PROCES DU PEDOPHILE MARC DUTROUX

DEVELLOPEMENT DES TITRES A PARTIR DU 14 JUIN 2004:

mercredi 23 juin 2004, 21h10

Dutroux se pourvoit en cassation contre sa condamnation à vie

BRUXELLES (AFP) - Le pédophile Marc Dutroux a engagé mercredi un pourvoi en cassation contre sa condamnation à la prison à vie par la cour d'assises d'Arlon (sud-est de la Belgique), a-t-on appris auprès de son principal avocat, Xavier Magnée.

"Marc Dutroux a signé son pourvoi au greffe de la prison d'Arlon", a déclaré Me Magnée à l'AFP, confirmant une information donnée quelques minutes auparavant par la télévision publique belge RTBF.

Le président de la cour d'assises, Stéphane Goux, n'avait pas encore été informé de ce pourvoi en début de soirée, selon le magistrat de presse, Philippe Morandini.

Dutroux a été condamné mardi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une "mise à disposition du gouvernement" de 10 ans, qui permettra au ministre belge de la Justice de mettre son veto à toute libération anticipée du pédophile.

"L'homme le plus détesté de Belgique" avait été reconnu coupable jeudi dernier du rapt, de la séquestration et du viol de six fillettes et adolescentes belges (Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez) entre juin 1995 et août 1996.

Il avait aussi été jugé responsable de l'assassinat d'An (17 ans) et Eefje (19 ans), du décès de Julie et Melissa, deux fillettes de 8 ans mortes de faim pendant leur séquestration, ainsi que de l'assassinat d'un de ses complices présumés, le truand français Bernard Weinstein.

Dès le prononcé des peines mardi, Me Magnée n'avait pas fait mystère de la volonté de son client d'engager un pourvoi en cassation. La loi belge ne permet pas de faire appel d'un verdict d'assises.

La prochaine étape va devoir être maintenant l'examen par la cour de cassation de la recevabilité de la démarche de Dutroux.

Interrogé sur le délai nécessaire pour que le pourvoi du pédophile remonte jusqu'à la plus haute instance judiciaire belge, Me Magnée a estimé mercredi soir que "cela pourrait prendre un mois". Il a laissé entendre que Marc Dutroux pourrait "déposer un mémoire" à l'appui de sa requête.

Dans la pratique, la cour de cassation n'est pas amenée à se prononcer sur le fond d'un dossier, mais sur le droit.

Tout au long de son procès, le "monstre de Charleroi" a tenté de minimiser ses responsabilités dans les crimes qui lui étaient imputés, chargeant ses trois co-accusés: son ex-épouse Michelle Martin, son ancien homme de mains Michel Lelièvre et l'escroc bruxellois Michel Nihoul.

Martin et Lelièvre ont été condamnés respectivement mardi à de lourdes peines de 30 et 25 ans de prison pour leurs participations aux séquestrations et/ou aux enlèvements perpétrés par Dutroux.

Michel Nihoul, que le pédophile accuse d'avoir été l'homme orchestre d'un réseau dont lui-même n'était qu'un rouage, n'a écopé pour sa part que d'une peine de 5 ans de prison pour trafic de stupéfiants.

L'escroc avait été acquitté la semaine passée de toute accusation de participation aux rapts du pédophile dans des conditions controversées.

Sept des 12 jurés de la cour d'assises l'avaient estimé coupable, contre cinq qui l'innocentaient, une majorité insuffisante au regard de la loi belge.

Appelés à trancher, le président de la cour, Stéphane Goux, et ses deux assesseurs avaient finalement fait pencher la balance en faveur de Nihoul en ralliant la minorité du jury.

Près de quatre mois après son ouverture, le procès d'Arlon a connu son épilogue mercredi avec l'octroi au civil d'indemnités de 500.000 et 300.000 euros à Sabine Dardenne et Laetitia Delhez, les deux seules victimes survivantes de Dutroux.

mercredi 23 juin 2004, 15h02

La condamnation de Dutroux laisse un arrière-goût d'inachevé en Belgique

ARLON (AFP) - La condamnation à la perpétuité de Marc Dutroux a soulagé les victimes du pédophile mais laisse un arrière-goût d'inachevé à celles qui espéraient que son procès ferait toute la lumière sur l'affaire criminelle la plus retentissante de l'histoire de la Belgique.

La clémence de la cour d'assises d'Arlon (sud-est) à l'égard de l'escroc Michel Nihoul, suite logique de son acquittement de toute accusation pédophile, est la plus difficile à digérer pour certaines familles qui estiment que la piste d'un éventuel réseau n'a pas été explorée à fond.

Au terme de près de quatre mois de procès, Marc Dutroux a été condamné mardi à la réclusion à perpétuité assortie d'une "mise à disposition du gouvernement" de 10 ans destinée à empêcher pour longtemps toute libération anticipée.

Le "monstre de Charleroi" avait été reconnu coupable jeudi dernier du rapt, de la séquestration et du viol entre juin 1995 et août 1996 de six fillettes et adolescentes belges (Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez).

Il avait aussi été jugé responsable de l'assassinat d'An (17 ans) et Eefje (19 ans), du décès de Julie et Melissa, deux fillettes de 8 ans.

