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Découvrez sur cette page les informations quotidiennes concernant le viol du 19 Juin 2004 au 04 juillet 2004
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dimanche 4 juillet 2004, 20h20 Julie: des traces de coups de couteau relevées au niveau du bas-ventre STRASBOURG (AP) - Le corps de la jeune Julie Scharsch, retrouvé samedi à moitié immergé dans un cours d'eau dans une zone boisée de la commune de Nothalten (Bas-Rhin), comporte au niveau du bas-ventre des traces de coups d'un objet tranchant, a-t-on appris dimanche auprès des gendarmes chargés de l'enquête. Ces informations reposent sur les premières constatations effectuées par un médecin légiste avant l'autopsie. Le meurtrier présumé, Pierre Bodein, 57 ans, a été interpellé mercredi soir à Bourgheim, localité où il habitait dans une caravane et située à une dizaine de kilomètres de l'endroit où le corps a été retrouvé. Lors de son audition jeudi devant le juge d'instruction Régis Pierre à Saverne, le suspect était apparu avec une main bandée et avait expliqué aux enquêteurs qu'il s'était blessé quelques jours auparavant avec une serpette, objet qui a été saisi aux fins d'analyses, selon son avocat Me Olivier Charles. Les gendarmes tentent à présent de connaître la date exacte de cette blessure. Parallèlement, la famille de l'adolescente appelle à une marche silencieuse le 10 juillet à Colmar (Haut-Rhin) "pour interpeller la justice" au sujet du meurtrier présumé, qui avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 15 mars dernier. Il avait été condamné en 1996 à 20 ans de réclusion pour vols à main armée, viols et tentative de meurtre lors d'une cavale. Il était théoriquement libérable en janvier 2005 par le jeu des remises de peine et compte tenu du temps passé en détention provisoire. Sa libération avait légalement été anticipée au 15 mars 2004. Il avait pu justifier pour cela d'un domicile fixe, chez son frère à Obernai (Bas-Rhin). Selon le maire de Schirmeck (Bas-Rhin) où résidait Julie, 14 ans, le souhait des parents est "qu'on organise une marche silencieuse à Colmar samedi prochain devant la Cour d'appel de Colmar (...) pour interpeller la justice" et pour que de tels faits ne se reproduisent pas, a expliqué dimanche Frédéric Bierry sur France Info. Après la découverte du corps de leur fille, les parents "disent avant tout: 'plus jamais ça'" et souhaitent que la manifestation se déroule "surtout sans récupération politique", a déclaré l'élu. Des traces de sang appartenant à Julie ont été retrouvées dans la voiture du suspect, mis en examen et écroué jeudi soir pour "enlèvement, séquestration suivie de mort". Surnommé "Pierrot le fou", Pierre Bodein, un repris de justice au lourd passé pénal et psychiatrique, a été condamné pour deux viols et des vols à main armée. Julie avait disparu le 25 juin dans les environs de Schirmeck (Bas-Rhin). Son vélo avait été découvert quelques jours plus tard dans la forêt de Barembach, sur les hauteurs de Schirmeck. Les enquêteurs ont également retrouvé de l'ADN de Pierre Bodein sur le VTT de l'adolescente. Le corps de Julie a été découvert à une quinzaine de kilomètres de la commune de Valff (Bas-Rhin) où a été retrouvé le 29 juin le corps d'une autre jeune fille, la petite Jeanne-Marie, 10 ans, disparue le 18 juin. Le cadavre de Jeanne-Marie, retrouvé à demi-immergé dans un ruisseau peu profond, portait des traces de violences sexuelles et de coups de couteau. C'est également dans le même secteur qu'a été découvert le corps d'Edwige Vallée, une femme de 34 ans qui avait disparu le 21 juin. Cette femme, dont le corps a été retrouvé dans une petite rivière près d'Obernai (Bas-Rhin), avait été étranglée et mutilée sexuellement. Les enquêteurs étudient la possibilité d'un lien entre ces trois affaires en raison des nombreux points de similitude: découverte des trois corps dans le même secteur géographique; proximité avec le lieu d'habitation de Pierre Bodein; corps retrouvés à moitié immergés dans des cours d'eau; corps en partie dénudés portant des blessures au niveau du bas-ventre. Aucun lien formel n'a cependant été établi. AP dimanche 4 juillet 2004, 14h36 Après la découverte du corps de Julie, un travail de fourmis continue STRASBOURG (AFP) - Au lendemain de la découverte du corps de Julie, 14 ans, abandonné à moitié dévêtu dans un ruisseau à Nothalten (Bas-Rhin), les gendarmes ont poursuivi dimanche leur travail de fourmis à la recherche du moindre indice face au mutisme de Pierre Bodein, un dangereux repris de justice écroué dans cette affaire. Des spécialistes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et des techniciens de l'identité criminelle continuaient leurs recherches et constatations à Nothalten, a-t-on indiqué à la gendarmerie. A Schirmeck, où vivait Julie, la "tristesse mais aussi la colère" à l'égard de Pierre Bodein, dit "Pierrot le fou", en liberté conditionnelle depuis mars, dominaient au sein de la population, selon le maire Frédéric Bierry. "La volonté de la population est de réagir par rapport au drame vécu par trois familles", a-t-il ajouté évoquant une marche silencieuse qui sera organisée le 10 juillet à Colmar, à l'appel de la famille. Des "coïncidences troublantes" entre la disparition de Julie et deux autres meurtres ont en effet été relevées par les enquêteurs "à la recherche d'éléments matériels qui pourraient permettre d'établir un éventuel lien" entre les morts de Julie, Jeanne-Marie, 11 ans, et Hedwige Vallée, 38 ans, a indiqué la gendarmerie. Nothalten est situé à 12 km au sud de Bourgheim où Pierre Bodein, 56 ans, vivait dans une caravane. Le corps de Jeanne-Marie, disparue à Rhinau le 18 juin, avait été découvert à demi immergé et en partie dénudé dans un ruisseau à Valff le 29 juin à seulement 2 km de Bourgheim. Celui d'Hedwige Vallée, dans un cours d'eau, le 22 juin, à Hindisheim, un village situé à 15 km au nord de Bourgheim. Selon une source proche de l'enquête, le corps de Julie, disparue le 25 juin alors qu'elle regagnait à vélo son domicile à Schirmeck, portait des traces de coups de couteau au niveau de la région génitale. Des traces de coups de couteau ou de lacérations auraient également été relevées sur les corps de Jeanne-Marie et d'Hedwige Vallée. Huit personnes, d'une même famille d'Artolsheim qui selon une source proche de l'enquête avait des contacts avec Bodein, ont été mises en examen - dont deux pour "enlèvement suivi de mort" - dans le cadre de l'enquête sur Jeanne-Marie. Pierre Bodein, dit "Pierrot le Fou", mis en examen jeudi pour "enlèvement et séquestration suivis de mort", "maintient qu'il n'a rien à voir" avec la disparition de Julie, a indiqué son avocat Me Olivier Charles qui l'a rencontré samedi soir. "Il a paru surpris" à l'annonce de la découverte du corps, a précisé Me Charles. Il a pu être confondu grâce à des traces de son sang retrouvées sur le vélo de Julie - découvert abandonné lundi dans un ruisseau en pleine forêt près de Schirmeck - et des traces de sang de Julie relevées dans sa voiture. Ce multirécidiviste avait bénéficié en mars d'une libération conditionnelle et était en principe libérable en janvier 2005. Sa vie d'adulte a été marquée par de multiples condamnations - notamment pour tentatives de meurtres, viol aggravé, séquestration - et son comportement déroutant l'a conduit d'établissements psychiatriques en établissements pénitentiaires. Avec la marche organisée samedi "la volonté de la famille est de dire +pour nous c'est trop tard mais nous ne voulons pas que cela puisse se reproduire+", a indiqué M. Bierry. "Pour des individus dangereux comme Bodein, il faudrait que les conditions légales soient infiniment plus dures et plus strictes de façon à protéger la société", a souligné l'avocat de la famille Me Thierry Moser. dimanche 4 juillet 2004, 13h22 Les parents de Julie appellent à une marche silencieuse le 10 juillet à Colmar PARIS (AP) - La famille de Julie Scharsch, cette adolescente de 14 ans dont le corps a été retrouvé samedi matin, souhaite organiser une marche silencieuse le 10 juillet à Colmar "pour interpeller la justice" au sujet du meurtrier présumé, remis récemment en liberté conditionnelle. "Leur souhait, c'est qu'on organise une marche silencieuse à Colmar samedi prochain devant la Cour d'appel de Colmar, (...) pour interpeller la justice" et que de tels faits ne se reproduisent pas, a expliqué dimanche sur France Info Frédéric Bierry, le maire de Schirmeck (Bas-Rhin), où résidait l'adolescente de 14 ans. Après la découverte du corps de leur fille, à moitié immergé dans un cours d'eau sur la commune de Nothalten (Bas-Rhin), les parents "disent avant tout: 'plus jamais ça'", et souhaitent que la manifestation se déroule "surtout sans récupération politique", a expliqué l'élu. Le meurtrier présumé, Pierre Bodein, 57 ans, a été interpellé mercredi soir à Bourgheim, localité où il habitait dans une caravane et située à une dizaine de kilomètres de l'endroit où le corps a été retrouvé. Des traces de sang appartenant à Julie ont été retrouvées dans la voiture du suspect, mis en examen et écroué jeudi soir pour "enlèvement, séquestration suivie de mort". Pierre Bodein est un repris de justice qui avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 15 mars pour bonne conduite. Il a été condamné pour deux viols et des vols à main armée. Julie avait disparu le 25 juin dans les environs de Schirmeck (Bas-Rhin). Son vélo avait été découvert quelques jours plus tard dans la forêt de Barembach, sur les hauteurs de Schirmeck. Les enquêteurs ont également retrouvé de l'ADN de Pierre Bodein sur le VTT de l'adolescente. Le corps de Julie a été découvert à une quinzaine de kilomètres de la commune de Valff (Bas-Rhin) où a été retrouvé mardi le corps d'une autre jeune fille disparue, la petite Jeanne-Marie, 10 ans. Les enquêteurs ne font pas de lien entre les deux affaires. AP samedi 3 juillet 2004, 19h58 Bas-Rhin: le corps retrouvé est bien celui de Julie NOTHALTEN (AP) - Le procureur de la République de Colmar (Haut-Rhin) Pascal Schultz a confirmé samedi que le corps immergé découvert dans la matinée au pied d'un arbre par un agriculteur "est bien celui de la jeune Julie Scharsch", disparue depuis le 25 juin. Le corps de l'adolescente de 14 ans, à moitié immergé dans un cours d'eau, était "invisible de la route", a précisé le procureur lors d'un point de presse en fin d'après-midi sur les lieux de la découverte, samedi sur la commune de Nothalten (Bas-Rhin). "Le début de putréfaction n'a pas permis de dire s'il y avait eu des violences sexuelles. L'autopsie le dira. Il semble qu'elle reposait là depuis plusieurs jours", a ajouté Pascal Schultz. Le procureur n'a pas précisé si la jeune fille était dénudée. L'agriculteur a découvert le corps en fin de matinée en allant chercher de l'eau dans un ruisseau, près d'une route, dans une zone boisée, sur le territoire de Nothalten (Bas-Rhin). Cette commune est située sur la célèbre route des Vins d'Alsace, à une quarantaine de kilomètres de l'endroit où l'adolescente avait disparu le 25 juin dernier. Le meurtrier présumé, Pierre Bodein, 57 ans, a été interpellé mercredi soir à Bourgheim, localité où il habitait dans une caravane et située à une dizaine de kilomètres de l'endroit où le corps a été retrouvé. Des traces de sang appartenant à Julie ont été retrouvées dans la voiture du suspect, mis en examen et écroué jeudi soir pour "enlèvement, séquestration suivie de mort". Pierre Bodein est un repris de justice qui avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 15 mars. Son avocat a reconnu que son casier judiciaire comportait des condamnations pour deux viols et des vols à main armée. Il touche également une pension d'invalidité pour des troubles psychiatriques. Julie avait disparu dans les environs de Schirmeck (Bas-Rhin). Son vélo avait été découvert quelques jours plus tard dans la forêt de Barembach, sur les hauteurs de Schirmeck. Les enquêteurs ont également retrouvé de l'ADN de Pierre Bodein sur le VTT de l'adolescente. Le corps de Julie a été découvert à une quinzaine de kilomètres de la commune de Valff (Bas-Rhin) où a été retrouvé mardi le corps d'une autre jeune fille disparue, la petite Jeanne-Marie, 10 ans. Les enquêteurs ne font pas de lien entre les deux affaires. Dans l'affaire Jeanne-Marie, deux jeunes femmes, âgées de 18 et 24 ans, ont été mises en examen pour non-assistance à personne en péril et non-dénonciation de crimes, a-t-on appris samedi auprès de sources judiciaires. Les deux jeunes femmes, qui ont été écrouées, sont les petites amies de deux des hommes déjà mis en examen pour enlèvement suivi de séquestration et de mort. Avec ces deux nouvelles mises en examen, ce sont au total huit personnes qui sont mises en cause depuis la disparition de Jeanne-Marie le 18 juin dernier. Le corps de cette fillette a été retrouvé dans la commune de Valff, près d'Obernai (Bas-Rhin), à 25km au nord-ouest de Rhinau, le village où elle résidait. Découvert par trois enfants, le cadavre était à demi-immergé dans un ruisseau peu profond et se trouvait dans un état de décomposition avancée. Selon les premières constatations du médecin-légiste, l'enfant aurait subi des violences sexuelles. Malgré l'état très abîmé du corps, il semble qu'il ait été mutilé et ait reçu plusieurs coups de couteau. L'hypothèse de la violence sexuelle est confortée par le fait que l'enfant a été découverte dénudée. Son bermuda bleu, marqué à ses nom et prénom, se trouvait à proximité, ainsi que ses chaussures bleues. Le corps a été transporté à l'institut médico-légal de Strasbourg pour y être autopsié afin de déterminer les circonstances exactes de son décès. Le rapport de l'autopsie devrait être connu en début de semaine. AP samedi 3 juillet 2004, 14h25 Disparition de Julie: le corps d'une jeune fille découvert samedi STRASBOURG (AP) - Le corps d'une jeune fille qui pourrait être celui de Julie, 14 ans, a été découvert samedi matin dans une zone boisée près de Barr (Bas-Rhin), a-t-on appris auprès de la gendarmerie. Le corps, découvert par un promeneur, se trouvait dans une zone boisée, près d'une route, sur le territoire de la commune de Nothalten, à une dizaine de kilomètres au sud de Barr et à une quarantaine de kilomètres de l'endroit où l'adolescente avait disparu le 25 juin dernier. Selon les gendarmes, des vérifications doivent être entreprises pour confirmer s'il s'agit du corps de Julie. La commune de Nothalten est située à une quinzaine de kilomètres de Valff (Bas-Rhin) où a été retrouvé la semaine dernière le corps de la petite Jeanne-Marie, 10 ans. Les enquêteurs ne font pas de lien entre les deux affaires. Des traces de sang de Julie ont été retrouvées dans la voiture de Pierre Bodein, 57 ans, mis en examen et écroué jeudi soir pour "enlèvement, séquestration suivie de mort". Interpellé mercredi soir, Pierre Bodein est un repris de justice qui avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 15 mars. Son avocat a reconnu que son casier judiciaire comportait des condamnations pour deux viols et des vols à main armée. Il touche également une pension d'invalidité pour des troubles psychologiques. AP vendredi 2 juillet 2004, 20h07 Disparition: Jeanne-Marie a probablement subi des violences sexuelles STRASBOURG (AFP) - Jeanne-Marie, 11 ans, dont le corps a été retrouvé mardi près d'Obernai (Bas-Rhin) a probablement subi des violences sexuelles, a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête. Des lacérations ont pu être observées à l'occasion d'un examen visuel, avant même l'autopsie pratiquée mercredi sur le corps de la fillette, précise-t-on de même source. Les résultats de l'autopsie ne devraient être connus qu'en début de semaine prochaine. Le cadavre dénudé de la fillette, en état de décomposition relativement avancée, avait été découvert mardi par trois enfants dans un ruisseau près de Valff, un village situé près d'Obernai, à une vingtaine de kilomètres de Rhinau (Bas-Rhin), où la fillette avait disparu onze jours auparavant. Le corps de Jeanne-Marie, qui gisait à plat ventre dans l'eau et semblait avoir été déposé dans la rivière, a été découvert à deux kilomètres de l'endroit où les gendarmes ont interpellé mercredi soir Pierre Bodein, dit "Pierrot le fou", un dangereux repris de justice mis en examen et écroué dans l'affaire de la disparition de Julie, 14 ans, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé. Les enquêteurs ne font pour le moment pas de lien entre les deux affaires, ni avec le meurtre, pour le moment non élucidé, d'une femme de 38 ans dont le cadavre sauvagement lardé de coups de couteau, notamment dans le bas-ventre, a été retrouvé le 22 juin à Hindisheim, à 17 km du lieu où résidait "Pierrot le fou". "Pierrot le fou", le repris de justice interpellé mercredi dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Julie, 14 ans, avait des contacts avec les six personnes d'une famille de nomades sédentarisés mises en examen suite à la disparition de Jeanne-Marie, 11 ans, le 18 juin dernier. "Pierrot le fou" est de surcroît un "cousin éloigné" de plusieurs membres de cette famille et "il y a des informations selon lesquelles ils se fréquentaient", selon une source proche de l'enquête. Parmi les six personnes mises en examen dans l'affaire Jeanne-Marie, deux frères l'ont été pour "enlèvement suivi de mort". Georges, le frère aîné, âgé de 34 ans, est soupçonné par le parquet d'avoir heurté Jeanne-Marie alors qu'elle faisait du vélo non loin de chez elle à Rhinau (Bas-Rhin), de l'avoir chargée dans la voiture, ramenée au sein de la famille avant de l'abandonner "dans des conditions mal déterminées" à un endroit inconnu. vendredi 2 juillet 2004, 18h33 Après les aveux de Michel Fourniret, des fouilles prévues samedi PARIS (AP) - Après les aveux circonstanciés de Michel Fourniret sur neuf des dix meurtres dont il est pour l'instant soupçonné, des fouilles doivent commencer samedi, en présence du suspect, dans son ancienne propriété dans les Ardennes françaises, le château de Sautou, a-t-on indiqué vendredi soir de sources judiciaires. A cet effet, l'ancien forestier doit être extrait de la prison belge où il est détenu depuis son arrestation le 26 juin 2003. Au cours de la journée de vendredi, les moyens logistiques et humains de l'armée sont arrivés sur place et l'action a été coordonnée entre les justices française et belge. Selon les aveux de M. Fourniret, le cadavre d'Elisabeth Brichet, disparue le 20 décembre 1989 près de Namur, et celui d'une autre jeune fille seraient enfouis dans le parc de 13 héctares qui entoure la propriété. Le ministre de la Justice Dominique Perben a en tout cas loué vendredi "l'excellente coopération depuis 48 heures" des autorités belges et françaises. "Elle fonctionne en temps réel", s'est-il félicité. La France pourrait très rapidement réclamer le retour en France de Michel Fourniret, 62 ans, de nationalité française. Le juge d'instruction de Charleville-Mézières, en charge de l'enquête sur la mort de Céline Saison en 2001, doit lancer dans les prochains jours un mandat d'arrêt européen, a-t-on appris de sources judiciaires. De son côté, la justice belge a mis en examen Michel Fourniret jeudi soir pour enlèvement, séquestration et assassinat dans le dossier Elisabeth Brichet, et dans le dossier d'une jeune fille au pair, à l'identité inconnue, qui a travaillé pour le couple Fourniret en 1993. "C'est le seul dossier dans lequel il n'a pas encore passé d'aveux", a indiqué le procureur de la République de Reims Yves Charpenel. Monique Olivier, la femme du suspect, a cependant indiqué aux enquêteurs que la fillette avait été enterrée près du domicile du couple dans le sud de la Belgique, d'après Arnoud d'Aspremont Lynden, le procureur du Roi de Namur. Le magistrat a lancé un appel à témoins à tous ceux qui se souviendraient de la fille au pair, une blonde, âgé d'environ 16 ans, de taille moyenne. Dans les neuf autres dossiers, le forestier a passé des aveux "très détaillés" et "sans aucun affect", a souligné pour sa part M. Charpenel. Le suspect a par ailleurs "rendu hommage" à sa femme et "fidèle complice" qui l'a dénoncé en début de semaine, a-t-il précisé. Les enquêteurs français tentent désormais de "corroborer" les déclarations de Michel Fourniret avec les faits. "La première phase de crédibilité est importante. D'autant que les aveux des époux Fourniret sont concordants", a noté Yves Charpenel. Michel Fourniret a ainsi expliqué aux enquêteurs qu'il enlevait les filles pour les violer. "Il dit qu'il ne violait pas souvent parce qu'il ne pouvait pas toujours, les filles n'étant pas très coopérantes. Alors pour éviter qu'elles parlent, il fallait qu'il les tue. Il trouve ça normal", a déclaré M. Charpenel. Si sa femme a coopéré pour lui amener certaines des jeunes femmes, il en a lui-même repéré d'autres. "Soit il les voit et les enlève, soit il les repère et les surveille pendant plusieurs jours. Il a une attitude de chasseur. Mananya Thumpong, par exemple, il l'avait repérée pendant plusieurs jours", a précisé le magistrat. Mercredi, Michel Fourniret a reconnu sept des neuf assassinats dont l'accuse son ex-femme. Jeudi, il en a admis deux autres. Il admet ainsi avoir tué à la fin des années 80 un automobiliste sur une aire de repos de l'A6 dans l'Yonne. Il avoue également avoir tué la femme d'un co-détenu, un ex-trésorier d'Action Directe, Jean-Pierre Hellegouache, pour des motifs financiers. Par ailleurs, Fourniret a reconnu son implication dans les enlèvements et les assassinats de sept femmes et jeunes filles entre 1987 et 2001: Isabelle Laville, disparue le 11 décembre 1987 à Auxerre, Fabienne Leroy enlevée en août 1988 près de Mourmelon (Marne), Jeanne-Marie Desramault, 22 ans, volatilisée le 18 mars 1989 à la gare de Charleville-Mézières, Elisabeth Brichet, 12 ans, disparue le 20 décembre 1989 près de Namur, Natacha Danais, 13 ans, enlevée à Rezé (Loire-Atlantique) le 21 novembre 1990, Céline Saison disparue à Charleville-Mézières et retrouvée morte le 22 juillet 2000 et Mananya Thumpong enlevée le 1er mai 2001 à Sedan, retrouvée morte le 1er mars 2002. Dominique Perben a précisé que le parquet d'Auxerre avait ouvert une information judiciaire dans l'affaire Isabelle Laville, la première depuis la disparition de la jeune fille en décembre 1987. L'enquête avait été classée en suite. Quant à la femme de Fourniret, elle a été mise en examen pour "non assistance à personne en danger" et "complicité d'assassinat". AP vendredi 2 juillet 2004, 18h07 Outreau: condamné, l'huissier tente de se suicider LILLE (Reuters) - Alain Marécaux, un huissier de justice condamné dans l'affaire de pédophilie d'Outreau malgré ses protestations d'innocence, a tenté de se suicider vendredi matin et a été hospitalisé en réanimation, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Hubert Delarue. "C'est la chronique d'un désastre judiciaire annoncé. Chacun doit maintenant prendre ses responsabilités. Alain Marécaux a considéré que sa parole n'était pas reçue. La justice l'a ruiné, lui a tout pris, aujourd'hui il n'en peut plus", a dit l'avocat à Reuters. Alain Marécaux a absorbé une dose massive de médicaments psychotropes, qu'il détenait pour un traitement médical. Il a été conduit par le Samu à l'hôpital de Lille où il était toujours vendredi soir en réanimation. Il a été condamné dans la nuit de jeudi à vendredi à 18 mois de prison avec sursis pour des