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Découvrez sur cette page les informations quotidiennes concernant le viol du 25 mars au 5 mai 2004
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Mercredi 5 mai 2004 Un détenu s'évade durant son transfert à Toulon MARSEILLE (Reuters) - Un détenu poursuivi dans une affaire de viol s'est évadé mercredi lors de son transfert au palais de justice de Toulon. Détenu à la maison d'arrêt de Luynes, près d'Aix-en-Provence, il devait être présenté aux juges des libertés de la détention de Toulon en vue d'une prolongation de sa détention préventive. Vers 15h30 locales, le détenu a faussé compagnie à son escorte après avoir aspergé de gaz lacrymogène l'un des deux gendarmes qui l'accompagnait en voiture. Le détenu a pris la fuite à pied, les menottes aux poignets. Une enquête en flagrance a été confiée à la Sûreté départementale de Toulon afin de déterminer les circonstances exactes de son évasion. Mercredi 5 mai 2004 Saint-Omer: "Les enfants ne sont pas des menteurs", selon la principale accusée SAINT-OMER (AP) - Au deuxième jour du procès des 17 présumés pédophiles d'Outreau (Pas-de-Calais) devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer, Myriam B., 37 ans, une mère de famille soupçonnée de proxénétisme et de viols en réunion sur plusieurs jeunes enfants dont quatre des siens, a confirmé face aux jurés les graves accusations pesant sur elle et d'autres. "Les enfants ne sont pas des menteurs", a-t-elle déclaré, les mains fermement posées sur la barre. "Les enfants étaient abusés par moi-même et par les accusés qui sont dans salle", a poursuivi cette petite femme aux cheveux noirs coupés courts. Outre les dénonciations des enfants, âgés de 3 à 12 ans à l'époque des faits, c'est sur le témoignage de Myriam B. que l'accusation repose en grande partie. Mais c'est aussi aux déclarations de cette femme au profil psychologique décrit comme "immature", "influençable" et "manipulateur" que s'attaquera la défense. Auditionnée mercredi après-midi dans le cadre des examens de personnalité qui doivent encore durer deux jours, la mère de famille a fondu en larmes sous les assauts de plusieurs avocats de la défense qui mettent en doute sa crédibilité. "J'ai violé mes propres enfants. C'est très difficile, mais je ne comprends pas pourquoi. Mes enfants, ainsi que les autres, ne sont pas des menteurs", a-t-elle répété en secouant de larges épaules qui lui donnent une allure masculine. Myriam B. aurait été violée à l'âge de huit ans et prostituée en Algérie, selon ses déclarations, et n'a de son enfance que "de mauvais souvenirs". Elle vivait depuis 1990 à Outreau avec Thierry D. qui lui donnera trois petits garçons en 1992, 1994 et 1996. Elle avait eu plus tôt deux enfants après son mariage forcé à 14 ans en Algérie. Elle accuse 16 personnes, dont cinq femmes, de viols en réunion, d'agressions sexuelles, parfois accompagnés d'actes de torture et d'actes de barbarie commis à l'encontre de 18 jeunes enfants entre 1995 et 2000, notamment dans son appartement d'une cité populaire d'Outreau, mais aussi en Belgique. Les viols auraient eu lieu, selon Myriam B., en famille, en compagnie d'amis, de voisins dont un prêtre-ouvrier, et d'une vendeuse de bonbons ambulante notamment. Trois des accusés, parmi lesquels six comparaissent libres, ont reconnu les faits. Tous les autres, dont son mari, démentent. La mère de famille a expliqué qu'elle avait tenté de donner l'alerte, notamment à sa belle-mère. "Si jamais je vous disais que les enfants subissaient des attouchement sexuels, est-ce que vous le croiriez?", a-t-elle prétendu lui avoir demandé. En réponse: "Elle m'a dit: 'non, ce sont des menteurs!'" Entendue comme témoin, Josiane D., la belle-mère de Myriam B., avait assuré au contraire n'avoir rien vu, rien entendu, ni constaté le comportement anormal de ses petits-enfants. "Pourquoi n'avoir pas parlé tout de suite?", a demandé Me Thierry Normand, l'avocat de neuf des petites victimes, à Myriam B. Celle-ci a répondu avoir subi des menaces de mort de la part de son époux. Elle avait réussi au début de l'année 2000 à faire placer ses trois derniers enfants, alors âgés de trois à neuf ans, mais les viols ont continué avant qu'une enquête judiciaire ne soit ouverte en février 2001. Myriam B. a ensuite dénoncé ses 16 co-accusés. Dans des lettres écrites au juge d'instruction, elle a ensuite mis en cause plusieurs autres personnes, dont deux huissiers et son médecin de famille, qui n'ont jamais été inquiétées. "J'en voulais à certaines personnes qui n'ont pas voulu m'aider", a-t-elle répondu. "Vous êtes donc capable d'inventer certaines choses, mais aujourd'hui il faut vous croire", lui a lancé l'avocat d'un de ses co-accusés. L'examen de la personnalité des accusés se poursuit jeudi avec notamment l'audition du prêtre-ouvrier en retraite qui clame son innocence. AP Mercredi 5 mai 2004 Viols et tortures d'une adolescente: 8 ans de prison à 20 ans de réclusion requis BOURG-EN-BRESSE (AFP) - L'avocat général a requis mercredi des peines de 8 ans de prison à 20 ans de réclusion, à l'encontre des douze accusés qui comparaissent à huis clos, pour les viols et tortures d'une adolescente de 1996 à 2000, devant la cour d'assises des mineurs de l'Ain, selon les avocats. Vingt ans et 16 ans de de réclusion criminelle ont été requis à l'encontre de deux accusés, considérés comme les "meneurs" du groupe, tous deux âgés de 22 ans aujourd'hui. L'avocat général, Sophie Taupin, a également réclamé 16 ans de réclusion à l'encontre de la cousine de la victime, accusée d'avoir organisé certaines "tournantes", selon les mêmes sources. L'adolescente, originaire de Saint-Rambert-en-Bugey (Ain), violée et torturée de l'âge de 13 à 17 ans, avait porté plainte en novembre 2000. Au terme d'un réquisitoire qui a duré près de deux heures trente, le ministère public a également requis des peines de 8 ans de prison à 15 ans de réclusion à l'encontre des cinq autres accusés, mineurs au moment des faits, poursuivis pour viols en réunion accompagnés d'actes de tortures ou de barbarie. Douze ans de réclusion ont également été réclamés contre trois autres majeurs, poursuivis pour viols sur mineur en réunion. Enfin, huit ans de prison ont été requis à l'encontre d'une femme, poursuivie pour agression sexuelle, et complicité de corruption de mineur. Mercredi 5 mai 2004 Procès d'Outreau à Saint-Omer: l'enfer familial des Delay SAINT-OMER (AFP) - Viols des enfants par une mère elle-même violée par son père, coups, alcool, suicide: le récit de la vie du couple Delay, les deux principaux accusés du procès d'Outreau, mercredi devant les assises du Pas-de-Calais, a plongé la Cour dans un enfer familial. Au deuxième jour du procès, consacré à l'examen des personnalités des accusés - 17 au total -, Myriam Delay, d'abord prolixe et parfois confuse dans ses propos, a éclaté en sanglots, répétant, à l'issue de plus d'une heure d'interrogatoire avoir violé ses quatre enfants. "Je ne me souviens plus avoir joué avec une poupée ou une dînette, je suis devenue adulte à l'âge de huit ans quand mon père m'a violée. J'ai violé mes propres enfants", a déclaré Myriam Delay, 37 ans, petite brune aux cheveux courts, boulotte, dans un moment d'extrême tension. "C'est très difficile, je ne comprends pas pourquoi j'ai fait ça", a-t-elle ajouté, expliquant qu'en prison elle ne peut se regarder dans la glace parce-qu'elle se sent "sale" et n'a pas écrit à ses enfants, qui pourtant lui "manquent", parce-qu'elle a "honte". Myriam Delay, qui a avoué au cours de l'instruction les viols de 11 des 18 enfants victimes dans l'affaire, est aussi l'une des principales accusatrices du procès et l'un des trois seuls accusés à avoir reconnu les faits. Elle a décrit son enfance "dont elle ne garde que des mauvais souvenirs", disant avoir été "violée" et "prostituée" par son père et être restée avec son mari "par peur". "Demander pardon aux enfants serait pitoyable. Je n'ai toujours pas pardonné à mon père ce qu'il m'a fait", a-t-elle dit. Alors que l'avocat des enfants, Me Thierry Normand, lui demandait pourquoi elle, une "mère", ne les avait pas "protégés" et n'avait pas dénoncé immédiatement les viols et sévices, l'accusée a répondu: "je ne sais pas". Interrogée par une avocate de la défense, Me Djamila Berriah, sur les raisons qui l'ont poussée à placer ses enfants, une fois les faits découverts, et à rester avec son mari, qu'elle a décrit comme "alcoolique" et "violent", la battant à "coups de pieds et de poings", elle a ajouté : "Je ne pouvais pas. J'étais dans un engrenage, ça allait beaucoup trop loin". Son mari, Thierry Delay, accusé des viols de 14 enfants, dont les siens, a selon les experts un profil d'"abuseur sexuel". Il a toujours nié les faits. Thierry Delay a dépeint son enfance avec un père "alcoolique et méchant", qui s'est suicidé à 63 ans. Il s'est décrit devant la Cour comme "alcoolique", "pas bien dans sa peau", "collectionneur de bouteilles, de timbres, de pièces et de fèves", avant que le président du tribunal n'ajoute: "...de crânes humains, de cassettes pornographiques et de godemichés". "Oui c'est des collections", a répondu Thierry Delay, condamné pour avoir volé des os dans des sépultures, et qui a avoué "avoir une fascination morbide de la mort". Dans la matinée, la Cour avait entendu la boulangère ambulante Roselyne Normand, 45 ans, poursuivie pour viols et agressions, l'accusation minimale dans le dossier, et qui a nié les faits. Franck et Sandrine Lavier, proches des Delay, ont également été interrogés, dépeignant eux aussi leur histoire personnelle dans un contexte familial noir, sur fond d'alcoolisme et de tentatives de suicide. L'audience se poursuivait à 18h00 par l'interrogatoire d'autres accusés. Mercredi 5 mai 2004 Outreau: la principale accusée avoue le viol de ses enfants SAINT-OMER (Reuters) - La principale accusée du procès du réseau pédophile d'Outreau a avoué mercredi devant la cour d'assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) avoir violé ses trois enfants. "J'ai violé mes enfants, mes propres enfants et je ne sais pas pourquoi, les enfants ne mentent pas", a déclaré entre deux sanglots Myriam Delay, 37 ans, accusée de "viols, acte de torture ou barbarie et proxénétisme" entre 1995 et 2000. Ses trois enfants sont aujourd'hui âgés de 14, 11 et 7 ans. L'arrestation de l'accusée en février 2001 et celle de Thierry Delay, 40 ans, son mari depuis 1993, est à l'origine de l'affaire qui a amené la comparution de 17 accusés devant la cour. Myriam Delay avait déjà avoué à l'instruction et mis en cause plusieurs personnes qui auraient, selon elle, abusé d'une vingtaine d'enfants à son domicile. "Est-ce qu'un jour je vais réussir à regarder (mes enfants) en face ? Je ne sais pas. Avec le traumatisme que je leur ai fait, je ne leur en veux pas, je ne sais pas comment réparer", a-t-elle dit, affirmant "comprendre" que ses enfants ne lui écrivent pas beaucoup en prison. L'accusée a expliqué avoir agi sous l'influence de son mari, également détenu et jugé devant la cour d'assises. "Ma cliente reconnaît avoir violé ses enfants mais elle explique aussi (...) qu'elle était sous influence. C'est une femme qui a énormément souffert, elle a essayé de donner l'alerte en appelant les services sociaux, en tirant des sonnettes d'alarme", a dit Me Pascale Pouille, son avocate. A la barre, l'accusée a affirmé avoir été régulièrement battue par son père dans son enfance. A dix ans, elle a été placée chez son oncle en Algérie où elle dit avoir été violée puis ensuite "vendue" à des hommes et mariée de force à un cousin. Myriam Delay a également accusé son mari de brutalités. "Il buvait énormément et me frappait à coups de poing et de pied ainsi que les enfants, à coups de bâton", a-t-elle affirmé. "AFFABULATRICE" ? Les avocats des autres accusés, qui la soupçonnent d'être une "affabulatrice", l'ont ensuite longuement interrogée sur les accusations portées contre leurs clients. Priée de dire pourquoi elle avait accusé d'autres personnes à l'instruction avant de reconnaître avoir menti, elle a mis encore en cause Thierry Delay. "C'est à cause de mon mari, il m'avait dit de le dire" a-t-elle expliqué. Les faits et le détail des accusations doivent être abordés à partir de lundi prochain. La cour a par ailleurs procédé à l'interrogatoire de personnalité de Thierry Delay, qui n'a pas souhaité aborder les faits. "Le séjour en prison, ça me permet de réfléchir", a-t-il simplement déclaré. Selon le dossier, Thierry Delay aurait subi des abus sexuels dans son enfance. Décrit comme alcoolique et violent, il est présenté par l'accusation comme le principal responsable de l'affaire avec son épouse. La cour a enfin examiné la personnalité d'une boulangère accusée de viols sur mineurs et qui comparaît libre, après avoir été écrouée durant l'enquête. Elle a déclaré être totalement étrangère à cette affaire. "Mon combat maintenant, c'est de prouver mon innocence", a-t-elle dit. Sa mère, sa fille et son frère, entendus par la cour, ont affirmé qu'ils pensaient l'accusée incapable d'avoir commis les faits qu'on lui reprochait. Le procès se poursuit jeudi par l'examen de la personnalité des autres accusés, dont beaucoup se disent victimes d'une erreur, comme un prêtre ouvrier qui comparaît détenu et un huissier de justice libéré après 22 mois de détention. Mercredi, la cour a repoussé les demandes de remises en liberté de deux autres accusés, deux proches du couple Delay. Mercredi 5 mai 2004 Affaire Alègre: mise en cause de l'enquête du gendarme Roussel PARIS (Reuters) - Une enquête de l'Inspection technique de la gendarmerie met en cause les méthodes de l'adjudant Michel Roussel dans la conduite de l'enquête sur le volet proxénétisme de l'affaire Patrice Alègre. L'information a été révélée mercredi par France Info et Le Monde. Remis au juge d'instruction toulousain Thierry Perriquet, le rapport de l'ITG, dont les travaux se sont achevés le 21 avril, souligne notamment que l'adjudant Roussel a rédigé en avril 2003 un procès-verbal d'audition de la prostituée "Patricia" avant même d'avoir procédé à son interrogatoire. Michel Roussel, ancien chef de la