La cour d'assises a également condamné lourdement les deux plus proches complices du pédophile: 30 ans pour son ex-épouse Michelle Martin et 25 ans pour son ancien "homme de main" Michel Lelièvre.

Michel Nihoul, longtemps soupçonné d'avoir pu faire le lien entre Dutroux et un éventuel réseau, n'a en revanche écopé que de cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants et est ressorti libre de l'audience, le parquet n'ayant pas réclamé son arrestation immédiate. Selon la presse belge, ses avocats envisageraient d'introduire un recours en grâce.

L'avis de Sabine Dardenne, seule survivante de l'affaire avec Laetitia Delhez et qui estime selon ses avocats qu'"une bonne justice a été rendue", ne fait pas l'unanimité chez les autres proches des victimes de Dutroux.

"Cette vérité judiciaire ne me satisfait pas du tout", a regretté Jean-Denis Lejeune, le père de Julie, sur la télévision belge RTL-TVI.

Celui-ci garde notamment en travers de la gorge les conditions de l'acquittement de Michel Nihoul dans les rapts perpétrés par Dutroux, qui ont vu le président de la cour et ses deux assesseurs, appelés à trancher faute de majorité légalement suffisante au sein du jury, se rallier à l'avis minoritaire.

"Les jurés à 7 voix contre 5 ont jugé que Michel Nihoul était co-auteur et chef d'une association de malfaiteurs pour l'enlèvement de Laetitia et après que les juges, donc les professionnels du système, s'en soient mêlés, évidemment, tout a fondu comme neige au soleil...", a déploré M. Lejeune.

Avec les parents d'An Marchal, il s'émeut par ailleurs à l'idée de libérations anticipées de Martin ou Lelièvre. "Peut-être que d'ici 10 ans, ils seront dans la rue", s'inquiète le père de Julie. "Je pense à ma fille qui n'a plus de vie et ça me fait mal", a renchéri Betty Marchal.

L'avocat de Laetitia, Georges-Henri Beauthier, garde lui aussi un "goût de trop peu", à l'issue d'un procès où il a combattu la thèse d'un Dutroux "prédateur isolé". Il veut "essayer de trouver ce qu'il y a derrière cette association de malfaiteurs".

Partisans ou non de la thèse du réseau ancrée dans l'opinion, les quotidiens belges étaient unanimes mercredi à souligner les zones d'ombre que le procès d'Arlon n'a pas dissipées, faute d'aveux de Marc Dutroux.

Les condamnés reclus dans leurs cellules, une enquête parallèle va désormais reprendre sur le "dossier bis" de l'affaire Dutroux, regroupant les pistes annexes que huit années d'instruction n'ont pu totalement refermer.

La Libre Belgique voit dans cette enquête une dernière chance pour "une réconciliation complète" entre la population du royaume et sa justice.

mercredi 23 juin 2004, 11h04

La prison à vie pour Dutroux, 30 et 25 ans pour ses comparses

ARLON (AFP) - La cour d'assises d'Arlon (sud-est) a clos mardi l'affaire criminelle la plus retentissante de l'histoire de la Belgique, en condamnant à la prison à vie le pédophile Marc Dutroux et en infligeant de lourdes peines de 30 et 25 ans de prison à ses plus proches complices.

L'escroc bruxellois Michel Nihoul, longtemps soupçonné d'avoir pu faire le lien entre Dutroux et un éventuel réseau mais acquitté la semaine passée de toute accusation pédophile, a en revanche été épargné. Il n'a été condamné qu'à cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants.

Marc Dutroux, 47 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une "mise à disposition du gouvernement" de 10 ans, qui permettra au ministre de la Justice d'empêcher toute libération anticipée.

Ce verdict est sans appel mais, selon son principal avocat Xavier Magnée, "l'homme le plus détesté de Belgique" aurait l'intention de se pourvoir en cassation.

"Marc Dutroux, vous avez été condamné au maximum de la peine. Je crois que vous vous en tirez mieux que la plupart de vos victimes qui ne font plus partie du monde des vivants", a déclaré au pédophile le président des assises, Stéphane Goux, au terme de la lecture du verdict.

Dutroux avait été reconnu coupable jeudi de l'enlèvement, la séquestration et le viol entre juin 1995 et août 1996 de six fillettes et adolescentes belges: Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez.

Il avait également été déclaré coupable de l'assassinat d'An (17 ans) et Eefje (19 ans), du décès de Julie et Melissa, deux fillettes de 8 ans qui sont ses plus jeunes victimes, ainsi que de l'assassinat d'un de ses complices présumés, le truand français Bernard Weinstein.

L'ex-épouse de Dutroux, Michelle Martin, a pour sa part été condamnée à 30 ans de réclusion, comme le demandait l'accusation, pour avoir séquestré ses victimes, et pour sa responsabilité dans la mort de Julie et Melissa, qu'elle a laissées mourir de faim.

La cour d'assises a également condamné Michel Lelièvre à 25 ans, une peine légèrement inférieure aux 30 années réclamées par le ministère public, pour l'enlèvement et la séquestration d'An, Eefje, Sabine et Laetitia. "Une peine de raison", selon son avocat, Me Olivier Slusny.

La sanction de cinq ans de prison prononcée contre Michel Nihoul pour trafic de stupéfiants est inférieure à celle d'"au moins 10 ans" réclamée par l'accusation.

