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Découvrez sur cette page les informations quotidiennes concernant le viol du 17 Aout au 25 octobre 2004
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01/12/2004
La complicité de l'épouse de Fourniret confirmée lors d'une reconstitution La reconstitution du meurtre d'Elizabeth Brichet, une des victimes du tueur en série présumé Michel Fourniret, mardi dans les Ardennes, a surtout permis, en l'absence de l'accusé principal, de confirmer le rôle actif de sa femme. Seule Monique Olivier, inculpée en Belgique pour complicité d'enlèvement, de viol et d'assassinat, participait aux opérations, Michel Fourniret, inculpé en tant qu'auteur principal, ayant refusé d'être transporté sur les lieux car il conteste les accusations de viol. »Cette reconstitution était utile, dans la mesure où Mme Fourniret a eu une participation active aux événements», a toutefois déclaré, lors d'un point presse, le procureur de la République de Charleville-Mézières, Francis Nachbar. Le matin au château du Sautou, à Donchery (Ardennes), l'après-midi dans l'ancienne maison des Fourniret à Floing, à quelques kilomètres, Monique Olivier a repris, avec les enquêteurs, le déroulement du viol puis du meurtre de l'adolescente belge de 12 ans, enlevée le 20 décembre 1989 à Namur (Belgique). Selon ses déclarations, rapportées par le procureur du roi de Namur Cédric Visart de Bocarmé, après l'enlèvement, les époux Fourniret ont conduit Elizabeth à Floing où ils sont arrivés autour de minuit. Puis ils ont mangé avec elle, avant de la ligoter sur le lit d'une pièce voisine. Il l'a alors violée, mais Monique Olivier dit ne pas avoir assisté au viol. Le lendemain matin, souhaitant plus de tranquillité, Michel Fourniret a décidé de transporter Elizabeth au château du Sautou, qui lui appartenait. Monique Olivier les a accompagnés car elle avait besoin de la voiture ensuite. Quand elle est revenue le soir, Fourniret lui a dit: »tout est fini», lui indiquant clairement qu'il avait tué la jeune fille et lui recommandant de ne pas se rendre au congélateur, où le corps était entreposé. »Mme Fourniret ne participe pas concrètement aux faits», a précisé M. Visart de Bocarmé. Mais »elle sait ce qui va se passer et c'est grâce à son aide aussi que ça peut se passer», a-t-il ajouté. Dossier bouclé Tout en reconnaissant ses responsabilités, Monique Olivier a toutefois réaffirmé, selon M. Visart de Bocarmé, qu'»elle était sous l'influence de Fourniret» et a réitéré ses regrets. Certaines zones d'ombre persistent, notamment sur les réactions qu'a pu avoir Elizabeth Brichet au cours sa séquestration. »Il y a encore des choses qu'elle ne veut pas dire, dont elle ne se souvient pas alors qu'elle devrait», a estimé M. Visart de Bocarmé, précisant notamment que Monique Olivier »a eu des tête-à-tête avec Elizabeth Brichet mais dit avoir peu de souvenirs». »Ma cliente, selon moi, a dit tout ce qu'elle pouvait», a affirmé Me Pierre Barthélémy, avocat de Monique Olivier, qui a assisté à la reconstitution et jugé »regrettable» l'absence de Michel Fourniret. »(Sa présence) aurait pu aider ma cliente concernant son degré de participation dans les faits», a-t-il dit, ajoutant qu'elle »n'est jamais passée à l'acte». Après la reconstitution de l'enlèvement le 17 octobre, puis celle du meurtre mardi, la justice belge peut désormais boucler le dossier Elizabeth Brichet, selon M. Visart de Bocarmé. »Maintenant on peut espérer la communication du dossier (à la justice française, ndlr) dans un délai de deux mois», a-t-il estimé. Fourniret a avoué huit homicides et une tentative d'homicide en France et en Belgique. Sa femme l'accuse d'un neuvième meurtre, celui d'une jeune fille au pair, disparue en 1993. 30 Novembre 2004 Viol d’une fillette de sept ans Douar Kharbouche, Hay Hassani, à Casablanca, un veilleur de nuit, âgé de 53 ans, divorcé à deux reprises, a abusé sexuellement d’une fillette de sept ans. Il a été arrêté et traduit devant la justice. Douar Kharbouche est un bidonville de Hay Hassani, à Casablanca. C’est là que Rabiâ, fille d’une femme au foyer et d’un père, ex-militaire et actuellement agent de sécurité dans une société de gardiennage, a vu le jour en 1997. Comme à l’accoutumée, elle est sortie, cet après-midi de la troisième semaine de novembre, juste après le mois de Ramadan, pour jouer dans la rue. Elle n’a rencontré aucune de ses voisines voisines. Il semble qu’elles soient restées chez elles. Elle s’est éloignée de quelques mètres pour s’asseoir juste à côté d’une baraque. Pourquoi faire ? Rien. Rabiâ s’est assise pour se plonger dans ses rêves enfantins. “Rabiâ, Rabiâ…“. Qui est-ce qui l’appelle ? En regardant devant elle, elle n’a vu personne. S’agit-il de l’une de ses voisines ? Non, parce que la voix est celle d’un homme. Elle s’est levée pour avancer de quelques pas et voir qui l’appelait. En tournant à gauche, elle a vu Brahim, un voisin du quartier et veilleur de nuit, âgé de cinquante-trois ans, qui lui souriait. Brahim habite ce douar depuis très longtemps. Tous les habitants le connaissent et connaissent son histoire avec ses deux ex-épouses. Il s’est marié avec la première. Mais, il a appris qu’elle le trompait avec son beau-frère (le mari de sa sœur). Il a tenté de le tuer avec un couteau. Seulement, les habitants du douar sont intervenus pour l’empêcher. Sinon, Brahim aurait été en prison depuis une dizaine d’années. Après quoi, il s’est remarié avec une deuxième femme. Seulement, elle aussi a commencé à le tromper avec un amant. Il a fini par la répudier pour se livrer à l’alcool et vivre seul dans sa baraque. Comme tous les enfants du douar, Rabiâ le connaissait et s’est donc approchée de lui sans crainte. Ils l’appellent “Ba Brahim“. Certes, c’est un soûlard, mais ils ne le craignaient pas. Au contraire, ils l’aimaient beaucoup, parce qu’il leur donnait à chaque fois des bonbons et du chocolat. D’un air agréable, Rabiâ s’est approchée de lui. Il l’a embrassée sur la joue avant de lui donner des bonbons. Quand elle s’est apprêtée à retourner à sa place, il lui a demandé de le suivre pour lui donner d’autres friandises. Sans hésitation, Rabiâ lui a emboîté le pas. En franchissant le seuil de la baraque, il lui a demandé d’entrer. D’un air innocent, elle l’a suivi pour s’asseoir en attendant qu’il lui donne le chocolat promis. Mais, tout à coup, il s’est assis près d’elle et a commencé à l’embrasser. Elle a tenté de se lever. Mais en vain. Il l’a saisie violemment pour lui ordonner de se rasseoir. Aussitôt, elle a fondu en larmes. Des larmes qui n’ont pas empêché Brahim de se transformer en un monstre. Il lui a ôté ses vêtements et sans pitié il l’a violée. “Ne dis rien à tes parents“, lui a-t-il demandé avant de la libérer. Dans un état lamentable, Rabiâ est retournée chez elle. Sa mère a remarqué qu’elle était dans un état anormal. Elle lui en a demandé la raison. Rabiâ a gardé le secret. Elle ne lui a rien dit. Craignait-elle une vengeance de Brahim ? A-t-elle honte de dévoiler ce qui lui est arrivé ? Elle a gardé le mutisme. Quand son père est rentré le soir, il a essayé également de savoir ce qui lui est arrivé. Mais en vain. Elle a dormi sans prendre ni son goûter, ni son dîner. Le lendemain, la petite gardait toujours le silence et n’a pas pris son petit-déjeuner, ni son déjeuner. La solution ? Le père a décidé de l’emmener chez un médecin. “ Ta fille a été violée“, lui a affirmé ce dernier, après l’avoir examinée. Le père n’en a pas cru ses oreilles. Il a tiré sa fille vers lui, lui demandant qui l’avait violée, quand et pourquoi elle ne l’a pas avisé. “C’est Ba Brahim“, a dit Rabiâ, les yeux pleins de larmes. Hors de lui, le père a emprunté le chemin conduisant au douar Kharbouche. Il avait l’intention de venger sa fille. Seulement, à mi-chemin, il a changé de destination et s’est dirigé vers le commissariat de police. Il a porté plainte et sa fille relata les faits aux enquêteurs. Ces derniers se sont dépêchés à la baraque. Ils ont frappé à la porte. Personne ne leur a ouvert dans un premier temps. Après quelques minutes, Brahim s’est livré à eux sans opposer de résistance. Il a reconnu avoir violé Rabiâ. “C’est ma première victime“, a-t-il avoué, avant d’être remis au parquet général près la Cour d’appel de Casablanca. 30.11.04 L'horreur reconstituée La reconstitution du meurtre de la jeune Belge Elisabeth Brichet, une des victimes du tueur en série présumé Michel Fourniret, s'est terminée mardi après-midi à Floing, dans l'est de la France sans nouvelles révélations. La reconstitution, à laquelle n'a pas participé Michel Fourniret, n'a pas livré d'élément neuf, a expliqué le procureur du Roi de Namur, Cédric Visart de Bocarmé. Elle a notamment permis de confirmer la "participation active" de Monique Olivier, déjà inculpée en Belgique pour complicité d'enlèvement, de viol et d'assassinat, a remarqué le procureur de la République de Charleville-Mézières, Francis Nachbar. Fourniret, un Français de 62 ans, inculpé en Belgique pour l'enlèvement, le viol et l'assassinat de cette adolescente namuroise de 12 ans disparue le 20 décembre 1989 conteste l'agression sexuelle et a refusé de participer à cette reconstitution. La reconstitution s'est déroulée dans l'ordre inverse des faits de décembre 1989. Dans la matinée, les enquêteurs et les magistrats belges et français, accompagnés de Monique Olivier, l'épouse de Michel Fourniret, se sont tout d'abord rendus au Château du Sautou, à Donchéry, où les époux Fourniret ont emmené Elisabeth au lendemain de son enlèvement. Monique Olivier a expliqué qu'elle était venue là-bas en compagnie de son époux le 21 décembre 1989 en matinée mais que ce dernier l'avait renvoyée immédiatement à Floing. Elle a de nouveau expliqué qu'elle n'avait donc pas assisté au meurtre de la jeune fille. En fin de matinée, la reconstitution s'est poursuivie à Floing, dans l'ancien domicile des époux Fourniret, où la jeune Namuroise a été emmenée le 20 décembre après son enlèvement. Monique Olivier a confirmé que la jeune fille avait logé dans l'habitation mais a expliqué qu'elle-même n'avait été témoin d'aucun agissement de son mari, soupçonné d'avoir violé l'adolescente. Elle n'a pas pu répondre aux questions précises des enquêteurs. Elle évoque les généralités mais bloque sur certains détails qui sont tout de même très importants, alors qu'elle dit vouloir collaborer. Personne ne comprend pourquoi, a indiqué Me Barthelemy, le conseil de Monique Olivier, qui a assisté au devoir comme le prévoit la procédure française. La reconstitution a pris fin vers 16 heures. Elle s'est déroulée de manière sereine, sans aucun incident. A noter que le syndicat Sypol.be a mené une action mardi matin devant la prison de Namur, d'où était transférée Monique Olivier, pour protester contre des désavantages statutaires que certains de leurs membres risquent de subir si le gouvernement applique le projet de loi du gouvernement sur le statut policier. 29/11/2004 Accusations de violences graves et d'abus sexuels dans une caserne anglaise LONDRES (AP) - La caserne de l'armée britannique à Deepcut, dans le sud de l'Angleterre, déjà tristement connue en raison du décès de jeunes recrues, serait le théâtre de viols collectifs, de brimades systématiques et de harcèlement sexuel, selon un rapport de police confidentiel dont la presse britannique a publié des extraits lundi. Le document contient plus de 100 allégations d'abus graves survenus au camp d'entraînement de cette caserne, où quatre jeunes engagés âgés de 17 à 20 ans ont été tués par balles entre 1995 et 2002, ont précisé l'agence Press Association, la BBC et la chaîne privée Channel 4. De l'attentat à la pudeur au viol en passant les traitements dégradants et les actes racistes, le rapport dresse une longue liste des crimes répertoriés lors d'une enquête de la police du Surrey sur la mort des quatres jeunes militaires. Dans la majorité des cas, ces abus qui visaient des recrues hommes et femmes auraient été perpétrés par des officiers n'agissant pas sur ordre de leur hiérarchie. Le rapport a été présenté le mois dernier à la commission des affaires de défense des Communes dans le cadre de l'enquête parlementaire sur le traitement des jeunes recrues dans les trois branches de l'armée britannique lundi 29 novembre 2004, 17h06 Reconstitution mardi du meurtre d'Elizabeth Brichet, sans Fourniret REIMS (AFP) - La reconstitution du meurtre d'Elizabeth Brichet, une des victimes du tueur en série présumé Michel Fourniret, se déroulera mardi dans les Ardennes en l'absence de Fourniret mais en présence de sa femme. "Cette reconstitution se fera sous commission rogatoire belge, en l'absence de Michel Fourniret mais en présence de Monique Olivier, sa femme", a indiqué à l'AFP le procureur de Charleville-Mézières Francis Nachbar, qui a ajouté qu'il y assisterait, accompagné du juge d'instruction Pascal Préaubert. Côté belge, le procureur du roi de Namur (Belgique) Cédric Visart de Bocarmé et la juge d'instruction Anne-Catherine Dubé seront également présents. Fourniret, Français de 62 ans, inculpé en Belgique pour le viol et l'assassinat d'Elizabeth Brichet, conteste l'agression sexuelle de la jeune Belge et "ne désire pas se rendre sur place", avait déclaré jeudi M. Visart de Bocarmé. "La reconstitution démarrera à 9h30 au château du Sautou (à Donchery) puis se déplacera à Floing (où se trouve un ancien domicile de Fourniret, ndlr)", a précisé M. Nachbar. Ces informations ont été confirmées par M. Visart de Bocarmé, selon qui la reconstitution ne devrait pas durer plus d'une journée. Détenu en Belgique, Michel Fourniret a reconnu avoir enlevé Elizabeth Brichet, une adolescente belge de 12 ans, le 20 décembre 1989 à Namur (Belgique). Selon les enquêteurs, Elizabeth aurait été conduite au domicile de Floing où elle aurait été victime d'une agression sexuelle avec la complicité de Monique Olivier. Elle aurait été emmenée le lendemain au château du Sautou, une autre propriété de Fourniret dans les Ardennes, où, après avoir subi une seconde agression, elle aurait été tuée puis enterrée. C'est là que le corps de la jeune Belge a été exhumé le 3 juillet dernier sur les indications de Fourniret et de son épouse. Les restes d'une autre jeune femme, Jeanne-Marie Desramault, âgée de 22 ans et originaire du Pas-de-Calais, avaient également été retrouvés le même jour au même endroit. Elle avait disparu le 18 mars 1989 devant la gare de Charleville-Mézières. Une reconstitution de l'enlèvement d'Elizabeth Brichet a été organisée le 17 octobre à Namur au cours de laquelle les époux Fourniret ont confirmé leurs aveux. Michel Fourniret a avoué huit homicides et une tentative d'homicide en France et en Belgique. Sa femme l'accuse d'un neuvième meurtre, celui d'une jeune fille au pair, disparue en 1993. 27, 11.2004 Manifestations contre les violences faites aux femmes PARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes - 2.800 selon la police, 8.000 selon les organisateurs - ont défilé samedi à Paris contre les discriminations et les violences faites aux femmes. "A bas toutes les violences faites aux femmes", ont scandé les manifestants qui ont défilé entre Bastille et Opéra en un long ruban coloré où les femmes étaient majoritaires. "Jolies, laides, grosses, maigres, stop aux remarques sur le physique", "Quand on dit non, c'est non. Ras le viol". "Le machisme tue", pouvait-on lire sur les pancartes brandies les participants à cette manifestation, organisée à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes. "Six femmes meurent chaque mois sous les coups de leur compagnon. Dans un pays qui prétend défendre l'égalité entre hommes et femmes, ce n'est pas tolérable", a déclaré la porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller, présente dans le défilé. "Et n'oublions pas que les femmes sont les premières victimes de la précarité, du temps partiel, du chômage". La secrétaire nationale du Parti communiste, Marie-George Buffet, souhaite une loi-cadre contre la misogynie et pour les droits des femmes. "Je propose que les associations féministes réunies en collectif auditionnent l'ensemble des groupes politiques et que les groupes travaillent à une loi-cadre permettant de répondre aux attentes des femmes", a déclaré l'ancienne ministre, pour qui "hommes et femmes attachés aux droits des individus" doivent se retrouver autour de cette cause. JEUNE FEMME LAPIDÉE Selon des chiffres de l'Alliance des femmes pour la démocratie, 50.000 femmes sont violées chaque année, 20% subissent une agression sexuelle avant 18 ans, et les violences conjugales concernent une femme sur dix. "Quand j'ai entendu qu'une jeune femme avait été lapidée à Marseille, cela m'a bouleversée. Comment des garçons peuvent-ils croire cela possible ?", a déclaré une manifestante parisienne, Marie-Bernadette Albert, faisant référence à la mort de Ghofrane Haddaoui, une jeune femme de 23 ans tuée le mois dernier dans la cité phocéenne. Samedi à Marseille, une manifestation organisée à sa mémoire à l'appel du mouvement "Ni putes, ni soumises" a rassemblé un millier de personnes. En tête du cortège, les membres de la famille de Ghofrane Haddaoui tenaient dans les mains des photographies les représentant en compagnie de la victime. Le chanteur Jean-Jacques Goldman arborait un T-shirt sur lequel était écrit "Ni putes, ni soumises". La marche silencieuse est partie vers 15h00 du centre-ville de Marseille avant d'emprunter la Canebière pour finir sur le Vieux Port. Sur les banderoles déployées, on pouvait notamment lire "Neuf mois pour faire une belle petite, un jour pour la tuer" ou encore "Le temps passe mais rien ne s'efface". Le corps de Ghofrane Haddaoui a été retrouvé le 17 octobre, sur un terrain vague des quartiers nord de la ville. Elle a été tuée par un mineur de 17 ans qu'elle aurait éconduit. Interpellé le 7 novembre, le meurtrier présumé a reconnu les faits. Il a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué. Un complice âgé de 16 ans a été mis en examen jeudi sous le même chef d'inculpation et également écroué. Un troisième mineur de 17 ans a été mis en examen pour "non dénonciation de crime" et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. vendredi 26 novembre 2004, 18h35 Dominique Perben favorable à une qualification pénale de l'inceste LYON (AP) - Le ministre de la Justice Dominique Perben a annoncé vendredi à Lyon qu'il demanderait à ce que l'inceste figure au code pénal. A l'issue d'un colloque sur la parole de l'enfant à l'université Lyon III, le garde des Sceaux a indiqué qu'il "convient de poser clairement dans la loi l'interdit de l'inceste qui ne figure pas de façon explicite dans notre code pénal". "De fait, de nombreuses victimes d'inceste ont aujourdhui le sentiment de ne pas être reconnues comme telles", a-t-il remarqué. "C'est une bizarrerie juridique", un "vide juridique étrange". Cette inscription de l'inceste dans le code pénal n'entraînera pas la création d'un crime ou d'un délit nouveau, mais constitue aux yeux du garde des Sceaux une "clarification importante": "Il ne sera plus nécessaire de faire la démonstration du non-consentement du mineur", en cas de viol ou d'agression sexuelle. Une fois ce texte adopté, "l'inceste sera présumé ne pas avoir été consenti par le mineur de (moins de) 15 ans", a précisé le ministre de la Justice. "Pour le reste, l'arsenal juridique et les peines prévues suffisent". Il envisage de déposer ce texte devant l'Assemblée "début 2005". Actuellement, les peines encourues pour viol (crime) par ascendant ou personne ayant autorité sur mineur de 15 ans est puni de vingt ans de réclusion criminelle. Une agression sexuelle (délit), commise dans les même circonstances, est punie de dix ans d'emprisonnement. M. Perben a également annoncé la création d'ici cinq ans dans chaque département d'une unité d'accueil pour les mineurs victimes de maltraitance, fruit d'une collaboration entre les ministères de la Santé et de la Justice. M. Perben a notamment fait référence à l'unité médico-judiciaire ouverte en avril 2003 dans le service de pédiatrie de Chalons-sur-Saône (Saône-et-Loire) où interviennent à la fois médecins, pyschologues et enquêteurs. Les examens pratiqués dans le cadre de ces unités auront "une valeur expertale au même titre que les expertises ordonnées en cours de procédure par les juges d'instruction", a-t-il précisé. Le député UMP Christian Estrosi, auteur d'une proposition de loi visant à inscrire le crime d'inceste dans le code pénal consignée par 137 députés UMP, s'est réjoui dans un communiqué de l'annonce de M. Perben. "Alors que l'inceste est sans doute l'un des derniers grands tabous de notre société, alors que de nombreuses victimes n'osent pas porter plainte, par honte ou par peur, il était temps que les responsables politiques se saisissent de ce débat fondamental, qui pose la question du consentement de l'enfant à la relation sexuelle", écrit M. Estrosi. AP vendredi 26 novembre 2004, 16h27 Dordogne: dix ans de prison pour le viol d'une fillette de six ans PERIGUEUX (AP) - La cour d'assises de la Dordogne a condamné vendredi à dix ans de prison Frédéric Pallancher, 36 ans, pour avoir violé et agressé sexuellement l'enfant de sa concubine, une fillette de six ans, en 2003. Le ministère public avait requis sept à dix ans de prison. Le condamné a été placé sous mandat de dépôt à l'issue de l'audience. AP 26/11/2004 Viol collectif France Cinq adolescents écroués Cinq adolescents, dont quatre mineurs, ont été écroués jeudi soir dans le cadre du viol d'une jeune fille de 14 ans à Saint-Etienne. Les adolescents, âgés de 15 à 18 ans, ont été mis en examen pour viol en réunion ou tentative pour certains et pour non-empêchement de la commission d'un crime pour d'autres. Tous ont été écroués dans les maisons d'arrêt de La Talaudière et de Villefranche-sur-Saône. Lundi après-midi, le groupe avait abordé une adolescente dans le centre-ville de Saint-Etienne, la contraignant à les suivre jusqu'à un appartement du quartier de Tarentaize. C'est là qu'a eu lieu le viol collectif de cette adolescente, qui réside dans un foyer pour jeunes en difficulté, jusqu'à l'arrivée de l'occupant des lieux. Celui-ci a mis fin à l'agression et secouru la victime. D'autres interpellations pourraient avoir lieu dans le cadre de cette affaire. vendredi 26 novembre 2004, 12h32 Saint-Etienne: cinq adolescents écroués dans le cadre du viol collectif d'une collégienne SAINT-ETIENNE (AP) - Cinq adolescents, dont quatre mineurs, ont été écroués jeudi soir dans le cadre du viol d'une jeune fille de 14 ans à Saint-Etienne, a-t-on appris vendredi de sources policière et judiciaire. Les adolescents, âgés de 15 à 18 ans, ont été mis en examen pour viol en réunion ou tentative pour certains et pour non-empêchement de la commission d'un crime pour d'autres. Tous ont été écroués dans les maisons d'arrêt de La Talaudière (Loire) et de Villefranche-sur-Saône (Rhône). Lundi après-midi, le groupe avait abordé une adolescente dans le centre-ville de Saint-Etienne, la contraignant à les suivre jusqu'à un appartement du quartier de Tarentaize. C'est là qu'a eu lieu le viol collectif de cette adolescente, qui réside dans un foyer pour jeunes en difficulté, jusqu'à l'arrivée de l'occupant des lieux, lequel a mis fin à l'agression et secouru la victime. D'autres interpellations pourraient avoir lieu dans le cadre de cette affaire, précisait-on de source judiciaire. AP 25/11/2004 Michel Fourniret refuse une reconstitution Michel Fourniret ne participera pas à la reconstitution du viol et du meurtre d'Elisabeth Brichet programmée mardi prochain à Floing, dans les Ardennes françaises. Le tueur en série conteste le viol sur Elisabeth. Le sexagénaire ne reconnaît que l'enlèvement et le meurtre de l'adolescente. Mais selon les enquêteurs, Elisabeth aurait été victime d'agressions sexuelles dans un domicile de Fourniret à Floing, puis au château de Sautou, une autre propriété du Français. C'est à cet endroit que le corps de la jeune fille a été exhumé le 3 juillet dernier sur les indications de Fourniret. Michel Fourniret n'effectuera donc pas le déplacement mardi. Mais son épouse, Monique Olivier, devrait être présente à la reconstitution. Michel Fourniret est soupçonné dans huit homicides en France et en Belgique, qu'il a tous reconnus. Sa femme l'accuse d'un neuvième meurtre, celui d'une jeune fille au pair, disparue en 1993. 