cellule "Homicides 31" parti en retraite en octobre 2003, se voit également reprocher un autre document antidaté. Interrogés par l'inspection, ses anciens collègues ont critiqué les conditions des auditions, souvent menées par le seul adjudant, des ex-prostituées "Fanny" et "Patricia", qui avaient mis en cause des personnalités. Une information judiciaire a été ouverte en mars 2003 à Toulouse pour "viols par personne dépositaire de l'autorité publique" après les déclarations de "Fanny" et "Patricia". Les deux anciennes prostituées accusaient l'ex-maire de Toulouse Dominique Baudis, des magistrats, des policiers et des notables d'avoir soutenu un réseau de proxénétisme animé selon elles par Patrice Alègre, aujourd'hui en prison à perpétuité pour cinq meurtres. Après une tempête médiatique autour du cas Baudis en mai-juin 2003, la procédure avait tourné court, les témoins et Patrice Alègre revenant sur leurs déclarations. Selon l'inspection interne de la gendarmerie, c'est dans des conditions contestables que le nom et la photo du magistrat toulousain Marc Bourragué, l'une de ces personnalités mises en cause, ont été joints au dossier. "M. Bourragué a fait l'objet d'une mise en cause montée de toutes pièces, à partir d'une enquête préliminaire ahurissante dans la forme comme dans le fond", a dit mercredi sur France Info Me Laurent de Caunes, l'avocat du magistrat. Evoquant un "système de calomnie", il a l'intention de demander à son tour des poursuites. De son côté, Michel Roussel s'est mis depuis quelques mois, à titre privé, au service d'une association de familles de victimes de crimes non résolus à Toulouse, qui demande la poursuite des investigations. Dans un livre publié en janvier, il affirme avoir fait l'objet de "tentatives de déstabilisation" pendant son enquête. Il évoque également des dizaines de crimes de femmes non résolus dans la région toulousaine, dont certains classés sans suite par la police après des investigations qu'il juge trop sommaires. Arrêté en septembre 1997, Patrice Alègre purge une peine de réclusion à perpétuité pour le meurtre de cinq femmes et une tentative de meurtre entre 1989 et 1997. Il est actuellement mis en examen pour cinq autres meurtres et une tentative, ce qui devrait conduire à un second procès. Mercredi 5 mai 2004 Carcassonne: trois jeunes gens interpellés pour des viols collectifs
CARCASSONNE (AP) - Trois jeunes gens âgés de 18 ans à 19 ans ont été interpellés mardi à Carcassonne (Aude) puis remis en liberté mercredi, dans le cadre d'une enquête sur des viols collectifs dont aurait été victime une jeune fille de 17 ans qui s'est suicidée fin 2003, selon le parquet de Carcassonne. Des perquisitions aux domiciles des jeunes hommes n'ont rien donné, a précisé Jean-Paul Dupont, procureur de Carcassonne. Sabrina I. s'est suicidée avec des médicaments le 25 novembre 2003. Son corps a été retrouvé le 12 janvier dernier à quelques centaines de mètres de chez ses parents. Elle avait commencé à dénoncer les faits en septembre 2003 et, lors de ses auditions par la police, avait reconnu sur photo les trois jeunes adultes interpellés. Une dizaine de personnes pourraient être impliquées dans ces viols en réunion, qui auraient eu lieu entre mai et juillet 2002. Selon "La Dépêche du Midi", qui a révélé l'affaire mercredi, il y en aurait treize, parmi lesquelles des pères de famille ou des notables. D'après le quotidien régional, les parents de la jeune femme sont convaincus que tout n'a pas été fait avant la disparition pour éviter le suicide. Ils dénoncent des "dysfonctionnements" à l'Education nationale, qui ne les a pas prévenus immédiatement de l'absence de Sabrina le jour de son suicide; dans les services sociaux qui s'occupaient d'elle; et dans la police et la justice qu'ils jugent trop lentes. Ils avaient notamment écrit à Nicolas Sarkozy et Luc Ferry, ministres de l'intérieur et de l'Education à l'époque des faits. "Il faut savoir que cette jeune fille a eu beaucoup de mal à exprimer les faits qu'elle a finalement dénoncés. L'enquête préliminaire a pris du temps car elle a commencé par accuser son père avant de se rétracter. Et elle était aussi très fragile psychologiquement, sans doute à cause des faits. Rien ne dit qu'on aurait pu empêcher son suicide", estime le procureur, qui rappelle que l'enquête continue, malgré la difficulté supplémentaire due au fait que Sabrina n'est plus là pour témoigner. AP Mercredi 5 mai 2004 Affaire Alègre: un rapport critique les irrégularités de l'enquête TOULOUSE (AFP) - L'inspection technique de la gendarmerie dénonce dans un rapport de "graves irrégularités" dans le fonctionnement de la cellule Homicide 31, enquêtant sur l'affaire Alègre et dirigée de 2000 à 2003 par l'ex-adjudant Michel Roussel, ont annoncé mercredi France Info, puis le quotidien Le Monde. "Procès-verbaux antidatés, auditions hors procédure, interventions suspectes du parquet de Toulouse: les enquêteurs de l'inspection technique de la gendarmerie nationale, chargés le 18 février par le juge toulousain Thierry Perriquet d'expliciter les conditions dans lesquelles la cellule Homicide 31 a mené ses investigations sur le volet proxénétisme de l'affaire Alègre, ont découvert nombre de dysfonctionnements au sein de l'unité d'enquête", confie Le Monde dans son édition datée de jeudi. Selon les deux médias, cette enquête interne de la gendarmerie a été remise le 21 avril à M. Perriquet. Principaux accusés dans ce rapport: d'une part Michel Roussel, "soupçonné par ses anciens collègues d'avoir à tout prix voulu accréditer la version de prostituées, qui accusaient de viols répétés Marc Bourragué, ex-substitut au parquet de Toulouse et l'ancien maire Dominique Baudis", et d'autre part le parquet de Toulouse, "soupçonné d'avoir voulu +charger+ M. Bourragué au motif d'inimitiés anciennes". Selon Le Monde, "l'enquête a établi que des pièces de procédure avaient été antidatées et que la déposition d'une ex-prostituée avait été rédigée avant même son audition. La photo du substitut Bourragué semble même avoir été placée dans le dossier par des magistrats +qui souhaitaient régler des comptes avec lui+". En outre, pointe le journal, les gendarmes de l'inspection technique ont découvert de "curieuses méthodes d'enquête". Ainsi, Michel Roussel entendait souvent seul les témoins-clés, +Fanny+ et +Patricia+, enregistrait leurs conversations et réalisait des auditions dans sa voiture". D'après Le Monde, le commandant de la section de recherches de Toulouse, le lieutenant-colonel Philippe Henry, a confié le 6 avril aux enquêteurs que "Roussel s'est trouvé isolé au sein de sa cellule, conforté dans son approche de l'enquête par M. Heinisch (substitut du procureur de Toulouse). Les tentatives de redressement que j'ai faites sont restées vaines, au prétexte, selon ce magistrat, que seul Michel Roussel était capable de faire parler les filles". M. Roussel n'a pu être joint par l'AFP, tandis que le parquet n'était pas immédiatement disponible pour une réaction. Sollicité par Le Monde, il n'a pas souhaité faire de commentaires." Interviewé sur France Info, l'avocat de Marc Bourragué, Me Laurent de Caunes estime que son client "a fait l'objet d'une mise en cause montée de toutes pièces à partir d'une enquête préliminaire ahurissante dans la forme comme dans le fond Mercredi 5 mai 2004 Affaire d'Outreau: début de l'interrogatoire de personnalités des accusés SAINT-OMER (Pas-de-Calais) (AFP) - La cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer a entamé mercredi matin l'interrogatoire de personnalités des 17 adultes accusés de viols et actes de barbarie sur 18 enfants, de 1995 à 2000 à Outreau, dans la banlieue de Boulogne-sur-Mer. Première à être entendue au deuxième jour du procès, la boulangère ambulante Roselyne Normand, 45 ans, poursuivie pour viols et agressions, l'accusation minimale dans le dossier. Petite, engoncée dans un tailleur crème mal ajusté, elle a raconté à la barre son enfance "sans problème", sa "vie privée tout à fait classique". Roselyne Normand livrait le pain dans la banlieue d'Outreau. Elle est accusée par les enfants du couple Delay - les personnages centraux du dossier - et les accusés dénonciateurs, d'avoir participé aux orgies sexuelles organisées dans l'appartement de la tour du Renard. Seul moment d'émotion durant son interrogatoire, l'évocation du moment où elle a été impliquée dans le dossier. "Quand celà est arrivé, tout s'est effondré", a-t-elle déclaré, souffle coupé. La boulangère comparaît libre, ainsi que son mari, également mis en examen. L'expertise psychologique a conclu durant l'instruction à "une volonté de domination", "un fond d'agressivité". Elle nie les accusations portées contre elle et n'a reconnu s'être rendue chez les Delay que "pour boire du café". Sa mère, assistante maternelle à la retraite, est venue soutenir sa fille. "Ca, c'est pas possible, elle est incapable de faire ça. Ca, c'est pas elle", a-t-elle déclaré à la barre. Sa fille de 20 ans, venue témoigner à son tour, a fondu en larmes, quand l'avocat de la commerçante lui a demandé si elle était allée "voir sa mère en prison". Avec la personnalité de Sandrine Lavier, 27 ans, la cour a affronté ensuite le sordide, au coeur du dossier. Petite, blonde aux cheveux longs, la jeune femme est chômeuse, mère de quatre enfants, dont deux d'une précédente union, le premier né alors qu'elle avait 15 ans. Sa première relation s'est interrompue parce que son compagnon buvait et était violent. Elle est accusée avec son mari, Franck Lavier, du viol de deux des enfants de Thierry et Myriam Delay, de trois de ses propres filles, et nie tout en bloc. Le témoignage à charge de sa fille aînée est cependant l'un des rares témoignages d'enfants sur lequel les experts expriment des réserves. "Mes enfants ne me cachaient jamais rien. Il est impossible qu'ils aient subi quoi que ce soit", a-t-elle déclaré d'une voix frêle. Son mari était, dit-elle, "paternel et s'occupait bien des enfants". Thierry Delay, sur lequel pèsent les accusations les plus graves, figurait parmi les accusés qui devaient être entendus dans la journée. Mercredi 5 mai 2004 Deux accusés d'Outreau demandent leur mise en liberté SAINT-OMER (Reuters) - Les avocats de deux des 17 accusés du présumé réseau pédophile d'Outreau ont demandé mercredi la mise en liberté de leurs clients, au deuxième jour du procès devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. Me Olivier Rangeon et Me Philippe Lescène, qui défendent respectivement un artisan et une femme, tous deux proches du couple qui aurait organisé la prostitution d'enfants, ont souligné que cinq autres accusés avaient déjà été laissés libres avant le procès. "Je demande une nouvelle fois la mise en liberté de ma cliente car le seul lien qu'elle a avec cette affaire est d'être voisine des principaux accusés", a dit Me Philippe Lescène à la presse. "Elle n'avait pas de lien d'amitié avec eux mais des liens de voisinage, c'est tout. Elle ne savait pas ce qui se passait dans l'appartement d'à côté, elle a quatre enfants, elle a des valeurs morales, elle est étrangère à cette affaire", a ajouté l'avocat. Cette demande de remise en liberté devrait être étudiée dans la journée. Les autres avocats de la défense ont également réaffirmé dès le début de l'audience que leurs clients étaient victimes d'une erreur judiciaire. "La raison va revenir dans ce dossier. Il ne faut pas opposer les victimes - il y a les petites victimes, les enfants, mais il y a aussi des adultes qui sont victimes dans ce dossier et je pense que mon client en fait partie ainsi que son épouse", a dit Me Hubert Delarue, avocat d'un huissier de justice libéré pendant l'enquête après 22 mois de détention. La cour a commencé à examiner la personnalité d'une des personnes mises en cause, une boulangère de 46 ans accusée de viols sur cinq enfants et laissée en liberté. Dans la journée, les jurés devraient aborder les dossiers de personnalité des deux principaux accusés, Thierry et Myriam Delay, dont l'interpellation début 2001 est à l'origine de l'affaire. Ce couple, accusé de viols sur ses trois enfants mineurs, d'actes de torture et de barbarie et proxénétisme aggravé, a reconnu les faits et a mis plusieurs autres personnes en cause. Mardi 4 mai 2004 Un quatrième policier lillois mis en examen pour viol LILLE (Reuters) - Un quatrième policier lillois a été mis en examen pour "viol et corruption passive" à l'encontre d'une prostituée lilloise, a-t-on appris mardi auprès du procureur de la République de Lille, Philippe Lemaire. Comme ses trois collègues mis en examen le 3 avril dernier, l'homme, qui a été laissé en liberté, était affecté au commissariat central de Lille. "Il a reconnu les faits", a précisé le procureur. Depuis plusieurs mois, les quatre policiers auraient abusé de leur statut pour faire pression sur une prostituée, la menaçant notamment de poursuites pour racolage passif si elle n'acceptait pas d'offrir des "prestations sexuelles" gratuites. L'avocate de la prostituée avait été contactée une première fois par sa cliente en octobre 2003. La plainte a été déposée à la fin du mois de janvier 2004. La prostituée, une femme âgée d'une trentaine d'années, avait noté les dates et heures des demandes des policiers et les numéros des plaques d'immatriculation de leurs véhicules. Ils venaient à sa rencontre la nuit, parfois en voiture de fonction, parfois après leur service à bord de voitures personnelles. Des détails difficiles à inventer et la précision des accusations de la prostituée auraient rapidement convaincu la police du caractère plausible de ses accusations. La jeune femme, qui vend ses charmes dans le quartier du vieux Lille à proximité du palais de justice, avait alerté de associations d'aide aux prostituées à qui elle avait signalé les agissements des policiers. Mardi 4 mai 2004 Affaire d'Outreau: 17 accusés en spectateurs de leur procès SAINT-OMER (AP) - La première journée du procès des 17 pédophiles présumés d'Outreau (Pas-de-Calais), qui s'est ouvert mardi devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer, laisse une image insolite du spectacle judiciaire compte tenu de la disposition de la salle