L'escroc a bénéficié de circonstances atténuantes car, contrairement aux trois autres, il n'avait jamais été condamné que pour des délits et pas des faits criminels.

"Votre âge et votre état de santé vous ont assagi", a commenté le président Goux. L'accusation n'ayant pas demandé son incarcération immédiate, Nihoul est ressorti libre et tout sourire par une porte située à l'arrière du palais de justice.

L'une des deux jeunes femmes rescapées des geôles du "monstre de Charleroi", Sabine Dardenne, était "ravie" du verdict, selon son avocate Céline Parisse. La jeune femme avait passé 80 jours dans la cache de Marcinelle.

Mais certains parents de victimes ont exprimé leur amertume. "Je trouve que c'est léger pour les trois autres par rapport à Dutroux. Ces gens ont quand même enlevé des enfants, torturé et laissé mourir", a déclaré le père de Julie, Jean-Denis Lejeune, à la sortie du tribunal.

Il s'est inquiété du fait que Michelle Martin et Michel Lelièvre puissent éventuellement se "retrouver dans la rue" un jour.

M. Lejeune a également jugé "très faible" la peine infligée à Nihoul. Il a affirmé garder "un goût amer" devant les circonstances dans lesquelles l'escroc a été acquitté la semaine dernière des accusations de participation aux rapts perpétrés par Dutroux.

Le jury populaire avait initialement déclaré Nihoul coupable, mais à une majorité de sept contre cinq légalement insuffisante. Appelés à trancher, les trois magistrats professionnels de la cour avaient alors retourné le verdict.

"On est content avec les peines qui ont été prononcées, même si on aurait voulu une autre peine pour Nihoul mais... on l'accepte", a affirmé de son côté Betty Marchal, la mère d'An, en se disant également "déçue".

mardi 22 juin 2004, 12h45

Procès Dutroux en Belgique: début du délibéré sur les peines

ARLON (AFP) - Les trois magistrats de la cour d'assises d'Arlon, en Belgique, qui juge depuis le 1er mars le pédophile Marc Dutroux et trois autres co-accusés, se sont retirés mardi peu avant 12H00 (10H00 GMT) pour délibérer sur les peines.

La peine maximale, à savoir la prison à vie, a été requise lundi contre Marc Dutroux, reconnu coupable jeudi dernier de trois assassinats, du rapt et du viol de neuf fillettes et adolescentes en 1995-96. Six d'entres elles avaient été séquestrées, donc quatre sont décédées, deux assassinées et les deux autres mortes de faim.

Lors de ses "derniers mots" mardi matin, Marc Dutroux a de nouveau clamé son innocence quant aux trois assassinats (An Marchal, Eefje Lambrecks, et son complice présumé, le truand français Bernard Weinstein) et à l'enlèvement et aux viols de Julie Lejeune et Melissa Russo pour lesquels il a été condamné. Marc Dutroux a notamment dit avoir "découvert" dans le dossier des "nouveaux éléments" qui permettraient de prouver qu'il n'est pas un assassin.

"Marc Dutroux, le verdict s'impose à vous!", lui a lancé au bout de dix minutes le président de la cour d'assises Stéphane Goux, visiblement agacé. Cette dernière prise de parole est l'occasion pour le condamné de parler à la cour et aux jurés sur la peine qu'il vont devoir déterminer mais pas sur la culpabilité sur laquelle ils se sont déjà prononcés.

Après une courte suspension, Marc Dutroux s'est excusé de ne pas bien connaître les règles de procédure mais a de nouveau clamé son innocence et annoncé qu'il se battrait jusqu'à la fin de sa vie pour la prouver.

Son ex-épouse, Michelle Martin, contre qui 30 ans ont été requis, a réitéré ses "profonds regrets et (ses) profonds remords". "Le silence est l'attitude la plus décente à avoir", a-t-elle ajouté.

Lundi, l'accusation a également réclamé au moins "dix ans" de prison contre l'ex-homme d'affaires véreux Michel Nihoul (63 ans), acquitté des accusations liées aux enlèvement d'enfants commis par Dutroux mais coupable d'avoir été le chef d'une association de malfaiteurs impliquée dans un trafic de drogue ou dans la traite d'êtres humains. Michel Nihoul a expliqué aux jurés et à la cour qu'il "respecte (leur) verdict et espère (leur) plus grande clémence."

Une peine de 30 ans a également été requise contre Michel Lelièvre (33 ans), le "petit psychopathe" co-auteur avec Dutroux de quatre rapts et actif avec Nihoul dans un trafic de stupéfiants. Michel Lelièvre a indiqué que "quelque soit la peine, je l'accepterai".

lundi 21 juin 2004, 13h07

Perpétuité réclamée pour Dutroux, peines sévères pour ses complices

ARLON (AFP) - L'accusation a réclamé lundi devant les assises d'Arlon (sud-est de la Belgique) la prison à vie pour le pédophile Marc Dutroux et des peines sévères de 30 ans pour son ex-épouse Michel Martin et son homme de main Michel Lelièvre et de "10 ans minimum" contre l'escroc Michel Nihoul.