atteintes sexuelles sur un des ses fils, ce qu'il a toujours nié. Cette condamnation l'empêche dans l'immédiat de revoir ses deux enfants. Accusé à l'origine de viols sur plusieurs enfants, accusation qui est tombée à l'audience, il a été détenu seize mois entre 2001 et 2003 et a été libéré après une grève de la faim. Il a dû vendre son étude d'huissier de justice et ses propriétés et sa mère est décédée durant sa détention. Un autre de ses fils a tenté de se suicider à l'ouverture du procès le 4 mai. Il est séparé depuis son incarcération de son épouse Odile, qui avait été également mise en examen et écrouée. Cette dernière a été acquittée par la cour d'assises. Avant les délibérations du jury jeudi, Alain Marécaux avait déclaré à la cour : "il y a beaucoup de choses que j'ai perdues, alors, ce qui me reste, rendez-le-moi". vendredi 2 juillet 2004, 16h02 Questions autour de la libération anticipée de Pierre Bodein STRASBOURG (Reuters) - Au lendemain de la mise en examen de Pierre Bodein dans l'enquête sur la disparition de Julie, 15 ans, en Alsace, des interrogations ont surgi sur la personnalité et la libération anticipée de ce multirécidiviste. Surnommé "Pierrot-le-fou", le suspect, âgé de 56 ans, a passé près des deux tiers de sa vie en prison ou en hôpital psychiatrique. "Sa mise en liberté conditionnelle est profondément anormale, je dirais même scandaleuse", a dit à Reuters Me Thierry Moser, qui était l'avocat, lors du dernier procès de Bodein en 1996, de deux policiers que le suspect avait tenté de tuer. "Je pense que la responsabilité de l'Etat français pourrait être éventuellement engagée dans la mesure où l'autorité judiciaire a remis en liberté un individu très dangereux et ceci dans un laps de temps très étonnant", a ajouté l'avocat. Pierre Bodein, qui nie les faits, selon son défenseur, Me Olivier Charles, a été mis en examen jeudi soir pour "enlèvement et séquestration suivie de mort" par le juge d'instruction Régis Pierre et écroué à Strasbourg. Le corps de Julie, qui a disparu vendredi dernier alors qu'elle rentrait à vélo chez elle à Schirmeck (Bas-Rhin), n'a pas été retrouvé. Des traces d'ADN de Pierre Bodein ont été découvertes sur son vélo, retrouvé mardi dans un bois, a dit le procureur de la République, Jean Dissler. En outre, des traces de sang appartenant à la fillette ont été retrouvées dans la voiture de Pierre Bodein, a confirmé pour sa part Me Charles. Le suspect avait été condamné en 1996 à 28 ans de prison pour une série de quinze crimes et délits - séquestrations, viols, agressions à main armée, hold-up et tentative de meurtre - commis en 1992 en l'espace de deux jours alors qu'il venait de s'échapper d'un hôpital psychiatrique. Il avait été condamné une première fois à 30 ans de prison en 1994 par la Cour d'assises du Haut-Rhin mais l'arrêt, qui n'avait pas respecté les règles du nouveau code pénal entré en vigueur en mars de la même année, avait été cassé. Saisie une nouvelle fois après le verdict de 1996, la Cour de cassation a ramené d'office la peine à 20 ans de prison, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, sans casser l'ensemble du jugement. La Cour s'est référée à l'article 362 alinéa 2 du nouveau code de procédure pénale selon lequel "si le maximum de la peine encourue n'a pas obtenu la majorité de huit voix, il ne peut être prononcé une peine supérieure à 20 ans" lorsque la peine maximale encourue est de 30 ans. MESURE DE LIBERTE CONDITIONNELLE Placé en détention provisoire à partir de décembre 1992, Pierre Bodein pouvait espérer sortir de prison début 2005. Il a bénéficié d'une mesure de liberté conditionnelle en mars dernier. "Je pense qu'il aurait fallu le garder en prison le plus longtemps possible", a insisté Me Moser pour qui Bodein n'est pas un fou, mais "un tricheur, un simulateur, un dangereux manipulateur et un récidiviste en puissance". Selon lui, lors du procès de 1994, l'accusé s'était présenté "comme un être pitoyable qui se déplace difficilement et qui semble sous l'empire de la folie" mais, lors du second, "se trouvait dans une excellente forme physique et présentait une vivacité d'esprit remarquable". Vendredi, la presse alsacienne s'interrogeait éalement sur une éventuelle implication de "Pierrot-le-fou" dans deux autres affaires de mort violente survenues ces quinze derniers jours dans le Bas-Rhin. C'est d'abord la disparition de Jeanne-Marie, 11 ans, le 18 juin à Rhinau. L'enquête a établi que l'enfant avait été heurtée par un automobiliste qui l'aurait emportée alors qu'elle était encore en vie. Six personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont le conducteur, Georges Remetter, 34 ans, pour "blessures involontaires" et "enlèvement suivi de mort". Fait troublant, alors que les circonstances de la mort de la fillette restent mystérieuses, son corps a été retrouvé mardi dernier dans un cours d'eau à Valff, à deux kilomètres de Bourgheim où Pierre Bodein séjournait dans une caravane. "Pierrot-le-fou", comme Georges Remetter, appartiennent au milieu des "vanniers", des nomades sédentarisés en Alsace depuis plusieurs générations. Selon "Les Dernières Nouvelles d'Alsace", les deux familles étaient apparentées mais Pierre Bodein dément tout lien avec la famille Remetter, a dit son avocat. L'autre meurtre est celui d'Edwige Vallée, une femme de 38 ans retrouvée le 22 juin dans un cours d'eau à Hindisheim, le corps à demi dénudé et lardé de coups de couteaux. Cette femme avait disparu après avoir passé la soirée du 21 juin à la fête de la musique à Obernai, à six kilomètres de Bourgheim, où réside officiellement Pierre Bodein. Interrogés sur les rapprochements éventuels entre ces trois affaires, les enquêteurs restent extrêmement prudents. "Rien ne nous y conduit actuellement avec les éléments dont nous disposons", a déclaré le lieutenant-colonel François Gieré, commandant le groupement de gendarmerie du Bas-Rhin. vendredi 2 juillet 2004, 13h43 Perben promet de réformer la procédure pénale PARIS (Reuters) - Le ministre de la Justice Dominique Perben a promis des réformes de la procédure pénale, après le verdict dans l'affaire de pédophilie d'Outreau où sept personnes incarcérées durant l'enquête ont finalement été acquittées. "Comme beaucoup de Français, j'ai été bouleversé par cette accumulation de souffrances qu'a révélée le procès d'Outreau, souffrance d'enfants violés et martyrisés, souffrance de certains accusés acquittés après avoir été emprisonnés", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à la Chancellerie. "Je veux comprendre ce qui s'est passé, je ne veux pas que cela se renouvelle. Aussi j'ai décidé d'ouvrir plusieurs pistes de réforme", a-t-il ajouté. Un groupe de réflexion composé de magistrats, d'avocats, de psychiatres et de psychologues remettra d'ici septembre des propositions sur l'instruction, la détention provisoire et le régime de l'expertise judiciaire, a poursuivi le ministre. Il envisage d'imposer la saisine obligatoire de deux juges d'instruction et non plus d'un seul dans les enquêtes les plus complexes. Il propose aussi de permettre aux suspects en détention provisoire depuis au moins six mois de demander directement leur remise en liberté à la chambre de l'instruction, juridiction collégiale de trois magistrats, qui devrait rendre sa décision en un mois. Concernant les enfants qui se disent victimes d'abus sexuels, le ministre propose qu'ils soient confrontés avant le procès aux personnes qu'ils accusent et que leurs auditions soient enregistrées. Le contrôle de l'impartialité des experts judiciaires sera mieux contrôlée, a promis Dominique Perben. "L'expert ne doit pas remplacer le juge", a-t-il souligné. Ces propositions rejoignent en partie les demandes des syndicats de magistrats. PROBABLE PROCES EN APPEL Outre la collégialité de l'instruction, l'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) a demandé vendredi dans un communiqué le recours systématique à trois juges, et non un, pour statuer sur les mises en détention. Le syndicat demande aussi l'interdiction des audiences et des auditions de nuit, suggère la limitation du nombre de dossiers suivis par un juge d'instruction et un renforcement de la police scientifique. Le ministre et les syndicats n'ont pas mentionné le problème de la responsabilité des magistrats, sujet tabou dans le corps judiciaire. Dominique Perben a estimé que "le débat (n'était) pas là". L'attitude du premier juge d'instruction de l'affaire d'Outreau, Fabrice Burgaud, a été mise en cause à l'audience. Suivi par toute la hiérarchie judiciaire, le magistrat a maintenu la thèse du réseau pédophile, qui a été implicitement remise en cause dans le verdict de la cour d'assises du Pas-de-Calais. La boulangère Roselyne Normand, son mari Christian Godard, le chauffeur de taxi Pierre Martel, l'épouse de l'huissier de justice Odile Marécaux, Daniel Legrand père, Karine Duchochois et David Brunet, tous accusés de viols, sont acquittés alors qu'ils ont été détenus pendant un à trois ans. Le prêtre Dominique Wiel, condamné à sept ans de prison et renvoyé en prison pour des viols d'enfants qu'il nie, devrait faire appel, de même que Franck Lavier, condamné à six ans de prison et écroué pour le viol de sa fille, que même l'accusation n'avait pas retenu dans son réquisitoire. Quatre autres accusés se disant innocents sont acquittés des viols mais condamnés pour "corruption de mineurs" et "agressions sexuelles", concernant souvent leurs propres enfants. Ces quatre condamnés - Sandrine Lavier, Thierry Dausque, Daniel Legrand fils et Alain Marécaux - ne doivent pas retourner en prison mais ils pourraient faire appel car la condamnation les empêche de revoir leurs enfants et de retrouver une vie professionnelle normale. vendredi 2 juillet 2004, 13h15 Le tueur en série Michel Fourniret avoue neuf meurtres Michel Fourniret a avoué jeudi soir deux nouveaux meurtres de jeunes filles françaises lors d'un interrogatoire conduit par des enquêteurs français, en Belgique où il est détenu. Il s'agit des disparitions de Céline Saison, disparue à Charleville-Mézières en 2000, et Mananya Thumpong, disparue en 2001 à Sedan. Celui que la presse surnomme "l'ogre des Ardennes" ou "le Dutroux français" avait reconnu jusqu'alors sept assassinats, six fillettes et un automobiliste en région parisienne. Le ministre français de la Justice, Dominique Perben, a annoncé vendredi matin que des fouilles seraient entreprises samedi dans le parc du château de Sautou, à Donchéry, dans les Ardennes, où le suspect a habité et où il aurait enterré au moins deux de ses victimes. Ces fouilles devraient être conduites conjointement par les polices française et belge, a-t-on précisé de source judiciaire.
Le garde des Sceaux a ajouté lors d'une conférence de presse que deux informations judiciaires avaient été rouvertes jeudi à Auxerre et à Nantes, dans le cadre de l'enquête sur celui que la presse surnomme "l'ogre des Ardennes" ou "le Dutroux français". Elles portent sur la disparition d'Isabelle Laville, une jeune fille de 17 ans, en 1987 dans l'Yonne, et sur celle de Natacha Danais, 13 ans, retrouvée morte en 1990 sur une plage près de Nantes.
Michel Fourniret, détenu à Dinant (Belgique) depuis un an après une agression contre une jeune fille, a avoué jeudi soir le meurtre de deux autres jeunes Françaises, Céline Saison et Mananya Thumpong. Une information judiciaire devrait être ouverte en France dans la journée, notamment pour séquestrations, viols et assassinats, a déclaré à Reuters Yves Charpenel, procureur général de Reims (Marne). "Nous avons neuf aveux sur dix mais tous les cas français ont été reconnus", a-t-il dit. Reste un dossier incertain, celui du meurtre d'une jeune fille au pair, embauchée en 1993 par le couple Fourniret et qui aurait été tuée en Belgique.
REUNION DE MAGISTRATS FRANÇAIS ET BELGES
Des magistrats français et belges devaient se réunir vendredi après-midi à Charleville-Mézières (Ardennes) pour coordonner leur action, a précisé Dominique Perben lors de sa conférence de presse. "La coopération judiciaire est excellente, elle fonctionne en temps réel", a-t-il dit.
Arrêté une première fois en mars 1984, Michel Fourniret avait été condamné en juin 1987 par la cour d'assises de l'Essonne à sept ans de prison, dont deux avec sursis, pour onze agressions sexuelles commises entre 1982 et 1984. Il avait été libéré juste après le verdict, la peine couvrant sa détention provisoire. Son épouse l'accusait depuis le 22 juin de neuf assassinats en France et en Belgique entre 1987 et 2001. "La différence (entre ces deux séries d'aveux) s'est évaporée hier soir", a fait remarquer le procureur général de Reims.
Céline Saison avait disparu à Charleville-Mézières en 2000 et Mananya Thumpong un an plus tard à Sedan. Leurs corps avaient été découverts dans des bois, du côté belge de la frontière. "Ces deux affaires ne sont pas frappées de prescription", a souligné le procureur, estimant que pour les autres il fallait désormais "agir à tête reposée sur une législation complexe" pour déterminer si elles étaient prescrites ou non. Selon Yves Charpenel, Michel Fourniret se conduit de façon "très méthodique dans l'horreur". "Il ne craque pas. Il réfléchit beaucoup à ce qu'il va dire et choisit méthodiquement ce qu'il dit". vendredi 2 juillet 2004, 12h31 Affaire Julie: du sang de la jeune disparue retrouvée dans la voiture de Pierre Bodein STRASBOURG (AP) - Le laboratoire Codgène de Strasbourg (Bas-Rhin) a décelé des traces de sang appartenant à Julie Scharsch, disparue le 25 juin, dans la voiture de Pierre Bodein, 57 ans, mis en examen jeudi soir pour "enlèvement, séquestration suivie de mort". Ces expertises ont été communiquées à la gendarmerie, a précisé vendredi son avocat Me Olivier Charles en ajoutant que "ces procès-verbaux ne sont actuellement pas encore dans le dossier". Pierre Bodein dit s'être blessé à une main la semaine dernière avec une serpette. Cet objet a été saisi aux fins d'analyses. Les éléments génétiques relevés sur le VTT de Julie et qui ont permis l'arrestation de Pierre Bodein seraient du sang de ce dernier. Me Charles a précisé qu'actuellement "aucun élément ne figure actuellement dans le dossier qui pourrait impliquer Pierre Bodein dans la mort de Jeanne-Marie et d'Hedwige Vallée". Le corps d'Hedwige Vallée, 37 ans, avait été retrouvé dans une petite rivière près d'Obernai où elle avait été vue la dernière fois à la Fête de la Musique, le 21 juin. Elle avait été étranglée puis mutilée sexuellement. L'avocat a précisé que des enquêtes étaient en cours. Pierre Bodein a été écroué jeudi soir à la prison de Strasbourg. Il était sorti de la centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin) le 15 mars dernier. Il a bénéficié d'une libération conditionnelle accordée par un juge d'application des peines de Saverne, eu égard à la bonne conduite de l'intéressé. Il était en fait libérable seulement en janvier 2005. En 1996, il avait été condamné à 28 ans de réclusion par la cour d'assises du Bas-Rhin pour vols à main armée, viols et tentative de meurtre lors d'une cavale. Cette condamnation avait été réduite à 20 ans la même année par une nouvelle cour d'assises. En effet, le premier verdict n'était pas conforme au nouveau code pénal puisqu'il ne pouvait encourir plus de 20 ans pour les crimes commis. Toutefois, les jurés avaient accompagné cette peine d'une période incompressible des deux tiers. Bodein aurait dû effectuer au moins 14 ans. Avant cette dernière condamnation, cet homme surnommé "Pierrot le fou" avait déjà un lourd passé pénal et psychiatrique. AP vendredi 2 juillet 2004, 12h07 Procès d'Outreau: 20 et 15 ans de prison pour les Delay, "regrets" de Perben SAINT-OMER (AFP) - La cour d'assises du Pas-de-Calais a acquitté vendredi sept des 17 accusés du procès pour pédophilie d'Outreau, comme l'avait requis l'avocat général, et condamné les principaux accusés, Thierry et Myriam Delay, à 20 et 15 ans de réclusion criminelle. Le ministre de la Justice Dominique Perben a exprimé vendredi lors d'une conférence de presse ses "regrets" et sa "compassion" envers tous les accusés du procès acquittés après avoir été placés en détention provisoire. "Je dis à celles et ceux qui ont été emprisonnés puis acquittés toute ma compassion et tous mes regrets car cela ne doit pas se reproduire", a déclaré le ministre, quelques heures après le verdict. M. Perben a par ailleurs annoncé la mise en place d'un groupe de travail qui devra explorer "plusieurs pistes de réformes" notamment sur l'instruction, la détention provisoire et l'expertise, groupe de travail qui devra rendre ses conclusions en septembre prochain. Le jury de Saint-Omer a confirmé les acquittements requis par l'avocat général pour le chauffeur de taxi Pierre Martel, la boulangère Roselyne Normand et son ancien mari Christian Godard, le couple de David Brunet et Karine Duchochois, la femme de l'huissier Odile Marécaux, et Daniel Legrand père. Rendu à 02h00, après plus de 15 heures de délibérations, le verdict a été accueilli dans le calme en salle d'audience, les accusés et les familles représentées étant visiblement fatigués par l'attente. Il n'a provoqué que des murmures dans les rangs du public. Thierry et Myriam Delay, parents de quatre enfants victimes, ont écopé respectivement de 20 et 15 ans de réclusion criminelle. L'avocat général avait requis 18 ans de réclusion à leur encontre, les estimant "indissociablement liés". Thierry Delay a été reconnu coupable des viols de neuf enfants, d'agressions sexuelles sur six enfants, de proxénétisme sur ses quatre fils et de corruption sur douze enfants. Il écope de la peine maximale pour ces faits, l'incrimination de "tortures et actes de barbarie", passible de la perpétuité, n'ayant été retenue contre aucun accusé. Quant à Myriam Delay, elle est condamnée pour les viols de sept enfants, des agressions sexuelles sur dix enfants, proxénétisme sur ses quatre fils, et corruption de onze enfants. Leurs voisins de palier à Outreau, David Delplanque et Aurélie Grenon, sont condamnés respectivement à six et quatre ans de prison, lui pour les viols de quatre enfants, les agressions sexuelles sur six enfants et la corruption de sept enfants, et elle pour les viols de quatre enfants, les agressions sexuelles et la corruption de sept enfants. Le prêtre-ouvrier Dominique Wiel, autre voisin de palier des Delay, a été condamné à sept ans de prison, pour les viols de trois enfants du quartier de la Tour du Renard et les agressions sexuelles sur deux enfants Delay. Quatre ans de prison avaient été requis à son encontre. Autre habitant de la Tour du Renard, Franck Lavier a écopé de six ans de prison, conformément aux réquisitions, pour le viol de sa belle-fille, et l'agression sexuelle de quatre enfants. Sa femme Sandrine Lavier a été condamnée à trois ans de prison avec sursis pour corruption de trois enfants. Pour l'huissier de justice Alain Marécaux, dont l'avocat général avait estimé qu'il ne "relevait pas de l'affaire d'Outreau", la peine est de 18 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur son fils, à son domicile, comme l'avait requis l'avocat général. Les avocats d'Alain Marécaux et de l'abbé Wiel ont annoncé leur intention de faire appel. Thierry Dausque, un voisin des Delay, a été condamné à quatre années de prison dont une avec sursis, pour agressions sexuelles et corruption de deux enfants Delay. Deux ans de prison avait été requis à son encontre. Daniel Legrand fils, reconnu coupable d'agressions sexuelles sur deux enfants Delay, a écopé de trois années de prison dont une avec sursis. Aurélie Grenon, qui n'a été détenue que six mois durant l'instruction, et Franck Lavier et Dominique Wiel, qui comparaissaient libres depuis le 28 mai, ont fait l'objet d'une prise de corps dès la clôture de leur procès et retournent en prison. Pour Thierry Dausque et Daniel Legrand fils, la détention provisoire couvre la peine prononcée par la cour d'assises. Alors qu'il y avait 17 enfants parties civiles dans ce procès ouvert le 4 mai, le jury n'en a retenu que 16 comme victimes. Selon l'arrêt de la cour d'assises, aucun accusé n'a violé ni agressé le fils de David Brunet et Karine Duchochois vendredi 2 juillet 2004, 10h19 Julie: "Pierrot le fou" mis en examen et placé sous mandat de dépôt SAVERNE (AFP) - Pierre Bodein, dit "Pierrot le fou", un repris de justice de 56 ans, au lourd passé judiciaire et psychiatrique, a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt pour "enlèvement et séquestration suivie de mort", jeudi à Saverne, après la disparition le 25 juin à Schirmeck de Julie, 14 ans. L'homme nie les faits, a indiqué le procureur du tribunal de grande instance de Saverne, Jean Dissler, qui a toutefois fait état de l'existence d'"indices graves et concordants" à son encontre. La jeune fille, disparue après avoir quitté en fin d'après-midi une amie à Russ pour rejoindre à vélo le domicile familial à Schirmeck (Bas-Rhin), "n'a pas été retrouvée", a-t-il ajouté, soulignant que "le contexte nous conduit à être pessimistes sur son sort". Pierre Bodein a été interpellé mercredi soir vers 20H30 sur un terrain vague à Bourgheim (Bas-Rhin) où il était installé dans une caravane. Il avait bénéficié en mars d'une remise en liberté conditionnelle prise par un juge d'application des peines (JAP) de Saverne. Ce multi-récidiviste avait été condamné en février 1996 par la cour d'assises du Bas-Rhin à 28 ans de réclusion criminelle (réduits ensuite à 20 ans en Cassation) pour une série de 15 crimes et délits -dont des tentatives de meurtres, un viol aggravé, une séquestration, des violences avec arme et évasion et des vols aggravés- commis en deux jours en 1992 après s'être évadé d'un hôpital psychiatrique. Il a passé au total 35 années de sa vie entre la prison et l'hôpital psychiatrique et a sept condamnations à son actif, dont trois en cour d'assises. Julie avait été vue par un témoin avant sa disparition en train de parler avec le chauffeur d'une voiture dont la description correspondait à celle de la Ford de Pierre Bodein. Sur la foi de ce même témoignage, "Pierrot le fou" avait été placé en garde à vue une première fois avant d'être relâché dimanche faute d'éléments. La bicyclette de Julie avait été découverte lundi à moitié immergée dans un ruisseau, près d'un chemin, dans la forêt de Barenbach, à quelques kilomètres de Schirmeck. "L'exploitation de la bicyclette a été déterminante", a indiqué M. Dissler qui a évoqué par ailleurs "des indices matériels recueillis par les enquêteurs, en particulier dans le domaine de la police technique et scientifique". Le commandant du groupement du Bas-Rhin, François Gieré, a pour sa part fait état de "traces physiologiques". La commune de Bourgheim, où le suspect a été interpellé, est située à moins de deux kilomètres de Valff, où a été retrouvé mardi le cadavre de Jeanne-Marie, 11 ans, qui avait disparu une semaine avant Julie à Rhinau (Bas-Rhin). Selon le lieutenant-colonel Jean-Frédérique Sellier, chef de la section de recherche de Strasbourg, les gendarmes ne font pour l'instant pas de lien entre Pierre Bodein et la disparition de Jeanne-Marie ou le meurtre d'une jeune femme de 38 ans dont le corps lardé de coups de couteau a été retrouvé le 22 juin à Hindisheim. "Rien d'objectif ou de certain ne nous permet d'établir un lien entre les trois affaires", a-t-il indiqué parlant de "coïncidences troublantes" à cause de la proximité dans le temps et