d'audience. A partir de mercredi et jusqu'à la mi-juin, quelques 150 témoins, experts, enquêteurs et victimes vont défiler à la barre en tournant le dos à 17 accusés, dont six femmes, à qui sont reprochés notamment de multiples viols en réunion de jeunes enfants commis entre 1995 et 2000 dans un appartement d'une cité populaire d'Outreau, près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Les accusés occupent en effet les cinq premiers rangs de la salle d'audience, entourés de leurs avocats et de policiers, comme spectateurs d'un procès qui ne les concernerait que de loin. Les parties civiles siègent dans le box... Et le public suit le procès retransmis par écran vidéo dans une autre salle. Tout donne l'impression d'une sorte de détachement vis-à-vis de la lourdeur des accusations. Les déclarations de 18 enfants vont s'opposer pendant la durée du procès aux dénégations de la plupart de ces adultes mis en cause, à l'exception de trois d'entre eux qui reconnaissent la plupart des faits. Des pères et des mères de famille, des voisins, des petits commerçants, un huissier, un prêtre-ouvrier retraité auraient transformé des enfants en jouets sexuels, photographiant et filmant des scènes de viols dont les images n'ont jamais été retrouvées. Au cours de l'enquête qui a démarré tardivement en février 2001, alors que certains enfants étaient victimes de viols depuis plusieurs années, un réseau de pédophilie franco-belge aura été évoqué sans résultat, ainsi que le meurtre d'une petite fille dont le corps a été recherché en vain à Outreau en janvier 2002. Le poids de nombreuses déclarations, jugées "fantaisistes" par des avocats de la défense, va largement peser sur les débats qui devraient durer six semaines dans une salle trop exiguë pour un procès d'une telle ampleur. La lecture des quelques 150 pages de l'arrêt de renvoi, qui contient les faits reprochés aux 17 accusés, a brossé mardi un panorama digne d'un cabinet des horreurs. Viols répétés, fellations, ainsi que fourchettes, manches de couteau, godemichés introduits dans le corps des enfants, âgés de 3 à 12 ans à l'époque des faits, visionnage de films pornos, pratiques zoophiles en présence d'enfants, baguettes de pain enfoncées dans l'anus. Des propos qui paraissent "crédibles" et "cohérents" pour l'ensemble des experts qui ont entendu les petites victimes. Le jury composé de trois hommes et de six femmes n'a pas encore entendu le pire. Trois des accusés, qui ont dénoncé les quatorze autres, reconnaissent la plupart des sévices dont les enfants ont été victimes. Plusieurs d'entre eux doivent venir témoigner devant la cour d'assises. Me Yves Crespin, avocat de l'association l'Enfant Bleu, a demandé mardi à la cour la possibilité exceptionnelle de filmer ces témoignages afin d'éviter aux enfants l'épreuve d'un éventuel nouveau procès en cour d'assises d'appel si le verdict était contesté par certains des accusés. Cette disposition n'est pas encore prévue par la législation française. L'audience reprend mercredi matin par les premiers examens de personnalité des accusés. AP
Protestations d'innocence au procès du réseau d'Outreau SAINT-OMER (Pas-de-Calais) (Reuters) - Le procès de 17 personnes, dont six femmes, accusées d'être impliquées dans un réseau de pédophilie à Outreau (Pas-de-Calais) à la fin des années 1990 s'est ouvert mardi devant la cour d'assises à Saint-Omer. Dans un palais de justice placé sous haute surveillance, la cour a consacré le début de l'audience aux formalités d'organisation. Quelque 130 témoins sont convoqués, une vingtaine d'avocats représentent la défense et plusieurs associations sont parties civiles. Le procès doit durer quatre à six semaines. La cour a décidé notamment d'auditionner les enfants, au nombre d'une vingtaine, qui auraient été victimes du réseau, sans décider dans l'immédiat si ces auditions seraient ou non publiques. Les avocats de nombreux accusés, dont douze comparaissent détenus, ainsi que leurs proches ont réitéré hors audience leurs protestations d'innocence. "Je suis sereine car persuadée que la justice va éclater, (...) sereine car persuadée que cette innocence, comme d'autres dans cette affaire, va éclater au cours du procès", a dit à la presse l'épouse d'un chauffeur de taxi écroué depuis deux ans et demi. La défense a critiqué le début d'audience qu'elle considère comme confus. "C'est à l'image du dossier, on navigue à vue, on ne sait pas où l'on va", a déclaré Me Eric Dupont-Moretti, avocat de l'une des accusées. Poursuivis pour "viols aggravés", "viols avec actes de torture et de barbarie sur mineurs de moins de quinze ans", et pour certains d'entre eux "proxénétisme", les accusés encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle ou la perpétuité pour les faits les plus graves. DECLARATIONS D'ENFANTS Les magistrats et les jurés ne jugeront pas des faits avérés. La plupart des suspects, dont douze comparaissent détenus, clament en effet leur innocence depuis le début de l'affaire. Les charges reposent souvent exclusivement sur les déclarations du couple d'accusés principaux et d'une vingtaine d'enfants qui ont désigné des suspects dans des albums-photos constitués par les enquêteurs. Les déclarations de ces témoins, âgés souvent de trois à cinq ans au moment des faits, ont été jugées crédibles par les psychologues mais sont contestées par la défense. Les dépositions au procès pourraient donc être déterminantes. L'affaire a commencé fin 2000 quand les services sociaux ont dénoncé des maltraitances sexuelles imposées par Thierry Delay, 40 ans, et son épouse Myriam, 37 ans, à leurs trois enfants. Le couple a admis avoir organisé des soirées pédophiles dans son logement et a mis en cause d'autres personnes, affirmant qu'il avait organisé pour elles le réseau. Parmi les accusés figurent sept voisins du couple Delay, un huissier de justice et son épouse, un prêtre ouvrier, un chauffeur de taxi, un boulanger et sa femme, un artisan et son fils. Un autre accusé s'est suicidé en détention et un 19e suspect a été déclaré irresponsable. L'hypothèse de déplacements en Belgique des membres du réseau a été infirmée et en janvier 2002 le juge et les enquêteurs ont entrepris vainement des fouilles de grande ampleur près du domicile des Delay. L'un des suspects avait en effet affirmé qu'une petite fille belge avait été battue à mort puis enterrée mais il a finalement reconnu avoir tout inventé pour "prendre moins de peine". Mardi 4 mai 2004 Procès d'Outreau: suspension d'audience à la cour d'assises du Pas-de-Calais SAINT-OMER (AP) - La première matinée d'audience du procès des 17 pédophiles présumés, qui comparaissent notamment pour des viols en réunion commis à Outreau (Pas-de-Calais) entre 1995 et 2000 sur 18 jeunes enfants, a été consacrée à la constitution du jury populaire -six femmes et trois hommes- et l'interminable appel de quelque 130 témoins et experts. Les 17 accusés, dont six comparaissent libres, occupent les cinq premiers rangs de la petite salle de la cour d'assises du Pas-de-Calais, exigüe pour accueillir un procès de cette dimension. C'est la première fois qu'on examine en France un procès de pédophilie de cette ampleur. Au premier rang de la salle, la cour a placé deux des couples qui sont accusés d'avoir abusé de leurs propres enfants. Aucun des accusés n'a semblé manifester d'émotion aux premières heures du procès. Le prêtre ouvrier a échangé des sourires et des petits signes lors de l'appel des témoins. L'une des accusées a été victime d'un très léger malaise à l'issue de cette matinée d'audience. L'audience reprend à 14h30 par la lecture de l'acte de renvoi des accusés devant la cour d'assises. AP Mardi 4 mai 2004 Dix-sept pédophiles présumés jugés à Saint-Omer SAINT-OMER (Reuters) - Le procès de 17 personnes accusées d'être impliquées dans un réseau de pédophilie à Outreau (Pas-de-Calais) à la fin des années 1990 s'est ouvert devant la cour d'assises à Saint-Omer. Poursuivis pour "viols aggravés", "viols avec actes de torture et de barbarie sur mineurs de moins de quinze ans", et pour certains d'entre eux "proxénétisme", les accusés encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle ou la perpétuité pour les faits les plus graves. Le procès doit durer de quatre à six semaines. Les magistrats et les jurés ne jugeront pas des faits avérés. La plupart des suspects, dont douze comparaissent détenus, clament en effet leur innocence depuis le début de l'affaire. Les charges reposent souvent exclusivement sur les déclarations d'une vingtaine d'enfants qui ont désigné des suspects dans des albums-photos constitués par les enquêteurs. Leurs déclarations, jugées crédibles par les psychologues, sont contestées par la défense. Les dépositions à l'audience, qui pourraient se dérouler à huis clos, seront donc déterminantes. L'affaire a commencé fin 2000 quand les services sociaux ont dénoncé des maltraitances sexuelles imposées par Thierry Delay, 40 ans, et son épouse Myriam, 37 ans, à leurs trois enfants Le couple a admis avoir organisé des soirées pédophiles dans son logement et a mis en cause d'autres personnes, affirmant qu'il avait organisé pour elles le réseau. Parmi les accusés figurent sept voisins du couple Delay, un huissier de justice et son épouse, un prêtre ouvrier, un chauffeur de taxi, un boulanger et sa femme, un artisan et son fils. Un autre accusé s'est suicidé en détention et un 19e suspect a été déclaré irresponsable. L'hypothèse de déplacements en Belgique des membres du réseau a été infirmée et en janvier 2002 le juge et les enquêteurs ont entrepris vainement des fouilles de grande ampleur près du domicile des Delay. L'un des suspects avait en effet affirmé qu'une petite fille belge avait été battue à mort puis enterrée mais il a finalement reconnu avoir tout inventé pour "prendre moins de peine". Mardi 4 mai 2004 Ouverture du procès d'Outreau devant les assises du Pas-de-Calais SAINT-OMER (AP) - Le procès de 17 pédophiles présumés, dont six femmes, notamment accusés de viols en réunion commis sur de jeunes enfants entre 1995 et 2000 dans une cité populaire d'Outreau (Pas-de-Calais), s'est ouvert mardi à 10h45 par la désignation du jury de la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. Le jury populaire composé de trois hommes et six femmes va entendre au cours d'un procès-fleuve de six semaines environ 130 témoins, enquêteurs et experts et une trentaine d'avocats Les 17 accusés, dont six comparaissent libres, sont soupçonnés d'avoir violé et agressé sexuellement 18 enfants -14 garçons et 4 filles- âgés de trois à douze ans à l'époque des faits. Trois des accusés, dont un prêtre ouvrier retraité, sont également soupçonnés d'actes de torture et de barbarie. Un couple est poursuivi pour avoir prostitué quatre de leurs enfants. Le verdict est attendu à la mi-juin. Les accusés risquent de 20 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité. AP lundi 3 mai 2004 Quatre accusés pour un double meurtre Assises : deux hommes égorgés à Lanvallay, en février 2001 Quatre hommes comparaissent, aujourd'hui et durant toute la semaine, devant la cour d'assises des Côtes-d'Armor pour le double meurtre de Lanvallay, en février 2001. Jean-Charles Diveu et Joël Robiou avaient été égorgés, victimes d'une expédition punitive concernant un viol. Or ce viol pourrait être une histoire inventée par la compagne de l'un des accusés. Le 26 février 2001, vers 21 heures, Jean-Charles Diveu, 43 ans, est égorgé dans son appartement, au rez-de-chaussée de l'immeuble de la cité des Cotissois, à Lanvallay. L'homme qu'il héberge depuis plusieurs jours, Joël Robiou, 50 ans, subira le même sort : il sera frappé de plusieurs coups de couteau au poumon et surtout au cou. A partir de ce lundi et durant toute la semaine, la cour d'assises des Côtes-d'Armor va juger quatre hommes. L'un pour meurtres : Philippe Eisenstein, 33 ans, sans profession et déjà condamné à plusieurs reprises pour des faits de violence. Et les trois autres pour complicité de meurtres : Albert Thuboeuf, 56 ans, menuisier ; Wilfried Gallay, 23 ans, sans profession et Mickaël Le Calvez, 22 ans, ouvrier. Une expédition punitive Sur le déroulement des faits, ces trois derniers accusés ont jusqu'à présent tenu des déclarations relativement proches. C'est au début du mois de février 2001 que se noue le drame. Albert Thuboeuf qui rentre d'une nouvelle hospitalisation au centre spécialisé de Saint-Jean-de-Dieu, près de Dinan, apprend de la bouche de sa compagne que celle-ci a été victime d'un viol commis par deux hommes, dans la cave de l'immeuble, sous les yeux de Joël Robiou et de Jean-Charles Diveu. Albert Thuboeuf et sa compagne résident dans le même immeuble que les deux victimes. A partir de ces déclarations, l'idée d'une expédition punitive fait alors peu à peu son chemin dans l'esprit d'Albert Thuboeuf et finalement celui-ci va faire appel à Philippe Eisenstein dont il avait fait connaissance à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu, et à Wilfried Gallay et Mickaël Le Calvez. Ce dernier se munit d'un marteau brise-vitre, Philippe Eisenstein d'un couteau à viande doté d'une lame de 16 cm et Albert Thuboeuf d'un couteau également. Trois d'entre eux enfilent des gants de chirurgie, Philippe Eisenstein des gants en cuir noir. En ce 26 février 2001, il est environ 21 heures lorsque tous les quatre pénètrent dans l'appartement de Joël Robiou... Viol inventé ou réalité ? Durant toute cette semaine, magistrats et jurés vont devoir éclaircir les nombreuses interrogations qui émaillent encore cette affaire. Et tout d'abord, Philippe Eisenstein a-t-il bien tué les deux victimes ? Ce dernier l'a jusqu'à présent nié mais a relaté plusieurs versions sur ce qu'il aurait fait ce soir-là. Les chaussures qu'il portait lors de son interpellation présenteraient également des dessins similaires aux traces de sang relevées dans l'appartement de Jean-Charles Diveu. Dans ce double meurtre, quel a été le rôle exact tenu par Albert Thuboeuf ? Est-il resté à l'entrée de la pièce, tétanisé, ou a-t-il pris une part plus active en coupant notamment les fils du téléphone ? Mais surtout, la cour d'assises tentera de déterminer si la compagne de ce dernier