Les coudes appuyé sur la table de la cage de verre où sont confinés les accusés, les poings serrés devant la bouche, Marc Dutroux, 47 ans, a écouté sans broncher le procureur Michel Bourlet réclamer à son encontre la "peine la plus sévère" en droit belge, "la perpétuité

Dutroux, reconnu coupable jeudi dernier par le jury populaire d'Arlon d'assassinats, de viols et de séquestrations de jeunes filles belges en 1995-96 est un "délinquant d'habitude incapable d'amendement", a estimé M. Bourlet, l'un des hommes à l'origine de l'arrestation au mois d'août 1996 du "monstre de Charleroi". "Il n'en est pas à son coup d'essai. Il s'agit d'un psychopathe des plus graves, d'un narcissique manipulateur sans remords", a ajouté M. Bourlet.

En raison de la "gravité exceptionnelle des faits et des dommages subis par les victimes, les familles et la société", le procureur a en outre réclamé "dix ans de mise à disposition du gouvernement", une mesure qui autoriserait le ministre de la Justice à maintenir Dutroux dix années supplémentaires en détention si le pédophile devait un jour bénéficier d'une décision de libération conditionnelle.

L'accusation a également réclamé au moins "dix ans" de prison contre l'ex-homme d'affaires véreux Michel Nihoul (63 ans), acquitté jeudi des accusations liées aux enlèvement d'enfants commis par Dutroux mais reconnu coupable d'avoir été le chef d'une association de malfaiteurs impliquée dans un trafic de drogue ou dans la traite d'êtres humains. Le procureur a demandé au jury, qui sera accompagné par trois magistrats professionnels, de "ne pas descendre au dessous de dix ans" de prison contre Nihoul s'il lui trouve des circonstances atténuantes, en soulignant qu'"il faudra bien les chercher".

"Sinon, c'est de 15 à 20 ans", a-t-il ajouté, soulignant que Nihoul n'avait présenté "aucun remord" et qu'il avait "nié pendant six ans l'évidence" de sa participation à un trafic de drogue. Le procureur "n'a pas eu ce qu'il voulait avec la culpabilité, il cherche à se rattraper sur les peines", a déclaré en marge de l'audience Frédéric Clément de Cléty, l'un des avocats de Michel Nihoul. "10 ans de prison pour 1.300 pilules d'ecstasy, c'est tout à fait hors proportion", a-t-il ajouté.

Contre Michelle Martin (44 ans), l'ex-épouse de Dutroux, coupable notamment d'avoir séquestré six fillettes et adolescentes et d'avoir laissé mourir de faim deux d'entres elles, Julie Lejeune et Melissa Russo (huit ans toutes les deux), le procureur Michel Bourlet dit "ne pas concevoir" que la peine soit inférieure à 30 ans de prison. Une peine de 30 ans également a été requise contre Michel Lelièvre (33 ans), le "petit psychopathe" qui avait participé à quatre rapts avec Dutroux et au trafic de stupéfiant dirigé par Nihoul. Le prononcé des peines à l'encontre du pédophile et de ses trois co-accusés est attendu pour mardi ou mercredi, après les plaidoiries de la défense entamées lundi matin.

Le procès de Marc Dutroux et de ses trois accusés s'était ouvert le 1er mars, près de huit ans après le déclenchement d'une affaire qui avait traumatisé la Belgique et fait trembler ses institutions. "Nous n'oublierons jamais ces horreurs, ne laissez pas les auteurs de celles-ci les oublier avant nous", a lancé en conclusion de son propre réquisitoire l'avocat général Jean-Baptiste Andries.

jeudi 17 juin 2004, 20h01

Belgique: Dutroux coupable mais la thèse du réseau aura du mal à s'éteindre

ARLON (Belgique) (AFP) - La justice belge a déclaré jeudi Marc Dutroux coupable d'une série de rapts, viols et morts d'enfants en 1995-96 et acquitté en partie son principal co-accusé Michel Nihoul, dans des conditions qui risquent d'entretenir les doutes sur l'existence d'un réseau pédophile.

Le jury populaire de la cour d'assises d'Arlon (sud-est) a reconnu Dutroux coupable de l'enlèvement, de la séquestration et du viol entre juin 1995 et août 1996 de six fillettes et adolescentes belges (Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez).

Il lui a également imputé l'assassinat d'An et Eefje et la mort de Julie et Melissa. De leur côté, l'ancien homme de main de Dutroux, Michel Lelièvre, et l'ex-épouse du pédophile, Michelle Martin, ont été reconnus coupables respectivement des enlèvements et des séquestrations.

Au terme de trois mois et demi de procès, la proclamation du verdict a été rocambolesque: à la dernière minute, une nouvelle délibération des jurés a été nécessaire pour aboutir à l'acquittement de Michel Nihoul dans les rapts d'enfants.

A l'issue de quatre jours de huis clos, les huit femmes et quatre hommes composant le jury populaire n'ont pu dans un premier temps dégager de majorité suffisante pour trancher le sort de l'escroc bruxellois, présenté par Marc Dutroux comme l'homme-orchestre d'un réseau dont lui-même n'était qu'un rouage.

Sept des jurés ont voté la culpabilité, cinq l'innocence. Appelés à trancher les magistrats de la cour d'assises ont rallié la minorité et blanchi Nihoul de toute implication directe dans les enlèvements d'enfants, mais ordonné à la demande du parquet un nouveau délibéré sur son éventuelle complicité.

