julie et Melissa, alors âgées de huit ans, le 24 juin 1995, de critiquer la manière dont l'enquête a été menée. Durant plus de trois heures, les deux enquêteurs avaient précisé, photographies et schémas à l'appui, la configuration du quartier de Grâce-Hollogne, près de Liège (est), où les deux petites filles ont été vues pour la dernière fois avant leur enlèvement et reconstitué leurs déplacements ce jour-là. "Nous n'avons pas mis une série de témoignages dans un tiroir", a affirmé M. Demoulin, anticipant les questions de certaines parties civiles qui, comme les Russo et les Lejeune, ne pensent pas que Dutroux agissait en "prédateur isolé". Le policier a cité les personnes ayant croisé les petites filles lorsqu'elles se dirigeaient vers un pont d'autoroute, situé à quelques centaines de mètres de la maison de Melissa, pour "faire signe aux voitures", ainsi que des personnes présentes dans le quartier mais qui ne les ont pas vues. Tout ça "sert à démontrer que les petites ne sont pas arrivées au pont", a estimé M. Lejeune, en ajoutant que certains témoignages avaient peut-être été "mal interprétés" par M. Demoulin. La question du lieu exact de l'enlèvement des fillettes est considérée comme cruciale et fait l'objet de témoignages contradictoires. Mardi 23 Mars 2004 : 17.000 pièces saisies chez Dutroux Les policiers chargés du dossier Dutroux ont saisi 17.000 pièces au cours d'une cinquantaine de perquisitions, a expliqué aujourd'hui le chef d'enquête Lucien Masson (photo). Des clichés de Sabine Dardenne ainsi que des cassettes des viols commis par Marc Dutroux sur des Slovaques figurent parmi les pièces saisies. 1.150 photos et 950 négatifs ont été saisis dans les domiciles de Marc Dutroux et Michelle Martin. Si la plupart sont des photos de famille, on y trouve des photos à caractère pornographique ou délictueux : conquêtes dévêtues de Marc Dutroux, nudistes photographiées à leur insu, Polaroïds, photos des victimes de viols commis par Marc Dutroux en 1985 et pour lequel il a été condamné en 1989... Tous les Polaroïds n'ont pas été retrouvés. Les enquêteurs ont également découvert des cassettes vidéo. On y voit notamment Marc Dutroux violer trois Slovaques: deux filles qu'il avait droguées lorsqu'ils les avaient accueillies à Sars-la-Buissière et une troisième violée après avoir été brièvement séquestrée par Marc Dutroux en Slovaquie. Marc Dutroux doit répondre de ces faits devant la cour d'assises. Cinquante-quatre véhicules ont été saisis par les enquêteurs. Huit d'entre eux ont retenu toute l'attention des policiers, dont cinq appartenant à Marc Dutroux, a expliqué M. Masson. Il s'agit de deux voitures, deux camionnettes et une grue. Ces véhicules ont servi pour les enlèvements d'An et Eefje, Sabine, Laetitia ainsi qu'au transfert des corps de Julie, Mélissa et Bernard Weinstein de Marcinelle à Sars-la-Buissière Mardi 23 Mars 2004 : Dutroux questionne les enquêteurs Marc Dutroux a posé ce matin, sur un ton inquisiteur, une dizaine de questions précises aux deux chefs d'enquête, Michel Demoulin et Lucien Masson, qui avaient déjà témoigné hier. Elles portaient principalement sur les fouilles menées dans le chalet de Jumet pour découvrir les corps d'An et Eefje. Le président de la cour d'assises l'a interrompu, indiquant qu'il ne comprenait pas où l'accusé voulait en venir. Il a reporté les questions à plus tard. Dès le début de l'audience, Marc Dutroux a demandé la parole. Il a lu sur un ton arrogant ces questions qu'il avait préparées la nuit. "C'est difficile, en plus je ne suis pas un intellectuel", a-t-il précisé. Il a interrogé le chef d'enquête Michel Demoulin, qui a recueilli ses premiers aveux en août et septembre 1996, sur les fouilles à Jumet ainsi que sur un détail relatif à un procès-verbal rédigé trois jours après son arrestation. A l'issue de ces questions, les deux témoins ont entamé l'examen des volets particuliers de l'enquête. M. Demoulin a ainsi précisé qu'une nourriture relativement abondante, consistant principalement en boîtes de conserve et paquets de biscuits, a été découverte dans la cache le 15 août 1996, jour de la libération de Sabine et Laetitia. Un expert a conclu qu'il s'agissait d'une alimentation proche des recommandations nutritionnelles belges. Elle était relativement équilibrée même si on pouvait constater un déficit en fibres et certaines vitamines en raison du manque de légumes et de fruits frais Lundi 22 Mars 2004 Des aveux grâce à la vanité de Dutroux Les premiers policiers qui ont interrogé Marc Dutroux ont joué sur sa vanité pour l'amener à parler. C'est cette vanité qui l'a amené à dire où il séquestrait Sabine et Laetitia, a expliqué ce matin devant la cour d'assises Michel Demoulin, le chef d'enquête qui a mené, avec un collègue, les premiers interrogatoires de Marc Dutroux. Marc Dutroux, Michelle Martin et Michel Lelièvre ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Laetitia Delhez le 13 août 1996 grâce à deux témoins qui avaient vu la camionnette de Dutroux à Bertrix. La trace de Laetitia a été décelée dans le véhicule Le 15 août, Michel Lelièvre, en crise de manque d'héroïne, a reconnu avoir enlevé Laetitia avec Marc Dutroux six jours plus tôt. Et Marc Dutroux a été réinterrogé. "Notre seul objectif était alors de retrouver Laetitia vivante", a dit Michel Demoulin. Marc Dutroux ne se comportait pas comme les suspects habituels. Avec lui, on ne peut travailler sur les remords, a précisé l'enquêteur qui dit avoir alors décelé la faille de Marc Dutroux : une vanité qui fait qu'il veut avoir une maîtrise totale des événements. Les enquêteurs qui l'ont interrogé ont tenté de le persuader d'avoir confiance. Ils lui ont parlé afin de le convaincre de dire où était Laetitia. Un marché a été conclu : une main a été tendue et Marc Dutroux a tapé avec sa main, avant de dire qu'il détenait non pas une fille mais deux. Marc Dutroux a désigné une photo de Sabine Dardenne qui était punaisée sur le mur du local. "Manifestement, c'était un cadeau de sa part. Je n'ai jamais vécu cela. Il ne s'apitoie pas sur son sort. Il ne voulait pas perdre la face", a expliqué Demoulin. Marc Dutroux, a-t-il ajouté, n'a jamais voulu dire où étaient les fillettes. Il a voulu accompagner les enquêteurs pour désigner lui-même la cachette à Marcinelle. "C'était un cadeau qu'il donnait et il regardait notre surprise", a expliqué l'enquêteur. Paniquées, Sabine et Laetitia n'ont accepté de quitter la cache que quand Marc Dutroux leur en a donné la permission. Le 16 août 1996, Michel Lelièvre a avoué avoir enlevé An et Eefje en compagnie de Marc Dutroux qui ne désignera le lieu où elles ont été inhumées que début septembre 1996. Le 17 août 1996, la vanité a à nouveau conduit Marc Dutroux à faire des aveux sur Julie et Mélissa, a expliqué Michel Demoulin. Après qu'il ait parlé de Julie et Mélissa, les enquêteurs ont voulu lui faire comprendre que des aveux n'étaient pas nécessaires car ils disposaient de très importants moyens pour les recherches. Mais Marc Dutroux a préféré donner l'information plutôt que d'être coincé, a expliqué l'enquêteur. Marc Dutroux, emmené à Sars-la-Buissière, a disposé un tapis de voiture, à l'endroit exact où Julie et Mélissa étaient ensevelies. Il a précisé l'endroit tout proche où était enterré Bernard Weinstein. Le 20 août 1996, les enquêteurs ont conclu un nouveau marché avec Marc Dutroux pour l'amener à parler d'An et Eefje. Ils jouent sur sa vanité pour lui donner l'impression que "lui et lui seul peut apporter des éléments". Mais, Marc Dutroux, après avoir sollicité et obtenu un répit, ne dit rien. Michel Demoulin poursuivra son témoignage cette après-midi. Dimanche 21 mars 2004 Marc Dutroux tente de brouiller les pistes Après trois jours de relâche, le procès de Marc Dutroux et consorts reprend demain devant la cour d'assises d'Arlon. Le procès est entré la semaine dernière dans une nouvelle phase avec le début de l'audition des témoins. Au total, 450 personnes sont citées à comparaître. Demain, la cour entendra les deux chefs d'enquête, Michel Demoulin et Lucien Masson. Les agents devraient exposer leur rapport pendant au moins une journée. Ils présenteront le dossier sous différents aspects (véhicules, voyages à l'étranger, caches, médicaments, etc). Marc Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes, la mort de Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks. Il nie tout. Sans émotion apparente, d'une politesse froide presque diabolique, le pédophile s'implique de plus en plus dans les débats, avec une volonté à peine dissimulée de brouiller les cartes. Méthodique, l'accusé prend des notes, n'hésite pas à demander la parole pour interpeller les témoins ou démentir les déclarations, notamment de son ex-épouse qu'une simple chaise sépare de lui. Il va même jusqu'à parler de lui à la troisième personne dans ses interventions. Lorsqu'il parle des filles enlevées, violées, séquestrées, Dutroux se montre très poli, se référant par exemple à "Mme Laetitia Delhez", l'une des deux seules à avoir survécu, et qui a assisté à plusieurs audiences du procès. "Son comportement est incroyable. Sans aucun changement. Sans aucune émotion", note Me Paul Quirynen, l'avocat de Pol Marchal, le père d'An. Le collège de psychiatres qui l'avait examiné durant l'instruction a assuré que Marc Dutroux "dispose d'une intelligence efficace", dont il se sert pour "manipuler tout le monde". Vendredi 19 Mars 2004 Belgique: nouvelle audience pénible pour les familles au procès Dutroux Le procès Dutroux a donné lieu à une audience pénible jeudi avec l'audition à huis clos des médecins qui avaient examiné les corps des victimes du pédophile, tandis qu'un nouvel incident mettait en doute la fiabilité de la sécurité entourant "l'homme le plus détesté de Belgique". A la demande des avocats de Pol Marchal, père d'une des victimes de Marc Dutroux, le président de la cour d'assises d'Arlon (sud-est), Stéphane Goux, a ordonné en matinée que les experts légistes témoignent en l'absence des médias et du public pour protéger la vie privée des familles des victimes. Les médecins avaient examiné en 1996 les cadavres de Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks, deux fillettes liégeoises de 8 ans et deux jeunes Flamandes de 17 et 19 ans, retrouvées mortes dans des propriétés de Dutroux près de Charleroi (sud). Lors d'une suspension d'audience, des avocats ont évoqué une séance "éprouvante", "pénible", surtout pour les pères d'An et Eefje, qui ont quitté la salle d'audience avant la fin. Ils ont également indiqué que les experts avaient confirmé leurs rapports, tels qu'ils figurent dans le dossier d'instruction, et qui divergent notamment sur les sévices subis par les quatre jeunes filles avant de mourir dans des conditions particulièrement atroces. De son côté, Marc Dutroux a questionné à plusieurs reprises les légistes, suggérant tantôt qu'ils avaient peut-être été induits en erreur sur tel ou tel point ou pour remettre en cause la chronologie, selon les mêmes sources. "Il pose des questions d'ordre technique", n'hésite pas "à donner des leçons aux experts scientifiques" et maintient n'avoir rien à voir avec l'assassinat d'An et Eefje, a indiqué Me Sarah Pollet, avocate de l'ex-épouse de Dutroux, Michelle Martin. Marc Dutroux est jugé depuis le 1er mars pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, et la mort de quatre d'entre elles, dont deux assassinées par lui. A ses côtés comparaissent