a réellement été violée ou si elle a inventé cette histoire afin de rendre jaloux son compagnon, ce qu'elle affirmera en juin 2001 avant de se rétracter par la suite. Le procès doit se tenir jusqu'à vendredi et peut-être jusqu'à lundi prochain. lundi 3 mai 2004 Accusé d'avoir abusé de trois enfants Le prévenu avait déjà été condamné pour pédophilie C'est une sordide histoire d'agressions sexuelles qui est passée, vendredi, devant le tribunal correctionnel d'Angers. Jean-Marc Joubert, déjà condamné pour des faits de pédophilie, et détenu dans le cadre de la vaste affaire en cours d'instruction à Angers, comparaissait pour des attouchements sur trois enfants de 3, 6 et 8 ans. Jugement vendredi prochain. Une histoire où la misère sociale et les dysfonctionnements des institutions se le disputent. Vendredi, le tribunal correctionnel d'Angers, a mis à jour une nouvelle affaire d'agressions sexuelles sur mineurs : deux frères et une soeur, qui, au moment des faits, en novembre 2001, avaient 3, 6 et 8 ans. C'est à cette période que Jean-Marc Joubert, 40 ans, aurait commencé à abuser d'eux. Libéré un an plus tôt, après avoir été condamné à huit ans de réclusion pour le viol de quatre enfants, il habite chez la grand-mère des petits. Celle-ci connaît le passé de l'homme. Trois fois par semaine, pourtant, alors qu'elle a la garde de ses petits-enfants, elle préférera s'absenter, souvent. Vendredi, cette femme de 66 ans comparaissait pour non-assistance à personne en danger et non dénonciation de mauvais traitements. Jean-Marc Joubert, lui, est apparu dans le box des accusés. Un homme petit et maigre, moustachu au visage mangé par des lunettes rectangulaires. Détenu, depuis janvier 2003, dans le cadre du vaste réseau de pédophilie angevin, il aurait, entre autre, « prêté » la petite âgée de 3 ans au moment des faits. En janvier 2001, devant le comportement anormal de la fillette, sa mère porte plainte. Les analyses psychiatriques décrivent un homme « immature et instable, un manipulateur à la sexualité archaïque, aux déviances pédophiles avérées mais qui ne souffre d'aucune pathologie ». Un être que n'affleure aucun sentiment de culpabilité. Aux questions du procureur Toccanier sur ses gestes odieux à l'égard d'une fillette de 3 ans, il se met même à rire, un peu gêné. N'admet que quelques « caresses ». Des aveux bien en-deçà de la réalité pour Me Capatto : « Lorsque le petit de 6 ans dit, à propos des actes qu'on lui a fait subir : « ça me faisait mal », nous savons tous ce que cela implique. » « Nous jugeons des faits d'atteintes sexuelles, non des crimes », rétorque Me Poinson, l'avocat du prévenu. « Moi, je n'ai rien vu, sinon je l'aurais dit directement à l'éducateur », tonne la grand-mère. C'en est trop pour le procureur, qui réclame 18 mois dont un an avec sursis pour la prévenue : « C'est un procès pour ces trois enfants et les dizaines d'autres qui croiseront, peut-être, le chemin de Joubert. Pour les éducateurs qui passeront des années à faire en sorte que ces victimes ne deviennent pas eux-mêmes des bourreaux ». Et de requérir 14 ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé. Le jugement sera rendu vendredi prochain. Lundi 3 mai 2004 Michael Jackson inculpé pour complot Le chanteur américain a été inculpé de dix chefs d'accusation, vendredi 30 avril, par le tribunal de Santa Maria. Contrairement à sa première comparution en janvier dernier, Michael Jackson a, cette fois-ci, fait profil bas en arrivant au tribunal. Sur place avec 40 minutes d'avance, il a salué la centaine de fans qui s'était déplacée pour lui apporter son soutien. Lors de l'audience qui aura duré une quarantaine de minutes, Michael Jackson s'est vu signifier qu'il était accusé "d'attentat à la pudeur sur mineur, tentative d'abus sexuels sur enfant, administration de produit enivrant et complot comprenant tentative d'enlèvement de mineur, emprisonnement et extorsion, avec le concours de tiers". Le chanteur, assisté de son nouvel avocat Thomas Mesereau qui a défendu avec succès Mike Tyson lors d'une accusation de viol, plaide non coupable. A noter que l'accusation de complot suppose qu'il y a eu un plan pour qu'un crime ait lieu, mais ne signifie pas que le crime a nécessairement eu lieu. Michael Jackson devra à nouveau se présenter au tribunal le 28 mai. Il risque plusieurs décennies d'emprisonnement. dimanche 02 Mai 2004 Affaire d'Outreau: ce meurtre d'une petite fille qui sème le doute 15:34 SAINT-OMER (AP) -- Début janvier 2002, alors que la mise en examen d'un huissier, d'une infirmière scolaire, d'un prêtre-ouvrier en retraite vient de lancer médiatiquement l'affaire d'Outreau, l'un des mis en cause, Daniel L., 22 ans, va faire de nouvelles révélations fracassantes. Dans un courrier envoyé à France 3 Nord-Pas-de-Calais à Lille, le jeune homme explique avoir été témoin du viol et du meurtre d'une petite fille d'origine étrangère, âgée de cinq ou six ans, au domicile du couple Thierry D. et Myriam B., à Outreau. La petite fille avait été amenée de Belgique par un homme assez âgé, selon ce témoin. L'accusation est confirmée par Myriam B. et étonnamment reprise par certaines des petites victimes. Mais les fouilles entreprises à Outreau et les recherches effectuées en Belgique dans un climat de passion médiatique ne donneront rien. Quelques semaines plus tard, Daniel L., interrogé dans le cabinet du juge d'instruction, fera à nouveau une déclaration surprenante en avouant «avoir tout inventé». Selon le jeune homme, cette histoire de meurtre avait pour but de démontrer que Myriam B. était mythomane, puisqu'elle avait confirmé cette pure fiction. En l'absence de tout élément matériel et des dénégations de l'accusé qui avait révélé le meurtre, ce dossier toujours à l'instruction a été disjoint du procès qui s'ouvrira à Saint-Omer. La piste du réseau pédophile franco-belge où les enfants étaient filmés, photographiés et prostitués a également été abandonnée. Mardi 27 avril 2004, 12h36 Le violeur présumé des collèges devant les assises de Paris PARIS (AP) - Vasileios Raptopoulos, 39 ans, dit le "violeur des collèges" comparaît depuis mardi matin devant la cour d'assises de Paris pour quatre viols, deux tentatives de viol et huit agressions sexuelles ou tentatives commis entre septembre 2001 et mars 2002 sur quatorze fillettes âgées d'une dizaine d'années à Paris et en région parisienne. Ce ressortissant grec reconnaît la majorité des faits dont il est accusé mais nie formellement avoir violé les filles. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour ces crimes commis en récidive. Le verdict est attendu vendredi. Vasileios Raptopoulos, surnommé "l'homme au scotch" par les policiers, a été interpellé en mars 2002 dans le XVIIe arrondissement de Paris alors qu'il venait d'agresser une fillette de 12 ans. Il a été confondu par une analyse ADN. Ce chômeur, déjà condamné en 1995 à huit ans d'emprisonnement pour des agressions sexuelles sur 29 fillettes, a été formellement identifié par plusieurs de ses victimes. Il nie formellement les avoir violées, affirmant s'être contenté, après leur avoir bandé les yeux avec du scotch, de leur faire suçoter son doigt et se masturber devant elles. Version très différente de celle des jeunes filles. Pour approcher ses victimes, repérées essentiellement dans l'Ouest de Paris et en banlieue ouest, Vasileios Raptopoulos s'est souvent fait passer pour un policier. Il a notamment réussi en jouant de cette fausse qualité de s'introduire le 5 mars 2002 au collège Chaptal (VIIIe), avant d'entraîner une fille de 11 ans dans la cage d'escalier d'un immeuble voisin pour la violer. Quelques jours plus tard, dans un autre établissement scolaire du VIIe arrondissement, une autre adolescente âgée de 13 ans avait été la proie de ce faux policier qui avait tenté d'abuser d'elle avant de prendre la fuite. Mardi 27 avril 2004, 12h24 Un violeur en série récidiviste jugé aux assises de Paris PARIS (Reuters) - Le procès d'un homme de 39 ans, poursuivi pour 14 viols ou agressions sexuelles de fillettes entre septembre 2001 et mars 2002 à Paris et en région parisienne, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises. Vasileios Raptopoulos, un Grec arrêté et écroué en mars 2002, avait provoqué une psychose dans la capitale. Il se faisait passer pour un policier, entraînait ses jeunes victimes dans des halls d'immeuble, leur bandait les yeux avec du ruban adhésif avant de les agresser sexuellement. La police l'a finalement arrêté grâce à un signalement et à des rapprochements avec d'autres affaires. Jugé pour quatre viols, deux tentatives de viol et huit agressions sexuelles ou tentatives, il encourt, en tant que récidiviste, la réclusion criminelle à perpétuité. L'accusé reconnaît les agressions sexuelles mais pas les viols. Le procès doit se terminer vendredi. Marié et père de deux enfants, Vasileios Raptopoulos a été condamné en 1993 à six ans de prison ferme pour des agressions similaires sur 29 fillettes, en 1990 et 1991 à Paris. Il a été incarcéré de mai 1991 à juillet 1995. Expulsé vers son pays d'origine, il y a été emprisonné pendant cinq ans et demi, jusqu'en mars 2001, pour des faits similaires. Revenu en France, il était en situation irrégulière, sous le coup d'un arrêté d'expulsion non exécuté, quand il a été interpellé. Plusieurs des jeunes filles violées ou agressées l'ont identifié lors de sa garde à vue à la brigade de protection des mineurs (BPM). Ses empreintes génétiques ont été identifiées dans un cas. En outre, du ruban adhésif, semblable à celui qui était utilisé pour bander les yeux des victimes, a été retrouvé en sa possession. Après cette affaire, les syndicats de policiers avaient critiqué les "carences" du système judiciaire et avaient demandé un renforcement de la législation. Dans la loi "Perben II", adoptée définitivement en février dernier, le gouvernement a décidé la création d'un nouveau fichier de police pour les délinquants sexuels. Les personnes condamnées ou poursuivies pour de tels faits doivent déclarer leur domicile et "pointer" régulièrement durant quasiment toute leur vie. Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs élargi le fichier des empreintes génétiques, créé sous le gouvernement Jospin pour les criminels condamnés définitivement, à d'autres catégories de personnes, faisant même procéder à des relevés d'empreintes en détention. Mardi 27 Avril 2004 Supplice d'une adolescente dans l'Ain: atmosphère "pesante" aux Assises La première journée du procès à huis clos de douze accusés, dont sept mineurs, poursuivis pour les viols et tortures d'une adolescente, perpétrés de 1996 à 2000, s'est déroulée dans une "atmosphère pesante", lundi, devant la cour d'assises des mineurs de l'Ain, ont rapporté les avocats. Plus de quatre heures ont été consacrées à la lecture des 67 pages de l'ordonnance de mise en accusation, un "catalogue d'horreurs", selon le procureur de la République de l'Ain, Jacques Dallest. Défaillances de la victime, "regards tendus" entre accusés, jurés au visage "blême", ont pu être observés, tout au long de cette lecture, selon des avocats. A plusieurs reprises, l'adolescente de Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) qui affirme avoir été violée de 13 à 17 ans, s'est effondrée en sanglots et a dû quitter la salle d'audience, selon son avocate, Me Agnès Bloise. "C'est le rappel des scènes de violence que ma cliente a eu le plus de mal à supporter", a affirmé Me Bloise. "Elle est très fatiguée. C'est une épreuve émotionnelle énorme", a confirmé Jean-Pascal Thomasset, le directeur de l'assocation "aide aux victimes et médiation dans l'Ain", (AVEMA), partie civile dans ce procès. Vêtue d'un pull-over rose et d'une veste noire en laine, l'adolescente, aujourd'hui âgée de 20 ans, était livide, lundi matin, en pénétrant dans la salle d'audience. Après avoir longuement embrassé sa mère en pleurs, présente en qualité de témoin, la jeune fille avait ensuite pris place au premier rang, aux côtés d'une psychologue, tournant le dos à ses agresseurs présumés, assis près de leurs avocats. Après le tirage au sort des jurés et l'appel des témoins, le président de la Cour a prononcé le huis clos et la salle a été évacuée. L'ensemble des accusés, qui encourent de 20 ans à la réclusion criminelle à perpétuité, sont restés silencieux pendant la lecture de l'acte d'accusation, a rapporté un de leur avocats, Me Christophe Camacho. Certains reconnaissent partiellement les faits, d'autres les nient. La cousine de la victime, Marina Yachi, accusée d'avoir organisé certaines "tournantes", ainsi qu'un mineur, qui a menacé la victime après son dépôt de plainte, comparaissaient détenus. Les familles des accusés étaient absentes aux débats, à l'exception de deux mères qui avaient pris place au fond de la salle d'audience. Les jurés et leurs suppléants, huit hommes et cinq femmes, ont également été ébranlés par la lecture de l'ordonnance. "Une jeune fille a eu les larmes aux yeux", a rapporté Me Bloise. D'autres qui avaient commencé à prendre des notes, se sont interrompus à mesure qu'étaient décrites les différentes scènes de tortures, a ajouté l'avocate. Seuls neuf d'entre eux participeront aux délibérations. Lundi, en fin d'après-midi, la cour a commencé les interrogatoires de personnalité des accusés qu'elle devrait poursuivre mardi, jour où seront également entendus les premiers témoins. Le procès devrait s'achever le 7 mai. lundi 26 avril 2004, 18h34 Procès d'un viol collectif dans l'Ain