Au bout d'une heure, le jury revenait devant la cour avec un nouveau verdict acquittant définitivement l'homme-clé du procès de toute accusation de pédophilie.

Les conditions dans lesquelles ce revirement s'est opéré ont été accueillies de façon mitigée, alors que l'hypothèse d'un Marc Dutroux ayant agi pour le compte d'un réseau bénéficiant de protections hante la Belgique depuis le déclenchement de l'affaire en août 1996.

"J'ai toujours cru à l'innocence de M. Nihoul... Maintenant, la vérité est en train de s'établir", s'est naturellement félicité l'un de ses défenseurs, Xavier Attout.

"La vérité judiciaire existe mais il n'empêche qu'on reste avec nos zones d'ombre, nos interrogations sur qui a enlevé les petites", a déclaré à l'inverse Jean-Denis Lejeune, le père de la petite Julie, qui n'a jamais cru à au scénario d'un Marc Dutroux "prédateur isolé".

"Pour moi, le jury populaire a déclaré (Nihoul) coupable à sept contre cinq et la cour a rallié la minorité", a fait valoir à l'issue du nouveau verdict Georges-Henri Beauthier, l'un des avocats de Laetitia.

Présente à Arlon, la jeune fille aujourd'hui âgée de 22 ans, qui est avec Sabine la seule survivante de l'affaire, s'est néanmoins dite "satisfaite", soulignant que Nihoul avait quand même été reconnu coupable d'association de malfaiteurs dans des trafic de drogue et d'êtres humains.

Elle a émis l'espoir que l'ex-homme d'affaires, qui encourt pour ces seuls faits jusqu'à 20 ans de prison, "se prenne un max" lorsque les jurés arrêteront les peines à l'occasion d'une nouvelle délibération la semaine prochaine.

Huit ans après le déclenchement de l'affaire Dutroux, le verdict de culpabilité prononcé contre le pédophile a suscité le soulagement général chez les proches des disparues.

"C'est très important que le jury ait dit: c'est Dutroux qui a tué votre fille", a souligné Pol Marchal, le père d'An. "Nous allons enfin pouvoir recommencer à avoir une vie normale et je vais enfin pouvoir me consacrer à ma famille", a renchéri Jean Lambrecks, celui d'Eefje. La découverte à l'été 1996 des crimes de Marc Dutroux avait provoqué l'écoeurement dans toute la Belgique.

Julie et Melissa (8 ans), enlevées en juin 1995 près de Liège (est), avaient été retrouvées mortes dans le jardin d'une propriété de Dutroux près de Charleroi (sud), le 17 août 1996. Les corps d'An et Eefje, kidnappées en août 1995 près d'Ostende (nord), avaient été exhumés le 3 septembre 1996 du sous-sol d'une autre maison du pédophile.

Sabine et Laetitia, enlevées respectivement le 28 mai et le 9 août 1996, avaient été libérées toutes les deux le 15 août 1996, deux jours après l'arrestation de Dutroux. Pour l'ensemble de ses crimes, Marc Dutroux encourt la réclusion à perpétuité

jeudi 17 juin 2004, 18h57

Marc Dutroux et ses complices déclarés coupables

ARLON, Belgique (AP) - Coupable. Sans grande surprise, les jurés de la cour d'assises d'Arlon ont reconnu jeudi le pédophile Marc Dutroux coupable de plusieurs enlèvements, viols et meurtres d'enfants en 1995 et 1996, mais la question du réseau reste ouverte avec l'acquittement de l'homme d'affaires Michel Nihoul.

Ce verdict unanime, lu dans un silence absolu, a provoqué le soulagement des familles des victimes. "C'est une reconnaissance et ça soulage. C'est une page qui se tourne", a déclaré Louisa Lejeune, la mère de la petite Julie enlevée en 1995. "Il est important de savoir que ce genre de personnes ne court plus les rues", a ajouté Denis Lejeune.

Après plus de trois jours de délibéré à huis clos dans une caserne, les douze membres du jury ont déclaré Marc Dutroux coupable de l'enlèvement, de la séquestration et du viol de six filles, Julie Lejeune et Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez, commis entre 1995 et 1996.

Selon les jurés, le pédophile est également responsable de l'assassinat d'An et d'Eefje, ainsi que de Bernard Weinstein, l'un de ses anciens complices. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

La culpabilité pour la mort de Julie et Melissa a en revanche été attribuée à Michelle Martin, l'ex-femme de Marc Dutroux, qui a laissé mourir de faim les deux fillettes dans la cave de la maison du couple à Marcinelle. Les jurés la jugent par conséquent coupable des séquestrations ayant entraîné la mort. Elle risque jusqu'à 35 ans de prison.

L'homme de main de Marc Dutroux, Michel Lelièvre, sera quant à lui condamné pour les enlèvements et la séquestration des deux fillettes âgées de 8 ans.

En revanche, les jurés sont restés aussi divisés que l'ensemble des Belges sur le rôle de Michel Nihoul, l'homme d'affaires bruxellois présenté par Marc Dutroux comme la tête d'un réseau de pédophiles.

Sept des douze jurés l'ont jugé coupable d'association de malfaiteurs impliqué dans des rapts d'enfants et de sa participation à l'enlèvement et la séquestration de Laetitia. Cinq l'ont acquitté pour ces faits. Une majorité insuffisante en droit belge.