l'espace. Selon une source proche de l'enquête, Pierre Bodein avait des contacts avec les six personnes mises en examen -dont deux "pour enlèvement suivi de mort"- dans l'affaire Jeanne-Marie, une information démentie par Me Olivier Charles, l'avocat de Pierre Bodein. La mesure de liberté conditionnelle de Pierre Bodein a suscité l'étonnement de Me Thierry Moser, l'avocat de deux fonctionnaires de police, dont l'un grièvement blessé par Bodein, lors du procès de Strasbourg, estimant qu'il s'agit d'un "homme extrêmement dangereux". vendredi 2 juillet 2004, 10h12 Un adolescent de 17 ans mis en examen pour deux tentatives de viol BESANCON (AP) - Un adolescent de 17 ans a été mis en examen jeudi soir par un juge de Besançon pour deux tentatives de viol, puis placé en détention provisoire, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires. Ce jeune homme avait été interpellé par les gendarmes de Morteau (Doubs) mardi soir. Il avait tenté de violer quelques heures auparavant, après l'avoir blessée, une jeune mère de famille, enceinte de cinq mois, qui se promenait avec sa petite fille âgée de deux ans sur les bords du Doubs. C'est l'intervention d'un groupe de gens du voyage qui, installés près de là, a permis d'interrompre cette agression. Toutefois, le jeune homme a pu fuir sur son vélomoteur. Les gendarmes alertés l'ont arrêté à proximité. Cet adolescent, inconnu de la justice jusqu'à présent, a reconnu avoir tenté la même agression pratiquement au même endroit sur une femme âgée de 75 ans il y a environ trois semaines, a-t-on précisé de mêmes sources. Il a reconnu également être l'auteur de vols de sous-vêtements féminins mis à sécher dans des jardins. AP vendredi 2 juillet 2004, 9h11 Belgique: le Français Fourniret avoue deux nouveaux meurtres de jeunes filles DONCHERY (AFP) - Le Français Michel Fourniret, soupçonné d'une dizaine assassinats en France et en Belgique, est à nouveau passé aux aveux jeudi soir, reconnaissant les meurtres de deux jeunes Françaises disparues en France et retrouvées mortes en Belgique. Devant les enquêteurs français venus l'interroger à Dinant (Belgique), où il est détenu depuis juin 2003, Fourniret a avoué les meurtres de Céline Saison (18 ans) et Manyana Thumpong (13 ans), disparues en 2000 et 2001 dans les Ardennes à Sedan et Charleville-Mezières. "C'est l'horreur", a déclaré un enquêteur ayant participé à l'interrogatoire, expliquant que Fourniret décrivait sans émotion apparente la manière dont il avait tué ses victimes. Michel Fourniret, 62 ans, est accusé par sa femme Monique Olivier de neuf assassinats en France et en Belgique entre 1987 et 2001. Il avait jusqu'à présent reconnu six meurtres de jeunes filles dans les deux pays mais niait les trois autres crimes, dont celui de Céline et Manyana. Il avait ainsi avoué les meurtres de Fabienne Leroy, âgée d'une vingtaine d'années et disparue en 1988 à Mourmelon, Jeanne-Marie Desramault, étudiante de 22 ans, disparue en juin 1989 devant la gare de Charleville-Mézières, Natacha Danais, disparue en novembre 1990 à Rezé près de Nantes et Isabelle Laville, 17 ans, disparue en décembre 1987 près d'Auxerre (Yonne). Il a également reconnu jeudi avoir enterré deux corps au château de Sautou à Donchéry (Ardennes) qu'il aurait acquis en 1988, une coquette bâtisse du XIXe siècle située sur une propriété de 15 hectares entourée de 600 hectares de forêt. Une source judiciaire belge a affirmé à l'AFP que l'un des deux corps est celui de la fillette belge Elisabeth Brichet, 12 ans, enlevée près de Namur (Belgique) fin 1989. Des engins de terrassement devaient arriver sur place "au plus tard" vendredi matin, selon le procureur général de Reims, Yves Charpenel. En revanche, il nie toujours le meurtre d'une jeune fille au pair que la famille Fourniret, établie dans les Ardennes belges, avait embauchée en 1993. Il a cependant été inculpé jeudi en fin d'après-midi pour le meurtre de cette jeune fille d'environ 16 ans que les enquêteurs n'ont toujours pas identifié. Selon le parquet général de Reims, Michel Fourniret, baptisé le "Dutroux français" par la presse belge - et qui n'a jamais été forestier contrairement aux informations diffusées dans la presse, selon une source judiciaire belge -, a également reconnu jeudi avoir abattu au fusil de chasse un automobiliste sur une aire d'autoroute en Bourgogne "parce qu'il avait besoin de liquide". M. Charpenel n'a toutefois pas pu préciser la date exacte de ce meurtre. Fourniret n'a par ailleurs "pas contesté" le meurtre de la compagne d'un ancien co-détenu, qui se présentait comme ancien membre du groupe terroriste Action Directe, Jean-Pierre Hellegouarch, mais n'en aurait en fait jamais fait partie. Selon une source policière à Paris, Fourniret, qui était le co-détenu de Hellegouarch, a même avoué ce meurtre devant les enquêteurs français, des aveux qui restent toutefois à vérifier, selon la même source. Le suspect, qui a travaillé notamment dans la menuiserie, a été condamné à sept ans de prison en 1987 par les assises de l'Essonne, notamment pour viols sur mineurs. La longue durée de sa détention préventive lui a permis de sortir de cellule quelques mois après. Arrêté en juin 2003, après le rapt avorté d'une jeune fille de 13 ans d'origine congolaise à Ciney (sud de la Belgique), il pourrait avoir assassiné au total "une dizaine" de personnes dont plusieurs adultes, selon le procureur général de Liège. vendredi 2 juillet 2004, 6h46 Procès d'Outreau: dix condamnés et sept acquittés SAINT-OMER (Reuters) - La cour d'assises du Pas-de-Calais a rendu un verdict surprise dans la nuit de jeudi à vendredi en condamnant dix des 17 accusés de l'affaire de pédophilie d'Outreau, au terme d'un procès qui a suscité des questions sur le fonctionnement de la justice. Annoncé vers 02h00 dans un palais de justice bondé et placé sous haute surveillance, l'arrêt de la cour a déclenché des pleurs et des cris de colère: "Justice pourrie !", "C'est dégueulasse !", a-t-on pu entendre. Après presque deux mois d'audience et quinze heures de délibéré, la cour a condamné à vingt ans de réclusion criminelle Thierry Delay, 40 ans, et à quinze ans de réclusion Myriam Delay-Badaoui, 37 ans, son épouse. Leurs ex-voisins David Delplanque et Aurélie Grenon sont sanctionnés respectivement de six ans et quatre ans de prison pour des viols. Si les condamnation de ces quatre accusés, qui avaient avoué à l'audience avoir commis des viols sur les quatre jeunes enfants du couple Delay, était attendue, les six autres étaient moins prévisibles, même si l'accusation les demandaient. Ces six personnes clamaient en effet leur innocence depuis trois ans et le dossier ne comportait pas de preuves matérielles. La cour et les jurés sont pourtant allés dans certains de ces cas au-delà des réquisitions de l'avocat général Gérald Lesigne. Sur la foi de déclarations variables et en grande partie rétractées à l'audience, le prêtre Dominique Wiel est condamné pour des viols d'enfants à sept ans de prison, de même que Franck Lavier, sanctionné de six ans de prison pour le viol supposé de sa fille, qu'il a toujours nié. Tous deux, qui avaient été libérés à l'audience le 27 mai, ont été arrêtés après le verdict pour être à nouveau incarcérés, de même qu'Aurélie Grenon, libre depuis 2001. Enfin, quatre autres accusés sont blanchis des accusations de viols, mais condamnés à des peines plus légères, couvrant la détention provisoire déjà purgée, pour des faits de "corruption de mineurs" ou "d'agressions sexuelles", souvent sur leurs propres enfants, qu'ils nient. Il s'agit de Sandrine Lavier (condamnée à trois ans de prison avec sursis pour des faits présumés sur ses enfants), Thierry Dausque (quatre ans de prison dont un avec sursis) Daniel Legrand fils (trois ans de prison dont un avec sursis) et l'huissier de justice Alain Marécaux (18 mois avec sursis pour des attouchements supposés sur son fils). SEPT ACQUITTEMENTS DEFINITIFS La boulangère Roselyne Normand, son mari Christian Godard, le chauffeur de taxi Pierre Martel, l'épouse de l'huissier de justice Odile Marécaux, Daniel Legrand père, Karine Duchochois et David Brunet, tous accusés de viols, sont acquittés et donc innocentés définitivement. La cour a suivi dans ces cas les réquisitions de l'avocat général, qui avait constaté l'effondrement total des charges à leur encontre à l'audience. Ils ont purgé des périodes de détention provisoire allant de pluieurs mois à trois ans. Dans la matinée, Me Eric Dupond-Moretti, avocat de Roselyne Normand avait clos une semaine de plaidoiries de défense en demandant l'acquittement pour sa cliente et en plaidant même plus largement pour une refonte du système judiciaire. Les accusés Delplanque, Grenon et Thierry Delay avaient demandé "pardon", tandis que Myriam Delay déclarait n'avoir "rien à ajouter" et que la plupart des treize autres suspects disaient leur "confiance en la justice". Cette enquête commencée en 2001 avec l'arrestation des époux Delay avait basculé après les accusations de cette dernière, évoquant un véritable réseau pédophile qui se serait donné rendez-vous dans son immeuble défavorisé d'Outreau. Mais, au fil des audiences, la thèse du réseau soutenue par le juge d'instruction Fabrice Burgaud et toute la hiérarchie judiciaire locale s'est effondrée. Thierry Delay, Aurélie Grenon et David Delplanque sont d'abord revenus sur les accusations portées contre les 13 suspects se disant innocents. Myriam Badaoui a soutenu plusieurs versions successives, expliquant en dernier lieu que seuls elle, son mari et le couple Delplanque-Grenon étaient impliqués. Les enfants supposés victimes n'ont souvent pas réitéré leurs accusations ou leurs déclarations ont paru confuses. Le juge d'instruction Burgaud et les experts, qui avaient jugé leurs témoignages crédibles, ont été mis en cause - la cour a même récusé un de ces derniers. Après le réquisitoire de l'avocat général Gérald Lesigne, la défense avait mis en garde la cour contre la tentation de "sauver la dossier". Le ministre de la Justice Dominique Perben, qui a promis un "examen méthodique" de l'affaire après le verdict, devrait réagir dès vendredi. vendredi 2 juillet 2004, 2h03 Outreau: Myriam D. condamnée à 15 ans de réclusion criminelle, Thierry D. à 20 ans SAINT-OMER, Pas-de-Calais (AP) - La cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer a condamné jeudi soir les deux principaux accusés de l'affaire de pédophilie d'Outreau, Myriam et Thierry D., respectivement à 15 et 20 ans de réclusion criminelle pour des viols commis sur leurs quatre enfants et les enfants de plusieurs voisins. Jeudi dernier, l'avocat général avait requis 18 ans de réclusion contre les époux D. accusés de viols aggravés, agressions sexuelles aggravées, corruption et proxénétisme sur leurs enfants et plusieurs autres enfants du quartier. AP jeudi 1 juillet 2004, 20h51 Un repris de justice écroué pour la disparition de Julie SAVERNE, Bas-Rhin (Reuters) - Pierre Bodein, un ancien détenu récemment libéré, a été mis en examen et écroué jeudi soir pour "enlèvement et séquestration suivie de mort" dans l'enquête sur la disparition de la jeune Julie en Alsace la semaine dernière. Il a quitté le palais de justice de Saverne en début de soirée pour la maison d'arrêt de Strasbourg, a-t-on appris de source judiciaire. Selon son avocat, Me Olivier Charles, Pierre Bodein nie les faits. "Il conteste avoir quelque lien que ce soit avec la disparition de la jeune fille", a-t-il expliqué aux journalistes. "L'un de ses credo est de dire qu'il est un voleur mais pas un bourreau d'enfants". Pierre Bodein, 57 ans, était en liberté conditionnelle depuis le début de l'année. Il avait été condamné en 1996 à 28 ans de prison pour une série de quinze crimes et délits - séquestrations, viols, agressions à main armée, hold-up et tentative de meurtre - commis en 1992 en l'espace de deux jours et après un séjour en hôpital psychiatrique. La peine de celui que les policiers avaient baptisé Pierrot le fou - un surnom qu'il n'aime pas selon son défenseur - avait été ramenée à 20 ans par la Cour de cassation en 1997. Sa garde à vue avait été annoncée jeudi matin après son arrestation à Bourgheim, à une trentaine de kilomètres de l'endroit où Julie a disparu alors qu'elle rentrait chez elle en vélo vendredi dernier. Pierre Bodein avait été brièvement interpellé samedi, quelques heures après la disparition de l'adolescente, mais avait été relâché. Lors d'une conférence de presse jeudi après-midi, le procureur de la République de Saverne, Jean Dissler, n'a pas caché son pessimisme sur le sort de l'adolescente. "La jeune Julie n'a pas encore été retrouvée ce qui nous conduit à être pessimistes sur (son) sort", a-t-il dit. Des indices matériels recueillis pas les enquêteurs, en particulier par la police scientifique et technique, ont conforté un certain nombre de renseignements rassemblés ces derniers jours, a-t-il précisé. C'est apparemment la découverte du vélo de l'adolescente mardi dernier qui permis de faire avancer l'enquête. Jean Dissler a précisé que des traces d'ADN avaient notamment été retrouvées sur la bicyclette. "L'exploitation de la bicyclette a été déterminante", a-t-il dit. Par ailleurs, les enquêteurs estiment n'avoir aucun élément à ce stade pour établir un quelconque lien entre la disparition de Julie et la mort de Jeanne-Marie. Le corps de la fillette de 11 ans a été retrouvé mardi à Valff, une commune située à environ deux kilomètres du domicile de Pierre Bodein. Ils ne font pas de lien non plus avec la découverte, le 22 juin, du cadavre d'une femme d'une trentaine d'années à Hindisheim, près d'Obernai. Le corps retrouvé dans un cours d'eau portait des traces de coups de couteau et de strangulation. "Les trois enquêtes continuent avec la même intensité", a déclaré le lieutenant-colonel François Giérié, commandant du groupement de gendarmerie du Bas-Rhin. Jeudi, plus de 80 policiers et gendarmes poursuivaient leurs recherches entre Schirmeck et la plaine de Centre-Alsace. jeudi 1 juillet 2004, 19h48 Jeunes filles assassinées: nouveaux aveux du Français Fourniret DONCHERY (AFP) - Le Français Michel Fourniret, auteur présumé d'une dizaine d'assassinats en France et en Belgique, est à nouveau passé aux aveux jeudi devant les policiers français en indiquant avoir enterré deux corps au château de Sautou à Donchery (Ardennes). Fourniret a par ailleurs été inculpé en Belgique jeudi d'"homicide volontaire sur la personne d'une jeune fille au pair inconnue", a annoncé le procureur du roi de Dinant (Belgique), Arnoud d'Aspremont Lynden. Lors de son audition par les enquêteurs français à Dinant en Belgique, où il est détenu depuis juin 2003, Fourniret, qui avait déjà avoué six meurtres de jeunes filles devant les enquêteurs belges, en a reconnu seulement quatre jeudi, selon le procureur général de Reims, Yves Charpenel, joint par téléphone depuis Donchery. Il a ainsi avoué les meurtres de Fabienne Leroy, âgée d'une vingtaine d'années et disparue en 1988 à Mourmelon, Jeanne-Marie Desramault, étudiante de 22 ans, disparue en juin 1989 devant la gare de Charleville-Mézières, Natacha Danais, disparue en novembre 1990 à Rezé près de Nantes et Isabelle Laville, 17 ans, disparue en décembre 1987 près d'Auxerre (Yonne). Il a également reconnu avoir enterré deux corps au château de Sautou qu'il aurait acquis en 1988, une coquette bâtisse du 19ème siècle située sur une propriété de 15 hectares entourée de 600 hectares de forêt. Une source judiciaire belge a affirmé à l'AFP que l'un des deux corps est celui de la fillette belge Elisabeth Brichet, 12 ans, enlevée près de Namur (Belgique) fin 1989. Des engins de terrassement devaient arriver sur place "au plus tard" vendredi matin, selon le procureur général, qui a indiqué que des gendarmes s'étaient rendus sur place afin de "sécuriser les lieux et préparer des opérations de vérification". Selon M. Charpenel, Michel Fourniret, baptisé le "Dutroux français" par la presse belge - et qui n'a jamais été forestier contrairement aux informations diffusées dans la presse, selon une source judiciaire belge - a également reconnu jeudi avoir abattu au fusil de chasse un automobiliste sur une aire d'autoroute en Bourgogne "parce qu'il avait besoin de liquide". M. Charpenel n'a toutefois pas pu préciser la date exacte de ce meurtre. Michel Fourniret, 62 ans, n'a par ailleurs "pas contesté" le meurtre de la compagne d'un ancien co-détenu, qui se présentait comme ancien membre du groupe terroriste Action Directe, Jean-Pierre Hellegouarch, mais n'en aurait en fait jamais fait partie. Selon une source policière à Paris, Fourniret, qui était le co-détenu de Hellegouarch, a même avoué ce meurtre devant les enquêteurs français, des aveux qui restent toutefois à vérifier, selon la même source. Michel Fourniret et sa femme, Monique Olivier, qui l'accuse de neuf assassinats, ont été confrontés jeudi par les enquêteurs en Belgique, selon le substitut du procureur du roi de Dinant, Philippe Morandini, qui n'a fourni aucune précision. Fourniret, qui a travaillé notamment dans la menuiserie, a été condamné à sept ans de prison en 1987 par les assises de l'Essonne, notamment pour viols sur mineurs. La longue durée de sa détention préventive lui a permis de sortir de cellule quelques mois après. Arrêté en juin 2003, après le rapt avorté d'une jeune fille de 13 ans d'origine congolaise à Ciney (sud de la Belgique), il pourrait avoir assassiné au total "une dizaine" de personnes dont plusieurs adultes, selon le procureur général de Liège. jeudi 1 juillet 2004, 17h40 Le procès d'Outreau: du "réseau pédophile" à la "terrible affaire d'inceste intrafamiliale" SAINT-OMER, Pas-de-Calais (AP) - Le procès de pédophilie d'Outreau touche à sa fin. Les jurés de la cour d'assises du Pas-de-Calais, qui délibèrent depuis jeudi matin 10h30, doivent rendre leur verdict dans la soirée. Au total, ils ont à répondre à plus de 800 questions afin de se prononcer sur la culpabilité ou l'innocence des 17 accusés, dont treize clament leur innocence. Initialement présentée comme l'un des plus importants dossiers de pédophilie jamais traité en France, l'affaire d'Outreau a éclaté en janvier 2001 suite au signalement d'assistantes maternelles ayant alerté leur hiérarchie du comportement sexué anormal de plusieurs enfants originaires de la Tour du Renard d'Outreau. Sur la base de leurs déclarations, une soixantaine de personnes ont été mises en cause et entendues dans les mois qui ont suivi. Parmi elles, une vingtaine ont été mises en examen, soupçonnées d'avoir participé, entre 1995 et 2001, à des orgies sexuelles organisées dans l'appartement de Thierry et Myriam D., durant lesquelles au moins 17 enfants auraient été victimes de viols, de violences et même d'actes de barbarie. Une thèse, jamais étayée en deux ans d'instruction, évoquait également l'existence d'un réseau pédophile avec la Belgique, où des enfants auraient été filmés dans des scènes pédophiles et même zoophiles. A l'horreur des faits décrit s'est toujours opposée la voix de 14 des 17 accusés renvoyés devant les assises du Pas-de-Calais et qui ont toujours clamé leur innocence. Parmi eux, de nombreux résidents de la Tour du Renard, mais également plusieurs personnes appartement à un cercle baptisés de "notables". En fait, un huissier et son épouse, un prêtre-ouvrier ou encore une boulangère ambulante. Présentée dans cet état au début du procès, le 4 mai dernier, l'affaire d'Outreau s'est, depuis, considérablement dégonflée. Huit semaines de débats, rythmés par les multiples volte-face de l'accusée-accusatrice principale, Myriam D., ont d'abord pointé la fragilité de la parole des enfants, "dont les témoignages sont apparus truffés d'incohérences et d'invraisemblances", n'ont cessé de pointer les avocats de la défense. De nouvelles expertises ont d'ailleurs été réalisées, à leur demande, qui ont souligné de manière très claire la "prudence" à adopter par rapport aux déclarations des victimes, tout en soulignant que toutes portent une trace nette de "traumatisme". L'autre grande cible de la défense aura été l'instruction menée pendant plus de deux ans par le juge Fabrice Burgaud, à qui les avocats reprochent d'avoir travaillé "uniquement à charge". Le magistrat était venu se défendre à la barre, le 9 juin, réfutant toute partialité mais reconnaissant que l'instruction avait été pour lui difficile, "de par le nombre d'accusés et de victimes, et l'ampleur des investigations à mener". Au terme de deux mois de débats, l'avocat général, Gérald Lesigne, a admis que l'affaire d'Outreau se recentrait autour du couple central formé par Myriam et Thierry D., dont chacun des deux époux affirme avoir violé quatre de leurs enfants, et même plusieurs autres du quartier, en ce qui concerne l'épouse. Mais tout en demandant sept acquittements complets et de nombreux autres, partiels, pour chacun des accusés, il a également estimé que des faits suffisamment "graves, précis et concordants" restaient, justifiant des demandes de condamnations pour dix accusés. "Tout cette histoire n'est qu'une terrible affaire d'inceste intrafamiliale", a plaidé pour sa part Me Fabienne Roy-Nansion, l'avocate de Thierry D. Leurs anciens voisins, Aurélie Grenon et David D., ont également avoué avoir participé aux viols. Les treize autres nient, eux, toute implication et se sont tous dits "détruits" par cette affaire. Parmi eux, onze ont fait l'objet de placement en détention provisoire. S'ils comparaissent tous libres en fin de procès huit ont été remis en liberté conditionnelle, les 19 et 27 mai, certains auront néanmoins passé jusqu'à trois ans en prison. AP jeudi 1 juillet 2004, 16h45 Les aveux de Fourniret relancent de nombreux dossiers criminels BRUXELLES/PARIS (Reuters) - La justice française va rouvrir de nombreux dossiers criminels non résolus après les aveux en Belgique d'un Français, Michel Fourniret, qui a reconnu sept assassinats, principalement de fillettes. Les Pays-Bas ont également fait savoir qu'ils allaient demander des informations à la police belge, à la suite d'affaires non élucidées. Michel Fourniret, un forestier de 62 ans condamné en France dans les années 80 pour des viols de mineures, est incarcéré en Belgique depuis un an, après une agression contre une jeune fille. Sa femme l'a accusé le 22 juin de neuf assassinats au total, dont huit en France. Des policiers français continuaient jeudi à Dinant (Belgique) à interroger le suspect, qui a reconnu sept crimes mais garde le silence sur les autres dont sa femme l'accuse. Les enquêteurs français soupçonnent Fourniret d'avoir fait au moins dix victimes en France et en Belgique, huit fillettes ou adolescentes, et deux adultes, dont la compagne d'un membre présumé du groupe d'extrême gauche Action directe. Yves Charpenel, le procureur général de Reims (Marne), a toutefois souligné qu'aucun élément matériel n'étayait pour l'instant les déclarations du suspect et de sa femme. "Comme il est pervers et manipulateur, nous n'écartons pas qu'il puisse chercher à nous promener", a-t-il dit. Le parquet général de Reims va ordonner des fouilles pour retrouver d'éventuels cadavres, notamment près d'un château à Donchery, dans la région de Sedan, où le suspect a habité. Le parquet a rouvert l'enquête sur l'assassinat de Fabienne Leroy, une jeune femme enlevée et retrouvée morte dans une forêt près de Mourmelon (Marne) en 1989. Dans ce dossier, Michel Fourniret a expliqué qu'il avait repris à