BOURG-EN-BRESSE, Ain (AP) - Douze personnes, dont sept étaient mineurs au moment des faits, comparaissaient lundi devant la cour d'assises des mineurs de l'Ain dans un dossier de viol en réunion avec actes de tortures et de barbarie. La première journée d'audience a été consacrée à la lecture de l'arrêt de renvoi long de 67 pages, qui décrit les viols infligés par une bande de garçons à une adolescente. Les faits se sont déroulés pendant quatre années dans un bourg de l'Ain, Saint-Rambert-en-Bugey, alors que la victime avait entre 13 et 17 ans. L'adolescente avait fait connaissance avec ses agresseurs en 1996 dans l'appartement d'une de ses cousines, Marina, récemment installée à Saint-Rambert. Marina avait pris l'habitude de recevoir tous les mercredi après-midi ces jeunes alors âgés de 12 à 20 ans, afin de visionner des cassettes pornographiques, consommer de l'alcool et du haschich et d'avoir des relations sexuelles avec elle. Les garçons ont obligé l'adolescente à revenir lors ses "réunions sexuelles du mercredi", sous la menace de représailles envers elle ou ses petites soeurs. Puis ils l'ont contrainte à se livrer à des relations sexuelles de plus en plus violentes. Après le départ de Marina, l'adolescente avait continué à subir ces viols collectifs qui se déroulaient cette fois dans des caves ou en plein air, mais à l'abri des regards. Aux yeux de ses agresseurs, elle est devenue "un objet totalement déshumanisé", a expliqué le procureur de la République de Bourg-en-Bresse Jacques Dallest. "Ils avaient une emprise totale sur leur victime. Cette domination était telle qu'elle ne pouvait pas leur échapper, même si elle n'était pas physiquement séquestrée". L'adolescente a fini par révéler les faits à une éducatrice en novembre 2000. Elle a raconté les violences endurées par écrit dans un cahier intitulé "Journal d'une fille, quatre années traumatisantes: subir, encaisser, faire, assouvir, douleurs, abus, honte". Des mesures de sécurité particulières ont été prises au tribunal de Bourg-en-Bresse afin d'éviter les pressions sur la victime. Son témoignage est attendu mercredi et jeudi. Le verdict est attendu pour le 7 mai. lundi 26 avril 2004, 11h47 Pas d'examen intime pour Johnny Hallyday, accusé de viol NICE (Reuters) - Deux juges d'instruction de Nice chargés d'enquêter sur des accusations de viol visant Johnny Hallyday ont rejeté sept demandes d'actes d'investigation déposées par la plaignante, dont l'examen des parties intimes du chanteur, a-t-on appris de source proche du dossier. Les juges Philippe Dorcet et Philippe Guichard ont estimé que l'examen par un médecin de l'intimité de Johnny, demandé par les avocats de Marie-Christine Vo, n'apporterait rien de déterminant à la procédure. Marie-Christine Vo affirme avoir été violée par le chanteur dans la nuit du 28 au 29 avril 2001 sur un yacht ancré dans la baie de Cannes, où elle était employée comme hôtesse. Johnny, qui clame son innocence, a été entendu comme témoin assisté en novembre. "Force est de constater que cette description, s'agissant d'un homme à la vie sexuelle bien remplie, ne fera pas la preuve d'un viol (...) Les déclarations (de la plaignante) et la manière dont elle dit avoir eu connaissance du physique intime de M. (Jean-Philippe) Smet (ndlr-le vrai nom de l'artiste) ne peuvent que demeurer sujettes à caution", écrivent les juges dans leur ordonnance refusant l'examen, publiée en partie dans Le Monde daté de mardi. Ils refusent d'autres demandes d'investigations, notamment l'audition d'une pharmacienne proche de la partie civile et d'autres témoins ainsi que des actes concernant l'arrivée du chanteur sur la Côte d'Azur le jour des faits supposés. La décision laisse penser que les juges accordent peu de crédit aux accusations de viol et s'orientent vers un non-lieu. L'affaire va cependant continuer quelque temps puisque les avocats de Marie-Christine Vo ont fait appel du refus d'informer devant la chambre de l'instruction d'Aix-en-Provence, a-t-on appris auprès de l'un d'eux, Me Frédéric de Baets. L'avocat du chanteur, Me Gilles-Jean Portejoie, a souhaité de son côté que le nom de son client "ne soit plus mêlé à ces accusations odieuses". vendredi 23 avril 2004, 14h54 Une ex-athlète victime de viol se plaint d'être abandonnée PARIS, 23 avr (AFP) - L'ex-lanceuse de marteau Catherine Moyon de Baecque, victime en 1991 d'un viol collectif par des athlètes français de haut niveau, se plaint aujourd'hui d'avoir été abandonnée par le ministère des Sports qui, selon ses défenseurs, s'était pourtant engagé à lui garantir un emploi. Dans un tract distribué vendredi à Paris lors de l'ouverture de la 6e Conférence européenne Femmes et sport, l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) a dénoncé le non-renouvellement au-delà du mois prochain du contrat de travail dont la jeune femme bénéficiait au ministère depuis 1996. "La situation de Catherine Moyon de Baecque illustre de façon scandaleuse le sort réservé aux personnes qui dénoncent les violences sexuelles dans le sport", a protesté l'AVFT. L'Association a demandé "la régularisation immédiate de la situation professionnelle" de l'ex-athlète, la "reconnaissance officielle par l'Etat de ses responsabilités" ainsi que la "mise en place d'une politique effective de lutte contre les violences sexuelles, sexistes et lesbophobes dans le sport". Interrogé par l'AFP, le ministère de la Jeunesse et des Sports a confirmé que le contrat de Catherine Moyon de Baecque ne serait pas renouvelé mais qu'il n'était pas pour autant question de la "laisser tomber". "On ne peut pas renouveler indéfiniment des contrats à durée déterminée", a-t-on expliqué de source proche du ministre Jean-François Lamour. "De plus, a-t-on ajouté, il semble qu'il vaudrait mieux qu'elle travaille hors du milieu sportif contre lequel elle nourrit encore de la rancoeur et dans lequel elle se sent encore agressée. Nous allons l'y aider. Nous allons l'accompagner". Catherine Moyon de Baecque devrait être reçue lundi au ministère pour évoquer son avenir
Mercredi 21 Avril 2004 Affaire Dickinson: le procès aux assises d'Arce Montes débutera le 7 juin
L'Espagnol Francisco Arce Montes sera jugé à partir du 7 juin par la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine à Rennes pour le meurtre et le viol en 1996 de la jeune Britannique Caroline Dickinson dans une auberge de jeunesse à Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Arce Montes, 53 ans, détenu depuis sept mois à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes en raison de troubles psychiatriques, sera jugé pour "homicide volontaire accompagné, précédé ou suivi de viol", a annoncé mardi le parquet général de la cour d'appel de Rennes. Son procès pourrait s'étaler sur une semaine, mais sa durée reste incertaine, en raison notamment du système de traduction qui sera choisi pour les débats et des problèmes de santé de l'accusé. Arce Montes, qui souffre d'anorexie mentale, est très affaibli, selon Me Olivier Dersoir, un de ses deux avocats, qui s'est interrogé mardi sur la capacité de son client à être physiquement présent à l'audience le 7 juin. "Il n'est pas possible d'émettre un pronostic aujourd'hui", a-t-il déclaré. "Mais si le procès avait lieu maintenant, il y aurait un grand doute quant à sa possibilité physique de comparaître, et je ne parle même pas de son état psychiatrique", a-t-il ajouté. Caroline Dickinson, 13 ans, avait été violée et étouffée le 18 juillet 1996 dans une auberge de jeunesse à Pleine-Fougères, près du Mont-Saint-Michel, où elle était en voyage scolaire. Les recherches avaient mobilisé trois juges d'instruction successifs et une cellule spéciale à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) ayant compté jusqu'à 25 gendarmes. Les enquêteurs avaient procédé à plus de 4.000 tests ADN (dont les 169 hommes adultes de Pleine-Fougères) et interrogé 7.500 personnes. Après cinq ans d'enquête, c'est presque par hasard que le meurtrier présumé avait été retrouvé aux Etats-Unis. Francisco Arce Montes avait été arrêté le 13 mars 2001 à Miami après une agression à caractère sexuel et avait été soumis au test ADN. Connu de la justice de plusieurs pays européens pour des affaires de moeurs, son nom figurait notamment sur une liste - établie par les enquêteurs - de 48 personnes au comportement suspect repérées dans plusieurs auberges de jeunesse. Quatorze points de son ADN sur dix-huit s'étaient révélés concordants avec les empreintes génétiques retrouvées sur les lieux du crime et attribuées au violeur et meurtrier de Caroline Dickinson. Francisco Arce Montes avait été extradé en novembre 2001 par la justice américaine, puis mis en examen pour viol et meurtre en France. En octobre dernier, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Rennes l'a renvoyé devant les assises. Par ailleurs, juste après ce procès, l'accusé devrait comparaître le 15 juin devant le tribunal correctionnel de Rennes pour "outrage à personne chargée d'une mission de service public", pour avoir proféré des insultes contre un surveillant de la maison d'arrêt de la ville, en mars 2003. Dimanche 04 Avril 2004 Meurtre de la "super-mamie": 30 ans pour Jamel Boumajan, 15 ans pour Naïm
La cour d'assises des mineurs du Vaucluse a condamné, vendredi, respectivement Jamel Boumajan à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 20 ans, et Naïm, mineur au moment des faits, à 15 ans pour le meurtre de Marie-Andrée Fesquet, 69 ans, "la super-mamie de Provence-Alpes-Côte d'Azur". Jamel Boumajan, 20 ans, a été reconnu coupable du viol et des violences à l'origine de la mort de Marie-Andrée Fesquet et Naïm, 18 ans, de tentative de vol accompagnée de violence ayant entraîné la mort. La Cour n'a pas retenu contre lui l'accusation de viol, accompagné d'actes de barbarie ou de tortures. En revanche, Jamel Boumajan a été reconnu coupable de cette accusation. L'avocat général Raymond Morey avait requis vendredi les peines maximales contre les deux jeunes gens : la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, contre Jamel Boumajan, "un psychopathe qui refuse d'admettre sa culpabilité", et la peine maximum de 20 ans de réclusion criminelle contre Naïm, 18 ans mais 16 au moment des faits. Le jury a délibéré pendant cinq heures. Les avocats ont dû expliquer ensuite à leurs clients leur condamnation qu'il n'avait apparemment pas bien comprise. Auparavant, Jamel Boumajan, dans sa dernière déclaration devant la Cour, avait exprimé sa "compassion" à la famille de la victime : "J'ai dit la vérité. Je ne suis pas l'assassin de votre mère. Jamais j'aurais été capable de faire ça. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis innocent". "J'ai toujours dit la vérité. Je suis désolé de ce qui s'est passé, de ne pas avoir aidé votre mère. J'ai jamais tué, j'ai jamais violé personne", a affirmé également Naïm, s'adressant à la famille désemparée de la victime. Pendant les cinq jours de procès, les deux jeunes gens n'ont cessé de s'accuser mutuellement. Jamel Boumajan était le "responsable principal dangereux", selon l'avocat général, qui l'a décrit comme "un caïd de quartier" et a relevé "un pronostic de récidive plus qu'inquiétant". Un soir de janvier 2002, dans sa petite maison, rue du Gai-Savoir à Avignon, Marie-Andrée Fesquet avait été agressée, rouée de coups et violée à l'aide d'un microphone. La "super-mamie" qui aimait chanter, animait souvent des goûters dans les maisons de retraites et hôpitaux de la région. Dans la nuit du 7 au 8 janvier, les agresseurs avaient ensuite lacéré Marie-Andrée à coups de couteau avant de l'abandonner agonisante. L'avocat général a décrit dans le détail "une violence inouïe, sadique, une volonté effrayante de torturer et de martyriser la victime. C'est une affaire qui restera inscrite dans les annales de l'infamie". Depuis lundi, les deux accusés n'avaient cessé de se rejeter la responsabilité de leurs actes, mais les dires de Naïm affirmant que Jamel était l'auteur des coups et violences, tandis que lui-même repérait les objets à voler, ont été confirmés par l'enquête et les constatations médico-légales. Vendredi 2 avril Agressions sexuelles dans un camp: le ministère sanctionne la tutelle Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Jean-François Lamour, a demandé vendredi le retrait de l'agrément de la "Fédération Nationale des jeunes pour la nature" après que deux employés de sa filiale provençale ont été écroués pour des faits présumés de pédophilie. "Le président de cette fédération a été convoqué dès aujourd'hui (vendredi, ndlr) au ministère", a indiqué le ministère dans un communiqué. Le ministre a également demandé "à chaque direction départementale Jeunesse et Sports de procéder à une inspection de chaque centre affilié à cette fédération afin que des décisions au cas par cas soient prises". "Toute personne impliquée dans cette affaire sera immédiatement suspendue de son autorisation d'exercer", conclut le ministère. Cinq personnes ont été mises en examen dans cette affaire d'"agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personnes ayant autorité" et deux d'entre elles ont été écrouées pour des actes sur des adolescents de 12 à 17 ans dans un camp de vacances des Alpes-de-Haute-Provence. Le principal prévenu, Bruno Peraldi, avait déjà été condamné il y a une dizaine d'années pour agression sexuelle sur mineur et faisait l'objet d'une interdiction d'animer une structure encadrant des enfants. Vendredi 2 avril Agressions sexuelles dans un camp: deux pédophiles présumés écroués Deux hommes, dont un pédophile déjà condamné, ont été mis en examen à Avignon et écroués pour des agressions sexuelles sur des adolescents de 12 à 17 ans lors d'un camp de jeunesse dans les Alpes-de-Haute-Provence, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. L'un des deux, Bruno Peraldi, 48 ans, domicilié dans le Vaucluse, travaillait comme consultant pour l'association "Fédération de Provence jeunes et nature", qui organisait les camps de jeunesse. Il avait déjà été condamné il y a une dizaine d'années pour agression sexuelle sur mineur. Le second, prénommé José, était animateur dans cette structure qu'il avait intégrée par l'entremise de Peraldi, a-t-on précisé de même source. Les deux hommes ont été mis en examen mercredi par un juge d'Avignon pour "agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personnes ayant autorité" et écroués, l'un à la prison du Pontet et l'autre à la prison de Nîmes. Le responsable de l'association, René, 30 ans, une ancienne victime de Bruno Peraldi à l'âge de 13 ans qui était resté sous son influence, a également été mis en examen et laissé en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé de même source. Les agressions sexuelles sur les mineurs se seraient déroulées lors d'un camp de vacances organisé par l'association à Senez (Alpes-de-Haute-Provence). Selon le