Il a fallu l'intervention des trois magistrats professionnels, sous la présidence de Stéphane Goux, pour qu'il soit acquitté de ces faits. A la demande du procureur du Roi, les jurés ont ensuite dû retourner dans la caserne pour trancher la question d'une éventuelle complicité de Nihoul.

"Ca permet en tous cas, essentiellement aux parents qui n'ont pas de réponse aux questions les plus élémentaires, d'exiger que la piste de la criminalité organisée soit sérieusement prise en considération", a commenté Paul Marchal, le père d'An.

Jean Lambrecks, le père d'Eefje, a souligné que le verdict était "un soulagement extraordinaire. Nous allons enfin pouvoir recommencer à avoir une vie normale et je vais enfin pouvoir me consacrer à ma famille."

Au terme de 56 jours d'audience, les jurés ont répondu à 243 questions sur la culpabilité des accusés. Reste maintenant à fixer le quantum des peines en présence des magistrats professionnels. Des réquisitions doivent d'abord être prises par le procureur avant que le jury se retire de nouveau pour délibérer. Une décision devrait être rendu en début de semaine prochaine.

Julie et Melissa ont été enlevées le 24 juin 1995 dans leur ville natale de Grâce-Hollogne. Leurs cadavres ont été retrouvés en août 1996 dans le jardin de Dutroux après l'arrestation du pédophile. Les corps d'An et Eefje ont été découverts peu après. Sabine et Laetitia ont été retrouvées vivantes dans la cave de Marcinelle

jeudi 17 juin 2004, 18h12

Belgique: Marc Dutroux coupable et Michel Nihoul définitivement acquitté

ARLON (Belgique) (AFP) - La justice belge a déclaré jeudi Marc Dutroux coupable d'une série de rapts, viols et morts d'enfants en 1995-96 et a définitivement acquitté l'ex-homme d'affaires Michel Nihoul, principal co-accusé de Marc Dutroux, de toute participation ou complicité aux enlèvements d'enfants imputés au pédophile.

Le jury populaire de la cour d'assises d'Arlon (sud-est) a déclaré Dutroux coupable de l'enlèvement, la séquestration et le viol entre juin 1995 et août 1996 de six fillettes et adolescentes belges (Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez).

Il lui a également imputé l'assassinat d'An et Eefje et la mort de Julie et Melissa. De leur côté, l'ancien homme de main de Dutroux, Michel Lelièvre, et l'ex-épouse du pédophile, Michelle Martin, ont été reconnus coupables respectivement des enlèvements et des séquestrations.

Au terme de trois mois et demi de procès et de quatre jours de délibérations à huis clos, la proclamation du verdict a toutefois donné lieu à un double coup de théâtre.

Faute de majorité suffisante, les 8 femmes et 4 hommes du jury populaire n'ont pu trancher la culpabilité ou l'innocence de Michel Nihoul dans les rapts perpétrés par Dutroux, ni son implication directe dans celui de Laetitia. Sept ont voté coupable, cinq en faveur de l'acquittement.

Appelés à trancher à leur place, les magistrats de la cour d'assises se sont ralliés à la minorité pour blanchir Nihoul de toute participation directe aux enlèvements, mais ils ont ordonné une nouvelle délibération du jury sur l'éventuelle complicité de l'escroc bruxellois. A l'issue de cette délibération, le jury a définitivement acquitté Nihoul.

Michel Nihoul, qui a toujours clamé son innocence, est présenté par Marc Dutroux comme l'homme orchestre d'un réseau dont le pédophile n'aurait été qu'un rouage, une thèse qui hante la Belgique depuis le déclenchement de l'affaire à l'été 1996.

"C'est un verdict qui, en l'état, ouvre des portes. Si après de longs débats, 7 jurés sur 12 estiment que Nihoul est mêlé aux enlèvements d'enfants, c'est que la question du rôle de Nihoul devait être posée", avait commenté Jan Fermon, l'un des avocats de Laetitia, avant la délibération finale du jury.

L'un des défenseurs de Nihoul, Me Xavier Attout, avait plaidé au contraire pour que le doute bénéficie à l'accusé ce qui a été finalement le cas.

Les familles des victimes ont de leur côté exprimé leur soulagement à l'annonce de la condamnation de Dutroux. "C'est très important que le jury ait dit: c'est Dutroux qui a tué votre fille", a déclaré Pol Marchal, le père d'An.

"Nous allons enfin pouvoir recommencer à avoir une vie normale et je vais enfin pouvoir me consacrer à ma famille", a renchéri Jean Lambrecks, celui d'Eefje.

"C'est une reconnaissance et ça soulage. C'est une page qui se tourne", a déclaré Louisa Lejeune, la mère de la petite Julie.

La lecture du verdict a été effectuée jeudi devant la cour d'assises en présence de Sabine et Laetitia, les deux seules survivantes de l'affaire.

La découverte à l'été 1996 des crimes de Marc Dutroux avait provoqué l'écoeurement dans toute la Belgique.

Les petites Julie et Melissa (8 ans), enlevées en juin 1995 près de Liège (est), avaient été retrouvées mortes dans le jardin d'une propriété de Dutroux à Sars-la-Buissière, près de Charleroi (sud), le 17 août 1996.