25/11/2004 En 2004, une femme sur trois est encore victime de violences Il n’est ni le plus connu ni le plus célébré des jours anniversaires. Il commence à dater, pourtant, même si ce n’est qu’en 1999 que les Nations unies l’ont officiellement baptisé. N’empêche, le 25 novembre s’est vu estampiller Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes en 1981 et se fête, depuis, sans grande publicité. Une triste cérémonie, en vérité, qui commémore l’assassinat de trois féministes dominicaines et avec lui, toutes les brutalités auxquelles les femmes sont confrontées. Un jour où l’optimisme est néanmoins en droit de s’exprimer, même humblement et en dépit de situations qui demeurent affligeantes. Vingt-trois ans après le meurtre des soeurs Mirabal, où en est-on de la liquidation des violences faites aux femmes ? la principale cause de mort ou d’invalidité sur le Vieux Continent Aux préliminaires, uniquement, les plus récents rapports internationaux en sont de tristes témoignages. Les chiffres mondialisés donnent toujours le vertige. Quand ils parlent de violences et de discriminations, ils fichent également la nausée. Selon des données recueillies par le Conseil de l’Europe et rapportées par Amnesty International, la violence domestique est, pour les femmes de seize à quarente-quatre ans, la principale cause de mort ou d’invalidité sur le Vieux Continent, avant même le cancer ou les accidents de la route. Au Liban, en 2001, deux hommes sur trois ont bénéficié de réduction de peine, après avoir tué leurs épouses, parce qu’ils avaient démontré qu’elles avaient eu des « relations sexuelles socialement inacceptables ». En Afrique du Sud, 54 000 plaintes pour viol ou tentatives de viol ont été déposées en 2001-2002. Aux États-Unis, il est probable qu’une femme sur trois sera victime d’une agression sexuelle au cours de sa vie. Au Pakistan, en 2002, 270, au moins, ont été les victimes de « crimes d’honneur ». Mondialement, une étude fondée sur cinquante enquêtes laisse penser qu’une femme sur trois a déjà été battue ou forcée à des relations sexuelles. Aucun continent, aucun pays n’est épargné. Et comme toute statistique, celles-ci ne reflètent que partiellement la réalité. Beaucoup ne portent pas plainte. Soit qu’elles ne le peuvent pas, soit qu’elles ne le veulent pas. « Les violences conjugales, par exemple, sont parfois tellement ancrées dans les habitudes que les femmes les jugent "normales" », souligne Moïra Sauvage, responsable de la commission femmes d’Amnesty international. Des chiffres qui néanmoins mettent en valeur une chose : « Psychologique, physique ou sanitaire : quel que soit son visage, la violence à l’encontre des femmes est universelle. » Universelle dans ses motifs, quand il s’agit d’écraser toute valeur féminine. Et dans ses conséquences premières, quand les victimes s’en trouvent, d’abord, humainement diminuées. Utilisé comme arme de guerre, le viol a fait fureur Ce ne sont pas uniquement les avancées qui font défaut. Il y a aussi des reculs. « Dès qu’un conflit apparaît, qu’une société se militarise, les femmes souffrent doublement. » Leur sexe devient alors champ de bataille. Utilisé comme arme de guerre, le viol a fait fureur, au Rwanda comme en Yougoslavie. « Le rapport révélé hier par l’Onusida est encore plus révélateur de reculs endémiques », estime Robert Toubon, directeur de la stratégie de l’association Équilibres et populations. On y découvre, entre autres, qu’en Afrique subsaharienne, 57 % des adultes infectés sont des femmes et que pour une même tranche d’âge (15 à 24 ans), elles ont trois fois plus de risque d’être infectées qu’un homme. « C’est le signe d’une détérioration de leur droit ; ces jeunes filles continuent à être mariées de force, enfants, à des hommes adultes, et, souvent, ne peuvent se permettre d’imposer le préservatif dans leur couple. » De quoi désespérer donc. Sauf à se pencher sur ce qui a avancé. Les progrès existent, eux aussi, et autorisent l’espoir. Ils sont à rechercher d’abord dans les prises de conscience, les textes, les lois et les discours. « Le gouvernement mexicain ne peut plus, aujourd’hui, faire semblant d’ignorer les disparitions de femmes survenues à Ciudad Juarez », note Moïra Sauvage, « et le tribunal international qui s’est tenu suite au conflit yougoslave a fait reconnaître le viol comme crime de guerre ». une réforme qui s’attaque à la polygamie et fait de la femme l’égale de l’homme Votée en 1979, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDEF) est devenue traité pendant les années quatre-vingt. « Aujourd’hui, à l’exception notable des États-Unis et des pays les plus intégristes, elle est ratifiée par la plupart des nations », relève Robert Toubon. Quelques notes posées sur une feuille et qui peinent à être appliquées. Mais auxquelles il faut croire. « Au Bénin, en s’appuyant sur les textes internationaux, les femmes juristes ont réussi à faire ratifier, après quinze ans de débat, une réforme du droit de la famille qui s’attaque à la polygamie et fait de la femme l’égale de l’homme », explique-t-il. S’il peut paraître long, le temps de la décision est lui-même profitable, quand il s’agit d’agir en profondeur sur les mentalités. « Au Burkina, c’est le temps qu’il a fallu pour faire admettre à certaines ethnies - femmes comprises - que l’excision n’était pas tolérable. » Un acte aujourd’hui interdit et puni de prison dans ce pays, longtemps montré du doigt. De lentes avancées, qui résonnent internationalement. « Quand une telle décision est prise en Afrique, elle a un impact sur les populations migrantes, jusqu’en banlieue parisienne. » Les luttes, elles, se poursuivent. Organisée pour la première fois en 2000, la Marche mondiale des femmes sera reconduite en 2005. Une charte mondiale des femmes pour l’humanité est également en cours de rédaction. Amnesty- international poursuit une campagne, lancée en mars dernier avec, entre autres visées, celle de faire pression sur les gouvernements. En France, le Secours populaire a lui aussi lancé, il y a quinze jours, sa propre campagne sur ce sujet, qui ne fait pas partie de ces domaines habituels d’intervention. Des initiatives qui ne seront pas de trop pour mettre fin à un mal qui tarde à se résorber. 25/11/2004 Nouvelles mises en examen en vue pour Fourniret BRUXELLES (Reuters) - Les enquêteurs français ont l'intention de mettre en examen Michel Fourniret pour le meurtre de six femmes, ce qui porterait à 15 le nombre de victimes que ce Français est soupçonné d'avoir tuées, écrit jeudi le quotidien belge Le Soir. Les enquêteurs français travaillent depuis plus d'un an avec leurs homologues belges pour déterminer le nombre exact de victimes de Fourniret ces dernières décennies, au cours desquelles il a vécu tantôt en France, tantôt en Belgique. Arrêté en Belgique l'an dernier après avoir tenté d'enlever une fillette, Fourniret a avoué le meurtre de neuf personnes au cours des quinze dernières années, mais les enquêteurs le soupçonnent d'autres meurtres et ils ont rouvert les dossiers de plusieurs disparitions non élucidées en Europe. Le procureur français Yves Charpenel a dit au Soir que les enquêteurs rendraient visite cette semaine à Fourniret emprisonné à Dinant, dans le sud de la Belgique, pour l'auditionner et l'informer de ses mises en examen. Ces mises en examen portent sur l'enlèvement, le viol et le meurtre de six jeunes femmes entre 1987 et 2001, selon le soir. Deux d'entre elles étaient âgées de treize ans. Le procureur belge Philippe Morandini, chargé de l'enquête en Belgique, s'est refusé à tout commentaire. 25/11/2004 Un fléau encore tabou Amnesty International lance sa campagne de fin d'année contre la violence familiale. Une femme sur cinq en est victime en Belgique. Invitation à signer un engagement: «La violence contre les femmes ne passera pas par moi.» Amnesty International a choisi un thème encore tabou pour sa campagne de fin d'année: la violence conjugale. «Si on ne veut pas la voir, on ne la voit pas», clame l'organisation, qui tente, chaque année, de mobiliser sur un sujet particulier aux alentours du 10 décembre, date de la Journée internationale des droits de l'homme. «La violence familiale est la première cause de décès des femmes de moins de 40 ans dans l'Union européenne», rappelle Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International (AI). En 1998, dans le cadre d'une étude sur la violence en Belgique, des chercheurs ont interrogé 783 femmes: 68pc d'entre elles ont déclaré avoir connu la violence physique ou sexuelle. Soit deux femmes sur trois. En 2002, 2438 viols ont été enregistrés, selon l'Institut national de statistique, ce qui signifie 7 viols déclarés par jour. Selon Amnesty, ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Solide arsenal législatif En Belgique, le gouvernement a élaboré un plan d'action. Un solide arsenal législatif permet de condamner les violences familiales. La loi du 4 juillet 1989 réprime le viol entre époux. Dans la loi du 24 novembre 1997 visant à combattre les violences au sein du couple, le législateur a introduit comme circonstance aggravante la relation qui unit l'auteur à la victime; les infractions visées sont les coups et blessures ainsi que la privation d'aliments ou de soins. La loi du 30 octobre 1998, sur le harcèlement moral, peut être invoquée en cas de violence psychologique du conjoint. L'article 327 du code pénal (menaces d'attentat contre les personnes) peut être appliqué à l'époux qui menace sa femme de s'en prendre à leurs enfants. La loi du 6 janvier 2003, enfin, permet d'attribuer le logement familial à la maman. Mais ces dispositions légales et ces déclarations d'intention restent trop souvent lettre morte. Beaucoup de femmes -par crainte, par honte ou par sentiment d'impuissance- n'osent pas ou ne veulent pas dénoncer leur partenaire violent. Des policiers, mal formés, haussent encore les épaules devant les victimes. Trop d'affaires privées sont classées sans suite au niveau judiciaire. Signer l'engagement Selon les dernières études, une femme sur cinq est victime de ce fléau dans notre pays, affirme Amnesty International. «C'est comme si les droits fondamentaux n'étaient plus d'application une fois franchi le seuil du domicile», continue M. Hensmans. Amnesty International veut donc sensibiliser la population en rappelant que la violence contre les femmes n'est jamais un droit de l'homme. Chaque citoyen est en contact, parfois sans le savoir, avec une victime, indique le directeur d'AI. «Mais quand on ne veut pas voir les faits, on ne les voit pas», insiste la campagne de publicité lancée ce jeudi 25 novembre par l'organisation. «Il ne s'agit pas de transformer chaque citoyen en policier ou en assistant social, mais de petits gestes, plus d'attention, un conseil au moment opportun peuvent faire la différence et sauver des femmes», assure encore Philippe Hensmans. C'est en tout cas le sens que l'organisation veut donner à l'engagement («La violence contre les femmes ne passera pas par moi.») que chacun est invité à signer, via Internet(*) ou sur les stands que tiendront ses groupes locaux durant cette campagne de fin d'année. 25 novembre 2004 La violence est souvent intrafamiliale A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le ministère délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Famille et de la Condition féminine organise, en collaboration avec le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et le ministère des Affaires religieuses, une journée d’étude sur la violence à l’égard des femmes à l’Institut national de santé publique (INSP). Cette rencontre regroupera des spécialistes en la matière pour débattre et tenter de développer des analyses et des commentaires sur ce phénomène en Algérie sur la base d’un document d’une grande importance qu’est la première enquête nationale réalisée en Algérie sur les violences à l’encontre des femmes dont les résultats ont été rendus publics à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2004. Le rapport final de cette enquête, pilotée par le Comité violence à l’encontre des femmes, créé à l’INSP en 1995, sera présenté le 15 janvier 2005 à l’INSP. Réalisée en collaboration avec les ministères de la Justice, de la Santé, de l’Intérieur, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), les associations de femmes et avec le soutien de l’OMS, cette enquête a pour but, selon ses initiateurs, de proposer une stratégie d’action pour le dépistage et la prévention de la violence à l’encontre des femmes ainsi que la prise en charge des hommes violents. Pour rappel, cette enquête s’est déroulée du 21 décembre 2002 au 21 mai 2003 et a été réalisée sur l’ensemble du territoire national, soit dans les 48 wilayas, par les différents partenaires. La population concernée par l’étude comprend toutes les personnes de sexe féminin victimes de violences quelle que soit la nature de l’agression subie. D’après les enquêteurs, les tendances générales de ce travail de terrain font ressortir que les violences sont enregistrées au sein de la famille, d’où l’importance des violences intrafamiliales. Sur l’ensemble des femmes interrogées, soit un échantillon de 9033 femmes victimes de violences, 73% d’entre elles ont été agressées au sein de leur domicile. Le mari est, dans la majorité des cas, cité comme étant l’auteur de l’agression. C’est ainsi que le groupe d’enquêteurs a mis l’accent sur l’importance de la violence conjugale. Un aspect sur lequel les spécialistes se sont penchés pour engager une réflexion pour une meilleure prise en charge de ces victimes. « Il faut que ces femmes victimes de violences puissent, dès l’instant où elles ont décidé de parler, trouver auprès des intervenants lors des différentes démarches une oreille attentive et avertie, le soutien et l’aide possible afin qu’elles ne se sentent pas coupables, et que les démarches constituent des moments de reconstruction et non pas de destruction », nous dira un spécialiste de la question. Les agresseurs sont également, dans certains cas, une connaissance ou un membre de la famille. Les résultats de l’enquête ont révélé que, dans la majorité des cas, la violence est physique, essentiellement des coups et blessures volontaires, alors que les violences psychologiques ne représentent qu’un vingtième des cas. Le même pourcentage est apparu pour les agressions sexuelles, alors que le viol constitue la moitié de ce type d’agression. D’autres tendances concernant des résultats plus détaillés sont consignées dans le rapport définitif qui sera présenté aujourd’hui. A noter que, durant les années noires du terrorisme, les femmes étaient les premières victimes de cette violence extrême. Le viol a occupé une place particulière et les femmes étaient nombreuses à porter et à supporter seules durant des années ce lourd fardeau. Ces violences ont posé le problème des avortements autorisés uniquement dans le cadre d’interruption thérapeutique de grossesse. Il a fallu une fatwa qui sera suivie d’un loi qui n’autorise que les avortements dans le cadre des viols liés au terrorisme et ne prenait pas en compte les viols ordinaires. Le problème de la violence à l’égard des femme demeure posé. D’aucuns estiment que le renforcement du cadre législatif et l’application rigoureuse de la loi constituent les moyens efficaces qui pourraient freiner l’ampleur de ce phénomène. 24.11.04 Quatrième viol de personnes âgées à Vence depuis août Une septuagénaire a été agressée et violée mardi soir dans son appartement à Vence par un homme qui a réussi à prendre la fuite, portant à quatre le nombre de viols commis sur des personnes âgées dans cette ville depuis le mois d'août, a-t-on appris mercredi de source policière.Les trois autres personnes, âgées de 58 à 87 ans, avaient également été agressées et violées chez elles, par un homme, agissant seul, qui frappe ses victimes au visage avec des objets trouvés dans les appartements avant de les violer, a-t-on indiqué de même source.Toutes les agressions ont eu lieu au domicile de femmes âgées vivant seules, soit dans des appartements, soit dans de modestes maisons, situés dans des rues étroites du centre de la vieille ville.Mardi soir, la septuagénaire a été agressée vers 19h00 par un homme qui a réussi à s'introduire chez elle sans effraction, répétant ainsi le scénario des précédentes agressions. Blessée et choquée, elle n'a pas pu fournir de détails sur son agression. Ses jours ne sont pas en danger, a-t-on indiqué de source policière.Au terme des trois précédentes enquêtes, les policiers niçois de l'antenne du SRPJ de Marseille privilégiaient l'hypothèse d'un violeur en série dans cette ville de 17.000 habitants.Ils avaient relevé que l'homme repérait ses victimes avant d'agir: celles-ci vivent seules, habitent dans un même périmètre de la vieille ville, sont de condition modeste et "fragilisées" en raison de leur état de santé.La mairie de Vence avait mis en place, fin septembre, un système de surveillance en augmentant les effectifs des policiers municipaux chargés de procéder à des rondes la nuit dans les rues.Elle avait aussi lancé une campagne d'information pour mettre en garde les personnes vivant seules, en leur demandant notamment de ne pas oublier de fermer les portes de leur domicile. LE 24 novembre 2004 Six ans requis au procès Saint-Michel La première substitute du procureur du roi, Chantal Pensis, a requis lundi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles six ans de prison ferme contre L.T., un ancien instituteur du collège Saint-Michel - à Etterbeek -, âgé de 45 ans, poursuivi pour des faits de pédophilie. La magistrate a requis l'acquittement de B.D., le directeur de l'enseignement primaire, âgé de 52 ans, poursuivi pour non assistance à personne en danger. L.T. répond de trois attentats à la pudeur commis sur des enfants âgés de 8, 9 et 10 ans au moment des premiers abus et du viol présumé d'un enfant de 10 ans. La période infractionnelle s'étend du 1er janvier 1986 au 1er juillet 1999. L.T. a été le professeur des victimes. Il reconnaît les attentats à la pudeur, soit des attouchements et des baisers déplacés, ainsi qu'une fellation. Il nie pourtant tout fait de viol.