dessein le mode opératoire utilisé pour les assassinats de huit jeunes hommes entre 1980 et 1987 dans la région, imputés à l'adjudant Pierre Chanal, qui s'est suicidé le 15 octobre dernier à Reims à l'ouverture de son procès. Fourniret a également avoué le meurtre d'une lycéenne de 17 ans, Isabelle Laville, en novembre 1987 dans l'Yonne, département où plusieurs jeunes filles ont disparu dans les années 70 et 80. Sept de ces disparitions sont imputées à Emile Louis, un ancien chauffeur de car qui doit être jugé en novembre prochain. Le forestier français a dit aussi avoir tué Jeanne-Marie Desramault, une fillette disparue en 1989 à Charleville-Mézières (Ardennes), ainsi qu'une jeune fille de 13 ans, Natacha Danais, retrouvée morte en novembre 1990 sur une plage près de Nantes. Il s'accuse aussi de l'assassinat en région parisienne d'un automobiliste, qu'il a dépouillé de tout son argent. Le parquet de Reims dit avoir retrouvé un dossier qui correspondrait à son récit, mais n'a pas donné l'identité de l'éventuelle victime. PEUT-ETRE UNE LISTE PLUS LONGUE Enfin, Michel Fourniret a avoué avoir tué la compagne d'un homme rencontré en prison entre 1984 et 1987, Jean-Pierre Hellegouarch, qu'il présente comme le trésorier du groupe clandestin d'extrême gauche Action directe. Selon le forestier, celui-ci l'aurait adressé à sa compagne afin qu'ils exhument ensemble, à la sortie de prison de Michel Fourniret en 1987, le "trésor de guerre" d'Action directe, constitué après des attaques de banque. Michel Fourniret affirme qu'il aurait tué la compagne et fait main basse sur l'argent, utilisé ensuite pour acheter le château de Donchery. L'histoire, qui paraît "extravagante" au parquet de Reims, est en cours de vérification. En Belgique, le Français dit avoir tué Elisabeth Brichet, 12 ans, disparue en 1989 près de Namur. Sur les autres dossiers, il garde le silence. Il s'agit des assassinats de Céline Saison et de Mananya Thumpong, disparues respectivement à Charleville, en 2000, et à Sedan, en 2001, et dont les corps ont été retrouvés dans des bois de la région. Son épouse parle aussi d'une fille au pair qui aurait résidé chez le couple au début des années 90 et aurait disparu mystérieusement. La police belge n'a trouvé personne correspondant aux dates et aux lieux des faits supposés. Enfin, Michel Fourniret pourrait être également interrogé sur la disparition d'Estelle Mouzin, neuf ans, disparue à Guermantes (Seine-et-Marne) en janvier 2003. Ni le suspect ni sa femme n'ont fait la moindre déclaration sur cette dernière affaire, mais Michel Fourniret possédait une camionnette blanche semblable à celle aperçue sur les lieux de la disparition d'Estelle et il avait des attaches familiales dans la région. L'examen juridique des dossiers français a été engagé. Certains pourraient être prescrits, comme l'affaire Laville, classée sans suite en 1988, a dit Yves Charpenel. Les affaires seront sans doute centralisées à Reims et les justices française et belge devront ensuite s'entendre pour coordonner poursuites et interrogatoires. Michel Fourniret a été condamné une seule fois à sept ans de prison, dont deux avec sursis, par la cour d'assises de Essonne. Sa peine a couvert sa détention provisoire de 1984 à 1987, où il a d'ailleurs rencontré son épouse, visiteuse de prison. Il n'a ensuite plus fait parler de lui, résidant dans les Ardennes françaises avant de gagner la Belgique en 1992. Il y a été arrêté en juin 2003 après l'enlèvement à Ciney, dans le sud du pays, d'une jeune fille qui était parvenue à s'échapper après avoir subi des attouchements. Cet homme au physique ordinaire est décrit comme "pervers, manipulateur et intelligent" par les magistrats. Son épouse le décrit comme un prédateur qui aurait été attiré par les jeunes filles vierges, qu'il enlevait et violait avant de les tuer et d'enterrer les corps. "Il disait à sa femme: 'je vais à la chasse'", a raporté mercredi le procureur de Liège, Anne Thily. L'autre procureur belge Cédric Visart de Bocarme a dit craindre, jeudi matin à la RTBF, que le nombre réel des victimes ne soit plus élevé qu'une dizaine, car les enquêteurs ont relevé des périodes d'inaction inexpliquée du suspect entre les séries d'assassinats. jeudi 1 juillet 2004, 14h47 Disparition de Julie: un dangereux repris de justice en garde à vue STRASBOURG (AFP) - Un dangereux repris de justice surnommé "Pierrot le fou", récemment sorti de prison, a été interpellé mercredi soir près d'Obernai (Bas-Rhin) dans le cadre de l'enquête concernant la disparition vendredi dernier près de Schirmeck de Julie, 14 ans, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Il s'agit de Pierre Bodein, 57 ans, qui avait été condamné en février 1996 à 28 ans de réclusion criminelle pour une série de 15 crimes et délit commis en deux jours après s'être évadé d'un hôpital psychiatrique. Julie a été vue par un témoin avant sa disparition vendredi dernier en train de parler avec le chauffeur d'une voiture dont la description correspond à celle de la Ford de Pierre Bodein. "L'homme semble avoir des liens de parenté" avec la famille d'Artolsheim dont six membres ont été mis en examen dans le cadre de l'enquête sur la mort de la petite Jeanne-Marie, disparue le 18 juin dernier et dont le corps a été retrouvé mardi. "Dans le cadre de l'affaire Julie, mercredi soir vers 20h30, les gendarmes ont procédé à l'interpellation d'un homme près de Bourgheim" (à 38 km de Schirmeck, ndlr), avait auparavant indiqué le procureur de la République de Saverne Jean Dissler. L'homme interpellé "a été aussitôt placé en garde à vue", ajoute le communiqué, précisant qu'"un véhicule a été saisi". La commune de Bourgheim, où le suspect a été interpellé, est située à moins de deux kilomètres de Valff, où a été retrouvé mardi le cadavre de Jeanne-Marie, 11 ans, qui avait disparu une semaine avant Julie à Rhinau (Bas-Rhin). Les six personnes placées en détention provisoire dans l'affaire Jeanne-Marie, et dont deux sont mises en examen pour "enlèvement suivi de mort", étaient déjà incarcérées au moment de la disparition de Julie. L'adolescente avait mystérieusement disparu vendredi dernier, après avoir rendu visite à une amie à Russ, à quelques kilomètres de chez elle. Seul son vélo a été retrouvé lundi, dans le lit d'un ruisseau, à 4 km à vol d'oiseau de la route départementale qu'elle aurait logiquement dû emprunter pour rentrer chez elle. Son cadavre, en état de décomposition relativement avancée, a pu être identifié grâce à des vêtements découverts à proximité, selon le procureur de la République de Strasbourg Jacques Louvel. L'enfant semblait avoir été déposée dans la rivière, selon le substitut du procureur de Saverne Jean-Luc Jaeg. L'autopsie effectuée mercredi n'a pas permis d'aboutir à des certitudes sur des violences sexuelles infligées à la fillette, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête. Elle "ne permet pas d'écarter une agression sexuelle, ni de l'accréditer", a indiqué la source qui a précisé que des "analyses complémentaires" vont être menées dont les résultats devraient être connus "en début de semaine prochaine". jeudi 1 juillet 2004, 14h40 La Belgique s'émeut des crimes de Fourniret, la France cherche ses victimes BRUXELLES (AFP) - La Belgique, sous le choc des aveux du forestier Michel Fourniret, s'interrogeait jeudi sur l'ampleur des crimes du tueur en série soupçonné d'une dizaine d'assassinats, alors que de difficiles recherches se profilent en France pour identifier et retrouver ses victimes. Une semaine après la condamnation à la prison à vie du pédophile Marc Dutroux, toute la presse du royaume dresse le parallèle entre les six meurtres de jeunes filles en France et en Belgique reconnus la veille par Michel Fourniret et les rapts du "monstre de Charleroi Un nouveau Dutroux traumatise la Belgique", titre le tabloïd La Dernière Heure qui, tout en reconnaissant l'absence de liens entre les deux affaires, pointe "les curieuses similitudes" de parcours entre les deux hommes. "A peine la Belgique a-t-elle tourné la page de l'affaire Dutroux, avec son cortège de déchirures, de récits sordides, voilà notre pays plongé dans la même fange", s'émeut Le Soir. La comparaison est d'autant plus tentante que la seule victime identifiée par Michel Fourniret dans ses aveux, Elisabeth Brichet, une fillette de 12 ans enlevée et étranglée en décembre 1989, est aussi connue en Belgique que les victimes de Marc Dutroux. Comme Dutroux, les crimes avoués par Michel Fourniret ont tous été motivés par le désir sexuel. Comme Dutroux, le forestier choisissait ses proies en sillonnant la campagne à bord d'une camionnette blanche. Comme Dutroux, il était aussi un récidiviste, déjà condamné pour viols en France. Et les quotidiens de s'interroger sur la même absence de suivi des deux hommes après leur première libération, ou sur le fait que Michel Fourniret ait pu s'installer en Belgique sans que les autorités ne soient averties de son passé. "La justice française apparaît donc aussi malade que la nôtre", fustige La Dernière Heure. Le Soir appelle les enquêteurs à "ne laisser aucune question sans réponse". L'élucidation des crimes du forestier français dans les deux pays s'annonce délicate. L'homme nie tout meurtre postérieur à 1989. Mais les enquêteurs belges estiment que sa sanglante randonnée s'est étalée sur une période de 14 ans, entre 1987 et 2001. Les policiers français du SRPJ de Reims (est de la France) se sont joints à leurs homologues belges pour interroger Michel Fourniret jeudi matin à Dinant (sud de la Belgique), où l'homme est détenu depuis un an. "Les auditions vont se poursuivre dans l'après-midi... On attend avant de faire des recherches plus approfondies d'avoir des éléments précis", a déclaré à l'AFP le procureur général de Reims Yves Charpenel. Des fouilles en plusieurs endroits des Ardennes françaises, notamment au château de Sautou à Donchéry, où plusieurs corps seraient enterrés, ne pourront commencer qu'après l'interrogatoire. "Dès que les éléments concernant les disparitions seront dans la procédure française, nous pourrons engager des fouilles le plus tôt possible", a précisé M. Charpenel. Parmi les jeunes Françaises non identifiées que Fourniret reconnaît ou est soupçonné d'avoir tuées figurent Céline Saison (18 ans) et Manyana Thumpong (13 ans), disparues en 2000 et 2001 à Sedan et Charleville-Mezières (est) et retrouvées mortes en Belgique. D'autres noms circulent comme ceux de Natacha Danais (13 ans), étranglée en 1990 près de Nantes (ouest), dont le dossier a été rouvert jeudi par le parquet local, ou d'Isabelle Laville (17 ans) disparue en 1987 près d'Auxerre (centre-est). Selon La Libre Belgique, Michel Fourniret est également soupçonné d'avoir assassiné l'épouse de Jean-Marc Hellegouarch, un ancien membre du groupe terroriste d'extrême-gauche Action Directe rencontré en prison. jeudi 1 juillet 2004, 13h00 Délibérations du jury après une ultime plaidoirie au procès d'Outreau SAINT-OMER (Pas-de-Calais) (AFP) - Les magistrats et les jurés de la cour d'assises du Pas-de-Calais se sont retirés jeudi vers 10h30 pour commencer à délibérer, après une ultime plaidoirie d'acquittement pour l'un des 17 accusés au procès pour pédophilie d'Outreau à Saint-Omer. Avant de clore les débats du procès qui a commencé le 4 mai, le président Jean-Claude Monier a donné une dernière fois la parole aux accusés pour leur demander s'ils avaient quelque chose à ajouter. Myriam Delay, principale accusée, contre qui 18 ans de réclusion criminelle ont été requis par l'avocat général, a répondu: "rien à ajouter". Son mari Thierry Delay, contre qui la même peine a été requise, David Delplanque (sept ans de prison requis), qui ont tous les deux reconnu les viols sur les enfants Delay, ont demandé "pardon". Aurélie Grenon (cinq ans de prison requis), qui a reconnu des "attouchements" sur des victimes, a fait ses "excuses auprès des enfants, des adultes". La majorité des autres accusés ont réaffirmé leur innocence. "J'ai confiance en vous tous", "j'ai toujours cru en la justice", ont notamment déclaré David Brunet et Pierre Martel, pour lesquels l'avocat général a demandé l'acquittement comme pour cinq autres accusés. Parmi ces derniers, Roselyne Normand, la boulangère ambulante, dont l'avocat Me Eric Dupont-Moretti, dernier défenseur à plaider jeudi, a "la conviction absolue qu'elle est innocente". "Dans quelques heures la justice sera dite", a dit l'avocat à l'adresse des neuf jurés (sept femmes et deux hommes) et trois magistrats de la cour: "si vous condamnez (Roselyne Normand), la justice sera morte". "Si ce procès pouvait au moins servir à quelque chose: repenser à ce qu'est l'instruction", a dit Me Dupont-Moretti dans sa courte plaidoirie de 30 minutes. "Débattons, discutons de ces choses qui fâchent", a-t-il ajouté en évoquant "la schizophrénie d'un gamin de près de 30 ans (le juge Fabrice Burgaud, qui a instruit l'affaire, ndlr) à qui on a demandé d'instruire à charge et à décharge". Il a mis en cause pêle-mêle, la chambre de l'instruction "appelée chambre des évêques" pour ses "confirmations", les experts judiciaires qu'il "faut remettre une bonne fois pour toutes à leur place", ou les associations de défense des enfants qui doivent "repenser" leur rôle. Le verdict est attendu dans la soirée. jeudi 1 juillet 2004, 11h07 Affaire Fourniret: réouverture d'une information judiciaire pour une disparition près de Nantes NANTES (AP) - Jean-Marie Huet, procureur du tribunal de Nantes, a rouvert mercredi une information judiciaire pour le meurtre en 1990 de Natacha Danais après les déclarations de la femme de Michel Fourniret qui a mis en cause son mari dans la disparition de plusieurs jeunes filles. Michel Fourniret, un Français de 62 ans détenu depuis l'été dernier en Belgique, pourrait avoir fait au moins dix victimes, dont neuf en France, dans la région des Ardennes. "Nous avons juste eu un message. Pour l'instant, je n'ai pas eu confirmation des aveux de Michel Fourniret, ni reçu de procès-verbal de l'audition de sa femme qui a déclaré que Michel Fourniret aurait été à l'origine de l'enlèvement de cette mineure", a déclaré jeudi M. Huet au sujet de Natacha Danais. Le parquet de Nantes a donc rouvert une information judiciaire pour meurtre et la mère de la jeune fille disparue a été prévenue par les autorités que le nom de sa fille avait été cité dans l'affaire Fourniret. Natacha Danais, 13 ans, avait été enlevée à Rezé (Loire-Atlantique), au sud de Nantes, le 21 novembre 1990. L'adolescente était partie faire des courses avec sa famille. Arrivée dans un supermarché d'une zone commerciale de Rezé, sa mère l'avait envoyé chercher son portefeuille qu'elle avait oublié à l'appartement familial se trouvant à 500 mètres de là. Natacha avait été découverte, trois jours plus tard sur une plage de Brem-sur-Mer en Vendée, tuée de deux coups de couteau dans la région du coeur. L'autopsie pratiquée alors n'avait pas permis de déceler si la jeune fille avait subi des violences sexuelles ou non. M. Huet a souligné jeudi matin "qu'il fallait être extrêmement prudent après ces révélations" avant d'ajouter que l'information judiciaire sur le meurtre de la jeune fille avait été clôturée il y a tout juste 18 mois". AP mercredi 30 juin 2004, 19h57 Outreau: pour la défense, Myriam Delay doit payer "simplement" pour ses actes SAINT-OMER (AFP) - L'avocate de Myriam Delay a demandé mercredi aux jurés de la cour d'assises du Pas-de-Calais que sa cliente soit condamnée "simplement pour ce qu'elle a fait et pas ce qu'on veut lui faire porter", à la veille du verdict du procès pour pédophilie d'Outreau. Pour Me Pascale Pouille, Myriam Delay, principale accusée et accusatrice au procès, "n'a donné aucun nom à l'origine" de cette affaire, "elle n'a fait que confirmer la parole de ses enfants" et, "s'il y a des gens innocents dans cette salle, elle n'est pas la seule responsable". "Elle n'a pas été responsable des placements en détention" des 13 accusés qui ont toujours clamé leur innocence, a plaidé l'avocate en demandant aux jurés de condamner Mme Delay à une peine méritée pour ce qu'elle a fait et non pas pour ce qu'on veut lui faire porter". Myriam Delay est accusée de viols et agressions sexuelles sur ses quatre fils, ce qu'elle a reconnu, et sur sept autres enfants. L'avocat général a requis 18 ans de réclusion criminelle à son encontre. "Ne vous faites pas voler votre délibéré (...). Sortez la haine de cette salle, faites entrer la justice", a déclaré l'avocate à l'adresse du jury en précisant qu'elle "ne demandait pas l'indulgence" pour sa cliente. Me Pouille a aussi regretté le "lynchage", "la lapidation", "le harcèlement constant" dont Mme Delay a été victime selon elle lors du procès, notamment après que l'accusée eut innocenté 13 des 16 autres accusés. Pour Me Fabienne Roy-Nansion, son client, David Delplanque, qui a reconnu partiellement les faits, a été victime de la "tornade noire" Myriam Delay. L'avocat général a requis sept ans de prison contre ce trentenaire pour les viols de trois enfants Delay et pour agression sexuelle et corruption de ses deux enfants. Delplanque n'a reconnu que les viols des enfants Delay. L'avocate a souligné "la honte" de son client qui a "pleine conscience de sa culpabilité" et "assume ses responsabilités". Selon Me Roy-Nansion, David Delplanque, voisin de palier du couple Delay, a été entraîné dans un "processus" infernal, attiré par des "chasseurs à la recherche de chair fraîche". David Delplanque et son ex-compagne, Aurélie Grenon, "des gamins un peu fragiles", se sont "laissés prendre", selon l'avocate, "partagés entre le dégoût et l'excitation malsaine de l'interdit". "La voilà la réalité (...) C'est une histoire de deux gamins paumés qui habitent une HLM pourrie, qui vont être pris dans une tornade noire qui est passée sur Outreau et qui s'appelle Myriam Badaoui (nom de jeune fille de Myriam Delay, ndlr)", a-t-elle lancé. Deux avocats ont plaidé l'acquittement de leur client l'abbé Dominique Wiel et Daniel Legrand père. Pour Me Blandine Lejeune, le prêtre-ouvrier Dominique Wiel, contre lequel ont été requis 4 ans de prison, "a deux handicaps: - il est abbé et il aime les gosses - et aussi une vulnérabilité double - il habite le 5e étage (sur le même palier que les Delay, ndlr) à la Tour du Renard et il reçoit des enfants chez lui". Me Julien Delarue s'est, lui, présenté comme un "avocat en colère" pour défendre Daniel Legrand père, pour lequel l'avocat général a requis l'acquittement, et demandé avec conviction aux jurés de "rendre la justice dans un dossier qui en a tant manqué". Jeudi matin, l'avocat de la boulangère sera le dernier à plaider pour la défense avant que la cour et les jurés ne se retirent pour délibérer. Le verdict est attendu jeudi dans la soirée. mercredi 30 juin 2004, 19h49 Au moins dix meurtres pourraient être imputés à Michel Fourniret BRUXELLES/PARIS (AP) - La Belgique confrontée à une nouvelle affaire de pédophilie, aux importantes ramifications en France. Michel Fourniret, un Français de 62 ans détenu depuis l'été dernier en Belgique, pourrait avoir fait au moins dix victimes, dont neuf en France, dans la région des Ardennes, selon une source judiciaire française. Michel Fourniret a avoué l'enlèvement et le meurtre d'au moins six jeunes filles, la plupart de nationalité française, ont annoncé mercredi les procureurs du roi de Belgique au cours d'une conférence de presse. Agé de 62 ans, ce forestier avait été arrêté en juillet dernier en Belgique pour enlèvement et violences sur une adolescente de 13 ans qui avait réussi à lui échapper. Des policiers français, agissant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Charleville-Mézières, saisi de la disparition de deux jeunes filles, Céline Saison et Manaia Thumpong, disparues respectivement en 2000 et 2001 à Sedan et Charleville-Mézières, vont entendre Michel Fourniret dès mercredi soir, précisait-t-on de source judiciaire française. Ce Français devrait se voir notifier un mandat d'arrêt européen, qui a valeur de mise en examen, dès jeudi par ce même magistrat instructeur, ajoute-t-on de même source. Les enquêteurs français vont devoir vérifier les déclarations faites par ce forestier et son épouse. Par ailleurs, des fouilles pourraient être entreprises dans les prochains jours dans les différentes propriétés du suspect dans la région des Ardennes, précise-t-on de mêmes sources. Les enquêteurs n'ont pas pu déceler un ADN étranger sur les corps des deux jeunes filles retrouvés dans la forêt. Les déclarations conjointes des parquets de Liège, Namur et Dinant mercredi viennent confirmer les révélations des médias: l'ex-femme de Michel Fourniret lui a attribué neuf meurtres, et lui-même en a avoué six. Notamment celui d'Elisabeth Brichet, disparue il y a 15 ans non loin de Namur (54km au sud de Bruxelles), à l'âge de 12 ans. "M. Fourniret a fait des aveux très précis d'avoir tué Elisabeth Brichet et indiqué un endroit approximatif où il serait normalement possible de la retrouver", a déclaré le procureur du Roi de Namur. Selon le procureur du Roi de Namur, Cédric Visart de Bocarmé, "c'est de très loin la piste la plus sérieuse que nous ayons maintenant". Et ce grâce à son ex-épouse, qui "s'est rendue compte de la gravité des faits qu'elle vivait depuis des années et qu'elle couvrait". "Je pense qu'on est vraiment dans l'aboutissement de très nombreux meurtres et d'affaires extrêmement graves", a-t-il ajouté, précisant que l'ex-femme du suspect, Monique Olivier, était toujours entendue. Cette dernière "a elle-même été le témoin d'une série de choses et des enlèvements", ajoute le procureur du Roi de Liège. "Quand il ramenait quelqu'un, elle savait pourquoi c'était. Il y a des actes de participation qu'elle a avoué". "Le mobile est d'ordre sexuel. C'est une personne qui déclare elle-même qu'elle va à la chasse, qu'elle essaie de trouver des jeunes filles vierges (...). Après un jour, deux jours, il ne sait plus qu'en faire et à ce moment-là il les tue, il les étrangle généralement et il les élimine en les enterrant, en France comme en Belgique". Fourniret vivait discrètement dans le petit village de Sart-Custine, proche de la frontière française, jusqu'à son arrestation. Anne Thily, la magistrate instructrice de Liège, a précisé que Mme Olivier risque des poursuites pour complicité, et a comparé son rôle à celui de Michelle Martin, l'ex-femme de Marc Dutroux, condamnée à 30 ans de prison dans l'affaire de pédophilie qui vient de trouver son épilogue. AP mercredi 30 juin 2004, 19h14 Un pédophile français, détenu en Belgique, avoue 6 meurtres Une nouvelle affaire Dutroux a éclaté mercredi en Belgique avec les aveux d'un pédophile français, qui a reconnu l'enlèvement et l'assassinat de six fillettes, dont quatre de nationalité française. Michel Fourniret, un forestier de 62 ans résidant en Belgique depuis 1992, est passé aux aveux après que son épouse, Monique Olivier, eut fait la semaine dernière des révélations à la police belge. Le pédophile est aussi soupçonné de l'enlèvement et de l'assassinat de la petite Estelle Mouzin. Les parquets de Liège, Namur et Dinant ont donné une conférence de presse commune après un interrogatoire serré par des enquêteurs français et belges de Michel Fourniret, un forestier de 62 ans qui est au centre de ce nouveau fait divers. "Il a avoué six assassinats", a déclaré Arnoud d'Aspremont-Lynden, le procureur du roi de Dinant.