Michelle Martin, l'ex-homme de main du pédophile Michel Lelièvre ainsi que l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, que Dutroux accuse d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau. Après la fin la veille de sept journées d'interrogatoire mouvementé du juge d'instruction Jacques Langlois, le procès est entré jeudi dans une nouvelle phase avec le début véritable de l'audition de plus de 450 témoins cités à comparaître. Parmi les médecins légistes se trouvaient des experts belges et un Français, Michel Durigon, plus nuancé que ses collègues sur les sévices subis par les victimes de Marc Dutroux. En marge du procès, la découverte d'une clé servant à ouvrir des menottes, mais pas apparemment celles de Dutroux, cachée dans un pot de sel près de sa cellule à la prison d'Arlon, a provoqué stupeur et interrogations. "Dutroux projetait-il une nouvelle évasion?", ont titré jeudi des médias belges. La ministre de la Justice, Laurette Onkelinx, a annoncé l'ouverture d'une enquête, confiée au parquet d'Arlon, pour déterminer les circonstances de l'incident, qui s'est produit mardi mais n'a été révélé que mercredi soir. Selon l'un de ses avocats, Marc Dutroux "est très surpris qu'il y ait un nouvel incident avec lequel il n'a rien à voir" et suggéré l'hypothèse "qu'on veut essayer de le discréditer". Interrogé pour savoir si son client envisageait de s'évader, Me Ronny Baudewijn a répondu: "Non, pas du tout". Au premier jour du procès, les forces de l'ordre avaient échappé de peu au couac, lorsque le fourgon ramenant Dutroux à la prison d'Arlon avait démarré avec une porte arrière mal fermée. Le 23 avril 1998, une éphémère évasion de Marc Dutroux avait entraîné la démission des ministres belges de la Justice et de l'Intérieur. Mercredi 17 Mars 2004 Procès Dutroux: le juge Langlois et les avocats de Laetitia s'affrontent Le procès de Marc Dutroux en Belgique a tourné mercredi à l'affrontement verbal entre les avocats de Laetitia Delhez, l'une des victimes survivantes du pédophile, et le juge d'instruction chargé de l'affaire, Jacques Langlois, qui a refusé de continuer à "dialoguer" avec eux. Visiblement irrité par les questions posées la veille par Me Jan Fermon et Georges-Henri Beauthier, les avocats de la jeune femme aujourd'hui âgée de 22 ans, le juge Langlois a dit "vouloir savoir en quoi sa méthode était défectueuse en ce qui concerne Laetitia". "Je ne veux plus comme hier établir un dialogue avec cette partie civile", a-t-il ajouté, en demandant que les questions des deux avocats lui soient désormais posées par l'intermédiaire du président de la cour, Stéphane Goux. "Notre souci est de voir si, pendant l'instruction, on a cherché à confirmer une idée ou si toutes les possibilités ont été envisagées", a expliqué Me Fermon, qui réfute la conviction du juge Langlois selon laquelle Marc Dutroux agissait en "prédateur isolé". Marc Dutroux encourt une peine de prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, ainsi que la mort de quatre d'entre elles, dont deux tuées par lui. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul. Laetitia Delhez, enlevée à Bertrix (sud) le 9 août 1996 alors qu'elle était âgée de 14 ans, a expliqué après sa libération, six jours plus tard, avoir entendu, durant sa séquestration, Marc Dutroux dire au téléphone "ça a marché" à un certain "Michel" ou "Jean-Michel". Pour les avocats de Laetitia, ces mots peuvent signifier l'implication dans le rapt de leur cliente de Michel Nihoul, que Dutroux présente à présent comme le chef d'un "réseau pédophile" dont lui-même n'était qu'un rouage mais que le juge Langlois a largement disculpé la semaine dernière. "Il est extrêmement pénible pour Laetitia de constater que son témoignage est tu aux jurés", a déclaré mercredi Me Fermon. Le juge Langlois a répondu que "ces expressions ne permettent pas de dégager de conclusions pertinentes" relatives au rôle éventuel de Michel Nihoul. "Il n'y a pas d'association directe entre les prénoms et la phrase +ça a marché+. C'est vous qui faites le lien. Il y a plusieurs Michel dans le dossier", a martelé le juge. Mercredi 17 Mars 2004 Procès Dutroux: les parties civiles s'attaquent à la thèse du réseau Les avocats des parties civiles au procès du Belge Marc Dutroux à Arlon (sud-est) ont placé mardi le juge d'instruction Jacques Langlois sur la défensive, en tentant de battre en brèche la thèse selon laquelle le pédophile belge aurait agi de manière isolée. A la satisfaction manifeste de la défense de Dutroux, les avocats d'une de ses victimes, Laetitia Delhez, ont fait sortir le magistrat de ses gonds avec un tir croisé d'interpellations sur plusieurs aspects de son enquête. "On a l'impression de faire le procès non du principal inculpé, mais du juge d'instruction", a déploré le magistrat, entendu depuis plus d'une semaine par la cour d'assises devant laquelle Marc Dutroux comparaît depuis le 1er mars aux côtés de trois autres accusés. "Je ne peux pas partir de l'a priori qu'il y a un réseau. C'est en fonction de vérifications que l'on voit s'il y a des ramifications", a souligné le juge. Déjà pris à partie lundi par Jean-Denis Lejeune, père de la petite Julie (8 ans), une des plus jeunes victimes de Dutroux, M. Langlois a réaffirmé qu'il "assumait" son enquête. Celle-ci n'a pas étayé l'hypothèse d'un réseau de pédophilie. Selon le magistrat, Marc Dutroux "a agi par pulsion". Sans évoquer explicitement la thèse du réseau, Me Georges-Henri Beauthier et son collègue Jan Fermon, avocats de Laetitia, ont remis en cause la "méthodologie" suivie par le juge Langlois qui aurait négligé la piste d'une association criminelle autour de Marc Dutroux. Ils se sont par exemple étonnés que le magistrat n'ait à leurs yeux pas pris en compte certains indices ou n'ait pas cru bon de creuser les premières déclarations de Michel Lelièvre, l'homme de main et co-accusé de Dutroux. Lelièvre avait d'abord évoqué l'existence d'un réseau avant de se rétracter, disant avoir été "manipulé" par Dutroux. Pol Marchal, le père d'une des victimes de Dutroux, a lui aussi demandé au juge Langlois "pourquoi il n'avait pas pris en compte certains témoignages" ou opéré une reconstitution de l'enlèvement de sa fille An et de son amie Eefje Lambrecks à Ostende (nord) le 22 août 1995. Interrogé en marge du procès s'il estimait que la thèse du réseau était relancée, le principal avocat de Marc Dutroux, Xavier Magnée, a répondu: "oui, on y vient". Un expert de la police scientifique, Gabriel Stevaux, a expliqué comment les enquêteurs avaient relevé dans la cache de Marcinelle (sud) où Marc Dutroux a séquestré plusieurs de ses victimes des traces biologiques n'appartenant à aucune des personnes citées (victimes, suspects ou autres) dans le dossier. Il a évoqué la possibilité que ces traces aient pu provenir d'entre "deux à onze personnes". Mais il a averti que la fiabilité des analyses n'était pas "absolue" et que les traces n'émanaient pas forcément de personnes qui se sont effectivement rendues dans la cache. L'ex-épouse de Dutroux, Michelle Martin, a quant à elle réitéré mardi le fait que le pédophile lui avait demandé de "nettoyer" et "vider" la cache. Les sept années d'instruction de l'affaire Dutroux n'ont pas permis d'établir que Dutroux ait "oeuvré" pour le compte d'un réseau. Mais cette thèse reste privilégiée par certaines familles de victimes et par plus des deux tiers des Belges, selon un récent sondage. Marc Dutroux encourt une peine de prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, ainsi que la mort de quatre d'entre elles. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, Michel Lelièvre et Michel Nihoul. Mercredi, le juge Langlois devait à nouveau être entendu comme témoin, avant de céder la place jeudi à des médecins légistes belges et français. Mardi 16 Mars 2004 Procès Dutroux: le juge Langlois défend son enquête face aux critiques Jacques Langlois, le juge d'instruction de l'affaire Dutroux, a nié lundi devant les assises d'Arlon (sud-est de la Belgique) avoir négligé des pistes dans son enquête, lors d'une audience marquée par la sortie en pleurs d'une des victimes de Marc Dutroux. "Nous sommes allés au fond des choses", a déclaré M. Langlois, en présence pour la première fois de Jean-Denis et Louisa Lejeune, les parents de Julie (8 ans), qui avait été retrouvée morte avec son amie Melissa Russo en août 1996 chez Dutroux. Les familles Russo-Lejeune ont vertement critiqué ces dernières années le travail du juge Langlois, à qui elles reprochent d'avoir négligé la thèse du réseau dont le pédophile n'aurait été qu'un rouage. M. Lejeune a remis la question sur le tapis lundi en posant au magistrat, d'une voix d'abord mal assurée puis gagnant en fermeté, une dizaine de questions sur le rapt, la séquestration et la mort de Julie et Melissa. Il lui a notamment demandé s'il avait "réentendu lui-même" certains témoins susceptibles d'apporter des éclaircissements sur l'enlèvement des fillettes. "Non, on ne l'a pas fait, mais on a étudié tous les témoignages et tout concorde", a répondu M. Langlois. "C'est une conclusion un peu hâtive!", a répliqué Jean-Denis Lejeune. Alors que Marc Dutroux est intervenu pour ajouter des détails macabres sur la lente agonie par la faim de Julie et Melissa, Laetitia Delhez, l'une des deux jeunes filles retrouvées vivantes en août 1996 dans la cache de Dutroux, n'a pas supporté la teneur des débats et a quitté la salle en pleurs. "C'était insoutenable pour les parents des victimes et pour Laetitia. A un moment, elle n'a pas pu tenir", a commenté l'un de ses avocats, Me Georges-Henri Beauthier. Interrogé par le président de la cour, Stéphane Goux, Dutroux a une nouvelle fois accusé son ex-épouse, Michelle Martin, d'être responsable de la mort de Julie et Melissa, alors que lui-même était en prison. "Elle devait y aller tous les deux jours. On ne laisse pas des enfants se débrouiller comme ça", a déclaré Dutroux. M. Langlois, qui a mené l'instruction depuis le dessaisissement en octobre 1996 de son prédécesseur Jean-Marc Connerotte, avait auparavant détaillé les "pistes périphériques" progressivement écartées faute d'éléments au cours de ses sept années de travaux. Plus des deux tiers des Belges sont convaincus de l'existence d'un tel réseau, selon un récent sondage. Surfant sur cette vague, les défenseurs de Dutroux ont repris ce scénario à leur compte depuis le début du procès le 1er mars. Marc Dutroux encourt une peine de prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, ainsi que la mort de quatre d'entre elles dont deux tuées par lui. A ses côtés comparaissent, outre Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, que Dutroux accuse d'avoir été la charnière d'un réseau, mais qui, selon le juge Langlois, n'a pas été impliqué dans les enlèvements d'enfants. Le magistrat, qui avait déjà exonéré Nihoul de toute implication dans le rapt de Laetitia Delhez, a expliqué lundi que l'instruction n'avait pas non plus mis en évidence de lien entre les enlèvements et les mouvements d'argent sur les différents comptes de Marc Dutroux et de Michel Nihoul. L'exploitation des cassettes vidéos et des photos saisies, notamment chez des proches de Dutroux et de Nihoul, des fouilles dans un charbonnage près de Charleroi (sud), des perquisitions au siège d'Abrasax, une soi-disant secte "sataniste", ou l'examen de témoignages sur la présence de Julie et Melissa dans des bars louches n'ont pas été plus