Mme Pensis a demandé au tribunal de retenir toutes les préventions à sa charge, à l'exception d'attentats à la pudeur sur un élève qui était devenu le martyr de l'instituteur. Aux yeux de la représentante de l'accusation, il s'agit plutôt de harcèlement. La magistrate a considéré qu'en droit, les conditions n'étaient pas réunies pour déclarer établie la prévention de non assistance à personne en danger à l'encontre du directeur. Selon Mme Pensis, il n'y eut ni péril majeur et imminent, ni refus d'intervenir. Rejoignant les arguments de Me Reginald de Béco, l'avocat du collège, constitué partie civile uniquement contre l'instituteur, la représentante du ministère public a estimé que les réactions de la direction n'ont sans doute pas été adéquates par rapport aux comportements de L.T. mais que celle-ci n'a été informée de la réalité des actes de pédophilie qu'au moment de l'ouverture de l'instruction judiciaire. De son côté, Me de Béco a réclamé l'euro symbolique pour le collège Saint-Michel.
Les autres parties civiles, constituées par les parents des victimes présumées, et représentées à l'audience par Mes Carole De Ruyt, François Libert et An Govers, loco Jef Vermassen, ont estimé par contre que B.D. devait être condamné du chef de non assistance à personne en danger.
Les conseils des plaignants ont souligné notamment qu'entre 1997 et 2001, le directeur de l'enseignement primaire a été averti à 19 reprises des comportements délictueux de l'instituteur, de la part de parents, de professeurs et même de la Communauté française, et qu'il n'a pas réagi par peur du scandale. De soulever également que l'ancienne directrice a elle-même écrit au pouvoir organisateur pour déclencher l'alarme. En janvier 2001, B.D. cesse d'être du côté de l'instituteur mais ne se met pas pour autant du côté des parents et de leurs enfants. La réaction de la direction va être en effet de s'atteler à mettre fins aux comérages pour essayer de museler ceux qui veulent parler. S'il n'y avait pas eu la détermination des parents, cette affaire ne serait jamais venue devant le tribunal. Une inspectrice générale dira que, lorsque B.D. lui a écrit, elle a eu le sentiment qu'il espérait ainsi mettre fin à l'enquête administrative, a insisté Me Libert qui a réclamé 15.000 euros, à titre provisionnel, pour la famille de l'enfant martyrisé qui a manqué une année et qui souffre encore de problèmes psychologiques. L'affaire a été mise en continuation au 22 novembre prochain pour entendre les plaidoiries de la défense. 24 novembre 2004 PÉDOPHILIE Jugé depuis hier par la cour d'assises de Seine-et-Marne L'ancien directeur des Tournelles nie les accusations de viol Il a été la coqueluche du Tout-Paris judiciaire, journalistique et mondain. Robert Mégel, ce quinquagénaire élégant et bronzé qui comparaît libre, depuis hier, pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans devant la cour d'assises de Seine-et-Marne, à Melun, possède le charisme et l'assurance de ceux qui ont l'habitude des fonctions d'autorité. Si l'ancien directeur de l'institut de rééducation des Tournelles, à Hautefeuille, se tient droit et s'exprime d'une voix douce en termes choisis, sa victime présumée Jérôme, un ancien pensionnaire rentre la tête dans les épaules. Le jeune homme semble accablé par la litanie des viols qu'il assure avoir subis. Toute l'affaire a été dévoilée à partir d'une lettre anonyme adressée au parquet de Meaux et au ministère de la Justice en 1997. Au même moment, Jérôme, alors âgé de 17 ans, affirme avoir subi des agressions sexuelles de la part du directeur, plusieurs années durant. Il décrit les masturbations, puis les viols qu'il aurait subis alors qu'il apportait à Robert Mégel son petit-déjeuner ou son dîner au lit, dans son appartement de fonction, attenant au château des Tournelles. Ce rituel des plateaux-repas, au cours duquel certains adolescents pensionnaires de l'établissement pouvaient parfois rester seuls avec l'accusé, a été décrit par plusieurs d'entre eux. Robert Mégel, qui nie tout en bloc, dénonce une «machination médiatique» et un «complot» mené contre lui depuis huit ans. Cet ancien instituteur, devenu éducateur puis adjoint au chef de cabinet d'Hélène Dorlhac, alors secrétaire d'Etat à la Condition pénitentiaire, a connu un parcours atypique. Il a paradoxalement été chargé, un temps, à la Chancellerie de contrôler les associations s'occupant de l'enfance en danger. Son dernier poste est celui de directeur du centre des Tournelles en 1978. Son absence de diplôme ne l'a pas empêché de connaître une ascension sociale fulgurante. «Expliquez-nous ce petit miracle, lui lance un avocat des parties civiles. Comment un simple éducateur qui n'a même pas le bac parvient-il à de telles fonctions ?» Et l'on apprend comment, enfant d'une famille modeste et nombreuse originaire des Alpes-de-Haute-Provence, il est «monté» à Paris à 18 ans et s'est constitué un carnet d'adresses long comme le bras grâce à son entregent. Il a fréquenté des avocats d'affaires, des hauts magistrats, le juge Eva Joly, la reine des nuits parisiennes Régine ou encore Jérôme Savary. Au sein de son institut des Tournelles, qui pratique une pédagogie «différenciée», des personnalités aussi diverses que Danielle Mitterrand, Françoise Dolto ou Raïssa Gorbatchev lui rendent visite dans les années 80 et 90. Lorsqu'il devient directeur de ce centre et éponge ses dettes antérieures, il développe ce qu'il appelle la «rééducation par le beau et le luxe». Les enfants en difficulté, parfois placés par la Ddass ou la Protection judiciaire de la jeunesse, sont habillés en vêtements de marque et voyagent à l'étranger avec leur directeur. Sur sa vie sentimentale, Robert Mégel est moins disert. «J'ai découvert que j'étais homosexuel à 22 ans, raconte-t-il, mais ce n'est pas parce qu'on vit son homosexualité que l'on ne respecte pas les autres règles», se contente-t-il d'expliquer. Il ne reconnaît avoir eu des relations sexuelles qu'avec certains membres du personnel des Tournelles et «un ancien pensionnaire». Une centaine de témoins sont attendus à la barre, parmi lesquels Philippe Sauzay, ancien chef de cabinet du président Giscard d'Estaing, et Colette Kreder, ancienne directrice de l'Ecole polytechnique féminine, membres du conseil d'administration des Tournelles au moment des faits. «Des amis intimes qui connaissent tout de moi», a assuré hier Robert Mégel. 23/11/2004 Graham Stack accusé de viol LONDRES (AP) - Graham Stack, le gardien remplaçant du club anglais Arsenal a comparu mardi en justice. Le joueur est accusé d'avoir violé une jeune femme de 21 ans à son domicile le 1er septembre dernier dans le sud-est de Londres. Stack, 23 ans, a disputé des matches de la Coupe de la ligue la saison dernière avec Arsenal et a été prêté à Millwall. Il s'est présenté devant un tribunal pour confirmer son nom et son âge. Une audience a été fixée au 30 novembre. Le 22 novembre 2004 Emile louis : L'accusé résiste à la pression des parties Emile Louis a résisté mardi devant la cour d'assises de l'Yonne aux questions insistantes des parties. Les experts psychiatres et des témoins ont pourtant évoqué la "perversité" de l'accusé. Lundi, les quatre enfants d'Emile Louis avaient été entendus à la barre. L'accusé est jugé pour les assassinats de sept jeunes femmes à la fin des années 70. Le verdict est attendu jeudi soir. Un homme "intelligent" mais dépourvu d'affect Mardi (23 novembre) après-midi, la Cour a entendu les experts psychiatres qui ont examiné l'accusé. Si les assassinats de sept jeunes handicapées dont il est accusé sont avérés, "on peut considérer que sa perversité est portée à un niveau tout à fait exceptionnel", a estimé le psychologue Philippe Corval qui qualifie Emile Louis d'homme "intelligent" mais dépourvu d'affect. Et son entêtement à clamer son innocence n'étonne pas M. Corval. Selon l'expert, Emile Louis s'est créé "un moi surdimensionné et surpuissant" qui le met à l'abri des attaques. Il veut pour preuve les aveux de l'accusé, qui pensait les faits prescrits. "Il se croit alors plus fort que la loi". Le matin, de nouveaux témoins se sont succédés à la barre. Anne-Marie Ziegler, était une voisine d'Emile Louis dans les années 1980, dans un camping du Var. "Au début, je le trouvais gentil", raconte-t-elle. "Un jour, je lui demande s'il pouvait me trouver du travail. Il m'a emmenée. Il s'est arrêté dans un bois. Je suis sortie de la voiture. J'ai reçu un coup sur la tête. Je me suis retrouvée toute nue, les mains attachées dans le dos, dans le coffre de la voiture". Le témoin n'a jamais déposé plainte de peur qu'Emile Louis s'en prenne à ses enfants. Quand le président lui demande s'il reconnait les faits, Emile Louis répond "oui", même s'il ne souvient pas avoir "attaché" sa voisine. Plusieurs victimes de l'accusé ont fait état de mains attachées et les deux disparues de l'Yonne dont les corps ont été retrouvés, avaient aussi les mains attachées. Isabelle Bosio a également été entendue. Une jeune femme également rencontrée dans le Var et qualifiée de "simplette" par le président. Elle affirme avoir été droguée par Emile Louis, qui aurait ensuite abusé d'elle. "On a fait l'amour", a rectifié l'ancien chauffeur de car. Cet après-midi, la cour doit entendre les experts psychiatres qui ont examiné l'accusé. Les divergences de la famille de l'accusé Le procès est entré dans sa dernière semaine. Emile Louis a eu tout le week-end pour se préparer à cette ultime épreuve. Lundi, l'accusé a été confronté à une série de face à face avec ses quatre enfants : ses deux filles et ses deux garçons. Quatre témoignages très attendus pour ces derniers jours d'audience consacrés à l'examen de personnalité de l'accusé. Marilyne, l'ainée, à la fois victime de son père et peut être aussi de son propre silence pendant longtemps, a accablé celui qu'elle décrit comme pervers, sadique, criminel et qu'elle accuse de viol. En revanche, sa soeur Manoëlle a toujours soutenu son père. Mais elle l'a prévenu : "si jamais il a touché à Jaqueline, je le lache !" Jaqueline Weiss, était sa soeur de lait. Son squelette a été retrouvé sur les indications d'Emile Louis. Enfin il y a les deux garçons : Fabrice et Fabien. Les deux frères ont soutenu leur père : "Je ne suis pas sûr qu'il ait tout fait. Il n'est pas le seul coupable, s'il est coupable", a souligné Fabien. L'aîné, Fabrice, se pose également "beaucoup de questions". "On ne pense pas que son père puisse être un assassin ou le complice d'un assassin", a expliqué cet éducateur sportif. "Je veux bien accepter qu'il soit pédophile, mais j'ai du mal à croire qu'il ait commis des meurtres", a-t-il ajouté. Quant à Chantal Paradis, la dernière épouse d'Emile Louis, elle a dénoncé les viols et actes de barbarie dont elle affirme avoir été victime de la part de son mari au milieu des années 1990. Le 22 novembre 2004 Trappes Un infirme mis en examen pour viol
UN INFIRME de 35 ans a été mis en examen hier à Versailles et remis en liberté sous contrôle judiciaire. Privé d'une jambe, l'invalide est soupçonné d'avoir violé, dans son appartement de Trappes, vendredi soir, une femme de 60 ans. La victime avait été invitée par cet homme d'origine indienne en compagnie d'autres amis. « Apparemment, ils s'étaient rencontrés quelques jours auparavant et avaient sympathisé », souligne une source proche de l'enquête. Selon les déclarations de cette femme, les autres invités auraient quitté l'appartement, la laissant en tête à tête avec l'infirme. L'homme aurait bondi sur elle et lui aurait arraché ses vêtements avant de la violer. Elle aurait réussi à se dégager avant d'alerter le gardien de l'immeuble et la police. Le violeur présumé a été placé en garde à vue et, devant les enquêteurs, il a farouchement nié l'agression. Sans emploi, il est inconnu des services de police. Lors de sa présentation devant le juge d'instruction, il a cependant affirmé « ne pas mettre en doute les propos de la dame, mais ne plus se souvenir de rien ». vendredi 19 novembre 2004, 17h50 Dordogne: 13 ans de réclusion pour le viol d'une mineure PERIGUEUX (AP) - Au terme de deux jours d'audience, la cour d'assises de la Dordogne a condamné vendredi Yves Fourneau, 72 ans, à 13 ans de réclusion pour viol et agression sexuelle sur mineure de 15 ans. L'avocat général avait requis 12 ans de réclusion. En janvier 2003, à Sigoulés (Dordogne), le septuagénaire avait agressé et violé sa petite-fille âgée de 12 ans. AP vendredi 19 novembre 2004, 15h06 Bretagne: mise en liberté sous contrôle judiciaired'un pédophile présumé PARIS (AP) - Mis en examen le 10 novembre pour "agressions sexuelles sur mineurs de quinze ans par personne ayant autorité", un instituteur à la retraite suspecté de plusieurs dizaines d'agressions sexuelles, mais pas de viol, a été libéré jeudi et placé sous contrôle judiciaire par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes (Ille-et-Vilaine). Celle-ci a estimé que "les obligations du contrôle judiciaire sont suffisantes", a-t-on expliqué vendredi à la cour d'appel. L'instituteur a l'interdiction de se rendre dans les Côtes d'Armor. L'homme, marié et père de famille, avait été dénoncé au procureur de la République près le tribunal de Dinan (Côtes d'Armor) pour des faits commis en une vingtaine d'années sur des enfants de 6 à 10 ans dans deux écoles publiques de la commune de Léhon, à côté de Lannion. Il a reconnu 65 agressions sexuelles. AP Le 19 novembre 2004 Enquête sur un viol au collège QUAND ses parents évoquent l'affaire, Jérôme* allume son baladeur et quitte la pièce. « Il ne veut plus entendre parler de cette histoire », avertit la mère de cet adolescent de 15 ans. Le traumatisme est encore trop violent. Jérôme aurait été violé dans la cour de récréation de son collège en présence de nombreux élèves, le 21 septembre dernier à Taden (Côtes-d'Armor). Les parquets de Dinan et de Saint-Brieuc ont confié une enquête préliminaire aux gendarmes de Dinan qui, selon nos informations, ont placé hier en garde à vue le chef de l'établissement scolaire. Libéré après son audition, il sera convoqué ultérieurement devant la justice pour « non-dénonciation de crime ou de délit ». Son sort est entre les mains des deux procureurs qui devraient décider aujourd'hui d'ouvrir une information judiciaire. Des violences commises en pleine récréation « Ce qui est arrivé est inimaginable. Les auteurs de cet acte doivent être punis », s'indigne la mère de l'adolescent. Les faits se sont déroulés à l'établissement régional d'enseignement adapté (Erea) qui accueille des élèves en difficulté. Assez grand mais fluet, Jérôme, en classe de 3 e , a intégré l'Erea dès la 6 e à cause de ses grosses lacunes en lecture. Il y est pensionnaire, ne rentrant que le week-end chez ses parents installés à plus de 50 km de Taden. A la récréation de 15 heures, l'adolescent est brutalement pris à partie par un groupe d'élèves. « Ils lui sont tombés dessus comme ça, mon fils n'a pas su pourquoi. Ils l'ont saisi par les poignets, l'obligeant à se baisser, si fort que Jérôme a cru qu'ils allaient lui casser les bras », relate la mère. Certains témoins de la scène ont évoqué un « jeu du gendarme et des voleurs qui a mal tourné ». L'hypothèse ne convainc pas la mère de Jérôme. Elle écarte aussi l'éventualité d'un bizutage. Son fils, apprécié par ses camarades de classe mais dont les meilleurs amis ne fréquentent pas l'Erea, aurait déjà été la cible d'agressions ou d'intimidations... Mais quel « jeu » aurait pu connaître un épilogue aussi cruel ? Car, selon ses proches, l'élève a été molesté par deux garçons de son âge puis, les yeux bandés, violé avec un morceau de bois. Des faits - s'ils sont confirmés - d'une extrême gravité. Une question obsède la famille du jeune garçon : comment ces violences ont-elles pu se dérouler en pleine récréation sans l'intervention d'un adulte ? Rien n'a filtré des explications livrées hier aux gendarmes par le chef d'établissement. L'Erea aurait, semble-t-il, tenté de régler l'histoire en interne, mais des parents d'élèves ont rapporté les faits que le chef d'établissement avait exposés dans les classes. L'Erea a également convoqué un conseil de discipline. Il a exclu les deux élèves impliqués dans les violences présumées. Récupéré par sa mère le soir de l'agression, Jérôme a rapidement consulté un médecin. « Il a fait les constatations qu'il fallait », dit la famille du jeune homme qui tente d'évacuer son cauchemar. Au début, la victime a beaucoup pleuré, manquant les cours pendant un mois. Cet ado réfractaire au sport mais passionné de rap et de hip-hop a repris ses études dans un nouvel établissement. « Il ne veut plus entendre parler de cette histoire. Mon fils veut réussir son année scolaire, il n'y a que cela qui compte », insiste la mère de Jérôme, réclamant justice dans la plus grande dignité. * Le prénom de ce mineur a été changé. Le 19 novembre 2004 Villiers-le-Bel Accusé de viol, il est acquitté