Michel Fourniret, qui avait été condamné en 1987 à sept ans de prison en France pour des viols sur des mineurs, est passé aux aveux après que son épouse, Monique Olivier, eut fait la semaine dernière des révélations à la police belge. "Elle a dit qu'effectivement elle savait que son mari avait commis des choses énormes. On en est à peu près à neuf personnes", a expliqué le procureur du roi à Namur, Cédric Visart de Bocarmé en précisant que l'intéressée avait été inculpée pour non-assistance à personne en danger.
Résidant en Belgique depuis 1992, ce forestier français avait été arrêté en juin 2003 après l'enlèvement à Ciney, dans le sud de la Belgique d'une jeune fille qui était parvenue à s'échapper après avoir subi des attouchements. Michel Fourniret a avoué six des neufs assassinats qui lui sont attribués par sa femme, dont celui d'Elisabeth Brichet, une petite fille belge dont la disparition en 1989 a bouleversé le pays. Il a reconnu avoir enlevé et étranglé cette petite fille de 12 ans, qui, selon l'épouse de Fourniret, a été séquestrée quelque temps dans leur maison familiale, où "il a essayé d'entreprendre des relations sexuelles avec elle". "Il reconnaît (...) que, ne sachant que faire de cette enfant, il a été contraint de la tuer", a expliqué Cédric Visart de Bocarmé, selon lequel le corps d'Elisabeth serait enterré en France, près d'une maison ayant appartenu au pédophile.
LA TRACE D'ESTELLE MOUZIN
Aucune trace de cette fillette n'a jamais été retrouvée et ses parents sont apparus mercredi presque soulagés de connaître enfin la vérité alors que pendant 15 ans les rumeurs les plus folles ont couru, notamment sur sa présence à l'étranger. Le père d'Elisabeth, Francis Brichet, a confirmé à la télévision publique belge que le procureur du roi lui avait annoncé l'information mardi soir lors d'un coup de téléphone. "Je respire un peu plus", a-t-il dit. "Elle a été violée, elle a été tuée tout de suite. Elle n'a pas souffert."
Une jeune fille au pair belge employée par Fourniret a subi le même sort, de même qu'au moins quatre jeunes filles françaises - sept, selon l'épouse de Fourniret. La présence d'enquêteurs français lors de son interrogatoire s'explique par le fait que la plupart des victimes du tueur présumé sont de nationalité française et le parquet belge s'est montré discret sur ce volet de l'affaire.
Le pédophile est aussi soupçonné de l'enlèvement et de l'assassinat d'Estelle Mouzin, une petite française de neuf ans disparue à Guermantes en janvier 2003, dans une région où vivait la fille du pédophile et où il se rendait souvent. Ce petit homme insignifiant, qui porte des lunettes et des cheveux très courts et dont le visage ne trahit jamais la moindre émotion, a démenti les enlèvements de Céline Saison et de Mananya Thumpong, deux Françaises disparues respectivement à Charleville, en 2000, et à Sedan, en 2001. Leurs corps ont été retrouvés dans une forêt proche du domicile de Michel Fourniret, établi en Wallonie depuis 1992.
La Belgique risque ainsi de revivre une nouvelle affaire Dutroux, alors que le pédophile belge vient d'être condamné la semaine dernière à la perpétuité pour l'enlèvement, le viol et l'assassinat de plusieurs jeunes filles. Selon les médias belges, les aveux très tardifs de Monique Olivier s'expliquent par l'émotion provoquée par ce procès, où l'ex-épouse de Marc Dutroux a été condamnée à 30 ans de prison pour sa responsabilité dans les meurtres de Julie, Melissa, An et Eefje, les jeunes filles retrouvées mortes en 1996. mercredi 30 juin 2004, 19h06 Outreau: "Myriam D. n'est pas la seule accusatrice", plaide son avocat SAINT-OMER, Pas-de-Calais (AP) - A la veille du verdict dans le procès d'Outreau à rebondissements, Me Pascale Pouille, défenseur de Myriam D., l'accusée centrale du procès et personnage emblématique de cette ténébreuse affaire, a réclamé mercredi que sa cliente "soit condamnée juste pour ce qu'elle a fait, pas pour ce qu'on veut lui faire porter". Depuis le début des débats le 4 mai dernier devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer, ses accusations et disculpations successives concernant la plupart des seize autres accusés ont rythmé l'audience et donné à ce procès un caractère spectaculaire. "Je ne voudrais pas que votre verdict soit alourdi parce que vous pensez qu'elle est la seule accusatrice", a-t-elle déclaré aux jurés. Sa cliente, a-t-elle souligné, n'a initialement dénoncé aucun des accusés: "Elle n'a fait que suivre la parole des enfants". Tendue, et visiblement fatiguée, Me Pouille s'est dite "blessée" par "l'hostilité de ses confrères de la défense" et même la "haine ambiante" régnant dans la salle d'audience depuis le début du procès. "J'ai reçu les coups un à un", a-t-elle dénoncé. "J'ai vu cette frénésie collective, cette volonté de vouloir abattre à tout prix Myriam D." Sur le fond, l'avocate a tenu à remettre dans leur contexte les faits de viols reprochés à sa cliente et pour lesquels l'avocat général, Gérald Lesigne, a requis la semaine passée 18 ans de réclusion criminelle. "Myriam D. est la seule, dans ce dossier à avoir alerté les services sociaux pour que les viols cessent sur ses quatre enfants. C'est la seule, également, à avoir toujours soutenu leur parole". Les viols, l'accusée ne les contestent pas. Mais ce déchaînement de violence, son avocate l'explique par une vie qui "n'a été que souffrance". Et de rappeler l'enfance algérienne malheureuse de sa cliente: une mère volage, qui l'a quittée à l'âge de trois ans, un père alcoolique et violent qui pratique sur elle des attouchements sur dès l'âge de six ans, la viole à huit et la marie à un cousin à 14. "Nous ne naissons pas criminel, c'est l'éducation qui fait la différence", a plaidé l'avocate, avant de lancer aux jurés: "Faites sortir la haine de cette salle et faites entrer la justice". Un dernier avocat, Me Eric Dupont-Moretti, doit plaider jeudi matin le cas de la boulangère. Puis les 17 accusés prendront la parole une dernière fois, avant que l'audience ne soit suspendue et que les neuf jurés se retirent pour délibérer. Ils devront répondre à plus de 800 questions. La semaine dernière, l'avocat général avait requis sept acquittements et dix condamnations. Le verdict n'est attendu, au plus tôt, que dans la soirée. AP mercredi 30 juin 2004, 17h00 Un pédophile français avoue un meurtre en Belgique BRUXELLES (Reuters) - Michel Fourniret, un pédophile français résidant en Belgique, a avoué mercredi le meurtre d'une jeune fille belge disparue en 1989, a annoncé le procureur du roi à Namur, Cédric Visart de Bocarmé. L'épouse de ce forestier de 62 ans, arrêté en juin 2003 après l'enlèvement d'une jeune fille dans le sud de la Belgique, avait fait des révélations la semaine dernière en accusant son mari d'une série de neuf enlèvements, viols et meurtres. Fourniret, qui a été interrogé mercredi par un juge d'instruction, a reconnu avoir enlevé et étranglé Elisabeth Brichet, dont la disparition avait ému toute la Belgique. "Il reconnaît (...) que, ne sachant que faire de cette enfant, il a été contraint de la tuer", a expliqué le procureur. Ce dernier, qui tenait une conférence de presse, n'a pas précisé dans un premier temps si Fourniret avait confirmé les déclarations de son épouse sur les autres meurtres dont elle l'accuse. mercredi 30 juin 2004, 15h32 Le verdict du procès d'Outreau devrait être rendu jeudi soir SAINT-OMER (Reuters) - Le verdict du procès pour pédophilie d'Outreau (Pas-de-Calais) est attendu jeudi soir à l'issue des dernières plaidoiries des avocats de la défense, qui réclament l'acquittement pour 13 des 17 accusés. Mercredi matin, l'avocate de David Delplanque, Me Fabienne Roy-Nansion, a centré ses attaques sur la principale accusée, la "tornade noire" Myriam Badaoui, qui aurait "dénoncé à tort et à travers des innocents". Mon client et sa compagne sont "deux gamins paumés dans un immeuble pourri avec une tornade noire, qui s'appelle Myriam Badaoui", a-t-elle expliqué. Tous deux ont reconnu les faits. Depuis le début de la semaine, plusieurs avocats de la défense s'en sont pris à "la reine Myriam" qui a "fait perdre raison à un jeune juge d'instruction naïf mais qui ne trompe plus personne". Tous ont affirmé que "le réseau international de pédophilie et de zoophilie" mis en avant par des enquêteurs "n'était en fait qu'une sordide, horrible mais banale affaire d'inceste familial". Les avocats ont également insisté sur la volonté de Myriam Badaoui de "s'exonérer des faits de viols en accusant à tort et à travers des innocents". Mercredi après-midi, les avocates de l'abbé Wiel et de Myriam Badaoui devaient prendre la parole avant la plaidoirie jeudi matin d'Eric Dupont-Moretti, avocat de la boulangère Roselyne Normand. Me Dupont-Moretti, en accord avec ses confrères de la défense, devrait englober dans sa plaidoirie les 13 accusés qui clament leur innocence depuis le début de l'affaire. Il devrait s'appliquer une nouvelle fois à démonter la légèreté du dossier d'accusation et mettre à nouveau en cause le juge d'instruction Fabrice Burgaud. Mardi, Me Hubert Delarue, avocat de l'huissier de justice Alain Marecaux, avait estimé que la seule décision possible était "un acquittement global des 13". Sur 17 accusés, l'avocat général, Gérald Lesigne, a requis dix condamnations mais seulement quatre pour viol à l'encontre de Thierry Delay, Myriam Badaoui, David Delplanque et l'abbé Dominique Wiel, seul à nier les faits, les trois autres les ayant reconnus au moins en partie. Gérald Lesigne avait en revanche provoqué la colère des avocats de la défense en réclamant de nombreuses peines de prison, parfois avec sursis, pour "corruption", "atteinte" ou "agression" sexuelles. Certains des accusés qui comparaissent libres ont déjà annoncé qu'ils feraient appel pour "retrouver leur honneur" même s'ils devaient être condamnés à des peines symboliques ou couvertes par la détention provisoire. mercredi 30 juin 2004, 13h46 Michel Fourniret avoue six meurtres d'enfants en France et Belgique BRUXELLES (AFP) - Un forestier français, Michel Fourniret, inculpé en Belgique pour des rapts de mineurs et des attentats à la pudeur, a avoué "six meurtres" d'enfants en Belgique et en France, a annoncé mercredi la télévision publique belge RTBF. Parmi les victimes figureraient notamment la petite Elisabeth Brichet, enlevée près de Namur (sud de la Belgique) le 20 décembre 1989 alors qu'elle était âgée de 12 ans, selon la RTBF et plusieurs autres médias belges. En revanche, Michel Fourniret, qui était entendu par les enquêteurs mercredi à Dinant (sud), n'a pas avoué avoir enlevé Céline Saison (18 ans) et Manyana Thumpong (13 ans), deux adolescentes enlevées en 2000 et 2001 dans les Ardennes françaises, d'après les mêmes sources. Interrogées par l'AFP, les autorités judiciaires belges se sont refusées à tout commentaire mais n'ont pas démenti l'implication du forestier dans plusieurs enlèvements jamais élucidés en Belgique et en France. Le procureur général de Liège (est) Anne Thily et le procureur du roi de Dinant Cédric Visart de Bocarmé devaient tenir une conférence de presse mercredi après-midi au palais de justice de Liège. Francis Brichet, le père d'Elisabeth, a confirmé de son côté à la RTBF et plusieurs autres médias avoir été informé par les magistrats que sa fille avait été "enlevée, violée, tuée et enterrée tout de suite, mais n'aurait pas souffert". Interrogé sur la chaîne privée RTL-TVI, M. Brichet a fait part d'un certain "soulagement" à l'idée d'être enfin fixé sur le sort de son enfant. "C'est un soulagement, c'est sûr... Maintenant je n'en fais pas une fête", a-t-il déclaré. "Encore faut-il voir, patienter un certain temps pour voir si ce M. Fourniret ne va pas revenir sur ce qu'il a déclaré", a-t-il souligné. La mère d'Elisabeth Brichet, Marie-Noelle Bouzet, avait été l'une des figures de proue du "mouvement blanc" lancé par les parents d'enfants disparus en Belgique et les familles des victimes du pédophile Marc Dutroux après l'arrestation en août 1996 de celui qui avait été surnommé le "monstre de Charleroi". Agé de 62 ans et déjà condamné en France dans des affaires de moeurs impliquant des mineurs, Michel Fourniret avait été arrêté en juin 2003 en Belgique, après avoir enlevé une adolescente à Ciney (sud), qui était parvenue à lui échapper. Il a également été inculpé depuis pour une autre tentative d'enlèvement sur une jeune fille de 14 ans en février 2000. Il était domicilié dans les Ardennes belges, non loin de la frontière française et de l'endroit où les corps de Céline Saison et Manyana Thumpong avaient été découverts. mercredi 30 juin 2004, 12h09 Outreau: David Delplanque, victime de la "tornade noire" Myriam Delay selon la défense SAINT-OMER (Pas-de-Calais) (AFP) - David Delplanque, un des 17 accusés au procès pour pédophilie d'Outreau, qui a reconnu partiellement les faits, a été victime de la "tornade noire" Myriam Delay, a plaidé mercredi son avocate devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. A la veille du verdict attendu jeudi, Me Fabienne Roy-Nansion a souligné "la honte" de son client qui a "pleine conscience de sa culpabilité" et "assume ses responsabilités". L'avocat général a requis sept ans de prison contre ce trentenaire pour les viols de trois enfants Delay et pour agression sexuelle et corruption de ses deux enfants. Delplanque n'a reconnu que les viols des enfants Delay. "Je pense qu'il n'a rien fait à ses enfants. Cela ne correspond à rien", a déclaré Me Roy-Nansion, pour qui David Delplanque, voisin de palier du couple Delay, principaux accusés, a été entraîné dans un "processus" infernal, attiré par des "chasseurs à la recherche de chair fraîche". David Delplanque et son ex-compagne, Aurélie Grenon, "des gamins un peu fragiles" se sont "laissés prendre", selon l'avocate, "partagés entre le dégoût et l'excitation malsaine de l'interdit". "La voilà la réalité (...). C'est une histoire de deux gamins paumés qui habitent une HLM pourrie, qui vont être pris dans une tornade noire qui est passée sur Outreau et qui s'appelle Myriam Badaoui (nom de jeune fille de Myriam Delay)". Pour l'avocate, "la vérité dans ce prétoire est entrée" avec son client, premier à avoir reconnu les viols et disculpé 13 autres accusés. David Delplanque, a-t-elle ajouté, a écrit une lettre, remise à chacun de ces 13 accusés qui clament leur innocence, dans laquelle il leur demande pardon. mardi 29 juin 2004, 19h37 Outreau: demande d'acquittement de l'huissier de justice SAINT-OMER (AFP) - L'avocat de l'huissier Alain Marécaux a demandé mardi l'acquittement de son client, disculpé dans l'affaire de pédophilie d'Outreau par l'avocat général, mais contre lequel ont été requis 18 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur son fils. Pour Me Delarue, l'huissier "n'est pas coupable, car nous avons une explication importante, sérieuse de comment ça s'est passé". Il a évoqué devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer les accusations d'un fils cadet qui "pense que son père est sévère, qu'il ne l'aime pas, qu'il préfère" l'aîné. Selon l'avocat, ses accusations d'attouchement contre son père ont pu naître à l'école où l'enfant fréquentait un des garçons du couple Delay, considérés comme les principales victimes. Me Delarue a conclut en rappelant aux jurés que "le doute doit profiter à celui qu'on accuse", avant de demander l'acquittement de son client. Auparavant, l'avocat avait déclenché quelques rires étouffés dans la salle en revenant sur la genèse de l'affaire d'Outreau, où 17 accusés sont poursuivis notamment pour viols d'enfants, 17 au total. Il a dénoncé l'instruction du juge Burgaud qui a, selon lui, trop écouté les "élucubrations de Mme Delay", principale accusée et accusatrice, et la parole de ses enfants. "Le juge Burgaud vous répond: +J'ai croisé la parole d'une mythomane (Myriam Delay) avec la parole d'un enfant fou+, au sens noble du terme", a-t-il ironisé. Me Bachira Hamani, l'avocate d'Aurélie Grenon, contre laquelle l'avocat général Gérald Lesigne a requis cinq ans de prison pour agressions sexuelles sur des enfants, a demandé aux jurés "que la peine ferme soit couverte par la détention de six mois qu'elle a déjà effectué". "Elle a été entraînée" par le couple Delay et par son compagnon d'alors, David Delplanque, a plaidé Me Hamani, rappelant que sa cliente, qui a opéré plusieurs revirements à l'audience, avouant des viols avant de se rétracter, "n'avait que 17 ans et demi" au moment des faits. Dans la matinée, les avocats du chauffeur de taxi Pierre Martel avaient plaidé l'acquittement pour leur client. "Rien ne résiste un instant à l'examen", a estimé Me Hervé Corbanesi, parlant d'"une erreur de casting dans un scénario de film de série B". L'avocat général a requis jeudi l'acquittement pour Pierre Martel, comme pour six autres des 17 accusés. "On n'acquitte pas un homme parce qu'il est sympathique ou parce qu'il a un port altier, mais parce qu'il est innocent", a affirmé Me Corbanesi avant d'expliquer comment son client avait pu se retrouver dans le box des accusés. Selon lui, Pierre Martel a d'abord été victime d'une homonymie. Les enfants qui l'ont accusé ont évoqué le père d'un autre enfant qui portait le même nom, en affirmant que cet homme leur aurait "fait des manières". Le second défenseur du chauffeur de taxi, Me Jean-Marie Viala, a brossé le portrait d'un homme "sensible", "mangé de l'intérieur d'avoir vécu à côté d'enfants martyrs sans le savoir". Pierre Martel transportait quelquefois les enfants Delay. En fin de matinée, Me Olivier Rangeon avait également demandé l'acquittement pour Daniel Legrand fils, contre lequel 18 mois de prison ont été requis, évoquant les "nombreux doutes" qui entourent l'accusation. mardi 29 juin 2004, 13h21 Outreau: le chauffeur de taxi "erreur de casting" selon la défense SAINT-OMER (Pas-de-Calais) (AFP) - Les avocats de la défense ont plaidé mardi l'acquittement pour le chauffeur de taxi Pierre Martel, "une erreur de casting" selon l'un d'entre eux, au procès pour pédophilie d'Outreau, devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. "Rien ne résiste un instant à l'examen", a estimé Me Hervé Corbanesi, parlant d'"une erreur de casting dans un scénario de film de série B". L'avocat général Gérald Lesigne a requis jeudi l'acquittement pour Pierre Martel, comme pour six autres des dix-sept accusés. "On n'acquitte pas un homme parce qu'il est sympathique ou parce qu'il a un port altier, mais parce qu'il est innocent", a affirmé l'avocat avant d'expliquer comment son client avait pu se retrouver parmi les 17 adultes accusés de viols sur 17 enfants au total. Selon lui, Pierre Martel a d'abord été victime d'une homonymie. Les enfants qui l'ont accusé ont évoqué le père d'un autre enfant qui portait le même nom, en affirmant que cet homme leur aurait "fait des manières". Le second défenseur du chauffeur de taxi, Me Jean-Marie Viala, a brossé le portrait d'un homme "sensible", "mangé de l'intérieur d'avoir vécu à côté d'enfants martyrs sans le savoir". Pierre Martel transportait quelquefois les enfants Delay, considérés comme les principales victimes. En fin de matinée, Me Olivier Rangeon a également demandé l'acquittement pour Daniel Legrand fils, contre lequel 18 mois de prison ont été requis, évoquant les "nombreux doutes" qui entourent l'accusation. lundi 28 juin 2004, 21h04 Outreau: une "affaire d'inceste" qui met en jeu "la vie d'innocents" SAINT-OMER (AFP) - L'affaire pour pédophilie d'Outreau, qualifiée un temps de réseau pédophile, n'est qu'une "horrible affaire d'inceste" qui met en jeu "la vie d'innocents", ont plaidé lundi les avocats de la défense devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. "On est en face d'une pénible, d'une horrible affaire d'inceste intrafamiliale", a estimé Me Olivier Da Silva, avocat de Thierry Delay, un des principaux accusés au procès pour lequel 17 adultes comparaissent depuis près de deux mois, notamment pour viols en réunion sur 17 enfants au total. Evoquant la "véritable hystérie collective qui s'est emparée des acteurs judiciaires", Me Da Silva a dénoncé une "dérive complète, polluée par l'affaire Dutroux". "Ca explique la Belgique, ça explique le réseau pédophile international", a-t-il affirmé. "La thèse du réseau, c'est Myriam: le réseau la protège, la couvre, la victimise", a-t-il dénoncé. Myriam Delay et ses fils ont fait état lors de l'instruction d'une ferme en Belgique - jamais retrouvée - où auraient été filmées des séances pédophiles, et accusé Daniel Legrand père d'être le chef d'un prétendu réseau. "L'apothéose c'est le meurtre, (...) l'histoire qui a enflammé le dossier", a ajouté Me Da Silva, rappelant que Daniel Legrand fils, accusé comme son père, avait avoué avoir inventé cette histoire "pour piéger Myriam Delay", principale accusatrice. Les investigations concernant ce meurtre n'ont jamais rien donné, côté belge comme côté français. Les accusations de proxénétisme, d'actes de barbarie et de viols sur 14 des 17 enfants qui pèsent sur Thierry Delay n'ont donc pas lieu d'être, a plaidé l'avocat, réclamant un acquittement partiel pour ces faits. L'avocat général, qui a écarté les actes de barbarie, a requis 18 ans de réclusion à l'encontre de Thierry Delay pour les viols de cinq enfants, dont ses quatre fils. Plaidant l'acquittement de sa cliente Odile Marécaux, Me Franck Berton a lui aussi mis en avant le rôle de Myriam Delay dans "l'affaire d'Outreau". "Vous avez joué avec la vie d'Odile (Marécaux, ndlr), avec la vie d'innocents comme vous jouiez aux dames avec vos enfant : en trichant", a-t-il laché, fixant celle qu'il désigne comme la "reine du procès". Pour Me Berton, sa cliente a été mise en cause parce qu'un des enfants Delay a fréquenté la même école que son fils après avoir été placé. Avec leur mère Myriam, ils ont été les principaux accusateurs, y compris d'une vingtaine d'autres personnes qui n'ont pas été renvoyées devant les assises et qualifiées de "carnaval des innocents chanceux" au cours de l'audience. Odile Marécaux fait partie des sept accusés pour lesquels l'avocat général Gérald Lesigne a requis l'acquittement. Il avait déjà requis un non-lieu à son encontre lors de l'instruction en tant que procureur de Boulogne-sur-Mer mais n'avait pas été suivi par la chambre de l'instruction. L'avocat de Franck Lavier, contre qui l'avocat général a requis six ans de prison pour agressions sexuelles sur ses filles, a lui aussi plaidé l'acquittement de son client. "Il est peut-être mauvais éducateur mais cela ne