parquet, les deux hommes écroués auraient incité les enfants à des ébats sexuels, auxquels ils auraient assisté ou participé. Cinq victimes, originaires d'Aix et Marseille, ont été identifiées mais les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour savoir si d'autres adolescents auraient subi les agressions sexuelles des deux hommes. Vendredi 2 avril Meurtre de la "super-mamie": perpétuité requise contre le principal accusé La réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, a été requise vendredi devant la cour d'assises des mineurs du Vaucluse contre Jamel Boumajan, principal accusé dans l'affaire du viol et du meurtre de Marie-Andrée Fesquet, une "super-mamie" de Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'avocat général Raymond Morey a requis vingt ans de réclusion criminelle contre son complice présumé, Naïm, mineur au moment des faits, commis dans la nuit du 7 au 8 janvier 2002. Le 8 janvier 2002, Marie-Andrée Fesquet, 69 ans, avait été retrouvée dans sa villa, violée avec un microphone, le crâne fracassé. Psychiatres et psychologues avaient dressé jeudi les portraits croisés des deux jeunes gens. Depuis le début du procès, les deux accusés, dont l'un était mineur à l'époque des faits, s'accusent mutuellement. Naïm, 18 ans, dit avoir été entraîné de force par Jamel Boumajan, 20 ans, jusqu'au domicile de la victime pour la cambrioler. Il affirme avoir assisté, "paralysé de peur", au viol et au meurtre de la sexagénaire. Jamel nie le viol et le meurtre et affirme, lui aussi, avoir été entraîné par son co-accusé. Mais si la version de Naïm, 18 ans, a été confortée, selon la police, par de nombreux témoignages et éléments matériels, celle de Jamel Boumajan, 20 ans, qui se dit victime d'un complot monté par son co-accusé et ses copains, ne repose que sur ses déclarations. Les experts ont encore nourri la thèse de l'accusation présentant un Jamel dominateur et un Naïm suiveur. "Jamel est un être froid qui, même placé dans des situations extrêmes, ne s'affole pas, ne lâche pas pied. D'une méchanceté foncière, il trouve son plaisir dans la réalisation et la surenchère de l'acte. Il a une structure perverse et considère les autres comme des objets", a expliqué le docteur Yves Tyrode, psychiatre, estimant que "les risques de récidive, dans son cas, étaient très élevés". "Il a mis en place une stratégie de défense maladroite mais toujours avec cette volonté de maîtriser la situation", a ajouté le docteur Nicole Jadin, psychologue. "Naïm est fruste et puéril", a estimé le Dr Tyrode. "Devant l'atrocité des faits, il se réfugie dans un discours distancié, met en avant sa froideur, son absence d'affectivité et se refuse à prendre en compte le point de vue de la victime", a expliqué le psychiatre, le jugeant "égocentrique" et incapable "d'autocritique". Jeudi 1er avril Un policier municipal niçois mis en examen pour agression sexuelle Un policier municipal niçois d'une cinquantaine d'années a été mis en examen mercredi pour agression sexuelle aggravée et trafic d'influence à Nice, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. Le fonctionnaire, chef des brigades de nuit, est soupçonné d'avoir imposé une fellation à une prostituée début mars. Il aurait également tenté d'extorquer de l'argent à plusieurs autres jeunes femmes issues des pays de l'Est. L'homme, contre qui un mandat de dépôt avait été requis, a été laissé libre sous contrôle judiciaire, assorti d'une interdiction d'exercer. Le parquet a fait appel de la décision. Jeudi 1er avril Double meurtre de Meyrargues: "faisceau d'éléments probants" contre un suspect Un "faisceau d'éléments probants" dans l'enquête sur le double meurtre il y a tout juste un an d'une mère et de sa fille à Meyrargues, au nord d'Aix-en-Provence, a abouti à la mise en examen mercredi d'un homme, déjà condamné pour viol, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. "Il existe un faisceau d'éléments probants" contre ce suspect, a déclaré à l'AFP le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Olivier Rothé. Le meurtrier présumé, Ponce Gaudissard, 48 ans, a été mis en examen pour "homicides volontaires avec préméditation". Un rouleau de ruban adhésif, identique à celui qui a servi à bâillonner les victimes, a notamment été retrouvé chez lui. Le suspect connaissait en outre l'une des deux victimes, Audrey D'Amato, 24 ans, puisqu'il travaillait comme chauffeur dans la même entreprise de transport qu'elle. Le 31 mars 2003, Audrey et sa mère Chantal, 24 et 53 ans, avaient été retrouvées mortes par les pompiers qui intervenaient dans un début d'incendie à leur domicile de Meyrargues. Le ou les auteurs avaient cherché à dissimuler ce double meurtre en mettant le feu à la maison. Les deux corps avaient été retrouvés, ligotés, allongés sur des lits dans deux pièces différentes, partiellement calcinés. Ponce Gaudissard avait déjà été condamné en 1994 à dix ans de réclusion pour viol et séquestration dans une affaire à Marseille présentant des similitudes avec les meurtres de Meyrargues. En février, il a été à nouveau interpellé dans le Vaucluse pour avoir violé sa belle-soeur après l'avoir ligotée. L'affaire est à l'instruction. Jeudi 1er avril Un an d'affaire Alègre, des certitudes et quelques questions Un an après avoir rebondi dans la presse, l'affaire Patrice Alègre s'est dégonflée d'une large partie des accusations portées contre des notables toulousains mais la justice continue d'enquêter sur ce dossier, qui suscite encore de nombreuses questions. C'était le 1er avril 2003. La Dépêche du Midi et le Figaro révèlent que deux ex-prostituées accusent magistrats et policiers d'avoir couvert, au début des années 1990, un réseau de proxénétisme dont Patrice Alègre aurait été l'homme de main, au service de notables de la Ville rose. Le 18 mai, l'ancien maire Dominique Baudis révèle qu'il est accusé d'en avoir fait partie. Quatre mois de frénésie médiatico-judiciaire plus tard, le président du conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) annonce le 17 septembre que "Fanny", une de ses accusatrices, le met hors de cause. "L'affaire, en ce qui concerne M. Baudis, n'existe pas", savoure son avocat, Me Francis Szpiner. La parole des accusatrices vient de voler en éclats, le dossier s'écroule. Depuis, l'affaire a déserté la "une" de la presse et la justice paraît s'être endormie sur le dossier. Le prélude à un bouclage définitif du dossier? Pas encore. D'abord parce que "Patricia" et "Fanny" persistent sur certains faits. La première accuse toujours Dominique Baudis de viol en 1990, la seconde le substitut Marc Bourragué de sévices sexuels. Ensuite, même si nombre de leurs déclarations ont été réduites à néant par les gendarmes de la cellule Homicide 31, l'enquête est loin d'être bouclée. "Il paraît difficile de conclure cette affaire sans que certaines personnes mises en cause soient entendues et que des vérifications essentielles soient faites", estime l'avocat de "Patricia", Me Raphaël Darribère. En janvier, le procureur de la République de Toulouse Michel Bréard a précisément adressé aux juges d'instruction un réquisitoire demandant une nouvelle série d'auditions et de confrontations. Le magistrat souhaite notamment que les ex-prostituées soient à nouveau confrontées aux personnalités qu'elles mettent en cause. Ainsi qu'aux policiers qu'elles accusent d'avoir protégé le trottoir toulousain et les activités de Patrice Alègre, même s'ils ont été "blanchis" dans un récent rapport de l'inspection générale de la police nationale (IGPN). Ces demandes suscitent la colère des intéressés. "On continue à faire tourner le manège du mensonge et de la calomnie pour retarder le moment où ces filles devront rendre des comptes", estime Dominique Baudis. "Il faut que la justice identifie ceux qui les ont manipulées", renchérit l'ex-procureur général de Toulouse Jean Volff, un temps accusé puis innocenté. A l'inverse, le souci du parquet de pousser les feux de l'enquête réjouit les avocats des parties civiles, qui ne se satisfont pas non plus de l'état du dossier, au point de soupçonner certains magistrats de parti-pris. "Ma cliente n'est pas entendue comme une victime mais comme une accusée", se plaint l'avocat de l'ex-prostituée "Magali", Me Daniel Lalanne. "J'ai l'impression que la justice ne souhaite pas aller au bout des choses", regrette-t-il avec d'autres confrères et le substitut François Heinisch, qui, initiative rarissime, a adressé à son procureur un courrier détaillant ce qu'il considère comme des carences de l'enquête. Dans ce climat de guérilla judiciaire, les juges continuent toutefois d'enrichir leurs dossiers. Car la face cachée du Toulouse du début des années 1990 révélée par les témoignages des ex-prostituées continue à susciter des interrogations. "Les filles ont perdu une bonne partie de leur crédibilité en racontant souvent n'importe quoi", résume une source judiciaire, "mais cela ne signifie pas que tout ce qu'elles ont décrit était forcément faux". Notamment dans le cas Line Galbardi, à l'origine de l'emballement de l'affaire il y a un an. L'identité du "substitut fantôme", présent en 1992 sur les lieux du meurtre de la jeune femme, continue d'intriguer. Certains témoins suggèrent qu'il s'agirait de Marc Bourragué, ce que l'intéressé dément. Un second rapport de l'IGPN et de nouveaux témoignages pourraient, selon une source judiciaire, venir bientôt éclairer cette partie du dossier. Les péripéties de l'affaire Alègre Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour cinq meurtres et une tentative, le tueur en série Patrice Alègre est aussi accusé depuis un an d'avoir été l'homme de main d'un réseau de proxénétisme protégé par des policiers, magistrats et notables toulousains. Voici les principales péripéties de cette "deuxième affaire Alègre": 2003 1er avril: La Dépêche du Midi et Le Figaro révèlent que deux ex-prostituées, "Fanny" et "Patricia", accusent Patrice Alègre d'avoir été l'homme de main d'un réseau de proxénétisme bénéficiant de protections policières et judiciaires. 15 avr: Le procureur de Toulouse annonce l'ouverture d'une information judiciaire pour "viols aggravés" et pour "proxénétisme en bande organisée". 13 mai: le substitut Marc Bourragué dévoile dans la presse qu'il fait partie des "notables" accusés. 18 mai: le président du CSA et ex-maire de Toulouse Dominique Baudis révèle qu'il est accusé de viol et dénonce une "effarante machination". 27 mai: le procureur général de la cour d'appel de Toulouse, Jean Volff, annonce qu'il est également cité. Il sera remplacé peu après pour avoir insuffisamment informé sa hiérarchie. Un travesti, "Djamel", qui avait tenu des propos corroborant ceux des ex-prostituées, est mis en examen pour témoignage mensonger et écroué. 30 mai: Alègre avoue devant le juge avoir assassiné en 1992 la prostituée Line Galbardi et le travesti Claude Martinez et désigne des commanditaires, dont MM. Baudis et Bourragué. 18 juin: l'ancien proxénète Lakhdar Messaoudene, accusé d'être complice d'Alègre, rentre volontairement d'Algérie et est interpellé à Nice. Il est mis en examen pour complicité d'assassinat dans l'affaire Galbardi. 19 juin: Alègre revient sur ses aveux dans un courrier au procureur général Michel Barrau. Le même jour, "Patricia" est mise en examen pour complicité de "témoignage mensonger" et incarcérée. 26 juin: Dominique Baudis est entendu comme partie civile et confronté à "Patricia", qui maintient avoir été violée par lui en 1990. 22 juil: devant le juge Perriquet, "Fanny" révèle que son violeur présumé n'était pas Jean Volff mais Dominique Baudis. 5 août: "Djamel" et "Patricia" remis en liberté. 4 sept: rejet de la demande de dépaysement du dossier présentée par les nouveaux avocats d'Alègre, Mes Gilbert Collard et Edouard Martial. 17 sept: confrontée à Dominique Baudis, "Fanny" revient sur ses accusations contre l'ex-député-maire mais maintient celles portées contre Marc Bourragué. 20 sept: "Djamel" est retrouvé mort dans une clinique des environs de Toulouse, à la suite d'une absorption massive de médicaments. 9 oct: "Fanny" disculpe Lakhdar dans le meurtre de Line Galbardi et met en cause "Patricia". Celle-ci maintient ses accusations à l'encontre de M. Baudis. 13 oct: l'adjudant Michel Roussel fait valoir ses droits à la retraite. 31 oct: la Cour de cassation rejette les demandes de dépaysement du dossier. 8 déc: un premier rapport de la "police des polices" met hors de cause cinq policiers toulousains accusés de corruption par les ex-prostituées. 2004 17 jan: constitution d'une "association toulousaine des familles des victimes pour la recherche de la vérité sur les crimes et disparitions". 23 jan: l'ex-gendarme Michel Roussel publie un livre dans lequel il accuse sa hiérarchie d'avoir voulu gêner son enquête. Mercredi 31 mars 2004 Tourisme sexuel: un cadre supérieur écroué pour pédophilie Un cadre supérieur d'une société marseillaise a été mis en examen et écroué pour des viols sur des garçons de moins de 15 ans lors de voyages professionnels à l'étranger et dans une garçonnière qu'il possédait à Marseille, a-t-on appris mercredi de source policière. Serge Chaumont, 38 ans, profitait de ses missions à l'étranger pour avoir des relations sexuelles avec de jeunes enfants, selon cette source, confirmant des informations de La Provence qui a révélé mercredi cette affaire datant de plusieurs mois. L'homme aurait agi en Irak, en Thaïlande, dans plusieurs états d'Afrique noire, au Moyen-Orient et en Russie où il organisait ses rencontres "à la carte" via internet sur un site moscovite. Le présumé pédophile, écroué en décembre, est également soupçonné d'avoir eu des relations avec des enfants de bonne famille dans une luxueuse résidence des quartiers chics de Marseille qui lui servait de garçonnière, a précisé la police. Il les contactait par internet sur des forums de rencontre et leur donnait rendez-vous au cinéma ou dans des débits de boisson. Mercredi 31 mars 2004 Meurtres d'une mère et de sa fille à Meyrargues: un suspect mis en examen Un homme déjà condamné pour viol a été mis en examen mercredi pour les viols et assassinats commis il y a tout juste un an d'une mère et de sa fille à Meyrargues, au nord d'Aix-en-Provence, a-t-on appris auprès des gendarmes. Le suspect, 48 ans, déjà condamné à dix ans de réclusion pour viol, se trouvait en détention pour une autre affaire. Il a été extrait mardi de sa prison et placé en garde à vue, avant d'être présenté mercredi à la juge d'instruction d'Aix-en-Provence Stellina Boresi, puis au juge des libertés, a-t-on indiqué de même source. Le 31 mars 2003, une mère et sa fille, âgées de 53 ans et 24 ans, avaient été retrouvées mortes par les pompiers qui intervenaient dans un début d'incendie dans leur maison à Meyrargues. Les corps des deux victimes, ligotés, étaient allongés sur des lits dans deux pièces différentes, partiellement calcinés. Le ou les auteurs avaient cherché à dissimuler ce double meurtre en mettant le feu au domicile, avaient indiqué les enquêteurs de la brigade de recherches de la gendarmerie d'Aix-en-Provence, assistée par le service de recherches de Marseille. Plusieurs recherches d'ADN sur des suspects avaient été effectuées depuis les faits mais en vain. C'est en recoupant divers éléments recueillis lors de l'enquête de voisinage et dans le milieu professionnel de la jeune victime que les gendarmes ont identifié le suspect, mis en examen mercredi. Ce dernier travaillait au moment des faits comme chauffeur dans la même société de transport de la région aixoise que la jeune femme. Au cours de son interrogatoire, l'homme a nié les faits qui lui sont reprochés, a-t-on ajouté de source proche de l'enquête Mercredi 31 mars 2004 "Super mamie" violée et tuée: le quartier bruissait des noms des accusés