fructueux, selon le juge. Lundi 15 Mars 2004 : Procès Dutroux: le père de Julie Lejeune à l'audience Le procès de Marc Dutroux a repris lundi devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique), en présence pour la première fois de Jean-Denis Lejeune, père d'une des deux plus jeunes victimes du pédophile. M. Lejeune, dont la fille Julie (8 ans) avait été retrouvée morte avec son amie Melissa Russo en août 1996 chez Dutroux, s'est assis dans la salle d'audience aux côtés de Laetitia Delhez, une jeune fille libérée vivante de la cave où elle était séquestrée deux jours après l'arrestation du pédophile. Les parents de Julie, comme ceux de Melissa, avaient dénoncé le procès Dutroux comme un "cirque" avant son ouverture le 1er mars. Mais contrairement à Gino Russo, le père de Melissa, Jean-Denis Lejeune n'avait pas exclu de se rendre inopinément à une audience. Après une interruption de trois jours, le procès a repris lundi avec la poursuite de l'audition du juge Jacques Langlois, qui a mené l'instruction de l'affaire Dutroux depuis le dessaisissement en octobre 1996 de son prédécesseur Jean-Marc Connerotte. Le magistrat a commencé à détailler à la barre les "pistes périphériques" progressivement écartées faute d'éléments au cours de ses sept années de travaux. Il devait ensuite subir le feu des questions des avocats des accusés et des parties civiles. Plusieurs familles de victimes de Dutroux, en premier lieu les Russo-Lejeune, ont vertement critiqué ces dernières années le travail du juge Langlois, à qui elles reprochent d'avoir négligé la thèse du réseau dont le pédophile n'aurait été qu'un rouage. Marc Dutroux encourt une peine de prison à vie devant les assises d'Arlon pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, ainsi que la mort de quatre d'entre elles dont deux tuées par lui. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, que Dutroux accuse d'avoir été la charnière d'un réseau, mais qui, selon le juge Langlois, n'a pas été impliqué dans les enlèvements d'enfants. Le juge Langlois, qui avait déjà exonéré Nihoul de toute implication dans le rapt de Laetitia Delhez, a expliqué à la Cour que l'instruction n'avait pas permis de mettre en évidence de lien entre les enlèvements et les mouvements d'argent sur les différents comptes de Marc Dutroux et de Michel Nihoul. L'exploitation des cassettes vidéos et des photos saisies chez des proches de Dutroux et de Nihoul n'a pu apporter "aucun élément particulier relatif aux faits d'enlèvement", a également dit le juge. Dutroux a bien proposé "en juin 1996" à Nihoul de "faire venir des filles de Slovaquie pour qu'elles travaillent dans des bars, mais ce projet ne s'est pas concrétisé en raison de leur arrestation", a déclaré le juge. Dimanche 14 mars 2004 : Fin de l'audition du juge Langlois à Arlon Le procès de Marc Dutroux et consorts entre dans sa troisième semaine. La Cour d'assises d'Arlon poursuivra demain matin l'audition du juge d'instruction Jacques Langlois. Au cours de cette 5e journée de témoignage, le juge évoquera tout d'abord les préventions liées aux associations de malfaiteurs. Les accusés sont en effet poursuivis pour avoir fait partie d'une association de malfaiteurs impliquée dans l'enlèvement et la séquestration de 6 personnes, dont cinq mineures, avec la circonstance que les victimes ont été soumises à des tortures corporelles ayant causé la mort de certaines d'entres-elles. Michel Lelièvre, Michel Nihoul et Marc Dutroux sont également poursuivis pour association de malfaiteurs impliquée dans des trafics de drogue, de faux documents, de voitures, et d'être humains. Le juge Langlois se consacrera ensuite aux "pistes périphériques". Dans son exposé, le magistrat parlera tout d'abord des "pistes au caractère général", comme Abrasax, puis des pistes propres à chaque volet du dossier. Le juge a annoncé qu'il expliquerait la manière dont chaque piste a été abordée, ce qu'ont apporté les témoins entendus dans ce cadre, quels devoirs ont été effectués, etc. En fin de matinée, Jacques Langlois devrait avoir épuisé les quelque 354 pages de son rapport. L'après-midi devrait alors être consacrée aux questions posées au témoin par les différentes parties. Celles-ci se réservent cependant le droit de ne poser leurs questions qu'ultérieurement, quand les personnes citées par le juge Langlois auront été entendues comme témoins. Vendredi 12 mars 2004 : Reprise lundi du procès Dutroux Il n'y aura pas d'audience aujourd'hui au procès Dutroux et consorts devant la cour d'assises d'Arlon. La règle est qu'il n'y ait pas d'audience le vendredi. Le cinquième jour de la semaine est réservé pour rattraper les éventuels retards enregistrés lors des quatre premiers jours. Aucun retard important n'a été enregistré au cours de cette deuxième semaine du procès et le juge Langlois, qui a témoigné durant quatre jours, a demandé à pouvoir se reposer jusqu'à lundi. Le procès reprendra donc lundi à 09H00 avec la fin de l'audition du juge d'instruction chestrolais, Jacques Langlois. Durant toute la semaine, le témoin a décortiqué chronologiquement, volet par volet, le fil de son instruction. Lundi, il évoquera tout d'abord les préventions d'associations de malfaiteurs reprochées aux accusés puis se penchera sur les "pistes périphériques". Jacques Langlois a annoncé qu'il relierait les pistes, dont les résultats se sont avérés négatifs par rapport à son instruction, à chaque volet. Il évoquera ainsi notamment la pistes Abrasax ainsi que des pistes spécifiques liées au volet "Julie et Mélissa". Lundi après-midi, l'audience devrait être réservée aux questions des parties. Le reste de la semaine sera consacré à l'audition des chefs d'enquête et des médecins légistes Vendredi 12 mars 2004 : Procès Dutroux en Belgique: le juge Langlois exonère Nihoul du rapt de Laetitia ARLON (AFP) - Accusé par Marc Dutroux d'avoir orchestré un réseau pédophile, Michel Nihoul a marqué un point jeudi devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique), où le magistrat instructeur du dossier a écarté une partie des soupçons pesant sur l'homme d'affaires. Le juge Jacques Langlois a affirmé à la barre n'avoir dégagé, en sept ans d'instruction, aucun "élément" reliant les nombreux coups de téléphone entre Nihoul, Dutroux et son complice présumé Michel Lelièvre fin juillet-début août 1996 au rapt le 9 août 1996 de Laetitia Delhez à Bertrix (sud-est). Il en a tiré "la conclusion encore provisoire" qu'ils étaient "en relation avec la panne" d'une voiture de Nihoul que Dutroux et Lelièvre devaient réparer. Le magistrat a aussi relevé des contradictions dans les témoignages faisant état de la présence de l'homme d'affaires près de Bertrix dans les jours précédant cet enlèvement, fatal à Marc Dutroux dont il devait entraîner l'arrestation quatre jours plus tard. M. Langlois avait déjà écarté mercredi que les rapts imputés à Dutroux et Lelièvre aient pu servir à payer la drogue que Nihoul, escroc multirécidiviste et indicateur de police, livrait à l'homme de main toxicomane du pédophile. Ses nouvelles déclarations ont été saluées jeudi par les avocats de Nihoul, pour qui "le juge d'instruction a confirmé qu'il n'y avait aucune contradiction entre les dénégations" de leur client "et les éléments objectifs du dossier". Elles ont suscité en revanche de nouvelles critiques du côté des parties civiles et des défenseurs de Dutroux, qui ont affiché l'intention de "cuisiner" Jacques Langlois lorsqu'il sera amené à répondre à leurs questions lundi prochain. "On peut s'attendre à ce que le débat soit assez vif, que les vérifications soient totales", a prédit Me Xavier Magnée, principal avocat de Marc Dutroux. "Le juge a une thèse. Nous allons lui poser des questions, notamment sur ce que Laetitia a entendu", a déclaré Me Georges-Henri Beauthier, l'avocat de la jeune fille de nouveau présente à l'audience. Libérée le 15 août 1996 avec Sabine Dardenne, Laetitia Delhez, qui a aujourd'hui 22 ans, est l'une des deux seules survivantes parmi les six fillettes et adolescentes séquestrées et violées par Marc Dutroux dans sa cave de Marcinelle (sud) entre juin 1995 et août 1996. Au cours de l'enquête, elle avait affirmé avoir entendu Dutroux parler à "Michel" et "Jean-Michel", un prénom longtemps utilisé par Nihoul, en prononçant les mots: "Ca a marché". Le juge Langlois n'a pas fait d'allusion à cet aspect du dossier jeudi. Plusieurs familles de victimes de Dutroux reprochent de longue date à M. Langlois d'avoir négligé dans son instruction la piste du réseau, à l'existence duquel croient plus des deux tiers des Belges. Marc Dutroux et ses avocats défendent la même thèse depuis le début du procès le 1er mars. Le pédophile, qui n'avait auparavant jamais mis en cause Nihoul, en fait désormais la charnière du dit réseau. Le juge Langlois a de nouveau souligné jeudi combien Sabine et Laetitia, à l'instar des autres victimes de Dutroux, avait fait l'objet pendant leur séquestration d'un conditionnement machiavélique: le pédophile leur affirmait les protéger d'un "chef" voulant les tuer. Sabine, restée prisonnière 80 jours, "ressentait un sentiment d'abandon, de culpabilité et était obsédée par la mort", a déclaré M. Langlois. "Je suis extrêmement triste et malheureuse. Je ne veux pas grandir ici. Je vous adore vraiment tous. Aidez-moi", écrivait la jeune fille à ses parents, dans des lettres que Dutroux n'a jamais postées. Selon le calendrier provisoire de la cour d'assises, Sabine Dardenne doit témoigner au procès d'Arlon le 1er avril, Laetitia les 5 et 6 avril. Mercredi 10 Mars 2004 Belgique: Laetitia fait face à Dutroux pour "connaître la vérité" Laetitia Delhez, l'une des victimes de Marc Dutroux, a créé la surprise en venant mercredi affronter du regard son tortionneur devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est), où l'"homme le plus détesté de Belgique" est jugé depuis le 1er mars. Restée jusqu'ici à l'écart du procès, la jeune fille, aujourd'hui âgée de 22 ans, s'est assise entre ses deux avocats, à quelques mètres du box blindé où se trouvait Dutroux, qu'elle n'avait pas vu depuis près de huit ans. Enlevée le 9 août 1996 à Bertrix (sud-est), Laetitia avait été libérée six jours après de la cave de Marcinelle (sud), où Dutroux la séquestrait avec une autre adolescente, Sabine Dardenne. Les deux jeunes filles sont les seules survivantes des victimes du pédophile. Vêtue d'un pull noir, les cheveux blonds coiffés en queue-de-cheval, Laetitia portait des lunettes lui donnant un air d'institutrice. Souriant parfois à ses avocats, elle a écouté le juge d'instruction Jacques Langlois relater son enquête sur le rapt et l'assassinat d'An Marchal et Eefje Lambrecks (17 et 19 ans), deux jeunes Flamandes kidnappées par Dutroux et son homme de main Michel Lelièvre le 22 août 1995 près d'Ostende (nord). Les deux jeunes filles avaient été retrouvées mortes le 3 septembre 1996 à Jumet (sud). Laetitia a lancé plusieurs "regards sûrs, pas du tout effrayés" vers Dutroux, qui, penché sur un carnet, n'a cessé de prendre des notes, selon une personne présente dans la salle. "En assistant au procès, Laetitia espère avoir des éléments de réponses à ses questions... Ce mercredi matin, elle s'est demandé si elle aurait subi le même sort que Julie, Melissa, An et Eefje", a expliqué Me Jan Fermon, l'un de ses avocats. "Nous pouvons difficilement nous faire une idée de ce que son drame a pu être", a commenté le principal avocat de Dutroux, Me Xavier Magnée. Jeudi, la jeune fille devrait à nouveau être présente lorsque le juge Langlois abordera la partie du dossier la concernant. Marc Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, la mort de quatre d'entre elles dont deux tuées par lui, ainsi que l'assassinat d'un de ses complices présumés Bernard Weinstein. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, que Dutroux accuse d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau pédophile. Mercredi, le juge Langlois a en partie exonéré Nihoul des accusations de participation aux enlèvements d'enfants, en affirmant ne voir "aucune indication sérieuse" de lien entre ces rapts et les trafics de drogue auxquels se livrait l'ancien homme d'affaires. Très critique, le père d'An Marchal, partisan de la thèse du réseau, a reproché au magistrat d'être convaincu que Marc Dutroux était un "prédateur isolé" et d'avoir conduit ses investigations "pour prouver ce qu'il pense". Selon le juge Langlois, An et Eefje ont été séquestrées une dizaine de jours à l'étage de la maison de Marcinelle, nues et enchaînées à un lit, alors que les petites Julie Lejeune et Melissa Russo (8 ans) croupissaient dans la cave. Selon Michelle Martin, Marc Dutroux lui a avoué avoir tué An et Eefje début septembre 1995 avec l'aide de Weinstein, car "il ne pouvait pas vivre en plein jour avec elles". Dutroux leur ayant fait croire qu'une rançon avait été versée, les deux jeunes filles étaient "certaines de rentrer chez elles", selon les propos de Martin rapportés par le juge Langlois. "Mais on va mourir!", se serait toutefois écriée l'une d'elles, en apercevant le trou creusé sous le chalet de Jumet. Selon le rapport des médecins légistes, An et Eefje ont été "enterrées vivantes, vraisemblablement endormies ou somnolentes". Mercredi 10 Mars 2004 Laetitia, l'une des victimes de Dutroux, présente au procès Le procès de Marc Dutroux a repris mercredi devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique) avec, pour la première fois depuis son ouverture le 1er mars, la présence dans la salle d'une des victimes du pédophile, Laetitia Delhez. Selon l'un de ses avocats, Me Georges-Henri Beauthier, la jeune fille, aujourd'hui âgée de 22 ans et qui s'était tenue jusqu'ici à l'écart du procès, a finalement décidé de venir entendre ce qui se dit à l'audience. Laetitia, enlevée le 9 août 1996 à Bertrix (sud-est), avait été libérée six jours plus tard de la cave de Marcinelle (sud) où Dutroux la séquestrait avec une autre adolescente, Sabine Dardenne. Les deux jeunes filles sont les seules survivantes des victimes du pédophile. Selon le calendrier provisoire des débats, Laetitia doit être appelée à témoigner à la barre le 5 avril, quatre jours après Sabine. Marc Dutroux encourt la prison à vie aux assises d'Arlon pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes belges entre juin 1995 et août 1996, la mort de quatre d'entre elles dont deux tuées par lui ainsi que l'assassinat d'un de ses complices présumés, Bernard Weinstein. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, que Dutroux accuse désormais d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau pédophile dont lui-même n'aurait été qu'un rouage. Mardi 09 Mars 2004 Procès Dutroux: un conditionnement qui a mené à la mort Julie et Melissa ARLON (AFP), le 09-03-2004 Julie Lejeune et Melissa Russo auraient pu échapper à leur lente agonie par la faim si Michelle Martin, l'ex-femme de Marc Dutroux, n'avait pas cédé à la panique ou si un conditionnement machiavélique ne les avait pas empêchées de fuir, selon le juge d'instruction chargé de l'affaire. Au deuxième jour de son audition devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique), le juge Jacques Langlois a décrit mardi le rôle joué par Michelle Martin dans la séquestration des deux fillettes de 8 ans enlevées le 24 juin 1995 près de Liège (est). Selon le magistrat, Michelle Martin est informée dès le lendemain du rapt de la présence de Julie et Melissa dans la geôle construite par Dutroux dans la cave de sa maison de Marcinelle (sud). Incarcéré le 6 décembre 1995 pour une autre affaire, Marc Dutroux charge sa femme de "s'occuper de l'entretien" des petites. "Je les ai entendues rire, mais je ne les ai jamais vues et je ne leur ai jamais parlé. Je descendais à quatre pattes, à reculons, pour pouvoir repartir plus vite", expliquera plus tard l'épouse de Dutroux aux enquêteurs, selon les propos rapportés mardi par M. Langlois. Car Michelle Martin éprouve une grande "trouille" pour les représailles de Marc Dutroux si elle libérait les fillettes. En janvier 1996, elle décide cependant de leur apporter de l'eau et de la nourriture. Elle entrouvre la porte de la cache, lestée de 200 kilos de béton, y glisse quelques bouteilles d'eau et deux sacs de provisions. "Je sais que j'aurais dû entrer et dire +Venez+, mais ça ne s'est pas passé... Si je disais à Marc qu'elles étaient parties, il allait me tuer", déclarera-t-elle ensuite. Dans une ambiance lourde, le juge Langlois a fait projeter la reconstitution des minutes cruciales où Michelle Martin replace la lourde porte contre l'ouverture de la cache, signant probablement leur arrêt de mort. Pour le juge Langlois, le conditionnement auquel les fillettes avaient été soumises par Dutroux explique leur absence de réaction à cet instant. Selon le magistrat, le pédophile "voulait qu'elles vivent en dehors de la société" avec lui. Il leur avait même donné un nouveau prénom. Un "système de rupture" si efficace qu'aux dires de Dutroux, Julie et Melissa "ne parlaient plus de leurs parents" après un mois. Pour Jacques Langlois, ce même conditionnement peut aussi expliquer que les petites n'aient pas plus réagi à une perquisition en décembre 1995 à Marcinelle. Descendus dans la cave, les gendarmes ont entendu "deux gamines qui parlaient à voix basse", mais n'ont pas compris qu'elles se trouvaient à quelques mètres. Lorsque l'un d'entre eux a demandé le silence à ses collègues, les voix des petites filles se sont tues. Jugé depuis le 1er mars, Marc Dutroux encourt la prison à perpétuité pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes entre juin 1995 et août 1996, et la mort de quatre d'entre elles, dont deux assassinées par lui. Outre Michelle Martin, comparaissent également à ses côtés son homme de main Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires bruxellois Michel Nihoul, que Dutroux accuse à présent d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau pédophile. Contre les aveux de Michelle Martin, Dutroux nie toute implication dans le rapt de Julie et Melissa. Il a affirmé la semaine dernière les avoir découvertes pour la première fois à Marcinelle en juillet 1995 et les avoir gardées pour les "protéger" du "réseau Nihoul". Les corps de Julie et Melissa ont été exhumés du jardin du domicile de Marc Dutroux à Sars-La-Buissière (sud) le 17 août 1996, sur les indications du pédophile. Les autopsies devaient démontrer que les petites étaient mortes de faim et de soif. Mardi 09 Mars 2004 Belgique: la défense de Dutroux veut entendre un ancien ministre ARLON (AFP), le 09-03-2004 La défense de Marc Dutroux, jugé depuis le 1er mars devant la cour d'assises d'Arlon, a redemandé mardi à auditionner l'ancien ministre belge de la Justice Marc Verwilghen. Le président de la cour d'assises, Stéphane Goux, se prononcera ultérieurement sur cette requête, soutenue par les avocats de deux complices présumés du pédophile, Michel Lelièvre et Michel Nihoul, mais récusée par le ministère public. Le principal avocat de Marc Dutroux, Me Xavier Magnée, a sollicité l'audition de M. Verwilghen en tant qu'ancien président d'une commission parlementaire d'enquête qui avait mis au jour à l'automne 1996 les multiples dysfonctionnements policiers et judiciaires en liaison avec l'affaire. Selon Me Magnée, Marc Verwilghen est le seul à même de départager les témoignages contradictoires de l'ancien juge chargé du dossier Dutroux, Jean-Marc Connerotte, et de trois ex-gendarmes sur les manipulations qui seraient survenues après la découverte des crimes du pédophile en août 1996. "S'il y a un homme qui en sait plus que tous, c'est le président Verwilghen. Nous ne devons rien écarter. Si la cour refuse, je nous donne à tous rendez-vous avec l'opinion publique", a déclamé l'avocat à l'audience mardi. Jeudi dernier, le juge Connerotte avait accusé l'ex-gendarmerie, aujourd'hui fondue dans la nouvelle police fédérale belge, de l'avoir "manipulé" pour le "mettre sous cloche" en le plaçant sous protection rapprochée d'août à octobre 1996, date de son dessaisissement. Mais trois ex-gendarmes ayant à l'époque dirigé l'enquête avec lui ont contredit ce témoignage lundi et affirmé que M. Connerotte, ainsi que le procureur de Neufchâteau Michel Bourlet qui bénéficiait de la même protection, avaient eux-mêmes sollicité ces mesures. Le successeur de Jean-Marc Connerotte, Jacques Langlois, a lui aussi assuré lundi n'avoir fait l'objet d'aucune "pression" pendant son instruction. L'ex-gendarmerie, qui avait tu pendant plus d'un an ses soupçons sur l'implication de Marc Dutroux dans des rapts de fillettes et adolescentes, s'était trouvée au coeur de la tourmente déclenchée en 1996 par la découverte des errements des enquêtes sur les disparitions d'enfants en Belgique. La commission d'enquête parlementaire présidée à l'époque par M. Verwilghen avait jeté une lumière crue sur ces dysfonctionnements, lors d'auditions à grand spectacle retransmises en direct à la télévision fin 1996 et début 1997. Ses travaux avaient fait de Marc Verwilghen l'"homme politique le plus populaire" du royaume et lui avait valu d'accéder au poste de ministre de la Justice à l'arrivée au pouvoir en 1998 de son parti, les libéraux flamands du VLD, avant de prendre l'an passé le portefeuille de la Coopération. Appuyé par les parties civiles, l'avocat général de la cour d'assises, Jean-Baptiste Andries, aux côtés duquel siège le procureur Bourlet, a récusé mardi la nécessité d'entendre M. Verwilghen. Il a argué que la question des "manipulations" éventuelles de l'ex-gendarmerie n'avaient rien à voir avec les faits jugés. Marc Dutroux est jugé à Arlon pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes entre juin 1995 et août 1996, et la mort de quatre d'entre elles assassinées par lui. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires bruxellois Michel Nihoul, que Dutroux accuse désormais d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau pédophile. Lundi 08 Mars 2004 Marc Dutroux montre son visage à la reprise du procès ARLON (AFP), le 08-03-2004 Le pédophile Marc Dutroux, fidèle à une tactique consistant à se poser en victime, a accusé les médias de le "vendre en place publique" à la reprise de son procès lundi devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique). L'"homme le plus détesté de Belgique" a toutefois suivi le conseil de ses avocats et mis fin à la polémique qui enflait depuis une semaine: il est revenu sur son refus d'être photographié ou filmé dans le box des accusés. "Depuis 1996, j'ai été vendu sur la place publique. J'ai fait avec. Depuis des années, on me fait parler alors que je ne parle pas. On me photographie, alors que je ne peux pas m'y opposer", s'est lamenté Marc Dutroux. Comme la loi belge le lui permet, le pédophile avait réclamé à l'ouverture de son procès le 1er mars l'interdiction de toute prise de vues de lui à l'intérieur de la salle d'audiences. Le président de la cour, Stéphane Goux, avait donné droit à sa requête. Mais plusieurs médias passant outre, avaient diffusé des clichés du pédophile sans masquer son visage.Ce dernier brandissait depuis chaque jour un dossier ou une enveloppe devant lui. Dutroux s'est donné le beau rôle pour justifier son revirement: "Je m'aperçois que cela nuit à la sérénité des débats". "En exerçant son droit à ne pas être photographié, Marc Dutroux n'avait pas pensé déclencher autant de discussions. Pour l'apaisement général, il renonce à cette interdiction", a renchéri son principal avocat, Me Xavier Magnée. "On s'est rendu compte que tout le monde allait se concentrer sur ce problème alors qu'il y a d'autres choses à faire ici. Si on peut revenir à l'essentiel...", a commenté un autre de ses défenseurs, Me Ronny Baudewijn. Le virage à 180 degrés de Dutroux a amené la cour d'assises à lever les sanctions (retrait d'accréditations) prises la semaine passée contre les photographes d'organes de presse ayant publié le visage du pédophile sans bandeau. La polémique sur le "droit à l'image" de Marc Dutroux avait pris un nouveau tour après la publication jeudi par l'hebdomadaire La Libre Match, équivalent belge de Paris Match, de photos non masquées du pédophile et surtout de clichés de sa vie carcérale à la prison d'Arlon. Une enquête administrative s'est traduite par la mise à pied temporaire d'un gardien de la prison d'Arlon. Une semaine après son ouverture, le procès Dutroux s'est engagé lundi dans un long travail d'examen de l'instruction menée depuis octobre 1996 par le juge Jacques Langlois, qui sera entendu toute la semaine. M. Langlois avait été chargé de diriger l'enquête, après le dessaisissement du juge Jean-Marc Connerotte, à l'origine de l'arrestation de Dutroux. Il a fait l'objet depuis de critiques acerbes des familles de victimes, qui lui reprochent d'avoir toujours négligé la piste du "réseau pédophile". A l'inverse de son prédécesseur, qui avait dénoncé jeudi dernier des "manipulations" à son encontre de la gendarmerie pendant ses deux mois de gestion du dossier, le juge Langlois a assuré lundi n'avoir "subi aucune pression, ni de la gendarmerie, ni du politique". "Il n'y a pas derrière ce dossier une quelconque raison d'Etat", a-t-il affirmé au début de son intervention. Marc Dutroux encourt une peine de prison à perpétuité aux assises d'Arlon pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes entre juin 1995 et août 1996, ainsi que la mort de quatre d'entre elles dont deux assassinées par lui. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de mains Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires bruxellois Michel Nihoul, que Dutroux a accusé mercredi dernier d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau pédophile dont lui-même n'aurait été qu'un rouage. Lundi 08 Mars 2004 Le juge Langlois "assume" son instruction et défie Marc Dutroux
Le juge belge Jacques Langlois, chargé de l'instruction de l'affaire Dutroux, a défendu son enquête lundi devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est) et semblé défier le pédophile, en affirmant que celui-ci "n'acceptait pas la confrontation d'homme à homme". "C'est en toute connaissance de cause que j'affirme de manière ferme et définitive que je n'ai subi aucune pression, ni de la gendarmerie, ni du politique", a déclaré M. Langlois, en préambule à un long témoignage qui doit se prolonger jusqu'à jeudi. "Il n'y a pas derrière ce dossier une quelconque raison d'Etat", a ajouté le magistrat, tout de noir vêtu et appuyant ses propos de grands gestes de la main. "J'assume", a-t-il lancé, en réponse aux critiques des familles des victimes de Marc Dutroux à l'égard de son instruction. Marc Dutroux encourt la prison à perpétuité devant les assises d'Arlon pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes entre juin 1995 et août 1996, ainsi que la mort de quatre d'entre elles, dont deux assassinées par lui. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires bruxellois Michel Nihoul, que Dutroux accuse désormais d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau pédophile dont lui-même n'aurait été qu'un rouage. Les propos du juge Langlois contrastent avec ceux tenus jeudi dernier par son prédécesseur à la tête du dossier, Jean-Marc Connerotte, qui avait dénoncé des "manipulations" à son encontre de la gendarmerie belge pendant les deux mois où il avait assuré la gestion du dossier Dutroux. Le juge Langlois avait succédé au juge Connerotte, suite au dessaisissement de ce dernier le 14 octobre 1996 en raison d'un repas partagé avec des proches d'une des victimes de Marc Dutroux. Certains, comme les parents de Julie Lejeune et Melissa Russo, deux fillettes liégeoises de 8 ans retrouvées mortes en août 1996, lui ont reproché depuis de négliger la thèse du réseau, privilégiée au départ par M. Connerotte. Rompant sept années de silence, M. Langlois a estimé "entièrement faux" de dire qu'il ne s'était penché sur le dossier Julie et Melissa qu'après 2000. Il a assuré avoir exploité toutes les pistes, y compris celle du réseau. Le magistrat a indiqué au passage qu'il pensait que l'enlèvement de Julie et Melissa, le 24 juin 1995, "n'était pas prémédité", en affirmant que "rien n'était prêt" à l'époque pour séquestrer les fillettes dans la cache de Dutroux à Marcinelle (sud), aménagée selon le magistrat entre le 10 et le 21 juillet. Mais selon lui, les "milliers de témoignages exploités" n'ont "pas infirmé" les déclarations de Marc Dutroux et de Michelle Martin, les deux "personnages centraux" du dossier. Jacques Langlois a aussi expliqué qu'il avait été confronté à plusieurs "difficultés" dans ses rapports avec Marc Dutroux, celui-ci refusant régulièrement d'être interrogé. "Il préférait m'adresser de long courriers. M. Dutroux n'accepte pas la confrontation en direct, d'homme à homme", a-t-il commenté d'une voix ferme. En début d'audience, Marc Dutroux, se posant à nouveau en victime, avait accusé les médias de le "vendre en place publique" depuis son arrestation, en revenant toutefois sur le refus d'être photographié ou filmé dans le box des accusés qu'il avait exprimé à l'ouverture de son procès le 1er mars. Le juge Langlois a mis en exergue la parenté entre les crimes reprochés aujourd'hui à Dutroux et ceux qui lui avaient déjà valu d'être condamné en 1989 à 13 ans de prison. Pour le magistrat, l'âge des victimes, les repérages, la participation de sa femme et d'un complice influençable, la séquestration dans ses propriétés, le "climat de frayeur" et les traitements dégradants infligés aux victimes constituent un "calque" de ces premiers faits, qui remontent à 1985. Seules différences: à l'époque, Dutroux les libérait après quelques heures et il n'utilisait pas de médicaments pour les endormir, se contentant de les bâillonner avec du papier adhésif. Lundi 08 Mars 2004 Belgique: deuxième semaine du procès Dutroux consacrée au juge Langlois ARLON (AFP), le 08-03-2004 La deuxième semaine du procès de Marc Dutroux à Arlon sera consacrée à l'audition du juge Jacques Langlois, dont l'enquête controversée a marqué une rupture par rapport au travail de son populaire et éphémère prédécesseur, Jean-Marc Connerotte. Le magistrat de 50 ans, au flegme très "british" et à l'indépendance farouche, sera entendu de lundi à jeudi, selon le calendrier établi par le président de la cour d'assises, Stéphane Goux. Jacques Langlois était inconnu du grand public lorsqu'il a succédé le 14 octobre 1996 au juge Connerotte, l'homme qui avait arrêté Dutroux deux mois plus tôt et qui venait d'être dessaisi du dossier par la cour de cassation pour avoir partagé un plat de spaghetti avec des proches des victimes. Près de huit années se sont écoulées depuis, mais ce père de deux enfants, qui ne s'est jamais exprimé publiquement sur l'enquête, reste une énigme pour une majorité de Belges. Contrairement à son prédécesseur, qui s'était engouffré dans la "théorie du réseau" pour expliquer l'incroyable liberté d'action de Dutroux pour commettre ses rapts et viols, Jacques Langlois a tout au long de son instruction privilégié la thèse du "prédateur isolé" agissant avec quelques complices. Une attitude difficile à admettre pour une large partie de l'opinion belge, acquise à l'hypothèse du réseau, et que lui reprocheront les parents des petites Julie et Melissa, dont les corps avaient été retrouvés enterrés dans le jardin d'une propriété de Marc Dutroux en août 1996. Jugé depuis lundi dernier, Marc Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et viol de six fillettes et adolescentes et la mort de quatre d'entre elles, dont deux probablement assassinées par lui. A ses côtés comparaissent son ex-épouse, Michelle Martin, son homme de main, Michel Lelièvre, et l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, que Dutroux a accusé mercredi d'être l'homme-orchestre d'un réseau pédophile dont lui-même n'était qu'un exécutant. Le juge Langlois sera le cinquième témoin d'une liste de près de 500 témoins appelés à défiler devant la cour d'ici au 27 avril. Le verdict est attendu pour la première quinzaine de mai, après le réquisitoire et les plaidoiries de la défense et des parties civiles. Lundi 08 Mars 2004 Raconter l'horreur sans choquer : les médias à l'épreuve du procès Dutroux Raconter l'horreur sans choquer: le procès très médiatisé du pédophile Marc Dutroux aux assises d'Arlon (sud-est), qui entre lundi dans sa deuxième semaine, met à l'épreuve les médias, qui se montrent globalement assez prudents non sans quelques dérapages. "Sachant qu'Arlon allait devenir un énorme cirque, il y avait un risque d'exaltation par l'importance de l'événement", souligne Stéphane Rosenblatt, rédacteur en chef de la chaîne de télévision privée belge RTL-TVi. "Nous sommes extrêmement attentifs à éviter tout dérapage (...), à être exhaustif tout en gardant une retenue", ajoute-t-il, en précisant que des consignes écrites en ce sens ont circulé dans la rédaction. Même son de cloche sur la RTBF publique. "Notre objectif est de faire en sorte que ce procès soit le plus compréhensible possible pour le public. C'est le véritable enjeu, et pour parvenir à ce résultat, il est inutile d'aller dans l'ensemble des détails macabres", explique le rédacteur en chef, Benoît Moulin. "C'est effectivement un dossier dans lequel il y a parfaitement moyen de verser dans le fantasme et la démagogie et il y a aussi moyen de flatter les bas instincts de beaucoup de monde", reconnaît-il. Dutroux doit répondre, entre autres, du rapt, de la séquestration et du viol de six fillettes et adolescentes entre juin 1995 et août 1996, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles. Si certains ont répercuté les précisions les plus crues fournis par Dutroux à l'audience mercredi sur le sort de ses victimes, nombreux sont les journalistes belges ou étrangers -- plus de 1.300 ont été accrédités pour suivre le procès -- présents ce jour là à Arlon à s'être posé la question de l'auto-censure. Stephen Castle, correspondant du quotidien britannique The Independent, reconnaît avoir fait mention d'une d'elles "pour souligner à quel point les détails de cette affaire sordide sont dégoûtants". Ian Black, du Guardian, a lui aussi rendu compte de certains détails, mais fait l'impasse sur les autres: "Il y a des choses qu'on n'a tout simplement pas besoin de dire". Pour Marc Lits, chercheur à l'Observatoire du récit médiatique