justifie pas qu'il soit coupable", a estimé Me Antoine Deguines, appelant les jurés à ne pas s'"arrêter sur des impressions". En fin de journée, Me Stéphane Dhonte plaidait lui aussi pour l'acquittement de son client David Brunet, également requis par l'avocat général. La fin des plaidoiries et le verdict sont attendus jeudi. lundi 28 juin 2004, 12h28 Procès d'Outreau: juste "une terrible affaire d'inceste", plaide l'avocat de Thierry D. SAINT-OMER, Pas-de-Calais (AP) - Me Olivier Da Silva, l'avocat de Thierry D., 40 ans, l'un des principaux accusés du procès d'Outreau contre qui l'avocat général a requis huit ans de réclusion criminelle, a plaidé lundi matin l'acquittement pour les faits d'actes de barbarie et de proxénétisme reprochés à son client, estimant que seuls les viols de ses quatre enfants pouvaient être retenus. "On est en face d'une pénible, d'une terrible affaire d'inceste intrafamiliale", a-t-il avancé devant les neuf jurés. "Dans cette affaire, on a manqué de bon sens. C'est une véritable hystérie qui s'est emballée, comme s'est emballée la machine judiciaire". Huit semaines de débats ont largement relativisé la parole des 17 enfants victimes, qui disent avoir été violés au cours d'orgies sexuelles organisées entre 1995 et 2001 dans l'appartement de Thierry et Myriam D., dans la Tour du Renard d'Outreau, et démonté la thèse d'une filière pédophile en liaison avec la Belgique. Me Da Silva s'en est servi pour réclamer des acquittements pour les faits de proxénétisme -"impossibles", selon lui, s'il n'y avait pas de réseau- et d'actes de barbarie. Plusieurs enfants avaient expliqué avoir été filmés en Belgique dans des scènes zoophiles. Pour l'avocat de Thierry D., il ne reste plus donc à l'encontre de l'accusé "que les faits de viols, c'est-à-dire l'essentiel". "Il y a eu crime et il y aura châtiment. C'est normal. Mon client y est préparé", a-t-il expliqué. Mais selon lui, sur les quinze viols dont il est accusé, seuls quatre -ceux de ses enfants- doivent être retenus. Les autres, estime-t-il, ne peuvent être établis. S'appuyant sur les dernières expertises psychologiques présentées durant le procès, et qui donnent à l'ex-épouse de Thierry D., Myriam D., un rôle central dans cette affaire, Me Da Silva a estimé qu'"il y a eu une dynamique de couple". "Thierry D. se sent sale et dégueulasse", a-t-il conclu. "Vous avez affaire à un homme rongé par le remord, étouffé par la honte". Les plaidoiries doivent se poursuivre dans l'après-midi. Le verdict est annoncé pour jeudi. AP lundi 28 juin 2004, 7h43 Procès à Reims d'un instituteur accusé d'attouchements sexuels REIMS (AFP) - Le procès d'un instituteur accusé d'attouchements sexuels par une vingtaine d'élèves de sa classe de maternelle s'ouvre lundi à Reims, certaines parties civiles s'inquiétant, dans le contexte d'Outreau, que le dossier ne repose que sur la parole des enfants. "Le problème est qu'il n'y a pas de preuves, il n'y a qu'un faisceau de preuves, ce qui tombe mal avec le procès d'Outreau", déplore ainsi le père d'une des victimes présumées, âgée de 2 ans et demi au moment des faits. Benoît Pérotin, 41 ans, est poursuivi pour agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité, des faits pour lesquels 15 familles ont porté plainte, et pour exhibition sexuelle auprès de 11 enfants. Les accusations de viols n'ont pas été retenues. En tout, 18 familles se sont constituées parties civiles et le procès, qui doit durer deux jours devant le tribunal correctionnel de Reims, se déroulera à huis-clos. "Il y a les dénonciations des enfants et les expertises psychologiques, mais il n'y a pas de constatations physiques", confirme le procureur de la République de Reims, Vincent Lesclous. Les faits se seraient déroulés de 1994 à 2000 à l'école maternelle privée Saint-Pierre. Une première plainte de parents inquiets du comportement étrange de leur fils, en 2000, aboutit à la suspension de l'instituteur. Depuis, Benoît Pérotin, toujours suspendu, est sous contrôle judiciaire. D'autres parents, qui ont eux aussi constaté des troubles chez leurs enfants (énurésie, refus d'aller à l'école...), portent également plainte. Tous les enfants ont depuis subi une expertise psychologique et ont été jugés crédibles. Benoît Pérotin, surnommé "Benoît chocolat" par les enfants, avait déjà été mis en cause en 1987 par des parents d'élève qui avaient des suspicions d'attouchements sexuels, mais un arrangement à l'amiable avait été trouvé. "C'est en allant au-delà des déclarations des enfants, en prenant pour preuve son passé, qu'on pourra obtenir sa radiation de l'Education Nationale", affirme un parent d'élève qui ajoute "ne pas se faire trop d'illusions sur la sévérité du jugement". Plusieurs familles interrogées relativisent la comparaison avec l'affaire d'Outreau: "ici, l'enquête a été bien faite et le dossier est lourd", souligne le père d'une victime présumée. Dominique Rance, avocat d'une des familles, partage ce point de vue: "ce sont deux affaires différentes, et dans ce dossier nous avons beaucoup plus d'éléments". L'attitude des représentants de l'Education nationale et du diocèse, dont certains étaient au courant depuis longtemps du passé de l'instituteur, devrait également être évoquée au procès. A Saint-Omer, les plaidoiries des avocats des accusés du procès pour pédophilie d'Outreau reprennent ce matin devant les assises du Pas-de-Calais, avant le verdict attendu jeudi soir. La cour doit notamment entendre les avocats de Thierry et Myriam Delay, un couple de "prédateurs" selon l'avocat général, Gérald Lesigne, qui a requis contre eux 18 ans de prison pour les viols de plusieurs enfants, dont leurs quatre garçons. dimanche 27 juin 2004, 13h23 Outreau: les plaidoiries reprennent lundi, avant le verdict jeudi SAINT-OMER (AFP) - Les avocats des 17 accusés au procès pour pédophilie d'Outreau doivent reprendre leurs plaidoiries lundi, avant le verdict attendu jeudi aux assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. Les quatre premiers à plaider ont dénoncé vendredi les peines requises par l'avocat général Gérald Lesigne et réclamé l'acquittement pour leurs clients. Me Caroline Matrat, l'avocate de Thierry Dausque, un voisin des Delay contre qui ont été requis deux ans de prison pour agressions sexuelles, a qualifié son client de "parfait candidat à l'erreur judiciaire" et livré une violente charge contre l'institution judiciaire. "Vous ne collaborerez pas, Mesdames et Messieurs les jurés, à cette justice de classes, vous rétablirez l'égalité devant la justice" a-t-elle lancé. La défense dénonce un réquisitoire qu'elle juge "incohérent" et qui tend, selon elle, à sauver ce qui peut l'être d'une accusation qui s'est effondrée. Selon Me Matrat, "sept acquittements c'est beaucoup trop, alors il faut étouffer le scandale et on va sacrifier les petits". La veille, l'avocat général avait requis sept acquittements et dix condamnations, dont celles de six accusés qui clament leur innocence. Il a réclamé 18 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Myriam et Thierry Delay, qui ont reconnu les viols répétés de leurs quatre garçons. Selon Me Philippe Lescene, qui défend Sandrine Lavier, une habitante du quartier de la Tour du Renard à Outreau, l'avocat général "défend son affaire en faisant en sorte que le quart-monde, comme il le disait lui-même, soit condamné". Sa cliente est accusée de viols et agressions sexuelles sur les enfants Delay et les siens. M. Lesigne a requis 18 mois de prison avec sursis à son encontre, pour la "corruption" de ses filles. Quant à Franck Lavier, six ans de prison ont été requis contre lui pour agressions sexuelles contre ses filles. Les avocats de Karine Duchochois, une voisine, et Christian Godard, le mari de la boulangère, ont quant à eux plaidé pour des accusés blanchis par l'avocat général. Les plaidoiries pour les 13 autres accusés, qui comparaissent depuis le 4 mai notamment pour viols en réunion sur 17 enfants, doivent se terminer jeudi matin. Les jurés se retireront ensuite pour délibérer. dimanche 27 juin 2004, 11h41 Perben: "penser à ceux qui ont été accusés anormalement" au procès d'Outreau LE COUDRAY-MONTCEAUX (Essonne) (AFP) - Dominique Perben, ministre de la Justice, a affirmé dimanche au Conseil national de l'UMP, à propos du procès d'Outreau, que "ce qui est important aujourd'hui, c'est de penser aux victimes mais aussi à ceux qui ont été accusés anormalement, par erreur peut-être". "Ce que je peux dire aujourd'hui c'est que ce qui est important, c'est de penser aux personnes, aux victimes mais peut-être à ceux qui ont été accusés anormalement, par erreur peut-être", a dit le ministre qui répondait à la question d'un cadre de l'UMP, au Conseil national de la formation chiraquienne, au Coudray-Montceaux. Une fois le verdict du procès d'Outreau rendu, "il faudra absolument tirer très vite des conséquences en termes d'organisation et peut-être de moyens. Je ne peux pas le dire aujourd'hui car le verdict n'a pas été rendu mais je le ferai dès que le verdict aura été rendu", a-t-il déclaré. "Que s'est-il passé ? Des enfants ont été violés, martyrisés. Il y a eu un processus judiciaire qui est ce qu'il est. Le procès n'est pas encore terminé. J'ai le devoir de ne pas me prononcer sur le fond mais j'ai commencé à regarder quel a été le processus judiciaire, à réfléchir pour commencer à diagnostiquer ce qui a pu se passer, s'il y a eu des erreurs dans la procédure, des moments de failles, des interprétations des textes qui n'auraient pas dû être", a assuré M. Perben. "Avec mes collaborateurs, nous avons regardé qui a pris des décisions, les unes après les autres. Ce n'est pas seulement le juge d'instruction, d'autres responsables de la chaîne judiciaire sont intervenus", a-t-il ajouté. vendredi 25 juin 2004, 19h59 Nicole Guedj préside une convention régionale d'aide aux victimes RIOM (AP) - -- La secrétaire d'Etat aux droits des victimes Nicole Guedj a présidé vendredi à la cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) la signature d'une convention qui, pour la première fois en France, vise à mettre en place à l'échelle d'une région un plan d'aide "en temps réel, des victimes d'infractions". Ce plan d'action, signé par le parquet de la région Auvergne, les forces de sécurité et cinq associations habilitées par la justice, est destiné à développer la prise en compte des victimes par les policiers et les gendarmes, les premiers au contact avec la victime ou ses proches. Les services d'enquête devront donc signaler systématiquement au parquet les victimes ou leurs proches qui leur paraissent susceptibles d'être gravement traumatisés par l'infraction, que l'auteur de celle-ci soit ou non identifié. C'est le parquet qui saisira une association pour le suivi de cette victime. Marc Robert, procureur général d'Auvergne depuis quatre ans, avait déjà mis en place ce type de plan d'action alors qu'il était avocat général à la cour d'appel de Libourne, mais cette fois il l'a étendu au niveau de toute une région. "Il s'agit d'aller au devant des victimes et d'assurer leur suivi sur le long terme", a-t-il expliqué à Associated Press avant de préciser qu'"on ne s'autoproclame pas victime". Lors d'un point presse, Nicole Guedj a déclaré que "chaque moment que la victime doit vivre seule, aggrave son préjudice. Dès les premiers instants, il faut accompagner la victime", a-t-elle dit. "On évoque souvent la réinsertion des délinquants, mais je veux aussi qu'on parle de la réinsertion des victimes". Après avoir rencontré les responsables clermontois de l'Association Victimes Ecoute Conseils (AVEC), la secrétaire d'Etat a aussi visité le centre de victimologie du CHU de Clermont-Ferrand créé en 2001. Ce centre, qui comprend un pôle régional des victimes d'agressions sexuelles, reçoit en moyenne chaque année 1.500 personnes victimes de violences courantes. Il disposera en mai 2005 d'un bâtiment tout neuf où le Pr Thierry Faict, qui dirige l'unité, pourra déployer sa politique de prise en charge globale des victimes. "Nous déplaçons le plateau technique autour de la victime. Plutôt que de faire le tour des services, une victime d'agression sexuelle est auscultée successivement sur un même lieu par un gynécologue, un psychologue et un médecin légiste qui peut aussi dans la foulée délivrer un éventuel certificat d'Incapacité Totale de Travail nécessaire au parquet", a expliqué le Pr Faict à AP. AP vendredi 25 juin 2004, 19h18 Outreau: les avocats de la défense dénoncent les dysfonctionnements de la justice SAINT-OMER (AP) - Au lendemain du réquisitoire de l'avocat général Gérald Lesigne, qui a demandé sept acquittements et dix condamnations dans le procès d'Outreau, les avocats de la défense ont commencé à plaider vendredi devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, dénonçant les dysfonctionnements de la justice et un "traitement inégal" entre les personnes mises en cause. "Depuis le départ, j'ai eu le sentiment qu'on allait tenir le dossier en sacrifiant les plus petits", a commenté Me Caroline Matrat, avocate de Thierry Dausque, renvoyé devant les assises pour les viols de quatre enfants, et à l'encontre de qui l'avocat général a réclamé deux ans de prison ferme pour agressions sexuelles. Il a été libéré en cours de procès après avoir passé trois ans en détention provisoire. "Il mérite l'acquittement", a déclaré son avocate, comme un certain nombre de mis en cause au sujet desquels des éléments apparus durant les débats ont démontré leur innocence. Et de dénoncer: "Il y a d'autres enjeux derrière les acquittements requis au compte-gouttes par l'avocat général: la volonté de justifier des années de détention provisoire, ainsi que toute la question de l'indemnisation, car il va bien falloir réparer les dommages engendrés par cette affaire". Lors de sa plaidoirie, Me Caroline Matrat n'a eu de cesse de faire de son client le symbole des six accusés clamant leur innocence et sur lesquels pèse la menace d'une condamnation. Thierry Dausque, a-t-elle expliqué, est une "victime de l'inégalité des chances", qui "accumulait les handicaps". Il n'a pas de "forte personnalité" ni de "moyens intellectuels" qui lui permettent, par la parole, d'"émouvoir le jury". Il était "socialement isolé" dans la Tour du Renard et "connaissait des problèmes d'alcool. C'est un personnage inquiétant, esquissé au hasard des digressions successives" de l'accusée-accusatrice principale, Myriam D, a-t-elle ajouté. "Bref, c'était le parfait candidat à l'erreur judiciaire". "Ce procès d'Outreau n'est qu'un simple dossier d'inceste mal géré." Trois autres avocats ont plaidé devant la cour, dont deux pour Christian Godard, le mari de la boulangère, et Karine D., pour lesquels Gérald Lesigne a requis des acquittements. Les plaidoiries de la défense doivent reprendre lundi et se poursuivre jusqu'en milieu de semaine. Le verdict est attendu jeudi ou vendredi. AP vendredi 25 juin 2004, 19h14 Cour d'assises de la Dordogne: un père violeur condamné à 20 ans de réclusion PERIGUEUX (AP) - La cour d'assises de Dordogne à Périgueux a condamné vendredi à 20 ans de réclusion un homme de 46 ans poursuivi pour des viols sur sa fille et ses deux belles-filles, mineures. L'accusé, Philippe Manceau, originaire de Sarlat (Dordogne) était présenté par les experts comme un être brutal et alcoolique. L'avocat général avait requis 17 ans de réclusion. AP vendredi 25 juin 2004, 13h14 Outreau: Mme Lavier "purement et simplement innocente", plaide son avocat SAINT-OMER (Pas-de-Calais) (AFP) - Me Philippe Lescène, l'avocat de Sandrine Lavier, l'une des 17 accusés du procès pour pédophilie d'Outreau, a affirmé vendredi lors de sa plaidoirie qu'elle était "purement et simplement innocente", écartant un acquittement au bénéfice du doute. Sandrine Lavier, qui habitait la même cage d'escalier que les Delay, principaux accusés dans ce procès, est accusée de viols et agressions sexuelles sur les enfants Delay et sur ses filles. L'avocat général a requis jeudi à son encontre 18 mois de prison avec sursis, pour la "corruption" de ses filles. "Les faits qui lui sont reprochés ne collent en aucun cas à la personnalité de Sandrine Lavier", a indiqué son avocat devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, au cours d'une plaidoirie de deux heures et demie. "Il est évident que toute l'étude de ces déclarations (celles de ses filles lors de l'instruction, ndlr), toute l'étude de ces dates (celles des faits qui lui sont reprochés, ndlr), ne peuvent que conclure à l'innocence de Sandrine Lavier", a poursuivi Me Lescène. L'avocat a par exemple relevé qu'on reprochait à sa cliente la corruption d'une enfant de zéro à huit mois. "Corruption peut-être parce qu'elle est la femme de Franck Lavier et qu'on le sent depuis le début, vous voulez vous payer Franck Lavier", a-t-il lancé à l'avocat général. "Les règles de preuve dans ce dossier jusqu'au 4 mai (la date d'ouverture du procès, ndlr) ont été bouleversées, bousculées, bafouées", a estimé Me Lescène. Les plaidoiries des avocats des 17 accusés, entamées vendredi, doivent se poursuivre jusqu'à jeudi, jour où est prévu le verdict. Jeudi, l'avocat général a requis l'acquittement de sept des 17 accusés du procès pour pédophilie d'Outreau et 18 ans de réclusion criminelle pour Thierry et Myriam Delay. Outre les deux accusés pour qui il avait déjà requis un non-lieu lors de l'instruction, le mari de la boulangère Christian Godard et la femme de l'huissier Odile Marécaux, Gérald Lesigne a estimé que le chauffeur de taxi Pierre Martel, la boulangère Roselyne Normand et Daniel Legrand père, qui n'habitaient pas le quartier, sont innocents. vendredi 25 juin 2004, 13h09 Début des plaidoiries au procès d'Outreau SAINT-OMER (AP) - Les avocats de la défense ont commencé à plaider vendredi matin dans le procès d'Outreau, au lendemain du réquisitoire de l'avocat général Gérald Lesigne qui a requis sept acquittements et dix condamnations, dont dix-huit ans de réclusion criminelle à l'encontre des principaux accusés, Myriam et Thierry D. "Je suis en colère, consterné contre le principe de cette peine de deux ans d'emprisonnement avec sursis requise par l'avocat général" contre ma cliente, s'est emporté Me Philippe Lescène, défenseur de Sandrine L.. Cette ancienne résidente de la Tour du Renard, renvoyée pour viols et agressions sexuelles aggravées, a passé trois années en détention provisoire et ne repose plus sur elle qu'une peine pour corruption de mineurs. "Ça fait trois ans qu'elle attend qu'on admette qu'elle est innocente, trois ans qu'elle se bat contre des moulins à vent et un juge d'instruction autiste", a ajouté Me Lescène. Trois autres avocats doivent plaider vendredi après-midi: d'abord ceux de Christian Godard, le mari de la boulangère, et de Karine D., pour lesquels l'avocat général a requis des acquittements; celui de Thierry Dausques, ensuite, contre qui deux ans d'emprisonnement ont été requis. Les plaidoiries doivent se poursuivre jusqu'en milieu de semaine prochaine. AP vendredi 25juin 2004, 12h36 Une mère frappe à mort son bébé de 14 mois STRASBOURG (Reuters) - Une femme de 35 ans a été mise en examen pour coups mortels sur mineur par un juge d'instruction de Thionville (Moselle), après la mort de sa fillette de 14 mois, Rebecca, victime de multiples fractures du crâne, a-t-on appris de source judiciaire. Cette mère au foyer, suivie pour des troubles psychiatriques, a été écrouée dans l'attente du débat contradictoire, prévu mardi prochain, sur son éventuel placement en détention provisoire. Elle risque jusqu'à 30 ans de prison. Les faits se sont déroulés lundi en milieu de journée au domicile familial de Hayange, alors que le mari et père de l'enfant était à son travail. Alertés par la jeune femme, les secours ont emmené la petite Rebecca à l'hôpital de Nancy (Meurthe-et-Moselle) où elle a succombé le lendemain. "L'autopsie accrédite la thèse de violences graves et multiples", a indiqué à Reuters un substitut du procureur de Thionville. Placée en garde à vue, la mère a d'abord évoqué un accident avant de reconnaître les coups. C'était le premier enfant du couple. jeudi 24 juin 2004, 21h39 Procès d'Outreau: dix condamnations et sept acquittements requis SAINT-OMER (Reuters) - L'avocat général a requis jeudi devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer, l'acquittement de sept accusés et la condamnation de dix autres dans l'affaire de pédophilie d'Outreau. Cette position a semé à nouveau la consternation dans les rangs de la défense où une majorité d'avocats s'attendaient à l'effondrement de la plupart des accusations de viols ou d'agressions sexuelles après huit semaines de débats chaotiques. "J'ai l'impression que l'accusation se raccroche aux branches dans ce dossier, on demande l'acquittement des notables et on accable la classe ouvrière de la Tour du renard", a ainsi déploré une avocate, Me Blandine Lejeune. Mais Gérald Lesigne, qui a également demandé des acquittements partiels pour les faits les plus graves reprochés à certains accusés, s'est attaché à défendre l'institution judiciaire. "La charge à son encontre a été excessive et pour certains points dénuée de fondement", a-t-il affirmé. La magistrat a également rendu hommage au juge Fabrice Burgaud, dont l'instruction a été brocardée tout au long du procès, et mis en cause les experts "qui ont trébuché et pas alerté l'institution judiciaire sur la fragilité de la parole des enfants". Gérald Lesigne a demandé des peines de 18 ans de réclusion criminelle contre Thierry Delay et Myriam Badaoui, sept ans contre David Delplanque et cinq ans contre Aurélie Grenon, leurs voisins. Tous quatre ont avoué à l'audience avoir violé des enfants. "SAUVER LE PROCES" Pour six autres, il a requis des peines allant de 18 mois avec sursis à six ans de prison ferme. Le procureur a demandé en revanche l'acquittement pour sept accusés qui nient toute participation aux faits. "La condamnation d'un innocent est le pire crime que l'on peut commettre contre la justice", a-t-il dit pour justifier ses demandes d'acquittement. "Sept demandes d'acquittement de la part d'un avocat général c'est exceptionnel", a estimé Me Franck Berton, un avocat de la défense. Mais la plupart des défenseurs ont dénoncé une "justice de classe", soulignant que l'accusation persistait à juger les accusations crédibles dès qu'il s'agissait des habitants de la Tour du renard, une cité défavorisée. "Le soldat Lesigne veut sauver le procès. J'ai honte, je suis scandalisé, il n'y a rien dans ce dossier et pour sauver la face