UN JEUNE de 25 ans, originaire de Villiers-le-Bel, accusé du viol d'une adolescente de 15 ans, a été acquitté hier matin par les jurés de la cour d'assises du Val-d'Oise. Les doutes entourant la personnalité de la victime ont profité à Tomi P, qui a depuis le début affirmé qu'elle avait été consentante. Auparavant, l'avocat général avait requis sept ans d'emprisonnement. Les faits s'étaient produits le 31 juillet 2001. Mais ce n'est qu'à la fin du mois de septembre que les parents de Cécile * avaient déposé plainte, leur fille venant de se confier à l'infirmière de son collège. Ils avaient, de leur côté, constaté un changement de comportement de sa part. Elle était devenue, ont-il ensuite souligné, agressive et insolente alors qu'elle était auparavant plutôt réservée et calme. « Contradictions » Cécile a expliqué avoir rencontré l'accusé, Tomi, dans un karaoké de Châtelet en 2000 et s'être liée d'amitié avec lui. Une relation qui allait déboucher sur la scène du 31 juillet 2001. Ce matin-là, vers 10 h 30, alors qu'elle se trouvait seule au domicile familial de Villiers-le-Bel, il l'aurait violée. Mais l'accusé a toujours été formel, estimant que l'adolescente, qui lui avait dit qu'elle était majeure, était tout à fait consentante. Restait aux jurées, au cours des deux jours d'audience, de se forger leur intime conviction entre deux versions radicalement opposées. Il semble que les témoignages recueillis par la cour d'assises, mercredi, ont permis de mieux cerner la personnalité de Cécile et de ne pas condamner l'accusé. « Une série de contradictions sont ainsi apparues au cours de l'audience », a souligné hier, à l'issue du délibéré, M e Attias, l'avocat de Tomi. « Le fait que la jeune femme avait apparemment connu beaucoup de garçons a également mis le doute dans l'esprit des jurés et convaincu la cour que l'adolescente avait été probablement consentante. » * Le prénom a été changé Le 19 novembre 2004 Journée mondiale des enfants Les victimes d'inceste mobilisent L'Association des victimes d'inceste lance un manifeste pour mobiliser grand public et politiques autour de la protection de l'enfance. Une manifestation est organisée samedi. LA PLACE DE LA BASTILLE, à Paris, envahie par des nounours. Pour la Journée mondiale des enfants, le samedi 20 novembre, l'Association internationale des victimes de l'inceste (Aivi) organise une manifestation destinée à impliquer le grand public dans la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants. Les téléspectateurs de « On ne peut pas plaire à tout le monde » ont été invités à envoyer un nounours (avec un ruban blanc pour les victimes d'inceste) et à venir en chercher un le 20 novembre à la Bastille. Parallèlement, un manifeste a été envoyé aux professionnels impliqués dans la protection des enfants (travailleurs sociaux, médecins, enseignants...) et aux élus et mis en ligne sur le site de l'association. Changer le code pénal. Ce manifeste, qui pourra être signé lors de la manifestation de samedi, rappelle les chiffres de maltraitance et propose un programme d'action. L'Aivi fait vingt propositions. Elle demande la réintroduction dans le code pénal du crime d'inceste et l'imprescriptibilité des crimes et des délits sexuels sur enfants, pour que les victimes puissent porter plainte même des dizaines d'années après. Le député UMP Christian Estrosi a déposé sur le bureau de l'Assemblée une proposition de loi en ce sens : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur un mineur de moins de 15 ans par son ascendant légitime, naturel ou adoptif, est un inceste ou viol incestueux. L'inceste est présumé ne pas avoir été consenti par le mineur de moins de 15 ans, jusqu'à preuve du contraire. » L'inceste ainsi défini serait puni de vingt ans de réclusion ; le délai de prescription serait lui aussi de vingt ans et ne commencerait à courir qu'à partir de la majorité de la victime. L'association souhaite, entre autres, la mise en place d'études sur les victimes et sur les conséquences des maltraitances sexuelles, des campagnes d'information grand public, la détection des enfants maltraités dès la crèche avec des outils ludiques, la prise en charge pluridisciplinaire de l'enfant présumé victime et une formation d'Etat pour toutes les personnes en contact avec lui... Samedi, à la Bastille, de 9 heures à 21 heures, des avocats de la fédération Osons Agir expliqueront aux visiteurs les recours qui s'offrent aux victimes et à leurs proches et des associations de prévention présenteront leurs actions. Des psychiatres et des psychologues, qui ont soigné des victimes, exposeront les troubles multiples qui peuvent les toucher, y compris quand elles sont adultes. Et aussi, une exposition, des artistes, des animations. jeudi 18 novembre 2004, 12h46 Quinze ans requis contre Marcel Lechien EVREUX (AP) - L'avocat général de la cour d'assises de l'Eure a requis jeudi midi quinze ans de réclusion à l'encontre de Marcel Lechien, 51 ans, accusé de viol et d'agressions sexuelles sur 38 enfants de six à dix ans à l'école primaire de Cormeilles (Eure) entre 1989 et 2001. Cet ancien instituteur, qui nie toujours les faits qui lui sont reprochés, comparaît depuis le 2 novembre devant les assises pour "viols sur mineur de moins de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant abusé de ses fonctions". Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion. 18 novembre 2004 guy cloutier plaide coupable Des effets mitigés Le plaidoyer de culpabilité d'un agresseur sexuel, comme celui enregistré hier par l'ex-impresario Guy Cloutier au début des procédures judiciaires, peut constituer une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les victimes. Les unes diront « tant mieux, il reconnaît que c'est vrai ». D'autres, par contre, trouveront « plate qu'il s'en sorte à rabais », selon Nicole Prévost, intervenante à Viol Secours et responsable des communications pour cet organisme. Les femmes se partagent moitié-moitié dans ces deux camps, disait-elle en entrevue téléphonique hier. C'est un sujet sur lequel les victimes sont très ambivalentes. « Cela dépend toujours de leur intention, de ce qu'elles attendent des procédures », ajoute Mme Prévost. 18 novembre 2004 16:58 Viol collectif à Lausanne: 5 ans et demi de prison LAUSANNE - Le violeur de deux adolescentes de 14 et 15 ans a été condamné à 5 ans et demi de prison par le Tribunal correctionnel de Lausanne. Le jeune homme âgé aujourd'hui de 21 ans avait agi avec quatre copains, à Renens, inspiré par des films pornographiques. Seul majeur du groupe, ce Valaisan a commis des actes gravissimes, manifestant un mépris absolu pour ses victimes au moment des faits, a relevé la Cour. «Il était conscient qu'il leur faisait subir des actes humiliants, il a réduit les deux filles au rang de choses. Sa culpabilité est très lourde, il ne bénéficie pas de circonstance atténuante». Ce viol sordide avait été commis en août 1992. Les juges ont condamné le jeune homme pour actes sexuels avec des enfants, contrainte sexuelle et viol commis en commun. Ils ont pris en compte les excuses adressées aux parents des jeunes filles, même tardives, et ils n'ont pas retenu l'aggravation pour cruauté, comme le demandait le Ministère public. Le tribunal a aussi tenu compte de la prise de conscience de la gravité de ses actes par l'accusé durant l'audience. La peine prononcée est ainsi inférieure aux sept ans de réclusion requis par le substitut du procureur. Durant l'exécution de sa peine, le jeune homme devra en outre être soumis à une psychothérapie. Les indemnités de réparation pour tort moral, les frais de justice et d'avocats à sa charge excèdent d'autre part les 100 000 francs. Après la lecture de ce verdict, son avocat a annoncé son intention de déposer un recours. Me Eric Stauffacher espère obtenir une mesure d'éducation au travail en application de dispositions élaborées pour les jeunes délinquants. Il avait plaidé dans ce sens devant la Cour. Le Ministère public s'y était opposé. Les juges n'ont pas suivi la défense: «La prison fournit un cadre structurant, on peut y apprendre une formation», a souligné le président. Mercredi 17 novembre 2004 Guy Cloutier plaide coupable à cinq chefs d'accusation Au palais de justice de Montréal, Guy Cloutier, 64 ans, a surpris tout le monde en plaidant coupable à cinq des neuf accusations portées contre lui. Le producteur était attendu pour le début de son enquête préliminaire, mais il a annoncé par le truchement de son avocate qu'il renonçait à cette enquête. Le producteur plaide coupable aux chefs d'accusation suivants: attentat à la pudeur, relation sexuelle avec une personne de moins de 14 ans, agression sexuelle et tentative d'entrave à la justice. Dans ce dernier cas, il admet avoir offert 300 000$ à sa victime pour qu'elle ne porte pas plainte contre lui. Les quatre autres accusations qui pesaient contre lui ont été abandonnées, mais une accusation d'attentat à la pudeur à l'endroit d'une autre victime a été ajoutée. Un huis clos a cependant été décrété autour de cette affaire et il interdit de dévoiler l'identité de cette deuxième personne. Les faits reprochés à Guy Cloutier remontent à 1978 et se seraient poursuivis jusqu'en 2001. L'identité de la principale plaignante ne peut être dévoilée car celle-ci était mineure au moment des faits. La présence de M. Cloutier a provoqué un tourbillon médiatique au palais de justice de Montréal. Le tout s'est néanmoins déroulé dans l'ordre. Guy Cloutier n'aura pas à subir de procès puisqu'il a admis sa culpabilité. L'impresario a indiqué qu'il s'adresserait aux médias après les représentations sur sentence. Mercredi 17 novembre 2004 Enquête préliminaire Guy Cloutier comparaît Le producteur Guy Cloutier comparaîtra, ce matin, au palais de justice de Montréal. L'impresario a été arrêté le 25 mars dernier relativement à des actes à caractère sexuel commis à l'endroit d'une mineure. Huit chefs d'accusation pèsent contre lui: il est accusé d'agression sexuelle, d'agression sexuelle armée et de viol. Les premiers incidents remonteraient à 1978 et se seraient poursuivis jusqu'en 2001. Le producteur de 64 ans pourrait plaider coupable à des accusations réduites et ainsi court-circuiter l'enquête préliminaire. Il pourrait ainsi passer tout de suite à son procès. Il est aussi possible que des témoins soient entendus afin de déterminer s'il y a matière à procès. Ce processus pourrait prendre deux jours. Un test pour les médias Cette enquête préliminaire servira de test pour les médias. Les autorités s'attendent en effet à ce que ce procès soit l'un des plus médiatisés de l'histoire judiciaire du Québec. La magistrature a décidé l'été dernier de contrôler les allées et venues des médias dans les salles d'audiences. La salle ou se tiendra l'enquête préliminaire de Guy Cloutier ne compte que 56 places et une trentaine d'entre elles sont réservées aux médias. Un espace spécial sera aussi réservé aux caméramans et aux photographes afin qu'ils ne gênent pas le processus judiciaire. Les médias ont été prévenus qu'aucun débordement ne sera toléré. mardi 16 novembre 2004 Affaire Guy Cloutier L'enquête préliminaire pourrait réserver des surprises C'est mercredi, au palais de justice de Montréal, que s'ouvrira l'enquête préliminaire du producteur Guy Cloutier. Plusieurs scénarios sont possibles lors du Jour J. Le producteur de 64 ans pourrait plaider coupable à des accusations réduites et court-circuiter ainsi l'enquête préliminaire. Il pourrait aussi renoncer à l'enquête préliminaire afin de passer tout de suite à son procès. Il est également envisageable que des témoins soient entendus afin de déterminer s'il y a matière à procès. Ce processus pourrait prendre deux jours. Rappelons que le 25 mars dernier, Guy Cloutier a été arrêté pour des crimes à caractère sexuel sur une mineure. Huit chefs d'accusation pèsent contre lui, notamment agression sexuelle, agression sexuelle armée et viol. Ces actes qui se seraient déroulés entre 1978 et 2001. mardi 16 novembre 2004 Québec Une jeune femme violée demande l'aide de la CSST Une jeune femme de la région de Québec demande à la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) de reconnaître un viol collectif comme un accident de travail. Mirlande Demers a été agressée sexuellement par quatre jeunes hommes lors d'un voyage au Sénégal. Elle accompagnait alors sept jeunes âgés de 18 à 25 ans lors d'un stage de coopération à Dakar. Après avoir obtenu des résultats contradictoires à des tests du VIH, Mirlande Demers a subi des traitements de trithérapie pendant sept mois. La jeune femme, qui se déplace toujours en fauteuil roulant, a l'appui de sept organismes à caractère social, dont la Fédération des femmes du Québec. Ces organismes souhaitent que le ministère de la Justice amende sa loi pour que les victimes d'actes violents puissent être indemnisées. mardi 16 novembre 2004, 18h52 Procès Lechien: l'inspecteur de l'éducation nationaleen difficulté à la barre EVREUX (AP) - La onzième journée d'audience du procès de Marcel Lechien, 51 ans, cet instituteur de l'école primaire de Cormeilles (Eure) accusé de viols et d'agressions sexuelles sur 38 enfants de six à 10 ans, a été marquée mardi par l'audition de l'inspecteur de l'Education Nationale qui avait classé l'affaire en mai 1996. Alors que les auditions des enfants se sont achevées mardi par le dossier du viol d'un garçon de six ans en classe de cours préparatoire lors de l'année scolaire 2000, le cour a pu longuement entendre Philippe Rivaille, 70 ans, inspecteur de circonscription de l'Education Nationale. Comme Annie Pignard, la directrice de l'école primaire de Cormeilles, Philippe Rivaille avait été mis en examen pour non-dénonciation d'atteintes sexuelles à l'époque où les faits avaient été révélés. Mais tous deux ont bénéficié d'un non-lieu en 2003. "Pour moi, il n'y a toujours qu'un contact involontaire mais en aucun cas pas d'actes sexuels. Et la psychologue qui a examiné l'enfant a estimé qu'il s'agissait de la même chose" a déclaré l'homme, cheveux blancs, barbe blanche. "J'ai donc rencontré Monsieur Lechien pour lui dire de prendre de la distance avec les enfants, de ne plus les prendre sur ses genoux.... N'ayant relevé aucun éléments à charge contre monsieur Lechien, je ne pouvais pas faire de rapport pour pédophilie". François Perain, l'avocat général lui soufflera alors cette question. "Mais pourquoi ne pas avoir fait de rapport écrit, ne pas avoir suivi la procédure alors que Mme Pignard vous indique qu'un enfant se plaint d'attouchements sexuels et que par le passé, et c'est dans son dossier, Monsieur Lechien a déjà eu des problèmes dans une autre école?" "L'affaire me semblait insignifiante" répondra l'inspecteur provoquant la colère des parents assis dans la salle. Philippe Rivaille concédera ensuite en répondant aux avocats des parties civiles "avoir peut-être pêché par excès de confiance en l'homme..." "Il n'y avait pas d'éléments à charge contre lui..." "Si c'était à refaire, je ferai peut-être une enquête plus approfondie" Me Jean Chevais, avocat d'une dizaine de jeunes victimes, lui fera remarquer: "25 enfants ont été victimes de Monsieur Lechien après votre soi-disant enquête dont deux viols et deux tentatives de suicide. Vous qui représentez l'Education Nationale, vous n'avez pas un mot pour ces victimes?" Philippe Rivaille ne répondra pas, ce qui permettra à Me Chevais de conclure: "Vous êtes décidément la grande muette". Le procès de Marcel Lechien, entamé le 2 novembre, se poursuivra mercredi par les plaidoiries des avocats des parties civiles. Jeudi matin, l'avocat général fera son réquisitoire alors que dans l'après-midi ce sont les avocats de l'accusé qui prendront la parole. Le verdict est attendu dans la journée de vendredi. Marcel Lechien, qui nie toujours les faits qui lui sont reprochés, comparaît devant la cour d'assises de l'Eure pour "viols sur mineur de moins de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant abusé de ses fonctions", il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion. AP lundi 15 novembre 2004 Affaire Guy Cloutier L'enquête préliminaire commence mercredi Une cause très attendue commence cette semaine au palais de justice de Montréal: il s'agit de l'enquête préliminaire du producteur Guy Cloutier, arrêté il y a huit mois pour des crimes à caractère sexuel sur une mineur. La procédure qui s'amorce mercredi devrait durer deux jours. Rappelons que le 25 mars 2004, M. Cloutier, l'une des figures les plus connues du showbiz québécois, avait été arrêté à son domicile de l'île des Soeurs par la Sûreté du Québec. Il est soupçonné d'avoir agressé sexuellement une femme dont l'identité ne peut être révélée. Ces actes se seraient déroulés entre 1978 et 2001, notamment à Saint-Lambert, Sainte-Adèle, Sherbrooke et Québec. Le producteur est accusé d'attentat à la pudeur, de grossière indécence, d'agression sexuelle, d'agression sexuelle armée, de viol, de voie de fait et d'entrave à la justice. L'impresario, âgé de 64 ans, est comparu au palais de justice de Montréal le 26 mars et a plaidé non coupable aux huit chefs d'accusation qui pèsent contre lui. Il a été libéré moyennant certaines conditions, dont l'interdiction de quitter le Québec jusqu'à la tenue du procès, et l'interdiction d'approcher la résidence de sa présumée victime. Toutes ces accusations ont forcé le gérant d'artistes à se départir de son entreprise. Le 13 juillet, c'est sa fille Véronique Cloutier qui a pris la relève en rachetant l'ensemble des actions que détenait son père dans Guy Cloutier Communications. Elle a d'ailleurs changé le nom de la compagnie pour Novem. Depuis, l'homme d'affaires a entièrement disparu du paysage... Mais il refera surface mercredi pour le début de son enquête préliminaire. lundi 15 novembre 2004 L'inceste bientôt infraction pénale spécifique? PARIS - Le député UMP Christian Estrosi a déposé une proposition de loi, déjà co-signée par 120 députés, visant à faire de l'inceste en infraction spécifique dans le code pénal. "Afin de répondre à une attente forte des victimes", le député des Alpes-Maritimes souhaite que l'inceste devienne "une infraction pénale spécifique, un crime puni de 20 ans de réclusion criminelle". "L'inceste ou 'viol incestueux' sera présumé ne jamais avoir été consenti par la victime mineure", précise l'élu dans un communiqué. Christian Estrosi déplore que l'inceste ne soit "toujours pas une infraction spécifique en droit pénal français". Il est considéré par le juge pénal français "comme une circonstance aggravante du crime de viol sur mineur commis par un ascendant ou par une personne ayant autorité sur la victime", souligne-t-il. lundi 15 novembre 2004 Les aveux de l'instit secouent Léhon Le bourg est divisé après les soupçons d'attouchements commis sur d'anciens élèves. Léhon, Côtes-d'Armor, est un drôle de village breton. Il y a le bourg, un album de cartes postales, séparé de Dinan par la Rance, qui lui a taillé un écrin dans la roche. Décor parfait pour film historique, pas un détail architectural qui ne soit raccord. Les pas résonnant sur les pavés usés troublent à peine le paisible murmure des orgues de l'abbaye royale Saint-Magloire. On ne voit d'abord rien d'autre que ces murs vénérables, et puis on fait deux kilomètres à l'assaut du plateau. Là, on tombe sur un méga-centre commercial régional, assailli par des milliers de voitures qui se frayent un chemin à la queue leu leu entre les grandes surfaces du meuble, les hangars de la chaussure, les entrepôts du bricolage, tout un enchevêtrement de bazars en tout genre. Un pylône d'une centaine de mètres, hérissé d'antennes et de paraboles, surveille cette agitation dantesque. Et l'on est toujours à Léhon. Mais, depuis cinq jours, ce village est partagé en deux pour une raison qui n'a rien d'urbanistique. Pas deux parts égales, certes. Il y a ceux, les plus nombreux, qui tombent des nues. Quoi ? Monsieur B., l'ancien instituteur, un pédophile qui aurait avoué aux gendarmes «environ 150 attouchements durant sa carrière» ? Ainsi, Sébastien, qui «a eu monsieur B. au CP il y a près de vingt ans». Lui, «franchement», il n'a «absolument pas souvenir de trucs bizarres». Laurence, aujourd'hui mère d'élève, se souvient encore avec émotion de ses deux années de «grande section maternelle puis CP» avec celui qu'on accuse aujourd'hui. «Je n'ai que de bons souvenirs, c'était un bon instit, très chaleureux. Dans ses méthodes, pour moi, il n'y avait que des bonnes choses.» Ecolo. Ses méthodes, elles font parfois tiquer. Sandrine a été l'élève, puis la collègue de Claude B. lorsqu'elle est devenue assistante à l'école maternelle du Château : «Oui, il choquait un peu à prendre tout le temps les enfants sur ses genoux, à se faire tutoyer, à refuser que les enfants l'appellent maître ou monsieur.» Pour un autre témoin, «il allait bien avec les profs des années 68, contre l'autorité idiote. D'ailleurs, il était écolo avant l'heure !». Mais de là à faire «ces choses qu'on dit dans le journal...». N'empêche, comme dit monsieur le maire, il y a aussi «une partie de Léhon qui n'est pas surprise», évoquant les onze plaintes déposées pour l'heure. Ce n'est peut-être pas fini. Les enquêteurs ne cessent, par voie de presse, d'inviter «les éventuelles victimes à prendre contact avec la gendarmerie» (1). Il est d'ailleurs le premier à ne pas être étonné, Léo Carabeux, édile plutôt enclin à la bonhomie : «Attention, Léo, pas Léon. Ne dites pas que le maire de Léhon s'appelle Léon !» En 1998, il n'était qu'adjoint, Léo, mais son prédécesseur, Georges Hervé, avait dû recevoir l'ancien instituteur. «Comme responsable associatif. Il avait pris sa retraite de l'Education nationale en 1993, mais il était toujours directeur de l'école municipale de musique et s'activait dans d'autres associations. A la suite de la plainte d'un jeune, il avait été entendu par les gendarmes qui avaient classé sans suite, les faits étant prescrits. En revanche, mon prédécesseur avait fait son boulot : il lui avait demandé de cesser toute activité associative. La personne en question n'avait pas opposé la moindre résistance, ce qui montre, ajoute le maire, qu'il sait bien ce qu'il a fait.» Il semble qu'il y ait eu une autre plainte, datant, celle-là, de 2000. Une jeune femme. Et puis, en décembre dernier, un «banal fait divers», comme dit le maire. Un jeune qui fait «un rodéo sur le stade municipal». Plainte de la commune et l'on tombe sur, justement, l'auteur de la plainte de 1998. Un garçon «agité», au passé remuant, très «déstructuré», notamment par ce que lui aurait fait l'instituteur quand il était gamin. En fait, le fils d'une famille de «gros notables de Dinan, qui ont le bras très long en politique», assure un autre notable, qui ne souhaite «surtout pas être cité». Là, il se passe des choses étranges. La commune retire aussitôt sa plainte et, au même moment, arrive une lettre anonyme chez le procureur qui met en branle, cette fois, une véritable enquête. Les gendarmes interrogent discrètement des centaines d'anciens élèves de Claude B., choisis sur une liste de 500 noms fournie par la mairie. La maréchaussée fait paraître à plusieurs reprises dans la presse locale des entrefilets discrets, du type «Recherche anciens élèves de Léhon». Lundi dernier, Claude B. est entendu puis incarcéré et mis en examen pour «agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans». «Baisers appuyés». Seuls les faits non prescrits, de 1986 à 1996, ont été retenus. Ce qui donnerait au final, d'après les aveux de Claude B., une soixantaine d'enfants nommément désignés que l'instituteur aurait «caressés sur les parties génitales» ou couverts de «baisers appuyés», notamment dans les toilettes à l'école, à la piscine ou au cours d'activités périscolaires. «Il a une bonne mémoire d'instit, il est parfaitement conscient du caractère délictuel de ses gestes et ses aveux ont été très précis», assure le procureur de Saint-Brieuc, Eric Bouillard. En revanche, aucun viol n'aurait été commis. «Les aveux au bout de trois jours de garde à vue d'un homme de près de 70 ans, qui vient de combattre une grave maladie, ça ne me déstabilise pas», assure son fils, Dominique. Depuis quatre jours, il bat, lui aussi, le rappel des anciens élèves. «Je n'ai que des gens qui me disent : "Il était formidable.» En face de nous, il y a un trou noir. On ne sait pas qui accuse. Il y a l'air d'avoir derrière tout ça un truc bien organisé, avec des jalousies, de vieilles rancoeurs qui pèsent depuis des années.» Comme Léhon, l'instituteur avait-il sa face lumineuse et une autre, plus torturée ? «Ah, si l'on pouvait ne conserver que les belles choses !» se lamente une habitante du bourg, amoureuse de ses vieilles pierres. 