Les corps d'An et Eefje, kidnappées le 22 août 1995 près d'Ostende (nord), avaient été exhumés le 3 septembre 1996 du sous-sol d'une autre maison de Dutroux dans la banlieue de Charleroi.

Sabine et Laetitia, enlevées respectivement le 28 mai et le 9 août 1996, avaient été libérées toutes les deux le 15 août 1996, deux jours après l'arrestation de Marc Dutroux.

Dutroux encourt pour ses crimes la réclusion à perpétuité. Sa peine et celles de ses co-accusés ne seront toutefois connues qu'à l'issue d'une nouvelle délibération des jurés dans les jours prochains.

jeudi 17 juin 2004, 14h23

Marc Dutroux jugé coupable de meurtre, la thèse du réseau étayée

ARLON (Belgique) (Reuters) - Le pédophile belge Marc Dutroux a été jugé coupable de l'enlèvement, de la séquestration et du viol de six fillettes et du meurtre de deux d'entre elles par la Cour d'assises d'Arlon, ce qui devrait lui valoir une condamnation aux travaux forcés à perpétuité.

Les jurés ont également estimé que l'homme d'affaire véreux Michel Nihoul avait participé à un réseau de pédophilie, contrairement à ce qu'affirme Dutroux, ce qui tend à confirmer la thèse à laquelle croient la plupart des Belges.

Les jurés sont toutefois divisés sur sa participation directe à l'enlèvement de Laetitia Delhez, ce qui obligera les magistrats professionnels à trancher dans la foulée.

Le pédophile a aussi été jugé coupable de l'enlèvement des petites Julie et Melissa, ce qu'il avait toujours nié.

Les cadavres de ces deux fillettes, mortes de faim dans la cache de Dutroux alors que ce dernier était en prison, ont été retrouvées à l'été 1996, de même que ceux d'An et d'Eefje.

Ils ont par ailleurs jugé que l'ex-épouse de Dutroux, Michelle Martin, et son complice, Michel Lelièvre, avaient une responsabilité dans le calvaire subi par les fillettes.

En vertu de la loi belge, le ministère public va maintenant effectuer sa plaidoirie sur les peines. Cette dernière partie du verdict devrait être rendue la semaine prochaine.

jeudi 17 juin 2004, 10h34

Procès Dutroux: les jurés sont parvenus à un accord sur un verdict

ARLON, Belgique (AP) - Les 12 jurés du procès de Marc Dutroux et ses trois coaccusés qui délibéraient depuis lundi reclus dans une caserne sont parvenus à un accord sur le verdict, ont annoncé des responsables jeudi.

La cour doit à présent se réunir afin que le juge Stéphane Goux puisse interroger les huit femmes et quatre hommes sur les 243 questions auxquelles les 12 jurés devaient répondre. L'heure de l'audience a été fixée à 14h00 (12h00 GMT).

Les prévenus ne seront pas présents dans le prétoire pour éviter d'éventuelles pressions, ont précisé ces responsables. Ce n'est qu'ensuite que les prévenus seront introduits dans le prétoire pour l'énonce du verdict.

Les jurés ont dû répondre à un long questionnaire reprenant les 243 chefs retenus contre le pédophile Marc Dutroux et ses coaccusés, son ex-femme Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'homme d'affaires Michel Nihoul.

Agé de 47 ans, Marc Dutroux risque la prison à vie notamment pour l'enlèvement, la séquestration et le viol de six fillettes ou adolescentes, dont quatre ont trouvé la mort, Julie, Melissa, An et Eefje. Il est accusé d'avoir tué An Marchal, 17 ans, et Eefje Lambrecks, 19 ans, ainsi qu'un ancien complice présumé Bernard Weinstein, ce qu'il dément.

Dutroux encourt la réclusion à perpétuité. Selon la loi en Belgique, l'unanimité du jury n'est pas requise et une décision doit obtenir l'assentiment de huit jurés sur douze.

mercredi 16 juin 2004, 19h00

Procès Dutroux: troisième jour de délibérations

ARLON, Belgique (AP) - Les 12 jurés de la cour d'assises d'Arlon en Belgique ont passé mercredi une troisième journée à délibérer dans la caserne où ils sont confinés pour juger de la culpabilité de Marc Dutroux et de ses trois coaccusés, après plus de trois mois de procès.

Selon des sources judiciaires, les jurés, huit femmes et quatre hommes, devraient probablement poursuivre leurs délibérations jeudi et consultent probablement les 450.000 pages du dossier d'enquête.

Les jurés doivent répondre à un long questionnaire reprenant les 243 chefs retenus contre le pédophile Marc Dutroux et ses coaccusés, son ex-femme Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'homme d'affaires Michel Nihoul.

Agé de 47 ans, Marc Dutroux risque la prison à vie notamment pour l'enlèvement, la séquestration et le viol de six fillettes ou adolescentes, dont quatre ont trouvé la mort, Julie, Melissa, An et Eefje. Il est accusé d'avoir tué An Marchal, 17 ans, et Eefje Lambrecks, 19 ans, ainsi qu'un ancien complice présumé Bernard Weinstein, ce qu'il dément.