on se retrouve avec des demandes de peine pour des faits de circonstances", a déclaré Me Philippe Lescenne, défenseur de Sandrine Lavier. Les avocats de la défense vont réclamer l'acquittement pour 13 des 17 accusés "en raison d'un dossier vide". Les plaidoiries des défenseurs vont débuter vendredi et devraient se poursuivre jusqu'en milieu de semaine prochaine. Le verdict pourrait tomber jeudi prochain. Parmi les 17 accusés, cinq risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Douze autres risquent jusqu'à 20 années de réclusion criminelle. Tous sont poursuivis pour des viols qui auraient été commis sur une quinzaine d'enfants jusqu'à l'arrestation des époux Delay en 2000. Les charges contre de nombreux accusés ont cependant été très atténuées à l'audience. Thierry Delay, Aurélie Grenon et David Delplanque ont abandonné leurs accusations contre 13 coaccusés. Myriam Badaoui a pour sa part changé plusieurs fois de version. Les enfants n'ont pas tous réitéré leurs accusations et leurs déclarations ont souvent paru confuses. Les experts, qui avaient jugé leurs témoignages crédibles à l'instruction, ont été mis en cause - la cour a même récusé l'un d'eux. jeudi 24 juin 2004, 20h03 Six policiers écroués pour viols de prostituées BOBIGNY (AFP) - Six policiers du commissariat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont été mis en examen et écroués mercredi pour des viols de prostituées et pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête. Ces six policiers, des gardiens de la paix âgés entre 24 et 29 ans, ont été arrêtés et mis en examen mercredi par le parquet de Bobigny pour "viols commis par personnes abusant de leur autorité", "vols en réunion", "infraction à la législation sur les stupéfiants" et "non dénonciation de crime", a-t-on confirmé de source judiciaire. Ils ont tous été placés en détention provisoire dans le cadre d'une enquête préliminaire conduite par Michèle Ganascia, juge d'instruction de Bobigny. Ces viols et ces infractions avaient été dénoncés il y a plusieurs mois par des policiers du commissariat qui avaient constaté qu'un groupe de gardiens de la paix rackettaient des revendeurs à la sauvette à Saint-Denis, a-t-on précisé de source proche du dossier. C'est grâce à une collaboration entre la direction départementale de la sécurité publique, le commissariat de Saint-Denis et l'IGS (la police des polices) que les six policiers ont été arrêtés. jeudi 24 juin 2004, 18h25 Outreau: 18 ans de réclusion requis contre Thierry et Myriam Delay SAINT-OMER (AFP) - Dix-huit ans de réclusion criminelle ont été requis à l'encontre de Thierry et Myriam Delay, les deux principaux accusés du procès pour pédophilie d'Outreau, jeudi devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. L'avocat général a requis l'acquittement pour le chauffeur de taxi Pierre Martel, la boulangère Roselyne Normand, le mari de cette dernière, Christian Godard, la femme de l'huissier, Odile Marécaux, Daniel Legrand père, David Brunet et Karine Duchochois. D'autre part, sept ans d'emprisonnement ont été requis à l'encontre de David Delplanque et cinq ans à l'encontre de son ex-compagne Aurélie Grenon. L'avocat général Gérald Lesigne a également requis 6 ans d'emprisonnement pour Franck Lavier et deux ans avec sursis pour son épouse, Sandrine Lavier. M. Lesigne a également requis deux ans d'emprisonnement à l'encontre de Thierry Dausque, 18 mois d'emprisonnement à l'encontre de Daniel Legrand fils et 18 mois avec sursis contre l'huissier de justice Alain Marécaux. Il a requis quatre ans de prison contre le prêtre Dominique Wiel pour les viols de trois enfants et agressions sexuelles sur deux autres. Gérald Lesigne a jugé "dignes d'acquittement" Pierre Martel, Roselyne Normand, Christian Godard, mari de la boulangère, Odile Marécaux, femme de l'huissier de justice, et Daniel Legrand pre. "Vous acquitterez Roselyne Normand", a-t-il aussi déclaré lors de son réquisitoire. "Odile Marécaux n'a jamais abusé de qui que ce soit", a-t-il dit à propos de la femme de l'huissier, ajoutant que Christian Godard "n'est manifestement pas quelqu'un dans le champ de cette procédure". Pierre Martel est "en proie souvent à une intense émotion mais ne sait pas toujours trouver les mots", a-t-il ajouté. Pour Daniel Legrand père, M. Lesigne a déclaré: "en l'absence de certitude de quelque nature qu'elle soit, il faut acquitter Daniel Legrand". jeudi 24 juin 2004, 18h20 Sept acquittements requis au procès d'Outreau SAINT-OMER (AP) - L'avocat général Gérard Lesigne a requis jeudi l'acquittement pour sept des accusés dans l'affaire de pédophilie d'Outreau. L'avocat général a requis dix condamnations, dont 18 ans de prison ferme contre Thierry D. et Myriam B. pour viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et corruption sur mineurs. Il a également été demandé que la charge de proxénétisme aggravé soit retenue contre Thierry D. Sept ans d'emprisonnement ont été requis contre leur voisin David G. pour viols aggravés, agressions sexuelles et corruption sur cinq enfants, et cinq ans ont été demandés pour son ex-compagne pour agressions sexuelles aggravées et corruption sur mineurs. Six ans ont été requis contre un autre résident de la tour du Renard, Franck L., pour atteintes sexuelles, et deux ans avec sursis contre son épouse Sandrine pour corruption sur mineurs. Quatre ans de prison ferme ont été requis contre le prêtre ouvrier Dominique W. pour viols. Des acquittements ont été demandés pour la boulangère Roselyne N., ainsi que pour son ex-mari Christian G., la femme de l'huissier Odile P., le chauffeur de taxi Pierre M., Daniel L., et Karine D. et David B., un couple résidant à la tour du Renard. Me Philippe Lescène, l'avocat de Sandrine L. contre qui deux ans avec sursis ont été requis, s'est déclaré "révolté, scandalisé". "On demande des acquittements pour sept personnes parce que les accusations qui pèsent sur elles apparaissent fantaisistes, mais en ce qui concerne les habitants de la tour du Renard, qualifiés de personnes du quart monde, ces accusations deviennent tout à fait crédibles", a-t-il dénoncé. "L'avocat général a adopté une stratégie qui consiste à sauver le dossier, et pour ce faire, on se tourne vers les plus modestes". AP jeudi 24 juin 2004, 15h45 Procès d'Outreau: l'avocat général défend l'instruction tout en appelant à la "compassion" pour certains accusés SAINT-OMER (AP) - L'avocat général Gérald Lesigne a commencé jeudi après-midi son réquisitoire en défendant le travail du juge d'instruction Fabrice Burgaud dans l'affaire de pédophilie d'Outreau, tout en estimant que certains des accusés méritaient "la compassion" de leurs juges. Pour Gérald Lesigne, Fabrice Burgaud est "loin d'avoir accordé un total crédit à Myriam D.", principale accusatrice et accusée de ce procès. L'avocat général a admis la difficulté de recueillir la parole des enfants et il a critiqué les experts, "incapables d'alerter l'autorité judiciaire" sur la fragilité de leurs discours. A ses yeux, Myriam D., Aurélie G. et Daniel L. portent une "grande responsabilité" car, par leurs fausses accusations et leurs revirements successifs au cours de l'audience, ils n'ont pas contribué à faire émerger la vérité. "Dès qu'il y a des faits graves, précis et concordants, il n'y a d'autre choix que de renvoyer (les accusés) devant le juge", s'est justifié Gérald Lesigne en évoquant la détention provisoire qu'ont vécue la plupart des 17 accusés, dont 13 clament leur innocence. Parlant des éventuels innocents, il a ajouté: "je m'incline devant la douleur de ces gens qui méritent la compassion du public, de leurs juges et du ministère public". Le procès d'Outreau s'est ouvert le 4 mai devant la cour d'assises du Pas-de-Calais où les 17 accusés devaient répondre de viols, agressions sexuelles, ainsi que de proxénétisme aggravé et actes de torture ou barbarie pour plusieurs d'entre eux. Des crimes passibles de 20 ans de réclusion au maximum. Tous sont soupçonnés d'avoir participé entre 1995 et 2001 à des orgies sexuelles dans un appartement de la Tour du Renard, à Outreau, et durant lesquelles au moins 17 enfants auraient subi des sévices. Ces accusations ont été largement ébranlées par près de huit semaines de débats, marquées notamment par de multiples revirements de Myriam D., ainsi que par des expertises psychologiques appelant à la prudence sur la parole des enfants. Aucune preuve matérielle n'a jamais été avancée. Me Thierry Normand, l'avocat de la partie civile représentant neuf des dix-sept enfants victimes, a pourtant estimé jeudi matin que "le train des innocents est plus petit qu'on ne le pense", dédouanant sans ambiguïté la boulangère et la femme de l'huissier, mais ne cachant pas ses convictions, concernant l'implication dans l'affaire du prêtre-ouvrier et de l'huissier. AP jeudi 24 juin 2004, 13h40 Réquisitoire dans le procès pour pédophilie d'Outreau SAINT-OMER (AFP) - L'avocat général Gérald Lesigne doit prononcer jeudi son réquisitoire à l'encontre des 17 accusés au procès pour pédophilie d'Outreau, devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. Tous les accusés sont mis en cause pour viols en réunion sur mineurs de 15 ans et encourent 20 ans de réclusion criminelle. Quatre d'entre eux - Thierry Delay, Franck Lavier, le prêtre ouvrier Dominique Wiel et Daniel Legrand (père) comparaissent également pour "torture et actes de barbarie" et risquent la perpétuité. L'artisan taxi Pierre Martel, encourt lui aussi la peine maximale pour "s'être rendu complice des viols et agressions sexuelles" en assurant le "transport des victimes" en Belgique où ils auraient été filmés au cours de séances pédophiles, selon l'arrêt de renvoi. Mais nombre de ces charges, ainsi que d'autres pesant sur d'autres accusés, ont été battues en brèche au cours des huit semaines de débats. L'avocat de dix enfants, Me Thierry Normand, dernier de la partie civile à plaider jeudi avant le réquisitoire, a estimé que "certains coupables prennent le train des innocents". "Il y a certains coupables qui prennent le train des innocents et qui disent on va taper sur le juge Burgaud (Fabrice Burgaud qui a instruit l'affaire, ndlr), on va taper sur les experts", a déclaré Me Normand devant les assises du Pas-de-Calais. "Je ne crois pas du tout à votre partie de bridge à quatre. On ne saura jamais pourquoi dans cette affaire vous protégez certaines personnes", a-t-il ajouté à l'adresse de Thierry Delay, un des principaux accusés qui a reconnu les viols de ses propres enfants et accusé sa femme ainsi que deux autres des 17 adultes. Me Normand a ensuite examiné les charges qui pesaient contre les accusés. Il a relevé les "aveux" de Myriam Delay, Aurélie Grenon et David Delplanque. "M. (Franck) Lavier vous êtes quand même lourdement impliqué dans ce dossier. Vous étiez présent et vous avez commis des actes", a affirmé l'avocat, qui a rappelé ses "demi-aveux" quand, mis en examen, cet accusé a écrit à sa femme qu'il allait "prendre perpète". Me Normand a dénoncé "l'attitude équivoque" du prêtre-ouvrier Dominique Wiel a "des comportements étranges" pendant l'instruction. "Vous vous êtes quasiment suicidé judiciairement", a indiqué l'avocat à propos de Daniel Legrand fils, qui a décrit au juge la scène du meurtre d'une fillette, avant de dire qu'elle était inventée. A l'huissier Alain Marécaux, l'avocat a demandé de se "positionner par rapport à la parole des enfants" face à son fils qui l'accuse d'attouchements. Comme ses confrères de la partie civile, Me Normand a souligné que "tous ces enfants ont été victimes à un moment ou à un autre d'abus sexuels". "Il n'y aurait rien de plus insupportable que de penser que la parole d'un enfant put être la cause de la condamnation d'un innocent. Mais rien de plus insupportable que de penser que la parole d'un enfant ne fut pas crue quand elle désigne un coupable. C'est tout le dilemne du procès d'Outreau", a-t-il dit. Me Normand a indiqué que "dans la tourmente judiciaire", à son arrivée dans le dossier fin 2001, il avait cru que tous les mis en examen étaient coupables. Mais il n'a pas évoqué jeudi le cas de quatre accusés, et en a même disculpé certains: le chauffeur de taxi Pierre Martel et la boulangère Roselyne Normand qui l'ont "convaincu", et Daniel Legrand père "à qui le doute doit profiter". L'avocat général Gérald Lesigne doit requérir à partir de 14h00. Gérald Lesigne est également procureur de la République de Boulogne-sur-Mer et, à ce titre, avait suivi les actes de l'instruction du juge Fabrice Burgaud, vivement critiquée. En février 2003, il avait requis un non-lieu pour Christian Godard, le mari de la boulangère ambulante, et Odile Marécaux, la femme de l'huissier, mais n'avait pas été suivi par la chambre de l'instruction qui avait renvoyé devant les assises l'ensemble des 17 accusés, dont 13 clament leur innocence. mercredi 23 juin 2004, 19h49 Outreau: la partie civile veut que tous les enfants soient reconnus victimes SAINT-OMER (AFP) - La partie civile dans le procès pour pédophilie d'Outreau, qui a commencé à plaider mercredi devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, a demandé que l'ensemble des enfants soient reconnus comme victimes. "Nous aussi nous avons eu des certitudes ébranlées par les débats. Mais notre conviction c'est que les enfants ont été victimes, et vous leur devez justice", a souligné l'avocate de l'association Enfant bleu, Me Vanina Padovani. Tous ont insisté sur les "traumatismes" attestés chez les enfants. "Je plaide aujourd'hui pour des enfants malmenés, maltraités, violés", a-t-elle déclaré en préambule de sa plaidoirie. L'avocate de sept enfants, Me Célia Rofidal, a entrepris de démontrer la qualité de victimes de chacun de ses clients. "Un enfant de cet âge, 8 ou 9 ans, n'a pas de connaissance précise de la sexualité d'un adulte, mais il a néanmoins la perception de ce qui est anormal", a-t-elle notamment expliqué, en reprenant les accusations contre l'huissier de justice Alain Marécaux formulées par son fils. Les avocats ont déploré les multiples dysfonctionnements qui avaient affecté l'instruction et les débats. "L'enquête n'a pas été satisfaisante, le recueil de la parole de l'enfant et l'instruction ne l'ont pas été non plus", a reconnu l'avocat de deux associations, Me Yves Crespin. "Ce qui m'a choqué, ce sont les conditions dans lesquelles ces enfants ont été interrogés, devant une table aussi triste que celle-ci, des murs gris et un homme qui l'était autant", a-t-il poursuivi. L'avocate de l'association Enfance majuscule, Me Jacqueline Leduc-Novi, a aussi accusé la presse d'avoir connu des "dysfonctionnements" en prenant partie pour la défense. "Cette même presse qui nous a aidés à faire entendre les enfants, aujourd'hui s'est d'emblée, sans même laisser une chance à la partie civile, sans laisser une chance au parquet, s'est d'emblée positionnée", a-t-elle estimé. Parlant des enfants, elle a affirmé que "leur venue a été précédée de titres à la Une où ils étaient traités de menteurs (...) On doit être en admiration devant ces mômes qui sont venus en audience parler d'humiliation, de violations intimes". Plusieurs journalistes ont quitté ensemble la salle d'audience le temps de sa plaidoirie en signe de protestation. Les débats s'étaient clos en fin de matinée par une dernière audition du principal accusé, Thierry Delay, qui est resté fidèle à sa version impliquant quatre adultes, et ses quatre enfants. "C'est un immense gâchis, j'ai des regrets", a indiqué M. Delay, ajoutant qu'il était prêt à payer pour sa culpabilité. "Qu'avez-vous envie de dire à ceux qui vont vous juger ?", lui a demandé son avocat Me Olivier Da Silva. "Que j'ai honte pour mes enfants. J'ai honte d'avoir fait ça quoi. Voilà", a répondu son client. Dix-sept adultes comparaissent à Saint-Omer depuis le 4 mai, notamment pour les viols en réunion de dix-sept enfants au total. La partie civile doit achever ses plaidoiries jeudi par celle de l'avocat de neuf enfants, Me Thierry Normand. L'avocat général Gérald Lesigne prononcera ensuite son réquisitoire. mercredi 23 juin 2004, 19h38 Fin des débats et début des plaidoiries au procès d'Outreau SAINT-OMER (Reuters) - Les débats se sont achevés mercredi dans le procès pour pédophilie d'Outreau et les avocats de la partie civile ont dans l'après-midi entamé leurs plaidoiries devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. Dans la matinée, le dernier accusé à être entendu, Thierry Delay, a maintenu ses déclarations et continué à reconnaître des viols sur ses quatre enfants, viols commis en compagnie de sa femme Myriam et, pendant quelques mois, avec un couple de voisins, Aurélie Grenon et David Delplanque. Interrogé par le président de la cour sur la participation de Franck Lavier, un autre voisin accusé par sa femme d'avoir participé aux viols, il a répondu : "non, lui n'était pas là, il n'a rien fait". Thierry Delay, l'air renfrogné, a fait part à la barre de ses regrets et de sa honte. "J'ai honte d'avoir fait cela, j'ai honte et si je revois les enfants je leur demanderai pardon", a-t-il dit, niant par ailleurs avoir violé d'autres enfants que les siens. Il a expliqué avoir voulu "arrêter cela" en même temps qu'il essayait d'arrêter l'alcool et avoir écrit au juge d'instruction, juste après la deuxième vague d'interpellations, pour lui dire que des personnes dénoncées par sa femme étaient innocentes. Le juge d'instruction, Fabrice Burgaud, n'a pas tenu compte de ce courrier. Dans l'après-midi, les avocats de la partie civile ont commencé leurs plaidories, qui se poursuivront jeudi matin avant le réquisitoire de l'avocat général, Gérald Lesigne, attendu jeudi après-midi. La plupart des avocats des parties civiles ont expliqué qu'à leurs yeux les accusés étaient tous coupables. Me Sylvie Molusson-David a ainsi jugé le dossier de l'instruction "solide". Cette position a été vivement critiquée par les avocats de la défense, notamment par Me Hubert Delarue, avocat de l'huissier de justice Alain Marécaux. "C'est ignoble ! Comment des avocats qui n'ont été présents que deux jours lors du procès, et encore en dormant ce matin pour l'une d'elles, peuvent faire et dire cela ? Et que devraient dire les associations de défense de l'enfance qui sont représentées de cette manière. Ce n'est ni sérieux ni crédible", a-t-il lancé. mercredi 23 juin 2004, 19h06 Fin des débats et début des plaidoiries des parties civiles au procès d'Outreau SAINT-OMER, Pas-de-Calais (AP) - Les débats ont pris fin mercredi midi dans le procès d'Outreau avec l'ultime audition de Thierry D., époux de Myriam et acteur central dans l'affaire. Ce dernier a confirmé devant les assises du Pas-de-Calais le viol de ses quatre enfants, entre 1995 et 2000, mais a catégoriquement nié toute autre agression sur les dix autres enfants qui l'accusent, dans le dossier. Depuis le début du procès, il y a sept semaines, Thierry D. n'a jamais changé de version. Selon lui, seuls quatre des 17 accusés ont participé aux viols d'enfants dans la Tour du Renard d'Outreau: sa femme et lui, ainsi que ses anciens voisins, Aurélie G. et David D. Trois jours après l'arrestation de six accusés en novembre 2001, il avait écrit au juge d'instruction Fabrice Burgaud: "Je peux vous affirmer que ces personnes n'ont rien fait", lui avait-il dit. A la barre mercredi, il s'est expliqué: "J'étais hors de moi, j'ai dis que c'était pas possible". Alors qu'il avait nié les faits jusqu'au début du procès, Thierry D. a fait part à la cour, à un peu plus d'une semaine du verdict, qu'il éprouvait des "regrets". Evoquant sa future sortie de prison et ses éventuelles retrouvailles avec ses enfants, il a déclaré aux jurés: "Je leur demanderai pardon, les yeux dans les yeux". Ce mea culpa tardif est intervenu après que la cour a diffusé une photo extraite d'un film amateur, tourné par le couple dans la salle à manger de leur appartement, et montrant les deux époux en plein ébat sexuel alors que le visage de leur plus jeune enfant apparaît en arrière-plan. Cette image, surréaliste, a eu le mérite d'offrir, pour la première fois depuis le début du procès, une image concrète de ce à quoi pouvait ressembler la vie des D. dans la Tour du Renard. Après les débats, les plaidoiries des parties civiles. Cinq représentants d'associations de défense de l'enfant se sont relayées à la barre durant toute l'après-midi. "Tous les adultes ici présents sont coupables à des degrés différents", a estimé Me Sylvie Molusson au nom de l'association "Défense de l'enfance et des parents séparés". Cette déclaration, intervenant après les nombreux doutes soulevés par les expertises quant à la crédibilité de la parole des enfants, ainsi que les disculpations massives des accusateurs principaux de ce procès, a provoqué une vive émotion dans les rangs de la défense. "C'est quasiment ignominieux, totalement scandaleux", a réagi Me Hubert Delarue, avocat d'un huissier accusé. "On ne peut être que mortifié de voir les associations de défense de l'enfance envoyer de tels représentants". La cour doit finir d'entendre jeudi les deux représentants des 17 enfants victimes de ce procès. Ils seront suivis par le réquisitoire de l'avocat général Gérald Lesigne. Le verdict doit être rendu dans le courant de la semaine prochaine. mercredi 23 juin 2004, 17h09 Arce Montes fait appel, colère des Dickinson et surprise de la défense RENNES (AFP) - L'Espagnol Francisco Arce Montes a fait appel de sa condamnation à 30 ans de réclusion dont 20 de sûreté pour le meurtre et le viol de la jeune Britannique Caroline Dickinson, suscitant mercredi la colère de la famille et l'incompréhension des avocats de la défense. Le parquet général à la cour d'appel de Rennes a immédiatement répliqué en formant un "appel incident", sans lequel l'accusé ne pourrait être condamné en second lieu à une peine supérieure à celle prononcée en première instance. Le routard, âgé de 54 ans, avait fait l'objet le 14 juin d'un verdict qualifié d'"équilibré" par la plupart des parties au procès devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine. Les trois magistrats professionnels et les neuf jurés avaient certes confirmé le chef d'accusation d'"homicide volontaire précédé, accompagné ou suivi de viol" sur l'adolescente, 13 ans, retrouvée étouffée le 18 juillet 1996 dans une auberge de jeunesse de Pleine-Fougères, près du Mont-Saint-Michel. Mais ils n'avaient pas suivi l'avis de l'avocat général, qui avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté. "Ce n'est pas la peine maximale à laquelle tout le