14/11/2004 Les dernières victimes de Marcel Lechien attendues lundi à la barre par Frédéric Veille EVREUX (AP) - Le procès de Marcel Lechien, 51 ans, cet instituteur de l'école primaire de Cormeilles (Eure) accusé de viols et d'agressions sexuelles sur 38 enfants de 6 à 10 ans, entre lundi dans sa troisième et dernière semaine. Dès lundi, quinze enfants, parties civiles, témoigneront des actes pédophiles dont ils ont été les victimes de 1997, soit moins d'un an après le rappel à l'ordre de l'Education nationale à l'instituteur, jusqu'à son interpellation en février 2001. »Ces victimes auraient pu être épargnées si l'institution n'avait pas essayé de se substituer aux enquêtes judiciaires», a déploré dimanche Me Pierre Jalet, l'un des avocats des parties civiles. Car en mai 1996, Annie Pignard, la directrice de l'école de Cormeilles alertée par les parents du petit Dimitri M. 6 ans qui disait avoir sexuellement été agressé par l'instituteur, avait convoqué l'instituteur en présence des parents puis interpellé sa hiérarchie. »M. Lechien semblait dépassé par ses accusations, il ne disait rien. Alors, comme je n'avais pas d'éléments pour trancher, la solution était de confier le dossier à monsieur l'inspecteur», avait avoué vendredi l'ex-directrice à la barre. L'inspecteur Philippe Rivaille, qui comme Annie Pignard à l'époque où les faits avaient été révélés avait été mis en examen pour non-dénonciation d'atteintes sexuelles (tous deux l'an passé bénéficié d'un non-lieu, NDLR), avait donc rencontré Marcel Lechien en cette fin d'année scolaire 95-96. »Mais de cette entrevue et de son passage devant la psychologue scolaire du secteur, qui n'est autre que l'épouse de M. Rivaille, on a juste dit à Marcel Lechien qu'il ne recommence plus et qu'il se tienne à l'écart des enfants, qu'il ne les prenne plus sur ses genoux», dénonce Me Francis Terquem, autre avocat des parties civiles. L'audition prévue mardi après-midi de Philippe Rivaille est donc très attendue par les parties civiles. «On a voulu dans cette affaire couvrir l'institution, régler cette petite affaire en famille et ceci est inadmissible surtout quand on sait ce qui s'est passé depuis 1996 et comment ce prédateur sexuel a continué ses agissements en toute impunité», accuse de son côté Me Jean Chevais, avocat d'une dizaine de victimes. Lundi et mardi, ce sont donc des enfants de 10 et 11 ans qui viendront à la barre témoigner des agissements présumés de l'accusé qui depuis le début du proçès nie les faits qui lui sont reprochés. Il ne reconnaît que quelques claques et fessées et «d'avoir peut-être été un peu dur avec les enfants». Marcel Lechien comparaît depuis le 2 novembre devant la cour d'assises de l'Eure pour «viol sur mineur de moins de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant abusé de ses fonctions». Il encourt jusqu'à vingt ans de réclusion. AP 13 novembre 2004 Le violeur toujours en fuite DEPUIS jeudi après-midi, date de son incroyable évasion de la gendarmerie de Clermont, un homme âgé d'une vingtaine d'années, soupçonné de viol, originaire de Trappes (Yvelines), est toujours en cavale. C'est semble-t-il à la fin de sa garde à vue que cet homme à la carrure impressionnante aurait réussi à fausser compagnie aux gendarmes alors qu'il devait monter dans le véhicule stationné dans la cour de la gendarmerie. Menotté, le présumé violeur, très athlétique, s'est fait la Malgré un important dispositif de 110 hommes déployés sur le terrain, épaulés par un maître-chien et un hélicoptère, le fuyard n'a pu être retrouvé. Hier soir, les recherches étaient toujours vaines. De son côté, la victime à l'origine de l'arrestation de l'évadé vit toujours avec la peur au ventre : « Comment faire autrement en sachant que cet homme très violent est toujours dans la nature. Vendredi, lui et ses frères m'ont contactée au téléphone pour me menacer à plusieurs reprises afin que j'abandonne ma plainte. Ils m'ont même proposé de l'argent. Je ne serai tranquille que lorsqu'il aura été de nouveau arrêté. » Cette femme qui vivait jusqu'alors dans un petit village situé près de Clermont avait décidé de porter plainte mardi auprès de la gendarmerie pour des viols et des violences à son encontre et envers l'une de ses filles âgée de 17 ans : « J'avais déjà déposé des plaintes à plusieurs reprises pour des faits de violences mais sans résultat. Cela faisait deux ans que cet homme me faisait subir des viols et des violences. Il n'a pas hésité à me séquestrer à mon domicile pendant plusieurs jours, à me frapper et même à me défigurer. J'étais terrorisée... Mais lorsque j'ai appris que ma fille s'était confiée à une amie après avoir été violée par cet homme, le danger était encore plus grand. Je n'ai pas hésité à me déplacer de nouveau à la gendarmerie... Tout ce que je souhaite c'est qu'ils le retrouve très rapidement. » 12 novembre 2004 L`armée française parle de dizaines de viols en Côte d`Ivoire PARIS - Plusieurs dizaines de femmes blanches ont été violées en Côte d'Ivoire lors des pillages depuis samedi dernier, a affirmé une source militaire française, précisant qu'aucun expatrié n'avait été tué. Les évacuations d'occidentaux se poursuivent. Ce gradé qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat n'a pas souhaité préciser le nombre exact de femmes violées dont l'armée française a eu connaissance. Ces "atteintes physiques" sont les seules commises contre des expatriés, aucun d'entre eux n'ayant été tué, selon cette source. Jeudi à Abidjan, une source diplomatique avait fait état de plusieurs blessés ces derniers jours parmi les ressortissants français, dont certains auraient reçu des coups de machette. Le commandant de la force française Licorne, le général Henri Poncet, avait annoncé jeudi que des femmes avaient été violées pendant les exactions contre les Français de ces derniers jours dans Abidjan. "Je confirme les viols (...) Il y a eu des exactions, des tragédies pour un certain nombre de femmes. Je ne commenterai pas plus, par respect", avait-t-il déclaré à la presse. Des ressortissants français d'Abidjan continuaient d'arriver vendredi matin dans le camp du 43e Bataillon d'infanterie de marine (BIMa) pour se faire évacuer vers Paris. Les arrivées étaient toutefois moins massives que les premiers jours. Deux appareils affrétés par la France doivent emporter environ 770 passagers, qui s'ajouteront aux 1600 personnes déjà évacuées par le gouvernement français. Londres a annoncé pour sa part que l'évacuation des ressortissants britanniques commencerait. Environ un millier de ressortissants étrangers se trouvent au camp du 43e BIMa. Le calme est revenu à Abidjan, après des jours de violentes manifestations antifrançaises. 11 novembre 2004 Il avait déjà fait de la prison
MÉDECIN PERVERS Interdit de pratique et poursuivi pour viol. L'ex-assistant, qui a fabriqué et abusé de la «drogue du violeur», avait été condamné pour consommation de stupéfiants avant son engagement au service de médecine nucléaire. Le Conseil de santé le savait Viré le 25 juin dernier pour avoir fabriqué et utilisé de la «drogue du violeur», ou GHB, l'ex-médecin assistant du CHUV n'en était pas à son coup d'essai. Il avait déjà eu maille à partir avec la justice, qui l'avait condamné en 2002 à une peine de prison pour infraction à la loi fédérale sur les stupéfiants (consommation de cocaïne). Le 1er décembre 2003, soit une dizaine de mois plus tard, l'homme de 36 ans, Roumain d'origine naturalisé Fribourgeois, était engagé au service de médecine nucléaire de l'établissement universitaire, avec la bénédiction de l'autorité sanitaire cantonale qui savait que le toubib avait trébuché. «Je confirme que le Conseil de santé était implicitement au courant», a reconnu hier Daniel Laufer, médecin cantonal. Mais, au moment de son engagement, son casier judiciaire était vierge.» Directeur de l'Office du personnel du CHUV, Emmanuel Masson poursuit: «Au cours de la procédure, le Conseil nous a avisés qu'une démarche judiciaire concernant le Dr X était pendante. Averti par nos soins, ce dernier a souhaité être entendu par le Conseil, qui a conclu après audition qu'il avait pu prouver, en outre, qu'il n'était sous le coup d'aucune interdiction de pratiquer. Nous avons donc reçu le feu vert pour son engagement.» Entre décembre 2003 et juin 2004, «le Dr X a démontré d'excellentes qualités professionnelles», ajoute Emmanuel Masson. Ce qui ne l'a pas empêché de fabriquer du GHB à des fins personnelles, ou pour des proches avec qui il faisait commerce. «Ce qu'il a fait est regrettable, mais à aucun moment il n'a utilisé l'institution hospitalière ou abusé de patients pour parvenir à ses fins», insiste Emmanuel Masson. Privé de licence depuis le 28 juin, l'ex-médecin devra répondre devant la justice de viol, subsidiairement d'actes d'ordre sexuel sur une personne incapable de discernement. 11/11/2004 Médecin assistant arrêté pour avoir confectionné la «drogue du violeur»
15:38 Employé au CHUV, il a été licencié depuis - L'homme est inculpé de viol et d'actes d'ordre sexuel sur une personne incapable de discernement Lausanne (AP) Un médecin assistant de 36 ans employé au CHUV à Lausanne a été interpellé en juin dernier pour avoir confectionné du GHB, également appelé la «drogue du violeur» à son domicile. L'homme est soupçonné d'avoir utilisé ce produit au cours de ses rapports sexuels qu'il filmait par ailleurs et visionnait ensuite avec des amis. Deux jeunes femmes ont porté plainte. Le jeune médecin a été inculpé de viol et d'actes d'ordre sexuel sur une personne incapable de discernement, a expliqué jeudi à l'AP le greffier de la juge d'instruction de l'arrondissement de Lausanne en charge du dossier, Angèle Page, confirmant une information parue dans le quotidien «Le Matin». L'intéressé prétend que toutes les filles étaient consentantes. L'ancien assistant a été relaxé par la justice en octobre dernier. Il travaillait au service de médecine nucléaire du CHUV qui l'a licencié depuis. Selon «Le Matin», il s'est également vu retirer provisoirement son autorisation de pratiquer. Le GHB, ou acide gamma hydro butyrique, est fréquemment vendu sous le nom «d'ecstasy liquide». Il se dissout dans un verre de boisson alcoolisée et n'a ni odeur ni saveur. Comparable aux effets de l'alcool cinq à 15 minutes après son absorption, il produit un effet d'ivresse et de détente et provoque une désinhibition sexuelle. Il a également des propriétés amnésiques qui disparaissent au bout de quelques heures. Le GHB était initialement utilisé en anesthésie générale. AP Le 10 novembre 2004 Les dénégations d'Emile Louis : «Je les aimais, ces gamines» La cour d'assises de l'Yonne se transportera ce matin à l'endroit où deux squelettes avaient été découverts, fin 2000-début 2001, sur les indications d'Emile Louis. Elle a examiné hier de quelle manière il avait avoué sept assassinats avant de se rétracter. Comme un plongeur voulant inhaler une large goulée d'oxygène avant de tenter une apnée abyssale, Emile Louis demande un code de procédure pénale. Nous sommes le 12 décembre 2000, à la gendarmerie de Draguignan. Il a été arrêté chez lui quelques heures auparavant, et se trouve en garde à vue dans l'affaire des disparues de l'Yonne. Seul un bref passage intéresse le suspect : l'article 7, relatif à la prescription et qui stipule que nul ne peut être poursuivi pour un crime au bout de dix ans, si aucun acte juridique n'a été accompli. Emile Louis avait découvert cette règle, explique-t-il aux assises, en feuilletant «le Kid» (NDLR : le Quid). Martine Renault, la dernière des sept victimes qui lui sont attribuées, n'a pas été revue depuis 1979. Dans cette nuit de décembre 2000, Emile Louis respire l'article 7 à pleins poumons et, comme grisé par la certitude d'impunité, plonge devant l'adjudant Eric Barou qui, relatant ainsi les faits, confirme : «Nous lui avons dit qu'il avait raison, qu'il pouvait avouer.» Emile Louis s'enfonce à pleine vitesse : «J'étais habité par quelqu'un d'autre qui me poussait au mal. Ce démon m'habitait, c'était la pleine lune. J'étais possédé par une bestiole, une force surnaturelle»... Tandis que la lumière de la surface s'estompe, les visages des sept victimes apparaissent un à un. Françoise et Bernadette Lemoine, Madeleine Dejust, Chantal Gras, Christine Marlot, Jacqueline Weiss : l'homme avoue les avoir toutes tuées. Il donne des détails sur les rendez-vous qu'il leur avait fixés pour satisfaire sa «pulsion», le «trou noir» qui accompagne la mise à mort après le viol, les trous creusés au bord du Serein pour y ensevelir les corps. Dès le 14 décembre, Emile Louis est sur place. De la même manière chaotique qu'il avait livré ses aveux, mais toujours sous le charme de l'article 7, il désigne aux enquêteurs l'emplacement des sépultures sauvages. Deux squelettes seulement ceux de Madeleine Dejust et Jacqueline Weiss seront exhumés. L'érosion très importante des berges peut expliquer que les autres aient été emportés à jamais. Mais peu après, devant le juge d'instruction, l'accusé se rétractera. Depuis, il nie farouchement. Le président, Jean-Pierre Getti, tente cependant de le fléchir mais le box campe sur une antienne : «J'ai dit ça comme ça, j'étais fatigué.» Vous avez une imagination débordante... Peut-être.» Pendant d'interminables minutes, le magistrat place Emile Louis devant ses innombrables contradictions. L'accusé bataille ferme, car l'absurdité ne lui fait pas peur. Ses avocats, qui menaçaient tout à l'heure de quitter le procès au motif qu'une tartufferie de l'un d'eux avait suscité quelques rires, le laissent s'enferrer. M. Getti : «Le moment est important. Si vous voulez vous regarder dans la glace pour le temps qui vous reste à vivre, ne serait-il pas utile de dire ce que vous avez fait ? Si vous avez tué ces jeunes filles, dites-le pour vous, pour vos enfants, pour les victimes !» Emile Louis, sanglotant : «Je vous certifie que j'ai jamais tué ces jeunes filles ! Je les aimais, ces gamines !» Tel le psychanalyste qui lève la séance au moment clé, dans l'espoir que son patient va progresser jusqu'aux retrouvailles, le président accorde trente minutes de suspension. A la reprise, le face-à-face se poursuit. L'accusé explique comment il a mené les gendarmes droit sur les sites macabres : «En janvier 1981, avant la fermeture du brochet, je suis allé pêcher dans le Serein. J'ai vu une camionnette Citroën reculer. Deux personnes transportaient quelque chose. J'ai trouvé ça suspect. Je suis allé trouver le gendarme Jambert qui n'a rien voulu entendre.» Sur l'endroit où le second corps a été découvert : «J'avais vu la terre fraîchement remuée, comme si quelqu'un avait cherché des vers.» Vingt ans après, le pêcheur de brochet amène donc les forces de l'ordre sur les lieux où d'autres que lui auraient sévi, alors qu'il vient de s'accuser de sept crimes. Le président le questionne à nouveau sur la «bestiole», les «pulsions», la précision d'aveux qui ne s'inventent pas. Emile Louis : «C'est mon système de défense. Jamais j'ai tué de ma vie !» Les aveux publics, à l'évidence, ne tomberont pas pour aujourd'hui. Si un magistrat de la trempe de M. Getti ne les arrache pas, le bon sens commanderait d'attendre une nouvelle occasion, dans quelques jours. Mais la partie civile, croyant l'accusé plus blessé qu'il ne l'est, veut sa curée. Les avocats se lèvent les uns après les autres : Me Gonzalez de Gaspard senior, Me Gonzalez de Gaspard junior, leur collaborateur Me Stéphane Gaillard avec trois conseils pour une seule partie civile, la redondance est inévitable , Me Véronique Lyand-Vignet, Me Didier Seban y vont de leurs banderilles. Cette corrida verbeuse ne rime à rien. Questions déjà ou mal posées, réponses téléphonées : l'heure tourne, les débats s'enlisent. L'avocat général Philippe Bilger, lui, prépare la démonstration qu'il lui faudra administrer dans son réquisitoire, fin novembre. A l'accusé, sans le provoquer ni le mépriser : «Je suis surpris que vous évoquiez immédiatement la prescription en garde à vue. Vous ne vous dites innocent qu'après. Je voulais être débarrassé, ça fait vingt ans qu'on me poursuit. On ne parle de prescription que si l'on est coupable. La demande solennelle du président ne vous a-t-elle pas touché ? Si, profondément. Mais je suis innocent. Même devant Dieu, je pourrai en répondre ! Ne dites pas cela, c'est dangereux. Je crois que vous mentez. Ne faites pas de serments que vous pourriez regretter.» A cet instant, surgit le sentiment paradoxal qu'Emile Louis est tombé si bas que le représentant de l'accusation pourrait le ramener à la surface. Parce qu'il cherche à le comprendre. Parce