"Tout le quartier était au courant de l'histoire. C'était le sujet de conversation de toutes les mères de famille", raconte Jérôme Lecha, animateur d'un centre social de quartier. "On disait que c'était Jamel Boumajan qui avait violé et tué la super mamie et que Naïm (âgé de 16 ans à l'époque) l'avait accompagné. Je ne voyais pas Jamel faire ce genre d'actes mais les faits rapportés étaient si précis. On parlait du micro enfoncé dans le vagin de la victime alors que la presse n'en avait pas parlé", a ajouté le travailleur social, qui avait fini par alerter la police. Mais les enquêteurs avaient déjà été prévenus par d'autres témoins. "La médiatisation de l'affaire, la personnalité sans tache de la victime, l'horreur des actes ont fait que tout le monde s'est senti concerné, même les moins bavards", a expliqué le commissaire Guillaume Le Magnen, directeur d'enquête. A la barre, l'animateur semble regretter sa démarche auprès de la police. Comme apeuré, il dit "ne pas avoir envie de se rappeler cet épisode", refuse de citer des noms ou de parler de Boumajan qu'il avait dépeint comme "agressif, dominateur, jouant les + Caïd +". Il décrit plus facilement Naïm: "discret, fragile, voleur mais pas violent". Devant la présidente Catherine Gay-Julien, trois témoins mineurs semblent également frappés d'amnésie. Ces trois jeunes avaient expliqué aux policiers avoir accompagné Jamel et Naïm chez la "super mamie" pour un repérage, quelques jours avant le meurtre. Ils avaient sonné à sa porte pour vérifier si elle était chez elle en vue d'un cambriolage. C'était Jamel qui était le chef d'expédition, disent les témoins. Il leur avait dit son intention de voler la "super mamie" qui, croyait-il, possédait 50.000 francs. D'autres jeunes qui ont croisé Jamel, quelques heures avant le meurtre, ont déclaré à l'audience qu'il était ivre, prétendant avoir bu une bouteille de vodka, et qu'il recherchait un pied de biche et des complices pour un cambriolage. "Il a mis la pression sur Naïm" et "l'a frappé pour le forcer à le suivre", ont-ils assuré. Le soir même, Marie-Andrée Fesquet, 69 ans, était violée et tuée à son domicile. Cuisiné par la police après son interpellation, Naïm livre le récit de l'équipée sauvage. Il désigne Jamel comme le violeur meurtrier et dit n'avoir fait que fouiller la maison. "Tous les détails matériels corroborent cette version, ça sent le vécu", dit le commissaire Le Magnen. "Aucune trace d'ADN et aucune empreinte de Naïm n'ont été retrouvés sur place alors qu'il ne portait pas de gant", objecte Louis-Alain Lemaire, avocat de Jamel, reprochant à la police d'avoir écarté de l'enquête tout ce qui ne servait pas sa thèse. Mardi 30 mars 2004 Affaire Hallyday: le beau-père du chanteur et l'hôtesse confrontés Le beau-père de Johnny Hallyday, André Boudou, et Marie-Christine Vo, l'hôtesse qui accuse le chanteur de viol, ont été confrontés mardi après-midi au palais de justice de Nice, a-t-on appris de source judiciaire. M. Boudou a été questionné sur son emploi du temps à la veille du viol présumé de l'hôtesse âgée de 35 ans sur un yacht à Cannes, dans la nuit du 28 au 29 avril 2001. Au cours d'une audition en janvier, il avait déclaré être allé chercher Johnny Hallyday le 28 avril à l'aéroport de Cannes-Mandelieu alors que le chanteur a affirmé avoir atterri à Nice. "Aujourd'hui il a expliqué ne plus se souvenir vraiment", a indiqué une source proche du dossier. Mardi matin, un homme se présentant comme l'ex-petit ami de Mlle Vo a affirmé qu'elle s'était confiée à lui à propos d'une "relation" qu'elle aurait eue avec Johnny Hallyday, ce que la plaignante a démenti. Deux marins qui se trouvaient à bord de "l'Irina" la nuit en question sont convoqués mercredi pour une confrontation avec l'hôtesse. Lundi 29 mars 2004 Meurtre et viol de la "super mamie": les accusés s'accusent mutuellement Deux jeunes de 18 et 20 ans, poursuivis pour le viol et le meurtre en 2002 de Marie-Andrée Fesquet, une "super mamie" de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, se sont mutuellement accusés lundi, au premier jour de leur procès devant la cour d'assises des mineurs du Vaucluse. Le plus jeune, âgé de 16 ans au moment des faits, a renoncé à la publicité restreinte des débats, dont il pouvait bénéficier du fait de sa minorité. "J'ai avoué ma participation mais je n'ai pas fait tout ce qui était pénétration et je n'ai pas frappé la victime. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment", a expliqué Jamel Boumajan, 20 ans, disant avoir été entraîné par son coaccusé. "A aucun moment je n'ai fait ces actes criminels. J'ai fouillé la maison c'est tout. Je suis désolé de ne pas avoir aidé à la sauver", a dit l'autre accusé. Visage carré, Jamel Boumajan répond sans ciller et avec rudesse aux questions de la présidente Catherine Gay-Julien tandis que son co-accusé, fluet, le visage enfantin, balbutie ses explications les yeux baissés. Les deux jeunes gens sont accusés d'avoir violé avec un microphone et tué leur victime chez qui ils s'étaient introduit pour la voler. A la barre, les parents des accusés tentent de présenter leurs enfants comme "sans histoire" avant de reconnaître leur difficulté à les élever. "C'est un jeune garçon affectueux. Je ne le vois pas participer à une chose pareille", a expliqué la mère du mineur avant de concéder quelques problèmes d'éducation. "Quand je dis qu'il n'était pas violent, c'est qu'il n'allait pas jusqu'aux actes", dit la mère. "Alors, insulter un professeur, c'est normal", s'étonne la présidente. Le procureur rappelle comment il a aussi été à l'origine de sept jours d'arrêt de travail d'une enseignante en "balançant une portière de voiture sur sa jambe". "Ses amis lui avaient dit qu'elle était raciste", justifie la mère. Le père, toxicomane, qui n'a pas connu son enfant avant l'âge de 3 ans pour cause d'incarcération reconnaît le poids de son absence. "Il ne rentrait pas à des heures excessives, 1H00 ou 2H00 du matin au plus tard", lâche-t-il. "A 16 ans, d'autres parents trouveraient que c'est un peu tard", corrige la présidente". "Mon fils n'est pas capable de faire cela", s'indigne à son tour en berbère, avec l'aide d'une traductrice, la mère de Jamel, massive, portant voile et djellaba. "Jamais eu de problème avec lui", ajoute le père dans un français balbutiant. "Jamel ne parlant pas le berbère et vous pas ou peu le français, comment communiquiez-vous en famille ?", interroge la présidente. "Je comprends ce qu'il dit même si je ne sais pas répondre", dit la mère. En fin de journée, Philippe Hermet, 45 ans, le fils de la victime, partie civile, a dit combien l'absence de sa mère et les circonstances de sa mort lui étaient insupportables et combien il attendait le procès pour pouvoir faire son deuil. Les débats devaient se poursuivre jusqu'à vendredi. Dimanche 28 mars 2004 Deux jeunes hommes jugés pour le viol et le meurtre de la "super mamie" de PACA Deux jeunes hommes, Jamel Boumajan, 20 ans, et Naïm Sassi, 18 ans, comparaissent à partir de lundi devant la cour d'assises des mineurs du Vaucluse pour le meurtre et le viol, en 2002, de Marie-Andrée Fesquet, une ancienne "super mamie" de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les deux jeunes gens, dont l'un était mineur à l'époque des faits, sont poursuivis pour "viol avec tortures ou acte de barbarie et meurtre". Une tentative de vol serait à l'origine du crime. Le 8 janvier 2002, les policiers d'Avignon, alertés par une voisine, découvrent le cadavre de Marie-Andrée Fesquet, 69 ans, allongé dans la salle de séjour de sa villa, le crâne fracassé, sa robe de chambre maculée de sang, des stries sur l'abdomen. Le médecin légiste constate que la victime a été sauvagement violée avec un microphone. La retraitée était une figure locale connue pour animer les après-midi des maisons de retraite avec son groupe de chant, en interprétant des chansons d'Edith Piaf, son idole. Très populaire, l'ancienne aide-soignante, mère de cinq enfants, avait remporté en 1998 le concours de la "super mamie" de Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'annonce du meurtre avait suscité une vive émotion dans la région. Désignés à la police par des témoins comme les auteurs du meurtre, Jamel Boumajan et Naïm Sassi sont interpellés le 22 janvier 2002. Boumajan conteste les accusations mais Sassi reconnaît les faits, livrant aux enquêteurs un récit détaillé de leur équipée meurtrière. Il raconte que Boumajan, qui avait besoin d'argent et qui avait bu, l'a contraint à coups de poing à l'accompagner pour commettre un vol. Des témoins de la scène confirmeront ses propos. "dis moi où est l'or" Après avoir vainement cherché un pied de biche pour commettre un cambriolage, ils se rendent chez Mme Fesquet en attendant dans le jardin que la retraitée ferme ses volets pour s'introduire chez elle. Selon Sassi, Boumajan l'aurait bâillonnée tandis qu'il fouillait la maison où il ne découvrira que quelques bijoux. Toujours selon le témoignage de Sassi, Boumajan aurait alors frappé la victime au visage et au ventre pour la faire parler en lui disant: "dis-moi où est l'or". Mme Fesquet ne voulant rien dire et se défendant, il se serait énervé, l'aurait violée avec un microphone trouvé dans le salon, avant de lui taillader le ventre avec un couteau de cuisine, de l'assommer et de prendre la fuite. Jamel Boumajan a fini par reconnaître sa présence sur les lieux mais a chargé Sassi qui, selon lui, aurait eu l'idée du vol et aurait commis le viol. Il a admis pour sa part avoir donné deux coups de poing à la victime et a affirmé que Mme Fesquet était en vie à leur départ. Selon l'accusation, quelques jours avant les faits, Boumajan s'était déjà rendu avec Sassi et deux autres garçons au domicile de la victime pour repérer les lieux dans la perspective d'un vol. Boumajan aurait alors expliqué à ses amis que la "super mamie" cachait chez elle 50.000 F (7.600 euros). Le procès est prévu jusqu'à vendredi. Samedi 27 Mars 2004 Les avocats d'Emile Louis font appel
Les avocats d'Emile Louis ont décidé de faire appel de la condamnation de leur client pour les viols avec tortures et actes de barbarie perpétrés sur sa seconde épouse et les agressions sexuelles sur sa belle-fille, a-t-on appris samedi auprès de Me Lionel Alvarez. Emile Louis a été condamné vendredi par la cour d'assises du Var à 20 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté des deux tiers, pour des faits commis à Draguignan entre 1992 et 1995. Les avocats d'Emile Louis ont consulté leur client samedi matin, avant de prendre cette décision. Emile Louis doit par ailleurs comparaître d'ici la fin de l'année devant la cour d'assises de l'Yonne pour l'assassinat présumé de sept jeunes filles déficientes mentales légères, disparues entre 1975 et 1980. Vendredi, après plus de deux heures de délibéré les jurés ont rendu un verdict conforme à la peine réclamée la veille par l'avocat général Michel Raffin, qu'ils ont en outre assorti d'une peine de sûreté. Dans un réquisitoire bref mais incisif, le magistrat avait fustigé "un prédateur sadique", un "septuagénaire libidineux" dont "on ne peut croire à une rédemption". Il avait cependant exhorté les jurés à "ne pas lui donner la curée". A l'énoncé de sa condamnation dans un prétoire comble, l'ancien chauffeur de car bourguignon, âgé de 70 ans, est resté figé dans son box tandis que Chantal Paradis et sa fille, mineure lors des faits, ont quitté la salle en larmes. "C'est une décision à la hauteur de la douleur des parties civiles. Emile Louis était trop longtemps passé entre les gouttes", s'est félicité leur avocat, Me Didier Seban. "Mes clientes ont vu leur douleur admise, leur souffrance reconnue. La cour d'assises a voulu mettre un terme à un parcours criminel exceptionnel", a-t-il estimé. Dans la matinée Me Alain Fraitag avait pourtant dénoncé "le vide total" du dossier de l'accusation. "C'est une culpabilité trop belle pour être vraie, on nous présente un monstre beaucoup trop parfait", a-t-il affirmé, jugeant que la justice "voulait qu'il soit condamné à Draguignan avant le procès des disparues d'Auxerre". "Il n'est pas mal comme bouc émissaire, on sait que c'est un pédophile, un menteur un peu grossier. Il tombe bien", a déclaré l'avocat. Un peu plus tôt, un autre avocat de la défense, Me Renaud Arlabosse, avait tenté de battre en brèche les charges contre son client arguant notamment que les sévices infligés à Chantal Paradis n'avaient "laissé strictement aucune trace". Dans un raccourci saisissant, il avait demandé à ce que l'on rende sa "dignité" à Chantal Paradis: "La seule facon c'est de lui rendre justice en acquittant son mari", avait-il dit. Vendredi 26 Mars 2004 Emile Louis condamné à 20 ans de réclusion par la cour d'assises du Var