de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve, "à quelques exceptions près, on reste dans le respect des règles". "Les journaux restent assez discrets... lorsqu'ils parlent des viols, des sévices sexuels". "Il y a eu des dérapages limités, mais il n'y a pas eu de surenchère", estime-t-il. Mais il déplore le fait que de nombreux médias ont eu accès avant le procès à l'ensemble du dossier d'instruction. Une télévision flamande a ainsi diffusé une "reconstitution" en ayant recours à des acteurs. Contrairement aux mois qui ont suivi l'éclatement de l'affaire en 1996, "on est plus prudent maintenant, même si parfois on est à la limite du sensationnel. Même si on en fait beaucoup, il y a une volonté d'expliquer", dit-il. "L'affaire Dutroux a été vécue dans une logique extrêmement émotionnelle, relayée par les médias, mais le propre de l'émotion est qu'elle retombe. Ce n'est plus une affaire d'Etat comme cela a pu l'être il y a huit ans", souligne Marc Lits. Paradoxalement, le principal débat sur la couverture du procès a porté jusqu'ici sur la diffusion de photos de Marc Dutroux. A l'ouverture du procès, le pédophile avait demandé au président de la cour d'interdire de le filmer ou photographier dans le box des accusés, comme le lui permet la loi. Plusieurs médias ont néanmoins publié des clichés de lui sans bandeau, et la justice a ordonné une enquête administrative, après la publication par l'hebdomadaire La Libre Match de clichés illustrant sa vie carcérale. L'enquête s'est traduite par la mise à pied temporaire d'un gardien de la prison d'Arlon. samedi 6 mars 2004 Belgique: la vérité peine à se frayer un chemin au procès de Marc Dutroux ARLON - Le pédophile Marc Dutroux a confirmé cette semaine la crainte d'une écrasante majorité de Belges, pour qui la vérité sur les crimes de l'"homme le plus détesté" du royaume sera difficile à établir devant les assises d'Arlon (sud-est). Depuis l'ouverture de son procès lundi, Dutroux présente une version inédite des faits. Sa tactique: minimiser son rôle dans les crimes qui lui sont reprochés et charger sans retenue ses co-accusés. Celui que la presse belge avait rebaptisé le "monstre de Charleroi" doit répondre, entre autres, du rapt, de la séquestration et du viol de six fillettes et adolescentes entre juin 1995 et août 1996, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles, dont deux tuées par lui. A ses côtés comparaissent son ex-épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et Michel Nihoul, un ancien homme d'affaires bruxellois soupçonné d'avoir pu faire le lien avec un éventuel réseau pédophile. Dutroux, qui n'avait jusqu'alors jamais mis en cause Nihoul, a viré de bord à l'audience mercredi. Il se présente désormais en simple exécutant des désirs de Nihoul, homme-orchestre selon lui d'un réseau impliquant aussi des policiers. Le pédophile a démenti tout rôle dans l'enlèvement de Julie Lejeune et Melissa Russo (8 ans), enlevées près de Liège (est) en juin 1995 et dont les corps ont été exhumés du jardin d'une de ses propriétés en août 1996. Dutroux a reconnu le rapt de deux jeunes Flamandes, An Marchal et Eefje Lambrecks, mais il a nié les avoir assassinées. Il a avoué les enlèvements de Sabine Dardenne et Laetitia Delhez, deux adolescentes libérées vivantes après son arrestation en août 1996, mais en affirmant avoir, comme pour An et Eefje, agi sur "commande" de Nihoul. Au dégoût des parties civiles, le pédophile affirme avoir voulu "protéger" ses victimes en les soustrayant au réseau de "Nihoul et compagnie". Dutroux "méprise tout le monde,... qu'il assume plutôt ce qu'il a fait", s'est insurgé Me Georges-Henri Beauthier, l'avocat de Laetitia, estimant qu'"il y aura d'autres mensonges". La presse belge souligne, elle, les "contradictions flagrantes" avec de "nombreux faits objectifs du dossier". Les avocats de Dutroux n'ont pas hésité à réveiller des pistes en sommeil qui avaient traumatisé la Belgique fin 1996. "Serions-nous le seul pays au monde où les pédophiles seraient des pervers isolés?", a lancé le principal avocat de Dutroux, Xavier Magnée, évoquant notamment la piste de la "secte sataniste" Abrasax, pourtant jugée fantaisiste par les enquêteurs. "Pendant qu'on parle des joyeux guignols d'Abrasax, on ne parle pas de ma cliente, nue, enchaînée et violée", s'est indigné Me Jean-Philippe Rivière, l'avocat de Sabine Dardenne. Michel Nihoul a réaffirmé qu'il n'avait "rien à voir avec des enlèvements d'enfants". Quant à Michelle Martin, elle a reconnu une "part de responsabilité" dans la mort de Julie et Melissa, mais elle a surtout confirmé l'ensemble des accusations retenues contre son ancien mari. Le juge Jean-Marc Connerotte, à l'origine de l'arrestation de Dutroux avant d'être dessaisi du dossier deux mois plus tard, a témoigné du "professionnalisme effrayant" de Marc Dutroux. Il a souligné sa capacité à "adapter ses déclarations" à toutes les situations. Sans parler de réseau, le juge a aussi dénoncé les "manipulations" de la gendarmerie belge dans les enquêtes sur les rapts d'enfants. Il s'est dit "convaincu" que si sa collègue liégeoise Martine Doutrèwe, chargée de l'enquête sur les rapts des petites Julie et Melissa, "avait eu tous les éléments" dont disposait la gendarmerie, elle aurait pu les retrouver vivante. A partir de lundi, le juge Jacques Langlois, qui avait succédé à M. Connerotte, témoignera à son tour devant les assises. Son instruction avait été vivement contestée par les parents de Julie et Melissa, qui boycottent un procès "mascarade". Jeudi 04 Mars 2004 Dutroux charge ses co-accusés, qui lui renvoient la balle Le pédophile Marc Dutroux a minimisé mercredi son rôle dans les enlèvements et meurtres d'enfants qui lui sont imputés et accusé l'homme d'affaires Michquel il a impliqué deux policiers. "J'ai fait des erreurs, j'ai même cel Nihoul d'être l'homme-orchestre d'un réseau dans leommis des crimes. Si on pouvait revenir en arrière... Mais on ne peut pas", a déclaré l'"homme le plus détesté de Belgique" lors de son premier interrogatoire public devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique), où il comparaît depuis lundi. Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes, et la mort de quatre d'entre elles dont deux assassinées par lui. Les corps des victimes avaient été retrouvés dans ses propriétés près de Charleroi durant l'été 1996. Il est également accusé de l'assassinat d'un truand français, Bernard Weinstein. A ses côtés comparaissent son épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et Michel Nihoul, ancien homme d'affaires bruxellois soupçonné d'avoir pu faire le lien avec un réseau. Marc Dutroux a présenté ce dernier comme la véritable charnière de l'affaire, à l'origine de toutes les "commandes" d'enlèvements d'enfants. Nihoul a rétorqué qu'il n'avait "rien à voir" avec ces enlèvements. "Je n'ai jamais ni vu ni ne me suis douté de ce qu'il se passait. Je n'ai jamais fait de mal à des enfants", a-t-il martelé. Dutroux a aussi nié toute responsabilité dans le rapt en juin 1995 près de Liège (est) de Julie Lejeune et Melissa Russo et prétendu au contraire avoir voulu protéger les deux fillettes de 8 ans du réseau Nihoul. Il a affirmé avoir découvert Julie et Melissa plusieurs semaines après leur enlèvement, en rentrant dans sa maison de Marcinelle. Selon lui, les deux petites se trouvaient dans le salon, en compagnie de Michelle Martin, Lelièvre, Nihoul et Weinstein. Dutroux a affirmé s'être "fâché" en constatant que le truand s'était livré à des attouchements sur l'une des enfants. Selon ses dires, Weinstein lui a alors répondu: "Ce n'est rien par rapport à ce qui va leur arriver quand elles vont arriver chez Nihoul et compagnie". Le pédophile a expliqué avoir séquestré Julie et Melissa dans la cave de Marcinelle pour les soustraire à Nihoul et Lelièvre. Il a affirmé que Nihoul lui avait réclamé "deux autres" filles "en échange", le poussant alors à kidnapper An Marchal (17 ans) et Eefje Lambrecks (19 ans) près d'Ostende (nord) en août 1995, avec Lelièvre et deux policiers, puis en mai et août 1996 Sabine Dardenne et Laetitia Delhez. Dutroux, qui a avoué avoir abusé des trois dernières, a en revanche nié les assassinats d'An et Eefje, attribués à Lelièvre et Weinstein. Michel Lelièvre a démenti la participation de policiers au rapt des deux jeunes Flamandes, et le viol de l'une d'elles. Il a aussi affirmé que Michel Nihoul n'avait "strictement rien à voir dans les enlèvements". Michelle Martin, de son côté, n'a pas mis en cause une seule fois l'ancien homme d'affaires. Mais elle a accablé Dutroux pour tous les enlèvements, ainsi que les assassinats d'An, Eefje et Weinstein. "Maintenant, je n'ai plus peur", a-t-elle déclaré. L'épouse de Dutroux a reconnu une "certaine responsabilité" dans la mort de Julie et Melissa. "Je devais (les nourrir), mais j'ai paniqué. Appeler la police? Je n'ai jamais osé le faire", a expliqué l'ancienne institutrice, en décrivant son mari comme un "gourou" violent. Les déclarations des accusés ont suscité colère et consternation parmi les parties civiles, où l'avocat de Laetitia, Me Georges-Henri Beauthier a exprimé son "envie de pleurer". "Ils se lavent tous les mains", a-t-il dit. Le défenseur de Michel Nihoul, Me Frédéric Clément de Cléty a pour sa part jugé "insensée" la charge de Dutroux contre son client. Jeudi 04 Mars 2004 Procès Dutroux: Nihoul nie avoir participé à des enlèvements d'enfants L'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, accusé par Marc Dutroux d'avoir été l'homme-orchestre d'un réseau pédophile, a réaffirmé qu'il n'avait "rien à voir avec des enlèvements d'enfants" mercredi devant la cour d'assises d'Arlon, dans le sud-est de la Belgique. "Je tiens à réaffirmer que je n'ai rien à voir avec des enlèvements d'enfants", a déclaré Michel Nihoul, au cours de son interrogatoire par le président de la cour, Stéphane Goux. "Je n'ai jamais ni vu ni ne me suis douté de ce qui se passait. Je n'ai jamais fait de mal à des enfants", a-t-il martelé. L'homme de main de Marc Dutroux, Michel Lelièvre, a lui aussi mis Michel Nihoul hors de cause, dans les enlèvements d'enfants imputés à Dutroux. "Nihoul n'a strictement rien à voir dans les enlèvements", a-t-il déclaré. Au cours de son propre interrogatoire mercredi matin, Dutroux avait déclaré que les rapts de fillettes et d'adolescentes qui lui sont reprochés étaient le fruit de "commandes" passées par l'ex-homme d'affaires bruxellois, qu'il avait décrit comme l'homme-orchestre d'un réseau pédophile. Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et d'adolescentes, et la mort de quatre d'entre elles, dont deux qu'il est accusé d'avoir assassiné. Les corps des victimes avaient été retrouvés dans ses propriétés près de Charleroi pendant l'été 1996. A ses côtés comparaissent son épouse Michelle Martin, Michel Lelièvre et Michel Nihoul. Ce dernier, condamné à plusieurs reprises pour escroquerie, est soupçonné par l'accusation d'avoir pu faire le lien entre Marc Dutroux et un éventuel réseau. Jeudi 04 Mars 2004 Le pédophile Marc Dutroux charge l'homme d'affaires Nihoul et deux policiers Le pédophile belge Marc Dutroux a minimisé mercredi son rôle dans les rapts et meurtres d'enfants qui lui sont imputés, accusant l'un de ses complices présumés, l'homme d'affaires Michel Nihoul, d'être l'homme-orchestre d'un réseau dans lequel il a impliqué deux policiers. "J'ai fait des erreurs, j'ai même commis des crimes. Si on pouvait revenir en arrière... Mais on ne peut pas", a déclaré l'"homme le plus détesté de Belgique", lors de son premier interrogatoire public par le président de la cour d'assises d'Arlon, devant laquelle il comparaît depuis lundi. Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes, et la mort de quatre d'entre elles dont deux assassinées par lui. Les corps des victimes avaient été retrouvés dans ses propriétés près de Charleroi (sud) durant l'été 1996. Il est également accusé de l'assassinat d'un truand français, Bernard Weinstein. A ses côtés comparaissent son épouse Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et Michel Nihoul, ancien homme d'affaires bruxellois soupçonné d'avoir pu faire le lien avec un réseau. Marc Dutroux a présenté Nihoul mercredi comme la véritable charnière de l'affaire, à l'origine de toutes les "commandes" d'enlèvements d'enfants. Le pédophile a nié toute responsabilité dans le rapt en juin 1995 près de Liège (est) de Julie Lejeune et Melissa Russo et prétendu au contraire avoir voulu protéger les deux fillettes de 8 ans du réseau Nihoul. Dutroux a affirmé avoir découvert Julie et Melissa en juillet 1995, plusieurs semaines après leur rapt, en rentrant dans sa maison de Marcinelle. Selon lui, les deux petites se trouvaient alors dans le salon, en compagnie de Michelle Martin, Michel Lelièvre, Michel Nihoul et Bernard Weinstein. Dutroux a affirmé s'être "fâché" après avoir constaté que Weinstein s'était livré à des attouchements sur l'une des enfants. Selon ses dires, Weinstein lui a alors répondu: "Ce n'est rien par rapport à ce qui va leur arriver quand elles vont arriver chez Nihoul et compagnie". Le pédophile a reconnu avoir séquestré Julie et Melissa dans la cave de Marcinelle pour, selon lui, les soustraire à Nihoul et Lelièvre, à qui lui et Michelle Martin auraient fait croire que les petites avaient été livrées à un "autre réseau". Dutroux a affirmé que Nihoul lui avait alors réclamé "deux autres" filles en échange. Il a reconnu avoir alors kidnappé An Marchal (17 ans) et Eefje Lambrecks (19 ans) en août 1995, lors d'une équipée près d'Ostende (nord) avec Lelièvre et deux inconnus. "J'ai appris par la suite que c'était des membres des forces de l'ordre", a déclaré Dutroux. Il n'a pas livré le nom de ces policiers mais a affirmé que l'un d'eux, avec Lelièvre, avait violé une des jeunes filles. Dutroux a avoué avoir lui-même par la suite abusé d'Eefje. Mais il a nié l'assassinat des deux jeunes filles. Il a dit les avoir livrées à Michel Lelièvre et au truand français Bernard Weinstein, en pensant que ceux-ci comptaient les séquestrer en vue de les prostituer. "Je n'aurais jamais pensé qu'on allait les tuer. Je trouve très dommage que ces filles soient décédées. C'est une catastrophe", a déclaré Dutroux. Le pédophile a également modifié sa version sur la mort de Julie et Melissa, qu'il affirmait jusqu'ici avoir trouvées agonisantes dans la cave de Marcinelle en mars 1996 à sa sortie d'un séjour de trois mois en prison. "J'ai menti, elles étaient (déjà) mortes", a-t-il dit. Jeudi 04 Mars 2004 Le pédophile belge Dutroux interrogé pour la première fois publiquement Le pédophile Marc Dutroux aura pour la première fois l'occasion de s'expliquer publiquement sur les crimes dont il est accusé, lors de son interrogatoire mercredi devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique). Son principal avocat, Xavier Magnée, qui a axé sa défense sur l'existence d'un réseau dont Dutroux n'aurait été qu'un rouage, a émis l'espoir que son client parlera et livrera éventuellement des noms. "J'espère de tout coeur qu'il parle, qu'il nous donne des renseignements, qu'il dise la vérité", a déclaré Me Magnée au sortir de la deuxième journée d'audience du procès mardi. L'ancien bâtonnier du barreau de Bruxelles a fait monter la pression. Il a développé devant les jurés un argumentaire ravivant les hypothèses les plus noires qui avaient traumatisé la Belgique au déclenchement de l'affaire en 1996. Il a ressorti notamment la vieille piste d'une "secte sataniste", écartée par les enquêteurs faute de crédibilité, et réclamé aussi d'entendre Regina Louf, une jeune Flamande dont les témoignages sur de sanglantes "partouzes" pédophiles avaient été jugés tout aussi douteux en 1998. Me Magnée a aussi pointé les interrogations soulevées par les travaux d'enquête encore en cours dans un dossier Dutroux "bis" non pris en compte au procès. Son argument: des analyses ADN figurant dans ce dossier attestent du passage de plusieurs "inconnus" dans la cache de Marcinelle (sud), où Marc Dutroux a séquestré ses jeunes victimes entre juin 1995 et août 1996. Le flou le plus total règne sur les velléités de Dutroux de livrer ou non "sa" vérité. Son avocat assure lui-même ne "rien" savoir de ses intentions. Comme le veut la procédure, avant d'attaquer le fond du dossier, le président de la cour d'assises, Stéphane Goux, interrogera Dutroux sur son enfance, sa scolarité, sa vie professionnelle et sentimentale. Les trois co-accusés de Dutroux, son épouse Michelle Martin, son homme de mains Michel Lelièvre et l'ancien homme d'affaires Michel Nihoul, doivent subir après lui le feu des mêmes questions. Mardi, le pédophile a écouté sans broncher la lecture de l'acte d'accusation résumant les faits sordides qui lui sont imputés: entre autres, l'enlèvement et le viol de six fillettes et adolescentes, la mort de quatre d'entre elles dont deux assassinées par ses soins. Marc Dutroux encourt la prison à vie pour le rapt et le viol de six fillettes et adolescentes belges, dont quatre retrouvées mortes en 1996 dans ses propriétés: Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks. Il est aussi accusé de l'assassinat d'An, Eefje et d'un complice présumé, le truand français Bernard Weinstein. Mercredi 03 Mars 2004 Accusation contre défense: le procès Dutroux dans le vif du sujet Le procès de Marc Dutroux est entré dans le vif du sujet mardi avec la lecture de l'acte d'accusation, précédant la présentation par les avocats du pédophile de leur ligne de défense: selon eux, "l'homme le plus haï de Belgique" n'était que le rouage d'un réseau organisé. Les avocats des victimes ont dénoncé devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est) "l'indécence" de cette thèse, destinée à dresser un "écran de fumée" entre les accusés et les faits qui leurs sont reprochés. De leur côté, Dutroux et ses trois complices présumés ont écouter sans broncher le long déroulé des 56 pages d'accusations retenues contre eux, première plongée dans les faits les plus sordides de l'affaire. Seul Dutroux a pris le soin de prendre des notes. Marc Dutroux encourt la prison à vie pour le rapt et le viol de six fillettes et adolescentes belges, dont quatre retrouvées mortes en 1996 dans ses propriétés: Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks. Il est aussi accusé de l'assassinat d'An, Eefje et d'un complice présumé, le truand français Bernard Weinstein. A ses côtés sont jugés son épouse Michelle Martin, un de ses hommes de main, Michel Lelièvre, et l'ancien homme d'affaires bruxellois Michel Nihoul. Ce dernier, qui comparaît libre, est soupçonné d'avoir pu faire le lien entre Dutroux et un réseau pédophile. L'acte d'accusation, lu d'un ton grave par le procureur de Neufchâteau Michel Bourlet, mémoire d'une affaire qu'il a suivie depuis le début, rappelle tous les détails de l'enquête à partir de la disparition de Laetitia Delhez le 9 août 1996 à Bertrix (sud-est). Ce rapt était celui de trop pour Marc Dutroux. Sur la base de trois lettres d'une plaque minéralogique, les hommes de M. Bourlet remontaient en trois jours jusqu'au pédophile et l'arrêtaient le 13 août avec Michelle Martin et Michel Lelièvre. Au bout de 48 heures d'interrogatoire serré, Dutroux menait les enquêteurs jusqu'à la cache de Marcinelle, faubourg de Charleroi (sud), où Laetitia (14 ans) était retrouvée vivante avec Sabine Dardenne (12 ans). Dans les deux semaines suivantes, les corps de Julie, Melissa, An et Eefje et Weinstein étaient exhumés dans deux autres propriétés de Dutroux près de Charleroi. Dans un langage froid et sobre, l'acte d'accusation met en lumière l'horreur vécue par les victimes de Dutroux et la complexité des aveux du pédophile, parfois empreints de contradictions. Sur un ton solennel, l'avocat principal de Marc Dutroux, Me Xavier Magnée, a dénoncé la mise à l'écart des "hypothèses non élucidées" de l'affaire, ressortant notamment une vieille piste de "secte sataniste" écartée faute de crédibilité. Il a aussi souligné les interrogations que posent les analyses ADN effectuées dans la cave de Marcinelle (sud), où les six jeunes victimes de Dutroux ont été séquestrées entre juin 1995 et août 1996. L'avocat général Jean-Philippe Andries a assuré qu'il n'entendait pas faire "un dossier caché" du "dossier bis" renfermant notamment ces expertises. Outré par l'attitude de l'avocat de Dutroux, un des avocats de Laetitia, Me Jan Fermon, a fustigé "toute la perversion d'un système de défense", qui est une "insulte à l'intelligence des victimes". Il a réclamé au président de la cour, Stéphane Goux, d'organiser pour les jurés une visite des caches de Marc Dutroux. "Il ne faut rien épargner, rien cacher. Il faut tout voir. Ce sera très difficile mais il faut y aller. Ce serait une honte qu'on n'y aille pas", a acquiescé Me Magnée. A la veille du premier interrogatoire mercredi de Marc Dutroux, l'avocat a dit "espérer de tout son coeur" que son client "parle" et livre des noms. Mercredi 03 Mars 2004 Procès Dutroux: reprise des audiences à la cour d'assises d'Arlon Le procès du pédophile Marc Dutroux et de ses trois complices présumés a repris vers 09H15 (08H15 GMT) mardi devant la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique). La deuxième journée d'audiences a débuté par la poursuite de la lecture de l'acte de renvoi en assises des accusés, initialement non prévue mais réclamée lundi par la défense de Michel Lelièvre, l'homme de main de Dutroux. La session doit être ensuite consacrée à la lecture des 56 pages de l'acte d'accusation et à la présentation par les avocats de Dutroux et de l'homme d'affaires Michel Nihoul des grandes lignes de défense de leurs clients respectifs. Le principal défenseur de Marc Dutroux, Me Xavier Magnée, plaidera à cette occasion la thèse controversée du réseau pédophile, dont "l'homme le plus haï de Belgique" n'aurait été qu'un rouage. Marc Dutroux encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, le rapt et le viol de six fillettes et adolescentes belges, dont quatre avaient été retrouvées mortes en 1996 dans ses propriétés : Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks. Il est également accusé de l'assassinat des deux dernières et d'un de ses complices présumés, le truand français Bernard Weinstein. A ses côtés sont jugés son épouse Michelle Martin, Michel Lelièvre, et Michel Nihoul. Ce dernier, qui comparaît libre, est soupçonné d'avoir pu faire le lien entre Dutroux et un réseau pédophile. Lundi, six hommes et six femmes ont été sélectionnés au terme de près de cinq heures de procédure pour constituer le jury populaire chargé de juger le Marc Dutroux et ses complices présumés. La première journée d'audience s'est limitée à la constitution de ce jury. Mais avant même d'attaquer les débats, Dutroux et ses avocats ont relancé la thèse controversée selon laquelle le pédophile aurait agi pour le compte d'un