que les aveux du dossier lui suffisent à ce point qu'il peut s'offrir le luxe de mettre l'accusé en garde contre lui-même. Le ministre de la Justice annonce une étude pour tester deux médicaments Traitement chimique pour les violeurs Le ministre de la Justice a annoncé, hier, le lancement d'une étude sur le traitement chimique de la délinquance sexuelle. Le but est de pouvoir utiliser des médicaments qui suppriment quasiment la libido. Efficace dans certains cas, mais pas pour les pervers, préviennent des psychiatres. Il y avait, en 1980, dans les prisons françaises, 1 100 détenus condamnés pour des infractions sexuelles. En 2004, ils sont 8 200, soit sept fois plus. Et, dans les trois quarts des cas, c'est un viol commis sur mineur qui leur vaut de se retrouver derrière les barreaux. Comment éviter que ces condamnés, une fois libérés, ne recommencent ? Comment s'assurer qu'ils ne seront plus un danger pour la société, ses enfants surtout ? Dominique Perben, le garde des Sceaux, a présenté, hier, une étude destinée à peser les avantages et les inconvénients d'une formule déjà testée à l'étranger : le traitement chimique de la libido. Deux mois Cette étude commencera au début de l'année prochaine et sera menée par l'Inserm (Institut national de la recherche médicale) auprès d'un groupe de 48 patients, tous volontaires. Parmi eux, beaucoup d'anciens condamnés pour infractions sexuelles. Elle durera au moins deux ans et aura pour objectif d'obtenir une autorisation de mise sur le marché de deux médicaments « antiandrogènes » normalement réservés à d'autre usages. Le premier est l'acétate de cyprotérone, notamment indiqué pour le cancer de la prostate. Le second est une hormone utilisée pour le traitement de la puberté précoce. Ils ont en commun de faire chuter le désir sexuel. Leur effet ne dure que deux mois. Si le patient arrête de les prendre, la libido revient à son niveau d'avant. Pour Dominique Perben, il s'agit « d'aider les délinquants sexuels à sortir de leur délinquance. Jamais en France il n'a été fait un tel travail d'investigation scientifique pour sortir de la récidive ». Si leur efficacité pour quasiment supprimer la libido est prouvée, ces deux médicaments ne sont pas la panacée dans la lutte contre les délits sexuels. Selon le Dr Philippe Carrière, psychiatre à la maison d'arrêt de Saint-Brieuc, « ils sont valables pour 15 % au plus des délinquants sexuels, ceux qui sont incapables de réprimer leurs pulsions, comme les violeurs récidivistes ». Pour le pervers, en revanche, celui qui jouit du mal qu'il inflige, « ça ne marchera pas », car son problème est « indépendant de ses hormones ». Le Dr Roland Coutanceau, expert auprès des tribunaux, juge que le traitement chimique agira « comme une béquille, momentanément utile ». Il recommande de toujours l'associer à un « traitement psychologique » (par exemple, une thérapie de groupe) et à un « contrôle social » comme l'obligation de pointer au commissariat ou de porter un bracelet électronique. mardi 9 novembre 2004, 20h37 Six et huit ans de prison pour deux surveillants deprison violeurs AIX-EN-PROVENCE (AP) - Deux surveillants de la prison des Baumettes, à Marseille, accusés du viol de deux détenues de l'établissement, ont été condamnés mardi soir par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à des peines de huit et six ans de prison ferme. René Chaumery, 41 ans, a été condamné à huit ans. Philippe Sanchez, 32 ans, a écopé de six ans. L'avocat général Roland Mahy avait réclamé dans l'après-midi des peines de cinq ans. Les débats s'étaient déroulés à huis clos à la demande de l'avocat des parties civiles. Les deux détenues n'ont pas souhaité se présenter à l'audience de la cour d'assises. Les deux victimes, des femmes âgées de 25 et 32 ans, avaient dénoncé les faits en février 2003 auprès de la direction de la prison. L'enquête interne avait révélé de sérieux dysfonctionnements dans l'application du règlement interne aux Baumettes. AP mardi 9 novembre 2004, 12h01 Un policier écroué pour viol explique avoir agi sous l'effet de l'alcool MEAUX (AFP) - Le gardien de la paix mis en examen et écroué lundi soir pour une tentative de viol et un viol près de la gare d'Emerainville (Seine-et-Marne), a expliqué avoir agi sous l'effet de l'alcool, a-t-on appris mardi auprès de son avocat. Devant le juge d'instruction de Meaux lundi, il a reconnu les faits qu'il a expliqués par son état d'ébriété. Les deux soirs à la sortie de son travail, il a déclaré "avoir consommé énormément d'alcool", environ "8 verres de whisky et de rhum à 50°", a indiqué Me Guy-Bertrand Tassé. David Zytte, 24 ans, marié et père d'un enfant de six mois, a été interpellé peu de temps après le viol par des policiers du commissariat de Noisiel (Seine-et-Marne) où il a été placé en garde à vue. Dimanche, vers 02h15 du matin, le gardien de la paix, en poste à Paris, s'en est pris à une femme de 26 ans sur la voie publique près de la gare d'Emerainville. Des témoins l'ont mis en fuite mais il avait eu le temps de commettre son crime. Dans sa course, il a perdu une enveloppe portant son nom. Il a alors appelé les policiers pour leur indiquer cette perte, selon Me Tassé. Les policiers, qui l'ont identifié grâce à cet élément matériel et au signalement donné par la victime, l'attendaient déjà en bas de son domicile dans la ville voisine de Pontault-Combault. Le gardien de la paix rentrait du travail en train lorsqu'il a commis son forfait. Il exerce au commissariat du VIIIe arrondissement de Paris, son premier poste après sa sortie d'école. Selon Me Tassé, son client, toujours dans l'attente d'une titularisation dans la police, était dans "une angoisse terrible" ne se sentant pas "en mesure de prendre en charge sa femme, récemment arrivée de la Réunion et leur enfant", ce qui explique son alcoolisme. M. Zytte a aussi avoué lors de sa garde à vue à Noisiel avoir tenté de violer une femme de 35 ans dans la même zone vendredi soir. Cette autre victime, qui a porté plainte dimanche, avait réussi à s'échapper. David Zytte est poursuivi pour "viol et tentative de viol". Il est incarcéré à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). mardi 9 novembre 2004, 10h27 Reprise du procès de Marcel Lechien EVREUX (AP) - Le procès de Marcel Lechien, suspendu lundi après-midi à la demande de la Défense, a repris mardi matin devant la Cour d'assises de l'Eure où l'instituteur âgé de 51 ans, comparaît pour viols et agressions sexuelles sur 38 enfants dans une école de Normandie. Cet après-midi de réflexion au cours de laquelle les avocats de la Défense ont pu s'entretenir avec leur client n'a pas changé le comportement de Marcel Lechien qui a réitéré son innocence, mardi matin à l'ouverture de l'audience. "Je n'ai pas changé de position. Je voudrais bien comprendre pourquoi autant de personnes ont déposé contre moi; je suis absolument convaincu que je n'ai pas commis d'agression sexuelle ou de viol. C'est vrai, j'étais un maître sévère, j'ai toujours fait mon métier correctement, je suis innocent." Au septième jour d'audience et alors que plus d'une dizaine de victimes présumées de l'instituteur ont témoigné d'actes de violence, de maltraitance, d'agressions sexuelles, et de viols, les auditions doivent se poursuivre toute la journée. AP samedi 6 novembre 2004, 7h36 Meurtre et viol de Jeanne-Marie: six mis en examen, dont Pierre Bodein SCHIRMECK (AFP) - Six personnes, dont le repris de justice Pierre Bodein, sont actuellement mises en examen pour "enlèvement suivi de mort et de viol" de Jeanne-Marie, 11 ans, disparue le 18 juin à Rhinau, a indiqué vendredi le procureur de la République de Strasbourg Jacques Louvel. "Il y a actuellement six mises en examen de ce chef d'enlèvement suivi de mort et de viol, dont deux mineurs", a précisé à l'AFP M. Louvel, à l'issue d'une réunion publique qui a réuni environ 300 personnes à Schirmeck, pour évoquer le meurtre de la jeune Julie, 14 ans, dont Pierre Bodein est également suspecté. Concernant le meurtre de Jeanne-Marie, une vingtaine de personnes appartenant à la même famille de tziganes sédentarisés sont au total mises en examen dans cette affaire, pour enlèvement suivi de mort et de viol, non assistance à personne en danger, ou encore non dénonciation de crime. La principale version fournie par ces personnes fait état d'un enlèvement prémédité par Georges R. et Pierre Bodein -qui tous les deux clament leur innocence- rejoints par le petit frère de 16 ans de Georges et deux autres membres de la famille. "Certains (mis en examen) ne parlent pas. Pour ceux qui parlent, il y a des concordances pour certains points, pas sur tous les points", a indiqué vendredi M. Louvel, se refusant à plus de commentaires. Le nom de Pierre Bodein, mis en examen pour les meurtres de Julie et Jeanne-Marie, est également évoqué dans la mort d'Hedwige Vallée, 38 ans, retrouvée morte le 22 juin, lacérée de coups de couteau comme Julie et Jeanne-Marie. Un "élément pileux" appartenant à la jeune femme aurait été retrouvé dans la voiture de Bodein, selon une source proche du dossier non confirmée vendredi par le procureur. "Des expertises sont en cours sur des éléments pileux tirés de la voiture", a-t-il dit. 5/11/2004 Affaire Bodein: deux procureurs s'expliquent COLMAR (AP) - Deux procureurs devaient expliquer vendredi soir lors d'une réunion publique à Schirmeck (Bas-Rhin) pourquoi Pierre Bodein, l'assassin présumé de Julie Scharsch, avait été remis en liberté conditionnelle trois mois avant l'enlèvement et le meurtre de l'adolescente. Cette réunion devait se tenir dans la salle des fêtes de Schirmeck, où habitait Julie, 14 ans, enlevée le 25 juin dernier. Son corps mutilé a été retrouvé quelques jours plus tard. Pierre Bodein, dit «Pierrot le fou», a été mis en examen dans cette affaire le 1er juillet pour «enlèvement et séquestration suivis de mort». Cet homme de 57 ans, qui a passé plus de 36 ans de sa vie entre la prison et l'hôpital psychiatrique, avait bénéficié d'une libération conditionnelle en mars. Il est soupçonné d'être impliqué dans deux autres meurtres commis en juin dans la même région. Lors de la réunion de vendredi soir à Schirmeck, «les invités, Bernard Legras, procureur général près la cour d'appel de Colmar (Haut-Rhin), et Jacques Louvel, procureur de la République de Strasbourg, expliqueront les raisons pour lesquelles Pierre Bodein a été remis en liberté», a affirmé Me Thierry Moser, l'avocat des parents de Julie Scharsch. Le public pourra questionner les magistrats et les représentants de la gendarmerie sur le fonctionnement de la justice, mais dans les limites du secret de l'instruction. Me Moser entreprend une campagne pour «réécrire certains textes de loi afin que de tels actes ne puissent plus se reproduire». Il souhaite notamment empêcher que les récidivistes dangereux comme Pierre Bodein puissent recouvrer un jour la liberté. Vendredi soir, il devait annoncer avec la famille Scharsch la création de la «Fondation Julie». «Cette association est locale», souligne Me Moser, «elle concerne le cas Bodein et toutes les familles de ses victimes peuvent venir nous rejoindre si elles le désirent». Me Moser a aussi créé au mois de septembre avec des confrères rémois l'association nationale «Victimes en série» (VES) ouverte à toutes les familles de «victimes d'individus tels que Pierre Bodein». »Pierrot le fou» est soupçonné d'avoir participé à l'enlèvement, au viol et au meurtre de Jeanne-Marie, 10 ans, à Rhinau (Haut-Rhin), puis de Hedwige Vallée, 37 ans, à Obernai (Bas-Rhin) et de Julie Scharsch, 14 ans, à Schirmeck. Leurs corps ont été retrouvés dans des cours d'eau. Dans l'affaire Jeanne-Marie, vingt personnes ont été mises en examen. Dix d'entre elles, poursuivies pour non-dénonciation de crime, ont été remises en liberté il y a quelques jours. Les dix autres ont été écrouées. Parmi elles, cinq personnes, dont deux mineurs et Pierre Bodein, sont mises en examen pour enlèvement et viol suivis de mort. Cependant, l'instruction est très difficile car les intéressés varient constamment dans leurs déclarations. AP vendredi 5 novembre 2004, 18h26 Outreau : les 7 acquittés obtiennent un acompte de 100.000 euros Le ministre de l'Intérieur a accepté de verser à chaque acquitté du procès pour pédophilie d'Outreau un acompte de 100.000 euros sur son indemnisation. "J'ai donné instruction pour que la somme soit versée le plus vite possible", a déclaré Dominique Perben. Dans un premier temps, la Chancellerie avait fait une proposition inférieure allant de 11.000 à 97.000 euros en fonction du nombre de jours de détention provisoire. Les avocats de plusieurs acquittés ont salué l'annonce de Dominique Perben. Pour l'avocate de Karine Duchochois, cette décision veut dire "implicitement (...) que la faute lourde de l'Etat est reconnue". Les avocats devraient être reçus la semaine prochaine par le garde des Sceaux pour entériner cet acompte et discuter du montant de l'indemnisation finale. vendredi 5 novembre 2004, 18h30 Procès Lechien: Elodie, en pleurs, raconte son année de CP EVREUX (AP) - La quatrième journée du procès de Marcel Lechien, cet ancien instituteur de 51 ans jugé par la cour d'assises de l'Eure pour viols et agressions sexuelles sur 38 enfants de l'école primaire de Cormeilles, a été marquée vendredi par l'émouvant témoignage d'Elodie D., 21 ans, victime présumée de viols. Par ailleurs, une jeune femme appelée comme témoin, Catherine N., 20 ans, a avoué à la barre avoir été violée par l'accusé, déclenchant les pleurs et les cris de sa mère, qui est sortie de la salle. A la suite de ces révélations, la présidente de la cour Marie-Christine Leprince a suspendu l'audience. Frêle et toute vêtue de noir, Elodie D. s'est présentée à la barre dans l'après-midi. Pendant plus d'une heure et le plus souvent en pleurs, elle a raconté aux jurés le calvaire quotidien qu'elle subissait lorsqu'elle était en classe de CP de septembre 1989 à juin 1990 et qu'elle avait Marcel Lechien comme instituteur. "Tous les jours, il me faisait venir à son bureau et me faisait asseoir sur ses genoux. Souvent, il me caressait et me prenait ma main qu'il mettait dans son slip pour que je lui touche le sexe. J'étais sa chouchoute...". "Et puis un jour, il m'a fait venir en salle de bibliothèque, il était allongé sur des coussins, a sorti son sexe et m'a obligé à lui faire une fellation tout en me caressant mes parties intimes et en me disant 'si je pouvais, je le ferai, mais tu as un trop petit trou'", a-t-elle ajouté. La jeune fille en pleurs a mis plusieurs secondes avant de reprendre son récit alors que dans la salle, plusieurs personnes, dont les parents de la jeune fille ne pouvaient retenir leurs larmes. "Une autre fois, nous étions seuls dans la classe, il m'a fait passer sous son bureau et m'a demandé de lui faire une fellation. Et la directrice Mme Pignard est rentrée. Il s'est relevé, a refermé sa braguette et je me suis relevée. Elle m'a vu, mais elle n'a rien dit", a affirmé Elodie D. "Mme Pignard dit pourtant que c'est faux, qu'elle ne vous a pas vu ce jour là", observe alors la présidente de la cour. Réponse de la jeune fille: "Moi, je maintiens, elle m'a bien vu". Annie Pignard, la directrice de l'école de Cormeilles, mise en examen en février 2001 après l'incarcération de Marcel Lechien pour non-dénonciation d'atteintes sexuelles, a bénéficié l'an passé d'un non-lieu. Elle est citée à comparaître le 8 novembre prochain. Elodie D. expliquera ensuite qu'elle n'a rien dit jusqu'à l'âge de 17 ans où, pour dissimuler son mal-être, elle se droguera et fera en moins de trois mois deux tentatives de suicide. "J'ai tout dit à mes parents et aux médecins, mais le psy de l'hôpital ainsi que notre médecin de famille m'ont dit d'oublier, que M. Lechien était un bon instit". "Est-ce possible que M. Lechien me regarde droit dans les yeux et qu'il me dise si ce que je dis est vrai ou est-ce que je mens?", demande alors la jeune fille en pleurs. L'instituteur, assis dans le box et impassible pendant les déclarations de la jeune fille, se lève alors et répond: "Vous avez menti. Je n'ai rien fait et je n'ai pas peur de vous regarder dans les yeux". Un expert, venu témoigner vendredi, juge le discours d'Elodie "crédible. Il n'y a aucune affabulation. Cette jeune fille est brisée par son passé traumatique et je suis inquiet pour son avenir", estime-t-il. Mis en examen pour "viol sur mineur de moins de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant abusé de ses fonctions", Marcel Lechien est écroué depuis février 2001. Il est renvoyé pour trois viols et de multiples agressions sexuelles à l'encontre de 38 enfants âgés de six à dix ans, des actes pédophiles commis entre 1989 et 2001 en classe de CP à l'école primaire de Cormeilles. AP Vendredi 05 novembre 2004 Récits accablants sur les viols de Louis Menteur, hâbleur, violent et « très porté sur le sexe ». Le portrait d’Emile Louis qui a été dressé hier lors du deuxième jour de son procès à Auxerre est peu flatteur pour l’ancien chauffeur de car accusé de l’assassinat de sept jeunes femmes pupilles de la Ddass à la fin des années 1970. La cour d’assises de l’Yonne a examiné hier le passé judiciaire de Louis, emprisonné en 1983 et 1989 pour des violences sur enfants. « Si je leur ai fait du mal, je le regrette profondément », a-t-il déclaré, embarrassé, à propos de sa condamnation en 1983 pour viol sur deux fillettes et une adolescente, confiées à Gilberte Lemenorel, sa compagne d’alors. « Je leur donnais leur bain une fois par semaine et je les lavais à mains nues, j’ai pas trouvé de mal à cela », tente de se justifier Louis. Les trois enfants de Gilberte Lemenorel témoignent à la barre. Tendus, ils expliquent que l’arrivée de Louis dans leur vie d’adolescent a été « une descente aux enfers ». Leur mère, témoin clé, est morte dans un accident de la route en 1999. Entre 1975 et 1979, époque où les sept victimes présumées de Louis disparaissent à jamais, il multiplie les aventures extraconjugales. Reconnaissant qu’il était « très porté sur le sexe », il explique son succès auprès des femmes par son « physique ». « Elles étaient amoureuses de moi », assure-t-il. Pourtant, à la lecture du dossier, tout s’assombrit, plusieurs de ses anciennes maîtresses évoquant des rapports sous la contrainte et des médicaments soporifiques que Louis leur aurait fait prendre. « Monsieur le président, je peux vous affirmer que ça n’est pas vrai », s’emporte l’accusé, le souffle court. jeudi 04 novembre 2004 Lechien, «on se moquait de son nom et de son physique» Deuxième jour du procès de l'instituteur de Cormeilles accusé de pédophilie. Marcel Lechien parle d'une voix sans timbre, ses mots se perdent, se brouillent. Les épaules courbées, il répète : «La prison, c'est très dur.» En face, sur les bancs en bois de la cour d'assises d'Evreux, ils sont presque tous là. Serrés, tassés épaule contre épaule, ils sont voisins, cousins, amis, ennemis. Habitants du même petit village de l'Eure, Cormeilles. Anciens élèves ou parents d'anciens élèves de l'instituteur de CP, Marcel Lechien. Ils l'accusent d'avoir, de 1989 à 2001, pris les enfants sur ses genoux, caressé leur sexe, obligé les enfants à le masturber, lui, le maître, sous son bureau. Pour trois des trente-huit parties civiles, ce serait allé plus loin. Des «fellations», a dit Elodie, 21 ans ; des pénétrations anales, ont expliqué deux autres garçons. Incarcéré depuis quarante-cinq mois, Marcel Lechien, 51 ans, comparaît depuis mardi pour «viol et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans». Il a avoué lors de sa garde à vue, mais s'est rétracté et nie depuis. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle. En blouson gris bleu, les cheveux coupés en brosse, les lèvres tirées vers le bas, il observe derrière ses lunettes les rangs des parties civiles. Son regard s'arrête sur Elodie, assise devant. Pendant de longues minutes, il fixe la jeune fille, celle qui a osé, la première, le dénoncer. Celle, comme on dit à Cormeilles, «par qui le scandale est arrivé». A l'interminable lecture des chefs d'accusation, la tête de Marcel Lechien rentre un peu plus dans son cou, et son cou un peu plus dans ses épaules. «Bouc émissaire». Débute l'interrogatoire de personnalité. Il se plaint encore de la prison. Sur les bancs des parties civiles, une femme marmonne : «Tu vas y crever, en prison.» Hier matin, l'homme est toujours aussi recroquevillé. Du même ton prostré, il décrit une existence «heureuse». Dernier d'une fratrie de quatre, issu d'un milieu «modeste» (son père est menuisier, sa mère fait des ménages à l'école), il a grandi à Cormeilles dans une famille «aimante», a voulu «depuis tout petit» devenir instituteur, a enseigné dans plusieurs écoles de campagne de l'Eure, puis a obtenu une nomination à Cormeilles. Le tableau se fissure lorsque la présidente lit le témoignage de camarades de l'Ecole normale. «Il était toujours seul. Il ne parlait jamais aux filles, il semblait vieux avant l'âge.» «Il était le bouc émissaire de toute l'école. On se moquait de son nom et de son physique : un visage boutonneux, des habits trop courts pour lui.» Suicide. C'est lorsqu'il est nommé enseignant à Piencourt, à quelques kilomètres de Cormeilles, en 1976, que Marcel Lechien rencontre sa future femme, Paulette. A l'époque, plusieurs parents reprochent à l'instituteur de passer beaucoup de temps seul avec une fillette de 10 ans, Chantal. «Qui était cette enfant ?», demande la présidente. «C'était la fille de parents d'élèves», répond Marcel Lechien. «Seulement la fille de parents d'élèves ?» L'instituteur baisse les yeux. «C'était la fille de ma future femme.» Trois ans plus tard, le père de Chantal et mari de Paulette se suicide. «Son désespoir n'a rien à voir avec le fait que vous alliez souvent chez lui en son absence ?», demande la présidente. «Non», murmure Marcel Lechien. Un an après le suicide, Marcel et Paulette se mettent en couple. Elle a 43 ans. Il en a 27, il est vierge. «Vous n'aviez jamais eu de rapport sexuel avant, ou même d'amourette ?», demande la présidente. «Non», répond Marcel Lechien. Les enquêteurs de personnalité, experts psychiatre et psychologue , se succèdent. Marcel Lechien est décrit comme un enfant chétif, souffrant de rhumatismes, couvé par sa mère. Comme un adulte «resté fixé à une sexualité sur un mode infantile», marqué par «une image suridéalisée de la mère». «C'est quelque chose qu'on retrouve beaucoup chez les individus pervers», conclut un psychologue clinicien. «Vous préférez la compagnie des enfants ?», demande la présidente. «J'aime bien aussi celle des grandes personnes», répond l'instituteur. «Monsieur Lechien, voilà un moment que nous sommes là à nous demander si vous êtes quelqu'un de pervers, si vous avez une "face cachée", se lance Francis Terquem, avocat d'une des parties civiles. Mais vous, qu'en pensez-vous ?» L'instituteur articule douloureusement. «Je suis pudique, je n'ai pas d'idées mal placées. Mais tout le monde a une face cachée.» 03.11.04 | 07:42 Le procès Lechien Le procès de Marcel Lechien s'est ouvert mardi. Il est accusé de viols et agressions sexuelles sur 38 enfants de son école. e procès de Marcel Lechien, 51 ans, cet instituteur accusé de viols et agressions sexuelles sur 38 enfants à l'école primaire de Cormeilles (Eure), s'est ouvert mardi 2 novembre après-midi devant la cour d'assises de l'Eure à Evreux. Il sera public, ont décidé les magistrats. Les parties civiles avaient demandé la publicité des débats, à laquelle les avocats de l'accusé ne se sont pas opposés. Ils ont demandé en ouverture d'audience, sans succès, le renvoi du procès pour supplément d'information. Quatorze jours d'audiences sont prévues pour ce procès auquel plus de 100 témoins sont cités à comparaître. Les jeunes victimes de l'instituteur pédophile seront durant toute la durée du procès encadrées par des éducateurs et leurs dates de comparution sont déterminées depuis plusieurs jours. "Enfin" L'instituteur est mis en examen pour «viol sur mineur de moins de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant abusé de ses fonctions» et écroué depuis février 2001. Il est renvoyé devant les assises pour trois viols et de multiples agressions sexuelles à l'encontre de trente-huit victimes âgées de six à 10 ans, des actes pédophiles commis entre1989 et2001 en classe de CP (cours priparatoire) ô l'icole primaire de Cormeilles, 1.100 habitants. Il encourt 20 ans de réclusion. «Je suis sereine et soulagé que ce procès débute enfin» a déclaré à l'Associated Press, Elodie D., 21 ans aujourd'hui et qui est assise sur les bancs des parties civiles. Violée par l'instituteur, elle sait «que je vais en prendre plein la figure pendant le procès mais je m'y suis préparée. J'ai besoin de me libérer de ce poids» En début d'audience et alors que Marcel Lechien, pantalon sombre chemise verte et blouson de toile bleu marine a pris place dans le box, ses avocats Me Francis Lec et Me Jacques Verneret-Lecoeur ont tous deux dénoncé «une instruction bâclée dans laquelle il n'y a pas eu de débats contradictoires». L'accusé nie les faits Ce à quoi François Perain, l'avocat général, a répondu «que le dossier était complet avec plus de 300 auditions d'enfants et que demander un renvoi du procès était une façon pour la défense de détourner les débats». Les neuf jurés (sept femmes et deux hommes) de cette session d'assises devront donc à l'issue de ces quatorze jours décider de la culpabilité ou non de l'accusé qui nie les faits qui lui sont reprochés après avoir pourtant avoué lors de sa garde à vue. Alors que l'audition de son épouse, Paulette Lechien est prévue mercredi après-midi, deux autres témoins cités à comparaître sont très attendus par les sept avocats des parties civiles. En effet, à l'époque où les faits avaient été révélés, Annie Pignard, directrice de l'école de Cormeilles, et Philippe Rivaille, inspecteur de l'Education nationale, avaient été mis en examen pour non-dénonciation d'atteintes sexuelles mais ont tous deux bénéficié d'un non-lieu en 2003. Ils sont cités à comparaître le 8 novembre prochain. AP Enquête Délinquance sexuelle : la prévention en panne Six ans après son adoption, la loi imposant un suivi thérapeutique des délinquants sexuels est toujours au point mort. Faibles moyens financiers, manque cruel de spécialistes, absence de volonté politique, priorité à l’incarcération au détriment de la prévention... les raisons sont multiples. En attendant, le nombre d’affaires - et de condamnations - continue d’exploser. Aujourd’hui débute le procès de Marcel Lechien, l’instituteur de Cormeilles (Eure), accusé de viol et d’agressions sexuelles sur trente-huit enfants. Demain, Émile Louis comparaît devant la justice pour répondre de sa responsabilité dans le dossier des sept « disparues de l’Yonne ». Le 15 novembre s’ouvrira la quatrième session de la cour d’assises de l’Aube. Cinq affaires seront jugées. Toutes concernent des abus sexuels. Y aurait-il plus de délinquants sexuels ? Non, répondent à l’unisson les professionnels confrontés au phénomène, qu’ils soient chercheurs, magistrats ou enquêteurs. L’explication est ailleurs. À la loi du silence d’antan a succédé la libération de la parole. Avec pour conséquence immédiate, l’explosion du nombre d’affaires qui amènent les tribunaux à juger de plus en plus de crimes et délits sexuels. Selon les statistiques, entre 1984 et 2001, le nombre de condamnations pour ce type d’infraction a doublé, passant de 5 211 à 9 537. Rien que pour 1998, elles représentent 48 % des décisions de cour d’assises. « Les dénonciations ne cessent d’augmenter, explique un magistrat. La société a enfin décidé de prendre en compte l’intérêt des victimes. C’est pourquoi le législateur a allongé les délais de prescription. En 2004, on est ainsi passé de trois années après les faits - autant dire rien - à vingt ans à partir de la majorité de la victime. » Première parade pour lutter contre la délinquance sexuelle : l’enfermement massif et prolongé. Avec une justice qui sanctionne de plus en plus sévèrement. De fait, la France est devenue le pays le plus répressif d’Europe en la matière. En 1984, la durée moyenne de la peine pour une agression sexuelle était de huit mois, contre dix-huit mois en 2001 ; pour un viol, de six ans, contre huit ans et demi. Aujourd’hui, les agresseurs sexuels représentent 22 % des personnes incarcérées, environ 12 500 détenus, soit la catégorie la plus nombreuse derrière les barreaux. Mais l’enfermement ne résout pas tout. En 1997, une étude de la direction générale de la Santé, réalisée auprès de 176 détenus, condamnés pour des affaires de moeurs, a démontré que la plupart d’entre eux ne percevaient ni la portée de leurs actes, ni les conséquences pour les victimes. « Ces sujets, une fois leur peine purgée, se retrouvent face à leur malaise interne avec aussi peu de moyens psychiques d’y faire face qu’avant », conclut le rapport qui préconise un accompagnement psychothérapeutique pendant et après leur incarcération afin d’éviter la récidive. Contrairement à la Grande-Bretagne ou au Canada qui, depuis plus de vingt ans, ont oeuvré au contrôle et au suivi de ces délinquants particuliers, la France a longtemps tardé à les prendre en charge. En 1994, le nouveau Code pénal introduit la catégorie des « agressions sexuelles » et réévalue les sanctions. La loi Méhaignerie décrète une peine de sûreté incompressible pour les meurtres de mineurs précédés de viol ou de torture. Quatre ans plus tard seulement, l’évolution de l’arsenal répressif tend vers le suivi et l’accompagnement des agresseurs sexuels. Au terme de débats houleux, la loi du 17 juin 1998, relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs, est adoptée. Le texte vise à réduire le risque de récidive en instaurant une peine de suivi sociojudiciaire. L’injonction de soins oblige enfin médecine et justice à collaborer. Deux longues années plus tard, le décret d’application est enfin signé. Mais les moyens accordés à sa mise en oeuvre restent lacunaires. Dès juin 2001, un rapport d’évaluation des soins aux détenus, réalisé par l’inspection générale des services judiciaires, souligne que l’application de la loi de 1998 « se heurte à un certain nombre d’obstacles et de carences, que l’on ne pourra atténuer sans une politique concertée de recherche, de formation, d’évaluation, et sans la volonté de dégager des moyens. L’écart entre la place prise par cette problématique de la délinquance sexuelle dans notre société et le caractère presque dérisoire des moyens attribués aux différents modes de réponses ne peut pas indéfiniment persister ». Ce qui valait hier vaut encore aujourd’hui (lire entretien p. 13). La réponse pénale continue de privilégier la neutralisation et l’exclusion des agresseurs sexuels. Ce sont eux qui effectuent la part la plus importante des peines infligées (68,6 % contre 62,6 % pour les auteurs d’homicides). Et pour cause, ils sont moins concernés par les libérations conditionnelles (4,4 % contre 8,5 % pour les auteurs d’homicides) qui, pourtant, ont démontré leur effet positif sur la récidive. Une idée reçue voudrait que les condamnés « sexuels » soient les plus récidivistes. Faux, rétorquent les deux dernières études qui abordent ce problème (lire ci-contre). Beaucoup en conviennent également, la priorité accordée au contrôle accru des délinquants sexuels par l’instauration de fichiers prévus dans la loi Perben II ne réglera pas la situation. « Ces fichiers servent juste à identifier les personnes, à savoir où elles sont. Sans suivi, cela ne sert à rien. Ce sont encore des mesures d’affichage. Donner des moyens pour un suivi psychiatrique coûte plus cher qu’annoncer l’élaboration d’un fichier de délinquants sexuels », commente Côme Jacquemin, du Syndicat de la magistrature. Cet accompagnement psychiatrique, le Dr Roland Coutanceau a été l’un des premiers à l’organiser dans le pays. Dès 1991, il crée une antenne spécialisée au centre médico-psychologique de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). À contre-courant d’une psychiatrie classique qui considère alors, faute de pratique et de formation, que les agresseurs sexuels sont des « malades incurables ». Le but de la thérapie ? « En termes de santé mentale, on va rechercher l’évolution, la maturation et l’aménagement de la personnalité, détaille le psychiatre. Sur le plan de la criminologie - celui de la protection de la société -, on va rechercher à déminer les ressorts qui sous-tendent le passage à l’acte. » Sa meilleure arme, utilisée depuis 1993 : la thérapie de groupe. « En grande majorité, les délinquants sexuels sont des sujets immatures, inhibés dans la relation avec l’autre, dans la sexualité, qui sont restés très infantiles en termes d’égocentrisme et qui s’autorisent à vivre leurs fantasmes sans tenir compte de l’autre. Dans le groupe, le sujet va rencontrer d’autres agresseurs, qui reconnaissent les faits plus que lui, qui se critiquent plus que lui, qui l’interpellent aussi. Une chaîne humaine l’aborde. Or, peu d’individus ont la capacité mentale de se couper de ce collectif qui représente la société humaine. » L’autre avantage de cette technique pertinente est son coût modéré. « Après avoir pratiqué une évaluation de chaque sujet, nous l’envoyons dans un groupe ayant la même problématique : incestueuse, exhibitionniste, agresseurs de femmes adultes, pédophiles (les plus représentés - NDLR) », précise Nicolas Harauchamps, psychologue de l’antenne. Ces groupes se réunissent tous les quinze jours pendant deux heures. Sur les trente-cinq patients du psychologue, deux sont venus spontanément et cinq poursuivent leur thérapie alors que leur suivi socio-judiciaire est terminé. « Plutôt que d’aider mes patients à guérir, je les aide à changer. Est-ce que le trouble dans le choix de la personne et la manière d’accéder au plaisir peuvent être appelés maladie ? » questionne le psychologue. Selon lui, l’évolution d’un sujet passe par plusieurs étapes : la prise de conscience de la transgression de l’interdit, l’admission de l’altérité puis du ressenti de sa victime, et enfin l’accès à une réelle culpabilité. Au regard de son expérience, le Dr Coutanceau balaye d’un revers de main les critiques formulées autour de l’obligation de soins. « On s’est aperçu que ces sujets, qui ne seraient jamais venus à nous spontanément, rencontrent, au travers de la thérapie de groupe, des mécanismes de soulagement, de diminution de l’angoisse, de désinhibition, de capacité à être plus lucide, plus clair, plus informé sur la vie affective et sexuelle, des aides pour pratiquer leur sexualité sans nuire à la société. » Depuis janvier 2003, Bernard (1), la cinquantaine, est suivi à La Garenne-Colombes. Il s’est présenté de lui-même après avoir mis plusieurs mois à trouver une structure spécialisée. « Je suis un abuseur », dit-il tout de suite. Durant quatre ans, il a fait subir des attouchements à la fillette de son ex-compagne, âgée de huit ans. Bernard raconte longuement ses problèmes de couple, « le manque de tendresse » de sa compagne, « le transfert sur cette petite fille qu’il aime comme un père de substitution ». Puis les « glissements », le soir au moment des « câlins ». Comme un bon élève, on l’entend d’abord utiliser les mêmes mots, les mêmes analyses que ses thérapeutes. Il s’épargne sans s’épargner : « La petite était joueuse, elle n’a jamais refusé ces gestes. C’était comme une forme de consentement. Mais j’étais un enfoiré. Entre un enfant et un adulte, c’était moi l’adulte. » Il parle beaucoup de sa souffrance. « Si je pouvais l’effacer, ce serait bien. Mais la justice et l’antenne sont là pour me rappeler mes actes, et c’est un bien. Ce que je ne veux pas oublier, en revanche, c’est le tort que j’ai fait à cette petite fille. Une de mes angoisses, c’est de savoir comment elle va. J’espère que je ne lui ai pas fait trop de mal afin qu’elle puisse avoir une vie harmonieuse. » Il se dit « dans l’acceptation et le repentir », cherche « des explications mais pas des excuses » pour pouvoir « se reconstruire, pour ne pas toujours être dans la honte ». Bernard sera jugé en mars prochain. Mérite-t-il, selon lui, la prison ? « C’est difficile à dire, répond-il. C’est me couper en deux. Peut-être que oui. Mais la taule me fait trop peur. Pourtant, je dois payer. J’accepterai la peine qu’on me donnera. » L’été dernier, les parcours judiciaires de Pierre Bodein et Michel Fourniret, soupçonnés d’être des meurtriers en série, ont relancé le débat sur la récidive. Le premier, sans jamais être considéré comme un délinquant sexuel, a bénéficié d’une libération anticipée sur la base d’une expertise psychiatrique favorable. Le second, incarcéré trois fois, n’a fait l’objet d’aucun suivi. Alors que ces affaires défrayaient la chronique, Dominique Perben et Philippe Douste-Blazy ont créé une commission Santé-Justice. Objectif : réfléchir, entre autres, à une meilleure prise en charge des délinquants sexuels. Ses conclusions, qui doivent être rendues « cet automne », dépasseront-elles l’usage mortifère de la prison ? Assumeront-elles une volonté politique de faire vivre la prévention contre la récidive ? C’était déjà l’ambition de la loi de 1998. Sophie Bouniot 1/11/2004 Le procès de Marcel Lechien débute mardi devant la cour d'assises de l'Eure EVREUX (AP) - Le procès de Marcel Lechien, 51 ans, cet instituteur accusé de viols et agressions sexuelles sur 38 enfants à l'école primaire de Cormeilles (Eure), s'ouvre mardi devant la cour d'assises de l'Eure à Evreux. Le procès, prévu pour durer jusqu'au 19 novembre, devrait, à la demande de plusieurs parties civiles, se dérouler à huis clos. Marcel Lechien, qui, de son côté et par la voie de son avocat, demande que son procès soit public, encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle. L'instituteur, écroué depuis février 2001, est renvoyé pour trois viols et de multiples agressions sexuelles à l'encontre de 38 victimes âgées de 6 à 10 ans, des actes pédophiles commis entre 1989 et 2001 en classe de CP à l'école primaire de Cormeilles, 1.100 habitants. Marcel Lechien, qui a avoué les faits lors de sa garde à vue mais qui, depuis, s'est rétracté et clame son innocence, avait été interpellé à la suite des révélations d'une adolescente âgée de 14 ans à l'époque des faits, l'une des trois victimes présumées de viol. L'enseignant écroué, marié, a été mis en examen pour «viol sur mineur de moins de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant abusé de ses fonctions». A l'époque où les faits avaient été révélés, deux autres personnes, Annie Pignard, directrice de l'école de Cormeilles, et Philippe Rivaille, inspecteur de l'Education nationale, avaient été mis en examen pour non-dénonciation d'atteintes sexuelles mais ont tous deux, l'an dernier, bénéficié d'un non-lieu. Pourtant, en 