Emile Louis a été condamné vendredi par la cour d'assises du Var à 20 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté des deux tiers pour les viols avec tortures et actes de barbarie sur sa seconde épouse et les agressions sexuelles sur sa belle-fille commise à Draguignan entre 1992 et 1995. Après plus de deux heures de délibéré les jurés ont rendu un verdict conforme à la peine réclamée la veille par l'avocat général Michel Raffin, qu'ils ont en outre assorti d'une peine de sûreté. Dans un réquisitoire bref mais incisif, le magistrat avait fustigé "un prédateur sadique", un "septuagénaire libidineux" dont "on ne peut croire à une rédemption". Il avait cependant exhorté les jurés à "ne pas lui donner la curée". A l'énoncé de sa condamnation dans un prétoire comble, l'ancien chauffeur de car bourguignon, âgé de 70 ans, est resté figé dans son box tandis que Chantal Paradis et sa fille, mineure lors des faits, ont quitté la salle en larmes. "C'est une décision à la hauteur de la douleur des parties civiles. Emile Louis était trop longtemps passé entre les gouttes", s'est félicité leur avocat, Me Didier Seban. "Mes clientes ont vu leur douleur admise, leur souffrance reconnue. La cour d'assises a voulu mettre un terme à un parcours criminel exceptionnel", a-t-il estimé. Dans la matinée Me Alain Fraitag avait pourtant dénoncé "le vide total" du dossier de l'accusation. "C'est une culpabilité trop belle pour être vraie, on nous présente un monstre beaucoup trop parfait", a-t-il affirmé, jugeant que la justice "voulait qu'il soit condamné à Draguignan avant le procès des disparues d'Auxerre". Emile Louis doit comparaître d'ici la fin de l'année devant la cour d'assises de l'Yonne pour l'assassinat présumé de sept jeunes filles déficientes mentales légères, disparues entre 1975 et 1980. "On veut qu'il soit condamné à Draguignan avant Auxerre pour dire: +ça ne peut être que lui+", a lancé Me Fraitag, suspectant le président des assises Dominique Bréjoux de "ne pas être neutre" et la justice de se "rattraper en s'acharnant" sur Emile Louis. "Il n'est pas mal comme bouc émissaire, on sait que c'est un pédophile, un menteur un peu grossier. Il tombe bien", a déclaré l'avocat. Un peu plus tôt, un autre avocat de la défense, Me Renaud Arlabosse, avait tenté de battre en brèche les charges contre son client arguant notamment que les sévices infligés à Chantal Paradis n'avaient "laissé strictement aucune trace". Dans un raccourci saisissant, il avait demandé à ce que l'on rende sa "dignité" à Chantal Paradis: "La seule facon c'est de lui rendre justice en acquittant son mari", avait-il dit. Les avocats d'Emile Louis ont indiqué qu'ils attendaient de consulter leur client avant se prononcer sur un éventuel appel. Vendredi 26 Mars 2004 France: verdict ce vendredi dans le premier procès d'Emile Louis La cour d'assises du Var rend vendredi son verdict dans le premier procès d'Emile Louis qui répond de viols contre sa seconde épouse et sa belle-fille à Draguignan entre 1992 et 1995. Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis jeudi contre Emile Louis. L'avocat général, Michel Raffin, a fustigé "un prédateur sadique", un "septuagénaire libidineux" dont on "ne peut croire à une rédemption". Dans un réquisitoire linéaire mais pugnace, le magistrat a dépeint la vie de de l'épouse de l'accusé, Chantal Paradis, et de sa fille, entendues jeudi matin à huis-clos; une vie sous la griffe d'Emile Louis "qui organisait pour elles un véritable étouffoir". Selon l'avocat des parties civiles, Chantal Paradis a réitéré jeudi à la barre les accusations formulées lors de son audition en décembre 2000. Elle avait décrit la paranoïa de son époux qui bridait le téléphone et écoutait aux portes. Mais surtout, les "jeux" sexuels auxquels il se livrait sur elle en la ligotant sur une table avant de lui imposer des sévices: des saignées sous le sein pour la "délivrer" de sa dépression ou des seringues introduites dans une partie intime. "La seringue c'est sa signature", souligne l'avocat général en rappelant les deux condamnations d'Emile Louis pour attentats à la pudeur sur des mineures à Auxerre, en décembre 1983, et dans le Var, en 1989. Plusieurs fillettes âgées d'une dizaine d'années s'étaient plaintes de tels sévices lorsqu'Emile Louis leur donnait le bain. "C'est un chasseur qui ne pense qu'à son appétence sexuelle (...) Un chasseur, poursuit l'avocat général, qui est aussi un grand spécialiste de l'hypnose médicamenteuse". Mercredi, plusieurs femmes ont relaté les "potions" qu'Emile Louis les pressait d'ingurgiter, un café ou un sirop aux effets particulièrement indésirables : vertiges, fatigues subites, perte de mémoire... "C'est un peu comme Marc Dutroux qui administrait des substances médicamenteuses à ses victimes", souligne M. Raffin. Interrogé à plusieurs reprises, Emile Louis a nié systématiquement toute implication, n'hésitant pas à se poser en victime d'un complot depuis le début de son procès. "Il ment comme un arracheur de dents, un menteur aux jambes courtes qui n'ira pas loin", ajoute Michel Raffin en invitant les jurés à le sanctionner "suffisamment pour l'empêcher d'aller plus loin". Mais, conclut-il, "je ne vous demande pas de lui donner la curée". Au cours de sa plaidoirie, l'avocat des parties civiles, Me Didier Seban, a stigmatisé un accusé au "physique à la Gabin avec ses blagues pour l'assistance", mais qui "ment devant ses juges comme un maquignon". "Ces victimes ce seront les dernières", a-t-il espéré. Pour son confrère de la défense, Me Alain Thuault, "ce procès est préfabriqué à cause du risque de prescription dans l'affaire des disparues de l'Yonne" pour laquelle Emile Louis doit comparaître d'ici à la fin de l'année.
La défense de Kobe Bryant évoque la vie sexuelle de sa victime présumée Les avocats de la star américaine de basket Kobe Bryant ont évoqué jeudi la vie sexuelle de sa victime présumée qui l'accuse de viol, en appelant à la barre certains de ses amis, tandis que la mère de la jeune femme a pris la défense de sa fille. Un ancien petit ami de la jeune femme blonde de 19 ans a déposé à huis-clos dans le cadre des auditions préliminaires au procès qui se tiennent à Eagle (Colorado, ouest). Cette jeune femme, dont les photographes et les télévisions ont accepté de ne pas diffuser le visage et dont le nom est protégé, accuse Kobe Bryant, 25 ans, de l'avoir violée le 30 juin dernier dans la chambre de l'hôtel où il séjournait. Mercredi, la jeune femme avait déjà été interrogée par les avocats de Kobe Bryant pendant trois heures à huis-clos. Elle semblait calme et bavardait avec ses propres avocats lorsqu'elle a quitté le tribunal et n'a pas pleuré lorsqu'elle se trouvait sur le banc des témoins, à quelque mètres de celui qu'elle accuse de l'avoir violée. Il s'agissait mercredi du premier face à face entre Kobe Bryant et sa victime présumée depuis leur rencontre il y a sept mois. La star du basket-ball américain a nié avoir agressé sexuellement la jeune femme et affirme que leur relation sexuelle était consensuelle. S'il était reconnu coupable, il pourrait être condamné à la prison à vie. Sa défense entend persuader le juge Terry Ruckriegle d'admettre comme élément à décharge la vie sexuelle de la jeune femme pour prouver qu'elle était instable et entreprenante au moment de sa rencontre avec Kobe Bryant. Les avocats du joueur affirment que des éléments permettent de prouver que la jeune femme a eu des relations sexuelles avec d'autres hommes moins de quinze heures après sa rencontre avec Kobe Bryant. Ils affirment que les blessures qu'elle présentait autour de son appareil génital n'ont pas été provoquées par Kobe Bryant mais par des relations sexuelles avec des partenaires multiples sur une courte période. La jeune femme a expliqué de son côté dans un document présenté par ses avocats que sa vie était devenue un enfer depuis qu'elle a accusé la star du basket de viol. Elle a indiqué qu'elle avait dû changer de domicile et abandonner ses amis. Elle s'est plainte d'être harcelée par les médias et d'avoir reçu des menaces de mort. Trois personnes ont déjà été arrêtées pour avoir menacé la jeune femme. Elle a demandé à la cour de fixer au plus vite une date de procès. Dans une lettre, sa mère a pris sa défense en expliquant qu'elle avait dû changer quatre fois d'Etats au cours des six derniers mois. "Le prévenu lui, peut toujours vivre chez lui et n'a pas du abandonner son travail", a fait remarquer la mère. Théoriquement, le droit du Colorado interdit que le passé d'une victime de viol puisse être pris en compte lors d'un procès. Mais les avocats de Bryant estiment que ces élements sont essentiels pour leur permettre de prouver l'innocence de leur client. Jeudi 25 Mars 2004 Procès Emile Louis: vingt ans requis contre un "prédateur sadique" Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis jeudi contre Emile Louis, qui répond depuis lundi devant la cour d'assises du Var de viols contre sa seconde épouse et sa belle-fille à Draguignan entre 1992 et 1995. L'avocat général, Michel Raffin, a fustigé "un prédateur sadique", un "septuagénaire libidineux" dont on "ne peut croire à une rédemption". Dans un réquisitoire linéaire mais pugnace, le magistrat a dépeint la vie de de l'épouse de l'accusé, Chantal Paradis, et de sa fille, entendues jeudi matin à huis-clos; une vie sous la griffe d'Emile Louis "qui organisait pour elles un véritable étouffoir". Selon l'avocat des parties civiles, Chantal Paradis a réitéré jeudi à la barre les accusations formulées lors de son audition en décembre 2000. Elle avait décrit la paranoïa de son époux qui bridait le téléphone et écoutait aux portes. Mais surtout, les "jeux" sexuels auxquels il se livrait sur elle en la ligotant sur une table avant de lui imposer des sévices : des saignées sous le sein pour la "délivrer" de sa dépression ou des seringues introduites dans une partie intime. "La seringue c'est sa signature", souligne l'avocat général en rappelant les deux condamnations d'Emile Louis pour attentats à la pudeur sur des mineures à Auxerre, en décembre 1983, et dans le Var, en 1989. Plusieurs fillettes âgées d'une dizaine d'années s'étaient plaintes de tels sévices lorsqu'Emile Louis leur donnait le bain. "C'est un chasseur qui ne pense qu'à son appétence sexuelle (...) Un chasseur, poursuit l'avocat général, qui est aussi un grand spécialiste de l'hypnose médicamenteuse". Mercredi, plusieurs femmes ont relaté les "potions" qu'Emile Louis les pressait d'ingurgiter, un café ou un sirop aux effets particulièrement indésirables : vertiges, fatigues subites, perte de mémoire... "C'est un peu comme Marc Dutroux qui administrait des substances médicamenteuses à ses victimes", souligne M. Raffin. Interrogé à plusieurs reprises, Emile Louis a nié systématiquement toute implication, n'hésitant pas à se poser en victime d'un complot depuis le début de son procès. "Il ment comme un arracheur de dents, un menteur aux jambes courtes qui n'ira pas loin", ajoute Michel Raffin en invitant les jurés à le sanctionner "suffisamment pour l'empêcher d'aller plus loin". Mais, conclut-il, "je ne vous demande pas de lui donner la curée". Au cours de sa plaidoirie, l'avocat des parties civiles, Me Didier Seban, a stigmatisé un accusé au "physique à la Gabin avec ses blagues pour l'assistance", mais qui "ment devant ses juges comme un maquignon". "Ces victimes ce seront les dernières", a-t-il espéré. Pour son confrère de la défense, Me Alain Thuault, "ce procès est préfabriqué à cause du risque de prescription dans l'affaire des disparues de l'Yonne" pour laquelle Emile Louis doit comparaître d'ici à la fin de l'année. Le verdict varois est attendu vendredi. Jeudi 25 Mars 2004 Premier face à face judiciaire entre Kobe Bryant et sa victime présumée
Kobe Bryant, 25 ans, et la jeune femme blonde de 19 ans, dont les photographes et les télévisions ont accepté de ne pas diffuser le visage, sont arrivés chacun de leur côté au tribunal. Ils seront entendus jusqu'à jeudi à huis-clos. L'ancienne employée d'hôtel qui est arrivée au tribunal très sobrement vêtue accuse le sportif de l'avoir violée le 30 juin 2003 dans sa chambre d'hôtel. Kobe Bryant reconnaît une relation sexuelle, mais insiste sur son aspect consensuel. Il risque la prison à vie s'il est reconnu coupable. Lors de cette audition préliminaire, la jeune femme devait être interrogée sur son passé personnel et sexuel. La défense cherche à établir qu'elle menait une vie plutôt dissolue, ce qui lui permettrait de jeter le discrédit sur ses accusations. Un ancien procureur, Craig Silverman, qui a assisté aux précédentes audiences, a prévu que les débats risquaient d'être très crus. L'accusatrice "va devoir décrire les actes sexuels, le nombre de ses partenaires... Autant de choses qu'une personne n'évoque généralement pas en public", a-t-il estimé. Cette audience de deux jours est déterminante dans la suite du procès, a indiqué M. Silverman et l'affaire peut évoluer différemment si le jury est autorisé à écouter les arguments de la défense qui soutiennent que la jeune femme avait eu des relations sexuelles avant et après sa rencontre avec Kobe Bryant. Théoriquement, le droit du Colorado interdit que le passé d'une victime de viol puisse être pris en compte lors d'un procès. La défense cherche à prouver que l'accusée a eu des relations sexuelles tout juste 15 heures après le viol présumé. Les avocats de la jeune femme ont démenti mardi cette information. "Si la défense peut faire la preuve qu'elle avait des rapports sexuels après avoir rencontré Bryant mais avant d'avoir saisi la police, il n'y a aucune chance que les jurés jugent (Bryant) coupable", a ajouté Craig Silverman. Des associations de défense des victimes de viols ont dénoncé la décision de faire témoigner la jeune femme, en estimant que son interrogatoire qui risque fort d'être humiliant, pourrait à l'avenir décourager des victimes de viol de porter plainte.
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