réseau. Installé derrière une vitre blindée, Dutroux, habillé d'une veste noire, est resté laconique devant les juges. "Je m'appelle Marc Dutroux", a-t-il répondu d'une voix grave, sans émotion apparente, au président de la cour d'assises, Stéphane Goux, qui l'invitait à décliner son identité. "Quelle est votre profession ?", a enchaîné le président. "Je n'en ai pas", ont été ses derniers mots, avant de donner l'impression de sommeiller sur sa chaise, au point d'attirer à son avocat les remontrances du président Goux : "Me Magnée, votre client sommeille..." Avant même que le procès n'entre dans le vif du sujet, le pédophile avait déjà déclenché la polémique par presse interposée. Dans des déclarations écrites à la télévision flamande VTM, Marc Dutroux a affirmé avoir été "instrumentalisé" et a chargé ses trois co-accusés, affirmant notamment que Michel Nihoul était "la charnière" des enlèvements d'enfants. "Martin, Lelièvre, Nihoul sont accusés de faits nettement moins importants que ceux qu'ils ont réellement commis", selon Dutroux. Me Xavier Magnée a renchéri en confirmant son intention de plaider que son client n'était pas un "prédateur isolé". "Peut-on vous faire croire qu'il n'y aurait pas de réseau pédophile ?, a-t-il interrogé en diffusant à la presse l'acte de défense qu'il doit lire mardi devant la cour. La charge de Dutroux a déclenché l'ire des avocats de ses co-accusés. "C'est un peu tard et dénué de toute crédibilité", a dénoncé Me Frédéric Clément de Cléty, le défenseur de Nihoul. "C'est comme l'assassinat du président Kennedy. Quand quelque chose est trop gros, il faut trouver une explication", a ironisé l'avocat de Lelièvre, Me Olivier Slusny. L'hypothèse que Marc Dutroux ait alimenté par ses crimes un réseau pédophile bénéficiant de protections est la question clé du procès d'Arlon. La piste d'un tel réseau n'a jamais été confirmée à ce jour, mais 68% des Belges sont convaincus de sa réalité, selon un sondage publié jeudi dernier. Toute la presse belge soulignait lundi l'importance du rôle de la cour d'assises pour répondre à cette question. "L'heure de vérité ?", s'interrogeait en une La Libre Belgique, tandis que le quotidien flamand De Standaard voyait dans le procès d'Arlon un "ultime test pour la justice" belge décriée. Le froid polaire régnant sur Arlon, la cohue des 1.300 journalistes accrédités et les imposantes mesures de sécurité autour du palais de justice, où des policiers à cheval ont patrouillé toute la journée, ont dissuadé les badauds d'affluer. Les forces de l'ordre ont échappé de peu au couac, lorsque le fourgon ramenant Dutroux en fin de journée à la prison a démarré, une porte arrière était mal fermée. Selon la police, le pédophile n'avait toutefois aucune chance de réitérer son évasion éphémère mais rocambolesque de 1998 Mercredi 03 Mars 2004 Six hommes et six femmes pour juger le pédophile belge Marc Dutroux Six hommes et six femmes ont été sélectionnés lundi au terme de près de cinq heures de procédure pour constituer le jury populaire chargé de juger le pédophile Marc Dutroux et ses complices présumés, dont le procès s'est ouvert à Arlon, dans le sud-est de la Belgique. Mardi, la deuxième journée du procès doit être consacrée à la lecture de l'acte d'accusation par le ministère public et à celle d'"actes de défense", notamment par l'avocat de Marc Dutroux, qui devrait à nouveau insister sur la thèse du "réseau pédophile" dont son client n'aurait été qu'un rouage. La première journée d'audience s'est limitée à la constitution du jury - six hommes et six femmes - appelé à rendre un verdict au plus tôt fin avril. Mais avant même d'attaquer les débats, Dutroux et ses avocats ont relancé la thèse controversée selon laquelle le pédophile aurait agi pour le compte d'un réseau. Celui que la presse avait rebaptisé "le monstre de Charleroi" encourt la prison à vie pour, notamment, le rapt et le viol de six fillettes et adolescentes belges, dont quatre avaient été retrouvées mortes en 1996 dans ses propriétés : Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks. Il est également accusé de l'assassinat des deux dernières et d'un de ses complices présumés, le truand français Bernard Weinstein. A ses côtés sont jugés son épouse Michelle Martin, un de ses hommes de main, Michel Lelièvre, et l'ancien homme d'affaires bruxellois Michel Nihoul. Ce dernier, qui comparaît libre, est soupçonné d'avoir pu faire le lien entre Dutroux et un réseau pédophile. Installé derrière une vitre blindée, Dutroux, habillé d'une veste noire, est resté laconique devant les juges. "Je m'appelle Marc Dutroux", a-t-il répondu d'une voix grave, sans émotion apparente, au président de la cour d'assises, Stéphane Goux, qui l'invitait à décliner son identité. "Quelle est votre profession ?", a enchaîné le président. "Je n'en ai pas", ont été ses derniers mots, avant de donner l'impression de sommeiller sur sa chaise, au point d'attirer à son avocat les remontrances du président Goux : "Me Magnée, votre client sommeille..." Avant même que le procès n'entre dans le vif du sujet, le pédophile avait déjà déclenché la polémique par presse interposée. Dans des déclarations écrites à la télévision flamande VTM, Marc Dutroux a affirmé avoir été "instrumentalisé" et a chargé ses trois co-accusés, affirmant notamment que Michel Nihoul était "la charnière" des enlèvements d'enfants. "Martin, Lelièvre, Nihoul sont accusés de faits nettement moins importants que ceux qu'ils ont réellement commis", selon Dutroux. Me Xavier Magnée a renchéri en confirmant son intention de plaider que son client n'était pas un "prédateur isolé". "Peut-on vous faire croire qu'il n'y aurait pas de réseau pédophile ?, a-t-il interrogé en diffusant à la presse l'acte de défense qu'il doit lire mardi devant la cour. La charge de Dutroux a déclenché l'ire des avocats de ses co-accusés. "C'est un peu tard et dénué de toute crédibilité", a dénoncé Me Frédéric Clément de Cléty, le défenseur de Nihoul. "C'est comme l'assassinat du président Kennedy. Quand quelque chose est trop gros, il faut trouver une explication", a ironisé l'avocat de Lelièvre, Me Olivier Slusny. L'hypothèse que Marc Dutroux ait alimenté par ses crimes un réseau pédophile bénéficiant de protections est la question clé du procès d'Arlon. La piste d'un tel réseau n'a jamais été confirmée à ce jour, mais 68% des Belges sont convaincus de sa réalité, selon un sondage publié jeudi dernier. Toute la presse belge soulignait lundi l'importance du rôle de la cour d'assises pour répondre à cette question. "L'heure de vérité ?", s'interrogeait en une La Libre Belgique, tandis que le quotidien flamand De Standaard voyait dans le procès d'Arlon un "ultime test pour la justice" belge décriée. Le froid polaire régnant sur Arlon, la cohue des 1.300 journalistes accrédités et les imposantes mesures de sécurité autour du palais de justice, où des policiers à cheval ont patrouillé toute la journée, ont dissuadé les badauds d'affluer. Les forces de l'ordre ont échappé de peu au couac, lorsque le fourgon ramenant Dutroux en fin de journée à la prison a démarré, une porte arrière était mal fermée. Selon la police, le pédophile n'avait toutefois aucune chance de réitérer son évasion éphémère mais rocambolesque de 1998. Lundi 01 Mars 2004 La Belgique juge à partir de lundi le pédophile Marc Dutroux La plus retentissante affaire criminelle de l'histoire de la Belgique va trouver son épilogue judiciaire lundi, avec l'ouverture à Arlon du procès des enlèvements et meurtres d'enfants imputés au pédophile Marc Dutroux et à ses complices présumés. Quelque 330 policiers seront sur le pied de guerre pour assurer la sécurité d'un événement attendu dans le royaume comme le "procès du siècle", auquel assisteront plus de 1.300 journalistes de 250 médias belges et internationaux. Près de huit ans après les faits, celui que la presse avait rebaptisé "le monstre de Charleroi" encourt la prison à vie pour, entre autres crimes, le rapt et le viol de six fillettes et adolescentes belges, dont quatre avaient été retrouvées mortes dans ses propriétés à l'été 1996. L'affaire avait à l'époque fait vaciller tout un pays écoeuré, et suscité une émotion planétaire qui a contribué à lever la chape de silence à l'égard du fléau de la pédophilie. La grande question pour la cour d'assises d'Arlon sera de déterminer si Marc Dutroux, en qui les psychiatres voient un pervers manipulateur plus qu'un véritable pédophile, a agi en solitaire avec quelques complices ou pour le compte d'un réseau, avec la protection "de gens très haut placés". Selon un sondage publié jeudi, 68% des Belges sont convaincus de cette seconde thèse, que l'instruction n'a pas à ce jour permis de confirmer. "Ce doit être un procès comme un autre, mais nous savons tous que tel ne sera pas totalement le cas", reconnaissait récemment la ministre belge de la Justice, Laurette Onkelinx, en rappelant combien l'affaire Dutroux avait "ébranlé en profondeur la nation". "Le monde entier a eu et aura sans doute encore les yeux rivés sur notre pays", a-t-elle souligné. "Je vais vous donner deux filles". L'aveu de Marc Dutroux, arrêté le 13 août 1996 avec son épouse Michelle Martin et un de ses hommes de main, Michel Lelièvre, avait permis la libération le 15 de deux adolescentes, Laetitia Delhez et Sabine Dardenne, séquestrées dans une cave près de Charleroi (sud). Mais l'horreur avait vite pris le dessus, avec l'exhumation le 17 août des corps de deux fillettes de 8 ans, Julie Lejeune et Melissa Russo, puis le 3 septembre de deux jeunes flamandes de 17 et 19 ans, An Marchal et Eefje Lambrecks, enlevées entre juin et août 1995. Ulcérés par le fiasco des enquêtes sur ces disparitions et la mise à l'écart du juge à l'origine de l'arrestation de Dutroux, plus de 300.000 Belges avaient défilé le 20 octobre 1996 à Bruxelles dans une "Marche blanche" qui reste une des plus importantes manifestations de l'histoire de la Belgique. Ex-figures de proue de cette révolte populaire, les familles des victimes de Dutroux abordent son procès en ordre dispersé. Les parents de Julie et Melissa notamment doutent de la vérité judiciaire qui sortira du prétoire et prévoient de boycotter le "cirque" d'Arlon. Aujourd'hui âgée de 20 ans et, rappelle son avocat, "principal témoin vivant de l'affaire Dutroux" Sabine Dardenne compte bien en revanche se rendre aux assises pour "regarder dans les yeux" son ravisseur. Après sa rocambolesque évasion de 1998, Marc Dutroux (47 ans) sera sous bonne garde. Il comparaîtra derrière une vitre blindée, aux côtés de Michelle Martin (44 ans), Michel Lelièvre (32 ans) et d'un ancien homme d'affaires condamné à plusieurs reprises pour escroquerie Michel Nihoul. Ce Bruxellois de 62 ans qui s'est longtemps vanté d'avoir le bras long sera le personnage clé du procès. C'est lui qui est soupçonné d'avoir pu faire le lien entre Dutroux et un éventuel réseau. Des témoins assurent avoir vu Nihoul début août 1996 sur les lieux de l'enlèvement de Laetitia Delhez à Bertrix, près d'Arlon. Lui nie et dit voir les assises, où il se présentera libre, comme "un soulagement": "S'il faut passer par là pour être blanchi, je le ferai". A raison de quatre audiences prévues chaque semaine, près de 500 témoins doivent défiler à la barre du procès Dutroux jusqu'au verdict attendu au plus tôt fin avril. Le coût du procès est évalué à près de 5 millions d'euros. |
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