1996, informée par trois mères de famille que des choses anormales se passaient dans la classe de l'instituteur, la directrice avait alerté son administration. Mais l'enquête interne menée par l'inspecteur s'était soldée par une simple recommandation à Marcel Lechien. »Ce qu'il y a d'ignoble dans cette affaire, c'est que la justice ait rendu un non-lieu», explique Me Jean Chevais, avocat de 11 victimes. «Par cette décision, on couvre les institutions». «Les parents ne comprennent pas, et cela va créer un vrai malaise lors du procès», ajoute Me Frédéric Surel, l'avocat de deux autres victimes. L'avocat de Marcel Lechien, Me Jacques Vernerey-Lecoeur, va de son côté, et compte tenu que son client nie avoir commis ces actes, plaider l'acquittement «au bénéfice du doute, car de nombreux éléments à décharge n'ont pas été étudiés par l'instruction». En février 2001, lorsque l'instituteur de Cormeilles a été interpellé et écroué, près de 260 élèves qui l'avaient eu en classe de CP depuis son arrivée dans ce village en 1989 avaient été auditionnés par les gendarmes. AP vei/cre/JmC 1/11/2004 SOMME Jean-Paul Leconte est accusé d'avoir violé en juillet 2002 Patricia Leclercq, 19 ans, puis de l'avoir tuée en roulant sur elle en voiture Le meurtrier de Patricia jugé en janvier 2005 Le procès de Jean-Paul Leconte, accusé du meurtre et du viol, en juillet 2002, de Patricia Leclercq, 19 ans, aura lieu au début de l'année prochaine. Cinq jours durant, la cour d'assises de la Somme reviendra sur les circonstances encore mystérieuses de ce crime, dont l'auteur présumé bien que confondu par son ADN a déjà livré quatre versions différentes. Disparue un soir alors qu'elle rentrait à vélo de son lieu de travail, Patricia avait été retrouvée morte dans un champ de Ville-sur-Ancre (Somme), à moitié nue, le corps roué de coups et en partie écrasé. A quelques mois d'intervalle seulement, deux autres jeunes filles Elodie Kulik et Christelle Dubuisson avaient trouvé la mort dans le même secteur. Leur assassin n'a jamais été identifié. Anne-Charlotte De Langhe [01 novembre 2004] Elle veut le voir menottes aux poignets et tête baissée. Le regarder dans les yeux «quitte à trembler un peu» en se souvenant que «Nénette» est passée entre ses grosses pattes. Mais la tante de Patricia, Andrée Doualle, veut aussi pouvoir interroger Leconte sur tout ce qu'elle ne sait pas. «Ça me démange», confie-t-elle d'une voix éraillée. En apprenant la semaine dernière qu'une date avait été arrêtée pour le procès qui se tiendra à Amiens, Andrée et Pierre Doualle ont entraperçu le bout du tunnel ; et l'occasion, disent-ils, de pouvoir enfin «venger» leur nièce. Pupille de la Ddass ballottée de famille en famille, élève studieuse et enfant réservée, Patricia avait toujours pris le parti de se battre pour une vie un peu plus rose. Celle-ci s'est terminée dans l'horreur une nuit d'été, sur les chemins maudits des environs de Péronne. Le 6 juillet 2002, vers 23 heures, une femme et sa fille croisent Patricia sur leur route. La jeune fille revient à vélo du McDonald's d'Albert, où elle travaille depuis peu. Elle pédale vite. Un autre détail attire leur attention : la présence d'un véhicule stationné derrière une stèle, tous feux éteints, avec une personne assise à l'avant. A 23 h 10, Patricia est aperçue une dernière fois près du monument funéraire. A 23 h 30, son VTT gît abandonné dans le fossé et la voiture a disparu. Son cadavre mutilé est découvert deux jours plus tard par un agriculteur, à Ville-sur-Ancre, un bourg situé à moins de cinq kilomètres du lieu de l'enlèvement. Plusieurs mois d'enquête aboutissent, en novembre 2002, à l'arrestation d'un dénommé Jean-Paul Leconte. Alors âgé de 36 ans, ce chômeur, déjà condamné pour viol et attentat à la pudeur, vit chez sa grand-mère à Méaulte. Deux couteaux Opinel, une matraque et plusieurs revues pornographiques sont saisis par les gendarmes. Des traces de sang sont relevées sur le pare-chocs de sa voiture, dont les pneus ont laissé leur empreinte dans la terre. Plus confondant encore : l'ADN relevé sur la culotte et le pantalon de la victime est bien celui de Leconte. Au fil de l'instruction, menée au parquet de Péronne par la juge Corinne Desmazières, le suspect n'aura de cesse de modifier sa version des faits. Dans un premier temps, ce grand gaillard soutiendra ainsi n'avoir fait qu'écumer les fêtes des environs le 6 juillet au soir, avant d'aller dormir. Le sang sur son pare-chocs ? Le fruit d'une collision avec... un poteau. L'ADN ? Une erreur du laboratoire. Deux autres expertises viendront pourtant lui prouver une nouvelle fois le contraire, sans jamais achever de le convaincre. Tout semble basculer en août 2003 lorsque, placé sur écoute téléphonique au parloir de la maison d'arrêt d'Amiens, Leconte avoue à sa grand-mère avoir participé au meurtre de Patricia Leclercq, ce en compagnie de deux autres hommes. La justice l'auditionne. Leconte reste vague. Puis reconnaît avoir menti sur l'identité de l'un de ses deux complices. Le dernier scénario livré au magistrat instructeur apparaît enfin comme le moins plausible de tous : à l'en croire, Leconte aurait simplement aidé deux Gitans à transporter le corps, avant de maquiller la scène en crime sexuel et de prendre la fuite. Depuis, le parcours chaotique de cet homme «solitaire et renfermé» a parlé pour lui, laissant dire à Me Jean Bouly que «rien n'est acquis» pour la défense de son client. Elevé par ses grands-parents aux crochets desquels il a vécu, Jean-Paul Leconte semble ne s'être jamais départi de son côté cossard, bagarreur, tant à l'école qu'au sein du couple qu'il forma un temps avec l'une de ses rares amies. D'intelligence «normale», violent, «très porté sur le sexe», cet amateur de sports de combat avait fini par se couper volontairement du monde. Lors de sa condamnation en 1993 à dix-sept ans de réclusion pour viol sur mineur, les experts avaient d'ailleurs décelé chez lui une «insensibilité à la souffrance des autres» et un plaisir certain à «faire peur et à humilier les femmes qu'il attaque». Une dangerosité connue et établie qui s'est pour la dernière fois illustrée de façon irréversible il y a deux ans, selon un modus operandi semblable à celui mis en place quelques années auparavant par Leconte. A un détail près : pour s'assurer que Patricia ne parlerait jamais, son meurtrier présumé a préféré l'achever en lui roulant dessus. Les légistes, eux-mêmes, ont conclu à une mort par asphyxie. 30/10 à 19:41 Meurtre et viol d'une étudiante: la perpétuité Réclusion à perpétuité pour le meurtre et le viol d'une étudiante La cour d'assises de Haute-Garonne a condamné vendredi soir à la réclusion criminelle à perpétuité Francis Cappelleri, un père de famille de 36 ans déjà condamné pour des agressions sexuelles, pour le meurtre et le viol de Lucie Gabarroca, une étudiante toulousaine en 2001.Les jurés n'ont pas suivi l'avocat général Marc Gaubert qui avait demandé la peine maximale de réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.Dans un réquisitoire sans concessions, M. Gaubert avait estimé que la cour avait "le devoir de protéger, autant que la loi le permet, toutes les Lucie qui pourraient croiser le chemin de Francis Cappelleri" et avait demandé aux jurés de s'assurer "que s'il recommence un jour, ce soit le plus tard possible". Plusieurs experts en psychiatrie, avait souligné M. Gaubert, ont considéré que pour cet accusé, "la réadaptation est aléatoire et toute thérapie quasiment impossible". "Il a déjà été condamné, il n'en a tiré aucun profit (...) il a besoin de ces femmes qu'il terrorise pour jouir lui-même et affirmer sa toute puissance", avait poursuivi l'avocat général. Condamné une première fois en 1994 pour agression sexuelle à 24 mois de prison dont un mois ferme avec mise à l'épreuve, Francis Cappelleri avait comparu l'année suivante pour des appels téléphoniques malveillants - toujours à caractère sexuel - puis avait été condamné pour violences sur sa compagne. "comme un prédateur" Lors de la première journée d'audience jeudi, les témoignages d'une dizaine de jeunes femmes agressées, mais qui n'ont généralement pas déposé plainte, avaient été évoqués, éclairant de façon inquiétante le parcours d'un homme ayant l'apparence de la normalité, mais incapable de contrôler sa libido et ses frustrationsDans la nuit du 9 au 10 juillet 2001, l'accusé avait croisé par hasard Lucie Gabarroca, une étudiante de 19 ans qui rentrait en voiture chez ses parents, au nord de Toulouse. Après une filature, il s'était arrangé pour que la jeune fille s'arrête sur une portion de route déserte. Le lendemain, le corps de l'étudiante, violée et étranglée, avait été retrouvé dans un champ à 5 km de la voiture. "Depuis des années, il guettait, il rôdait comme un prédateur dans ce secteur", a souligné l'avocat général. Il a également relevé qu'au fil des ans, les agressions à caractère sexuel avaient été "téléphoniques, verbales, physiques et finalement mortelle".A l'unisson, l'avocat des parents de Lucie, Me Pascal Gorrias, a fait valoir que la famille Gabarroca souhaitait pour cet homme "une mise hors d'état de nuire, sans haine et vengeance, mais juste pour protéger la société".Des points de vue que le défenseur de Francis Cappelleri, Me Georges Catala, a battus en brèche. "Vous avez à juger un homme qui est un enfant, incapable d'endiguer les pulsions primaires qui ont provoqué l'irréparable", a-t-il souligné. "C'est une personnalité fragile, immature, qui s'est lézardée de plus en plus".Evoquant le tueur en série Patrice Alègre, jugé par la même cour en 2002, Me Catala s'est indigné que l'on demande pour son client la même peine que pour "Alègre, monstre parmi les monstres". Le 29 octobre 2004 - 17:57 Hugo Bernier est reconnu coupable de meurtre prémédité Le jury de neuf femmes et trois hommes a rendu sa décision au procès d’Hugo Bernier. L’homme de trente ans a été reconnu coupable de meurtre prémédité du meurtre de Julie Boisvenu en juin 2002, à Sherbrooke. Il a aussi été reconnu coupable des accusations d’enlèvement, de viol et de séquestration qui pesaient contre lui. Avec la seule accusation de meurtre au premier degré, Hugo Bernier ne sera pas admissible à une libération conditionnelle avant 25 ans. Lors du prononcé du verdict, la juge a déclaré espérer que Bernier profite des 25 prochaines années pour se faire soigner, afin de régler des aspects « dangereux » de sa personnalité. Une famille soulagée En fin de journée, Pierre-Hugues Boisvenu, le père de Julie, a déclaré avoir accueilli la décision avec grand soulagement. Il a félicité le jury de ne pas avoir cru la version de Bernier, « qui faisait en sorte que la victime devienne l’artisan de son propre malheur. » M. Boisvenu a dit avoir longtemps craint que le jury donne un verdict de meurtre au deuxième degré. « Dans quelques années il aurait été en liberté et ça n’aurait rien changé », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs dit avoir trouvé particulièrement pénible la diffusion des extraits de l’interrogatoire d’Hugo Bernier dans les média nationaux pendant les délibérations du jury. Il a déclaré que la justice québécoise était la « meilleure justice que nous puissions avoir ». Cependant, M. Boisvenu a déploré le manque de reconnaissance pour les familles des victimes d’actes criminels. « Pourquoi on reconnaît des droits aux détenus et aucun droit aux victimes d’actes criminels », a-t-il questionné. M. Bernier a réclamé à cet effet une véritable charte des droits pour les victimes d’actes criminels. Il a invité le gouvernement de Jean Charest et son ministre de la Justice, Jacques Dupuis à le rencontrer pour mettre sur pied une association de support aux victimes. M. Boisvenu aimerait que les victimes d’actes criminels soient mieux préparées à faire face au système de justice. Il a déploré la lourdeur du même système. « On a beaucoup de compassion, mais peu de résultats », a-t-il soutenu. 29/10/2004 Procès de Pitcairn: des peines de prison pour six hommes, dont le maire 05:01 SYDNEY, Australie (AP) - Le maire de Pitcairn, petit archipel du Pacifique-Sud, et cinq autres habitants de ce territoire abritant les descendants des révoltés du Bounty ont été condamnés à des peines de prison pour une série de viols et d'agressions sexuelles remontant parfois jusqu'à 40 ans, ont annoncé vendredi les autorités britanniques de Nouvelle-Zélande. Le maire Steve Christian, qui affirme être un descendant direct du chef des révoltés du Bounty, Fletcher Christian, a été condamné à trois ans de prison pour cinq viols. Son fils Randy a écopé d'une peine de six d'emprisonnement pour quatre viols et cinq attentats à la pudeur. Len Brown, 78 ans, a été reconnu coupable de deux viols et condamné à deux ans de prison. Son fils Dave a été reconnu coupable de neuf attentats à la pudeur et a été condamné à des travaux d'intérêt général, tout comme Dennis Christian, le postier de l'île, qui avait plaidé coupable d'attentat à la pudeur et d'agression sexuelle. Terry Young a écopé de cinq ans de prison pour un viol et six attentats à la pudeur, alors que le juge de l'île, Jay Warren, a été innocenté des charges d'attentat à la pudeur qui pesait sur lui. Les condamnés ne purgeront leurs peines qu'à partir de l'année prochaine, au terme de l'appel fait par la défense, qui a obtenu le droit de remettre en cause la validité du procès devant la plus haute cour d'appel de Grande-Bretagne. Si les condamnations sont confirmées, les six hommes purgeront leur peine dans des cellules construites sur l'île. Les prévenus ont été condamnés sur la base de témoignages de huit femmes effectués par visio-conférence depuis la Nouvelle-Zélande. Leur procès, organisé dans une salle d'audience spécialement installée pour l'occasion, a duré trois semaines. Le scandale de Pitcairn, une île habitée par 47 personnes, a éclaté en 1999 lorsqu'une femme s'est plainte d'abus sexuels à un policier britannique. L'enquête devait montrer que l'étendue des abus dépassait le cas de cette victime présumée et le procès a révélé une véritable culture du viol sur l'île. Les habitants ont accusé Londres de vouloir vider l'île et craignent que la prison n'empêche les six hommes de faire naviguer la longue barque avec laquelle la population va chercher des vivres et du matériel à bord des navires britanniques qui mouillent au large de l'île, qui ne possède pas de port. Les condamnés pourraient ainsi sortir provisoirement de leurs cellules au moment des ravitaillements. AP jp/v88 29/10 à 14:14 Sa victime de 23 ans est depuis paraplégique L'auteur présumé d'un viol commis début octobre à Besançon a été identifié grâce à son ADN Un homme de 19 ans, arrêté après qu'il eut agressé une passante dans le quartier de Planoise à Besançon, est suspecté d'être l'auteur du viol commis, dans la nuit du 4 au 5 octobre, sur une étudiante de 23 ans devenue paraplégique depuis : il l'avait laissée pour morte après une nuit de violences dans un bosquet d'une rue proche du centre-ville. C'est le laboratoire chargé d'étudier l'ADN du prévenu qui a établi le lien entre les deux affaires. Le tribunal correctionnel, qui devait le juger en comparution immédiate, a renvoyé son procès et ordonné le maintien en détention de ce Mahorais qui était en liberté conditionnelle après avoir effectué 14 mois de prison pour agression sexuelle. Le parquet de Besançon, qui refuse, pour l'heure, de confirmer l'information, attend des compléments d'analyses. Le jeudi 28 octobre 2004 Des faits ont été cachés au jury du procès de Hugo Bernier Montréal Le jury au procès de Hugo Bernier, en rapport avec le viol et le meurtre de Julie Boisvenu, n'a pas été mis au courant de faits concernant l'accusé. Le Journal de Montréal précise qu'il n'a pas su que Bernier avait signé des aveux à la police et qu'il avait déjà séquestré une femme chez elle pendant quatre heures à Gaspé, pour l'agresser sexuellement. Ce crime lui avait d'ailleurs valu une peine d'emprisonnement de 18 mois. Les délibérations du jury au procès ont commencé mercredi après-midi et risquent d'être longues étant donné les nombreux points à déterminer dans cette affaire et sa complexité. Les aveux de Bernier n'ont pu être mis en preuve contre lui parce que l'interrogatoire des policiers aurait été trop musclé. Le 26 octobre 2004 Une expertise exclut le suicide de Hadja Benyoucef La recherche de possibles anciennes victimes de Patrice Alègre se poursuit. Interpellé en 1997 en région parisienne, le tueur en série a été condamné en 2002 par la cour d'assises de Toulouse à la réclusion criminelle à perpétuité pour cinq meurtres et six viols qu'il a reconnus. Il est aussi mis en examen pour cinq meurtres ou assassinats et pour un viol ; il nie toute implication dans ces autres affaires, toujours à l'instruction. Mais depuis sa condamnation, plusieurs dossiers de morts ou de disparitions suspectes ont été rouverts. C’est le cas de l’affaire Hadja Benyoucef. Une expertise effectuée sur le corps de cette mère de famille de 26 ans, morte en 1987 à Toulouse et dont le corps a récemment été exhumé dans le cadre de l'affaire Alègre, a "complètement exclu" l'hypothèse du suicide retenue à l'époque par le médecin légiste, a-t-on appris mardi de source proche du dossier. Ce rapport, dont les conclusions ont été notifiées mardi matin à deux sœurs de Hadja Benyoucef par le juge d'instruction Fabrice Rives, a été rédigé par un neurochirurgien, expert agréé près la Cour de cassation, a annoncé Me Pierre Dunac, avocat de la famille Benyoucef. "L'expert estime que les conclusions du médecin légiste de l'époque, qui retenait la théorie d'un raptus suicidaire comme explication à un suicide complexe, est sans fondement scientifique", a précisé Me Dunac. Pour lui, "c'est un véritable tournant. L'hypothèse du suicide ne reposait que sur cette théorie de raptus et elle est aujourd'hui totalement exclue". Un couteau dans la gorge, une corde à rideaux autour du cou Hadja Benyoucef avait été retrouvée morte dans son appartement, une couche culotte pliée dans la bouche et une corde à rideaux nouée autour de son cou, traversé par un couteau de cuisine qui avait tranché la carotide. Le médecin légiste, Danièle Alengrin, avait alors retenu l'hypothèse d'un "raptus suicidaire" consécutif à une ancienne lésion due à un banal traumatisme crânien en 1981. Parallèlement à l'expertise du neurochirurgien, une nouvelle autopsie du corps de la jeune femme, exhumé le 1er octobre, doit prochainement être effectuée à l'institut médico-légal de Bordeaux. Selon une source proche du dossier, les résultats définitifs devraient en être connus en décembre. Ces nouvelles investigations médico-légales sont menées à la demande du juge Fabrice Rives. Ce même juge instruit l'affaire Edith Schleichardt, et avait ordonné une exhumation de cette Chamoniarde de 22 ans, retrouvée morte en 1990 dans un champ de Haute-Garonne. Au printemps, une nouvelle autopsie avait montré qu'Edith Schleichardt avait été victime de coups au visage, contredisant celle faite en 1990 par les Drs Bras et Alengrin, qui concluaient à un décès par ingestion médicamenteuse. De source judiciaire, on a précisé que Fabrice Rives était désormais co-saisi avec Serge Lemoine, juge "historique" de l'affaire Alègre, de tous les dossiers de meurtre ou assassinats instruits à Toulouse dans le cadre de l'enquête sur le tueur en série. |
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