Dutroux encourt la réclusion à perpétuité. Selon la loi en Belgique, l'unanimité du jury n'est pas requise et une décision doit obtenir l'assentiment de huit jurés sur douze. AP

mardi 15 juin 2004, 13h26

Procès Dutroux: les jurés poursuivent leurs délibérations

ARLON, Belgique (AP) - Les 12 jurés de la cour d'assises d'Arlon en Belgique délibéraient toujours mardi dans la caserne où ils sont confinés pour juger de la culpabilité de Marc Dutroux et de ses trois coaccusés, après plus de trois mois de procès.

Coupés du monde depuis lundi, retranchés dans une caserne toute neuve près d'Arlon avec pour seuls divertissements des cassettes de musique et un lecteur de disques vidéo, les jurés, qui doivent répondre à 243 questions concernant les accusés, ont fixé eux-mêmes leur planning. La cour siégera à nouveau pour lire le verdict le jour où ils seront parvenus à un verdict ou le jour suivant, tout dépendant de l'heure à laquelle ce verdict sera tranché.

Les jurés doivent se prononcer sur la culpabilité de Marc Dutroux et de ses coaccusés, son ex-femme Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'homme d'affaires Michel Nihoul.

Agé de 47 ans, Marc Dutroux risque la prison à vie notamment pour l'enlèvement, la séquestration et le viol de six fillettes ou adolescentes, et la mort de quatre d'entre elles - Julie, Melissa, An et Eefje.

S'il a reconnu l'enlèvement et les abus sexuels sur les deux victimes survivantes, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez, sauvées le 15 août 1996, il a affirmé n'avoir pas tué An Marchal et Eefje Lambrecks. Les circonstances de leur mort n'ont jamais pu être établies avec certitude.

Il a également nié son implication dans l'enlèvement de deux fillettes de huit ans, Julie Lejeune et Melissa Russo, décédées au début de l'année 1996, ainsi que dans le meurtre de l'un de ses complices présumés, Bernard Weinstein. Les corps de ces cinq victimes ont été découverts enterrés dans des propriétés de Marc Dutroux, en août et septembre 1996, peu après son arrestation.

Dutroux encourt la réclusion à perpétuité. Selon la loi en Belgique, l'unanimité du jury n'est pas requise et une décision doit obtenir l'assentiment de huit jurés sur douze. AP

lundi 14 juin 2004, 16h58

Procès Dutroux : début des délibérations

ARLON, Belgique (AP) - Dernière ligne droite dans le procès Dutroux. Après plus de trois mois de procès, les 12 jurés de la cour d'assises d'Arlon en Belgique ont entamé leurs délibérations lundi sur la culpabilité du pédophile et de ses trois coaccusés.

Le verdict dans cette affaire qui a révulsé la Belgique et les pays voisins est attendu d'ici quelques jours. Lors de la dernière audience le 10 juin, Marc Dutroux, accusé numéro un, a rejeté les principales charges pesant contre lui, se présentant comme un "petit poisson" au sein d'un réseau criminel et "une marionnette dans un procès-spectacle".

Agé de 47 ans, Dutroux risque la prison à vie notamment pour l'enlèvement, la séquestration et le viol de six fillettes ou adolescentes, et la mort de quatre d'entre elles - Julie, Melissa, An et Eefje.

S'il a reconnu l'enlèvement et les abus sexuels sur les deux victimes survivantes, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez, sauvées le 15 août 1996, il a affirmé n'avoir pas tué An Marchal et Eefje Lambrecks. Les circonstances de leur mort n'ont jamais pu être établies avec certitude.

Il a également nié son implication dans l'enlèvement de deux fillettes de huit ans, Julie Lejeune et Melissa Russo, décédées au début de l'année 1996, ainsi que dans le meurtre de l'un de ses complices présumés, Bernard Weinstein. Les corps de ces cinq victimes ont été découverts enterrés dans des propriétés de Marc Dutroux, en août et septembre 1996, peu après son arrestation.

Il encourt la réclusion à perpétuité. Selon la loi en Belgique, l'unanimité du jury n'est pas requise et une décision doit obtenir l'assentiment de huit jurés sur douze.

La tâche s'annonce toutefois ardue pour les jurés alors que des années d'enquête et quinze semaines de procès n'ont pas permis de lever tous les doutes entourant cette affaire. Ils doivent se prononcer sur la culpabilité de Marc Dutroux et de ses coaccusés, son ex-femme Michelle Martin, son homme de main Michel Lelièvre et l'homme d'affaires Michel Nihoul.

Au total, les jurés, retranchés dans une caserne près d'Arlon, doivent répondre à 243 questions. Ils devront ainsi se prononcer sur le fait de savoir si les quatre accusés formaient une "association de malfaiteurs" dans le but de kidnapper et de séquestrer des enfants, ou encore si Dutroux a assassiné An Marchal, Eefje Lambrecks et Bernard Weinstein.

D'autres questions portent sur la séquestration "avec menaces et tortures ayant causé la mort" de Julie, Melissa, An et Eefje, et le viol par Dutroux des six victimes.

Les jurés devront également se prononcer sur la culpabilité de Marc Dutroux dans d'autres affaires. Elles portent sur la séquestration avec menaces de mort et tortures de trois adultes, qui a conduit à l'incarcération du pédophile de décembre 1995 à mars 1996, sur les viols de trois jeunes filles slovaques au milieu des années 90, et sur des trafics de drogue dans lesquels Michel Lelièvre et Michel Nihoul sont également mis en cause. AP