monde s'attendait, ce qui est assez rassurant", avait ajouté un avocat de la défense, Me Fabian Lahaie. Les conseils de Francisco Arce Montes ont affirmé avoir appris la nouvelle de cet appel mardi soir par un journaliste local, et ne cachaient pas leur étonnement mercredi. "On ne comprend pas sa décision", a déclaré à l'AFP Me Lahaie. Les deux avocats avaient rencontré le condamné vendredi dans sa cellule de la maison d'arrêt de Rennes, mais celui-ci a fait selon eux appel par la suite sans passer par leur intermédiaire et sans même les en informer. Les parents de la victime n'ont pas tardé à réagir, dans un communiqué transmis par la police britannique. "Nous sommes en colère et bouleversés d'apprendre qu'un appel a été interjeté et que notre souhait de commencer à reconstruire nos vies est, à nouveau, mis en attente", ont déploré John et Sue Dickinson. "Toutefois, notre engagement pour que justice soit rendue à Caroline reste inébranlable et nous avons l'intention d'être présent à tout nouveau procès, quand et où que ce soit", ont-ils ajouté. Un nouveau procès de Francisco Arce Montes ne devrait pas avoir lieu avant le premier trimestre 2005, selon le parquet général de la cour d'appel de Rennes. La chambre de l'accusation de la Cour de cassation devrait désigner dans les semaines qui viennent la juridiction devant laquelle l'Espagnol sera renvoyé. Comme c'est l'usage actuellement en Bretagne, il devrait s'agir de la cour d'assises des Côtes-d'Armor, à Saint-Brieuc, a-t-on précisé de même source. Malgré l'appel formé, Francisco Arce Montes ne sera cependant pas obligatoirement rejugé, puisqu'il peut se désister "pratiquement jusqu'au dernier moment" précédant son éventuelle comparution devant une seconde juridiction, a indiqué à l'AFP Robert Baffert, avocat général près la cour d'appel de Rennes. "Je ne sais pas si c'est un conseil qui lui a été donné, mais le fait qu'il ait fait appel dans les dix jours francs suivant sa condamnation lui permet de réfléchir un peu plus sur ce qu'il compte faire", a observé M. Baffert. mercredi 23 juin 2004, 13h29 Outreau: il n'y a que quatre coupables, selon Thierry D. SAINT-OMER, Pas-de-Calais (AP) - Dernier accusé entendu avant la fin des débats, Thierry D., époux de Myriam et acteur central dans l'affaire d'Outreau, a confirmé mercredi matin devant la cour d'assises du Pas-de-Calais le viol de ses quatre enfants, entre 1995 et 2000, mais a nié toute autre agression sur les dix autres enfants qui l'accusent dans le dossier. Pour lui, seuls quatre adultes sont impliqués. Depuis le début du procès il y a sept semaines, Thierry D. n'a jamais changé de version. Selon lui, seuls quatre des 17 accusés ont participé aux viols d'enfants dans la Tour du Renard d'Outreau: sa femme et lui, ainsi que ses anciens voisins, Aurélie G. et David D. Trois jours après l'arrestation de six accusés en novembre 2001, il avait écrit au juge d'instruction Fabrice Burgaud: "Je peux vous affirmer que ces personnes n'ont rien fait", lui avait-il indiqué. "J'étais hors de moi, j'ai dit que c'était pas possible", a-t-il répété mercredi matin. Alors qu'il avait nié les faits jusqu'au début du procès, Thierry D. a fait part à la cour, à un peu plus d'une semaine du verdict, qu'il éprouvait des "regrets". Evoquant sa future sortie de prison et ses éventuelles retrouvailles avec ses enfants, il a déclaré aux jurés: "Je leur demanderai pardon, les yeux dans les yeux". Les plaidoiries des parties civiles doivent commencer dans l'après-midi. Les premiers avocats à s'exprimer seront les représentants des associations de défense des enfants. Ils seront suivis par les avocats des enfants. L'avocat général Gérald Lesigne doit prononcer son réquisitoire jeudi. AP. mercredi 23 juin 2004, 10h10 Affaire Dickinson: Arce Montes fait appel de sa condamnation RENNES (Reuters) - Francisco Arce Montes a fait appel de sa condamnation à 30 ans de réclusion dont 20 ans de sûreté pour le viol et le meurtre de Caroline Dickinson en 1996 à Pleine-Fougères (Ille et Vilaine), a-t-on appris mercredi auprès de ses avocats. "C'est quelque chose que l'on ne comprend pas", a déclaré à Reuters Me Fabian Lahaie. Vendredi, les deux défenseurs d'Arce Montes, Me Lahaie et Me Olivier Dersoir, se sont entretenus avec leur client et s'étaient déclarés peu favorables à une procédure d'appel, estimant le jugement plutôt "équilibré" compte tenu des réquisitions de l'avocat général. Mardi, le parquet général a également fait appel afin de se réserver la possibilité de requérir à nouveau la réclusion criminelle à perpétuité dans le cadre d'un nouveau procès. Francisco Arce Montes, ressortissant espagnol de 54 ans, a été condamné le 14 juin à 30 ans de réclusion criminelle dont une peine de 20 ans de sûreté après une semaine de procès devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine. La cour avait retenu dans son jugement l'intention homicide du meurtrier. L'avocat général François-René Aubry avait requis une peine de réclusion à perpétuité. Caroline Dickinson a été retrouvée morte étouffée et violée dans une chambre de l'auberge de jeunesse de Pleine Fougères où elle séjournait avec un groupe de jeunes Britanniques le 18 juillet 1996. Francisco Arce Montes avait été mis en examen après l'analyse de son empreinte génétique correspondant à celle du meurtrier. Il avait jusqu'à jeudi prochain pour se prononcer sur une éventuelle procédure d'appel. mardi 22 juin 2004, 20h57 Procès d'Outreau: Myriam Badaoui disculpe à nouveau 12 accusés SAINT-OMER (Reuters) - Myriam Badaoui, la principale accusée et accusatrice dans l'affaire de pédophilie d'Outreau, est revenue mardi sur ses accusations et a de nouveau disculpé douze des dix-sept accusés. Elle a ainsi changé de version en répondant à douze reprises "non" lorsque le président de la cour d'assises du Pas-de-Calais, Jean-Claude Monier, lui a demandé, en citant le nom de chaque accusé, s'il avait participé aux viols. Selon Myriam Badaoui, cinq personnes se sont rendues coupables de viols sur les enfants: Franck Lavier, Aurélie Grenon, David Delplanque, un couple de voisins, Thierry Delay, son ancien mari et elle même. Lors de l'instruction, l'accusée-accusatrice avait impliqué tous les accusés, puis les avaient disculpé à la barre et de nouveau accusé. De nombreux avocats se demandaient mardi comment un dossier reposant sur des déclarations aussi changeantes était parvenu jusqu'à une cour d'assises. Les accusés disculpés mardi ont réagi avec prudence aux nouvelles déclarations de Myriam Badaoui. "Ce que j'ai vu n'avait pas sa place dans un tribunal, mais dans un hôpital psychiatrique", a déploré l'abbé Dominique Wiel. "Je n'analyse pas, je ne sais pas, je ne sais plus", a pour sa part indiqué Roselyne Godart, la boulangère. "Je suis étonné et ému qu'elle dise la vérité", a tempéré Daniel Legrand, fils. "J'ai vu cette femme humaine, j'ai été touché", a-t-il ajouté. Les avocats de la défense disent "ne plus attendre quoi que soit" de Myriam Badaoui. "Toutes les personnes impliquées par Myriam Badaoui doivent être acquittées", a dit Me Philippe Lescenne, l'avocat de Sandrine Lavier. Mardi matin, Brigitte Bonnaffé une psychologue désignée comme experte, a rapporté que les enfants de Myriam Badaoui avaient décrit leur mère comme étant l'initiatrice des viols commis sur les enfants. "C'est ma mère qui a organisé tout", a dit à l'experte Dimitri, aujourd'hui âgé de 11 ans, "l'enfant le plus marqué, cassé", selon elle. Kevin, âgé 14 ans, a lui aussi désigné sa maman comme étant à l'origine des agressions sexuelles et des viols subis par les enfants, a dit la psychologue. mardi 22 juin 2004, 8h03 Dix ans de réclusion pour viol pour le responsable d'une institution catholique RIOM (Puy-de-Dôme) (AFP) - Un directeur d'études d'une institution catholique de Clermont-Ferrand a été condamné mardi matin à dix ans de réclusion pour avoir violé une élève âgée de 15 ans en 1997, par la cour d'assises du Puy-de-Dôme à Riom. L'avocat général avait requis douze ans de réclusion à l'encontre de Pierre Royal, 42 ans, directeur d'études de l'Institution Saint-Alyre. Il comparaissait libre depuis jeudi pour viol par personne ayant autorité et a toujours nié catégoriquement les faits. "Cela fera une erreur judiciaire de plus", a-t-il dit à l'annonce du verdict en annonçant qu'il fera appel, après une audience de dix-huit heures. "Par cette condamnation, on aura la preuve tangible qu'elle est tout à fait innocente, qu'elle n'est pas une menteuse, une comploteuse", a dit à propos de de la victime l'avocat général Gérard Piters dans son réquisitoire. "Il m'a dit de ne jamais parler de ce qui s'était passé et qu'il me poursuivrait toute la vie", a raconté en larmes l'ancienne élève de seconde, interne à Saint-Alyre, âgée aujourd'hui de 21 ans, en relatant le viol qu'a commis Pierre Royal un soir dans son bureau où il l'avait convoquée. "J'ai toujours peur la nuit, même si je sais qu'il ne peut plus rien me faire", a poursuivi la jeune femme. Elle avait quitté Saint-Alyre, sous tutelle d'une communauté d'Ursulines, quelques mois après les faits et gardé le silence pendant deux ans avant de déposer une plainte, classée sans suite. Majeure, elle avait déposé une nouvelle plainte, avec constitution de partie civile. Anorexique puis boulimique, elle a pris quarante kilos et fait plusieurs tentatives de suicide après avoir dit ce qui lui était arrivé. "Depuis ce jour-là, on se bat pour qu'elle ne meure pas et que la justice soit rendue", a dit sa soeur en pleurant. Son fiancé a raconté ses crises de tétanie et ses parents, enseignants, ont parlé du sentiment de culpabilité qu'ils éprouvent pour l'avoir envoyée à Saint-Alyre et ne pas avoir découvert plus tôt les raisons de son "mal-être". "Je suis totalement innocent de ce crime", a crié lundi soir Pierre Royal. "Depuis quatre ans et demi, je vis un véritable film d'horreur", a-t-il affirmé, dénonçant avec force "une instruction à charge". "A chaque fois qu'on demandait à la juge des auditions, des confrontations, la réponse a été non". "Qu'on m'accuse d'être dur au point d'être avilissant, je peux l'accepter, qu'on m'accuse de violer, je dis non", a déclaré M. Royal, chargé du suivi pédagogique des élèves de seconde de Saint-Alyre, qui accueille 2.000 élèves de la maternelle aux classes de BTS. Tout en reconnaissant que ses "méthodes" étaient "peut-être à revoir", il a affirmé que "100, 200 élèves et parents d'élèves auraient voulu être sélectionnés" pour témoigner en sa faveur au procès. Quelque soixante-dix témoins --anciens élèves et enseignants de Saint-Alyre pour la plupart-- ont été entendus par la cour. Ceux cités par la défense ont souligné les compétences de Pierre Royal, sa rigueur et son dévouement. Les autres ont évoqué un homme "intransigeant", "assoiffé de pouvoir", "humiliant les élèves" et "affabulateur". lundi 21 juin 2004, 21h46 Avis de fin d'information dans l'affaire Johnny Hallyday, accusé de viol NICE (AFP) - Les juges niçois en charge de l'affaire Johnny Hallyday, accusé de viol par une hôtesse sur un yacht à Cannes en avril 2001, ont notifié aux parties un avis de fin d'information, a-t-on appris lundi de source judiciaire. "Les juges ont estimé qu'à ce stade tout ce qui devait être fait, l'avait été", a indiqué à l'AFP une source judiciaire. La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence doit encore se prononcer le 6 juillet sur une série de demandes d'actes formulées par la partie civile, parmi lesquelles une expertise de l'anatomie intime du chanteur. Si ces demandes sont rejetées par la cour d'appel, le dossier sera adressé au procureur de Nice, Eric de Montgolfier, qui disposera alors de trois mois pour prendre des réquisitions. "Les juges n'ont mené qu'une instruction à charge contre une victime et n'ont pas eu le courage de mener les investigations nécessaires contre la personne mise en cause compte tenu de sa personnalité", a estimé Me Frédéric de Baets l'un des deux avocats de Marie-Christine Vo. De son côté, Me Gilles-Jean Portejoie, l'avocat du chanteur entendu en qualité de témoin assisté en novembre 2003 à Nice, a indiqué que son client "souhaite que son cauchemar se termine le plus rapidement possible". Le parquet de Nice avait ouvert, le 3 mars 2003, une information judiciaire contre X pour "viol, menaces sous conditions et appels téléphoniques malveillants". lundi 21 juin 2004, 12h38 Procès d'Outreau: un des nouveaux rapports d'expert accable Franck Lavier SAINT-OMER (AFP) - Un premier rapport d'expert concernant une des 16 enfants victimes réentendus la semaine dernière, présenté lundi au procès pour pédophilie d'Outreau devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer, a été accablant pour l'un des 17 accusés, Franck Lavier. Selon l'expert, Charlotte Trinelle, psychologue auprès de la Cour d'appel de Douai (Nord), cette enfant, âgée de onze ans, belle-fille de l'accusé, a clairement accusé ce dernier de l'avoir frappée régulièrement et de l'avoir agressée sexuellement. Son audition, a expliqué l'experte, comporte "de nombreux indices pouvant être la conséquence d'une agression physique et sexuelle". Mme Trinelle a toutefois souligné qu'elle ne pouvait se prononcer sur la "crédibilité" en raison du laps de temps (deux ans) écoulé entre les premières déclarations de l'enfant et les faits (de 1995 à 2000). Selon elle, la fillette, qui présente une maturité psychique et physique certaine, fait preuve "d'agressivité" et même de "haine" pour Franck Lavier. Elle a notamment expliqué qu'elle frappait son oreiller et son ours en peluche pour se représenter cet homme, qu'elle a décrit comme la frappant quotidiennement. Elle a revanche exprimé des sentiments pour sa mère, Sandrine Lavier, tout en lui reprochant de ne pas l'avoir protégée. La fillette, en grande souffrance et ne parvenant pas à parler vraiment lors de son audition par la cour le 3 juin, a expliqué à l'experte qu'elle s'était alors sentie "intimidée" et s'était ensuite reprochée de n'avoir pas eu la force de parler, craignant ne pas être crue. L'enfant a par ailleurs affirmé, selon Mme Trinelle, avoir été témoin de maltraitances physiques mais pas sexuelles des enfants Delay par leurs parents, Thierry et Myriam Delay, qui en revanche, ne s'en sont jamais pris à elle. Mme Trinelle devait ensuite présenter à la cour d'assises le rapport concernant sa soeur cadette. Cinq autres experts ont été nommés avec elle après que la cour a jugé partiale une de leurs collègues, qui avait initialement examiné les 17 enfants victimes. Ils devaient dresser un nouveau bilan de la personnalité des enfants et dire notamment si on peut déceler en eux un traumatisme psychique en lien ou non avec un traumatisme d'ordre sexuel. Dix-sept accusés comparaissent depuis le 4 mais notamment pour viols en réunion sur 17 enfants au total. dimanche 20 juin 2004, 21h49 Procès d'Outreau: de nouvelles expertises à l'enjeu capital SAINT-OMER (AP) - La cour d'assises du Pas-de-Calais doit examiner à partir de lundi matin de nouvelles expertises psychologiques et psychiatriques de 16 des 17 enfants victimes, dans le procès d'Outreau. Toutes ont été réalisées dans l'urgence la semaine dernière, après l'annulation du témoignage d'une première expert-psychologue, dont l'impartialité avait été mise en cause par les avocats de la défense. Dans cette affaire où comparaissent 17 personnes accusées d'avoir participé à des orgies sexuelles au cours desquelles au moins 17 enfants auraient été violés entre 1995 et 2001, l'absence de preuves matérielles a fait de la parole des enfants la cheville ouvrière de l'accusation. Plusieurs d'entre eux, durant leur audition devant la cour, ont mis en cause la plupart des 17 accusés, dont quatorze clament leur innocence. Face aux nombreuses incohérences et invraisemblances de leurs propos, un pédopsychiatre, Alain Lelier, avait averti la cour, il y a deux semaines, qu'il fallait "prendre avec beaucoup de prudence leur parole". "On ne peut asseoir une culpabilité sur les seules déclarations des enfants", avait alors fait remarquer Me Hubert Delarue, avocat de l'huissier Alain M. Quel crédit accorder aux enfants? La réponse des experts à cette question lundi, en ce début de huitième semaine de procès, pèsera sans doute lourdement sur le verdict des jurés, attendu début juillet. AP samedi 19 juin 2004, 19h37 Affaire Alègre: une marche "symbolique" contre l'oubli TOULOUSE (AFP) - Dans le sillage de l'affaire Alègre, une marche "symbolique" pour demander justice a été organisée samedi à Toulouse, à l'appel de l'association "Stop à l'oubli" rassemblant des familles de femmes disparues ou assassinées en région toulousaine dans les années 80 et 90. Près de 300 personnes ont traversé le centre de Toulouse en silence. "Nous voulons la vérité", "Pourquoi des enquêtes bâclées", "Pourquoi des crimes classés en suicide", "Respectez les témoins", "La justice est-elle la même pour tous?" et "Nous sommes tous concernés", demandaient des pancartes Familles ou proches d'une quinzaine de femmes disparues ou tuées, ils se sont rassemblés vers 14H00 sur la place du Capitole, devant la mairie de Toulouse, avant de gagner le palais de justice de la ville, en cortège derrière deux grandes banderoles de l'association. "C'est malheureux, je préfèrerais pouvoir être ailleurs", lâche Joseph Matias, le frère de Martine, assassinée en 1997 par le tueur en série, qui a avoué et a été jugé pour ce crime en 2002. "Jusqu'à l'arrestation de Patrice Alègre, on nous disait que c'était un suicide mais au fond de nous, on a toujours eu des interrogations. Et on n'a jamais bien su ce qu'il s'était passé", souligne-t-il. "Je viens rappeler à l'Etat que c'est à eux de faire le travail, pas à nous." Le cas de Martine Matias n'est pas isolé. Pour preuve, les pancartes barrées d'un bandeau de deuil reproduisant les photos d'une quinzaine de femmes disparues ou décédées entre 1981 et 1997. On reconnaît Martine, mais aussi Line Galbardi, Corinne Lazzari, Patricia Gélis, Hadja Benyoucef, Valérie Tariote, Edith Schleichardt, Valérie Réorda, Hélène Loubradou. Certaines sont des victimes avérées d'Alègre, d'autres pas. Mais l'association "Stop à l'oubli", constituée en janvier 2004, n'entend pas limiter son action au tueur en série. "C'est un combat pour la recherche de la vérité, pour que toute la lumière soit faite sur ces crimes et disparitions", explique son président, Gabriel Loubradou. Des protagonistes de la "seconde" affaire Alègre ont rejoint l'association, tels les parents de "Magali", une jeune femme qui s'était prostituée à Toulouse au début des années 90 et qui accuse Patrice Alègre, l'ancien proxénète algérien Lakhdar Messaoudene et un certain monsieur X de lui avoir fait subir de graves sévices sexuels dans la nuit du 1er au 2 novembre 1991, alors qu'elle avait 17 ans. L'ex-prostituée "Fanny", l'une des deux principales accusatrices dans le volet "viols et proxénétisme" de l'affaire, a elle aussi participé à la marche. Devant les grilles de la cour d'appel, M. Loubradou, dans une brève allocution, s'est adressé au garde des Sceaux, au procureur général de Toulouse ainsi qu'au procureur de la République et à ses adjoints. Il leur a demandé la vérité, et de "sanctionner tous les coupables, quels qu'ils soient". samedi 19 juin 2004, 11h13 Procès d'Outreau: les nerfs lâchent devant l'impatience d'en finir SAINT-OMER (Pas-de-Calais) (AFP) - Les nerfs ont lâché au cours de la septième semaine du procès pour pédophilie d'Outreau devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer, qui n'a apporté aucune révélation. Quinze accusés sur les dix-sept ont été réentendus en quatre jours dans l'attente de nouvelles expertises des enfants victimes qui doivent être présentées à partir de lundi. Tous ont paru très éprouvés et impatients d'en finir. On a vu pleurer Karine Duchochois mardi, Roselyne Normand, Sandrine Lavier, Alain Marécaux et sa femme Odile mercredi. Tous s'évertuent à nier les faits depuis leur mise en cause, en 2001, avec des mots qui reviennent toujours à l'identique. Après tous ces débats, certains avouent qu'ils ne comprennent pas mieux aujourd'hui les raisons de leur mise en cause. "Je ne sais toujours pas ce que je fais ici", a notamment déclaré à la barre Daniel Legrand père, 51 ans. Le président de la cour Jean-Claude Monier demande inlassablement aux accusés leur opinion sur la raison de leur présence devant les assises. "On me demande des explications sur des choses sur lesquelles je ne peux m'expliquer", a répété Karine Duchochois. Aurélie Grenon a aussi pleuré jeudi, expliquant ses larmes par la lassitude de ne pas convaincre. "Plus personne ne peut me croire!", a-t-elle reconnu après avoir changé de version deux fois en plein milieu du procès, et deux fois encore lors de sa dernière audition. L'impulsif Franck Lavier, l'accusé qui demandait dès sa mise en cause d'être jugé "en comparution immédiate" pour ces faits, est à la peine. En fournissant des explications alambiquées sur les scènes de viol qu'il a "imaginées" avant de les décrire aux enquêteurs, ou sur la différence entre une "blague" et des invites sexuelles à sa fille de deux ou trois ans, il est loin d'avoir pu apporter les preuves de son innocence. L'énervement gagne aussi les avocats. "Tout est prétexte à accuser", a résumé l'avocat de la boulangère Roselyne Normand, Me Eric Dupond-Moretti, pour fustiger une accusation qui se saisit des arguments les moins convaincants. Mercredi, la partie civile s'accrochait encore à la thèse de la culpabilité de Mme Normand, à l'aide d'arguments plus ou moins cohérents, en s'interrogeant par exemple sur la raison d'être d'un ordinateur où les données ont été effacées. L'incident qui s'en est suivi entre Me Jacqueline Leduc-Novi, pour l'association Enfance Majuscule, et Me Dupond-Moretti, a effaré la cour. "Hystérique et malhonnête!", lui lançait le second, parlant de "procureur de bas étage" et d'"affirmations dégueulasses qui ne reposent sur rien sauf sur l'hystérie". Après une bordée d'insultes couvertes par le brouhaha, il ne restait à Me Leduc-Novi qu'un argument: "ta gueule!" Et de brandir le V de la victoire, fière de son coup d'éclat. Le lendemain de cet incident, l'avocate n'est pas revenue à l'audience. Les deux principaux accusés, Thierry et Myriam Delay, restent à entendre lors de la huitième semaine. Auparavant la cour doit prendre connaissance, lundi et mardi, des rapports des psychologues qui ont de nouveau expertisé les enfants |
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