TEMOIGNAGES

TEMOIGNAGE DE ZEBULON

ATTENTION CETTE PAGE EST DESTINEE A UN PUBLIC AVERTIT
Bonjour, je m'appelle zébulonc , j'ai 23 ans.

J'ai été violéé il y a deux ans par mon petit copain; c'était le 21 janvier 2002, ma colocataire était à l'hôpital et il venait dormir à la maison comme il l'avait déjà fait auparavant sans qu'il n'y ait de problèmes.

Mais ce soir là, je ne sais pas ce qu'il lui a pris et il a bousillé ma vie en un rien de temps!! Je n'avais pas envie de faire l'amour ce jour là mais il en a décidé autrement, j'ai été "sa chose", "son objet" pendant presque 4 heures. Il m'a tout fait sous la menace d'un couteau: moi j'étais terorisée, je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait, je sentais juste que m vie était en train de basculer. Ce soir là, j'aurai préféré qu'il me tue! Depuis, ma vie ne ressemble plus à rien: après quelques mois j'ai fait compendre à ma meilleure amie ce que j'avais subi et elle m'a conseillée d'aller porter plainte. Elle m'a accompagnée au commissariat, j'ai été intérogé par une commissaire mais cela c'est très mal passé; j'avais l'impression d'être jugée, d'être coupable!! Du coup, j'ai laissé tomber et je n'ai pas été plus loin.

J'ai été suivi par un psychiatre pendant 1 an et demi mais cela n'a pas donné de résultats, je ne parviens pas à parler (ce n'est même pas moi qui lui est raconté mon histoire mais ma meilleure amie); j'étais sous antidépresseurs et sous anxiolitiques mais j'ai décidé de tout arrêter il y a quelques mois contre l'avis de tout le monde: je ne prenais plus de traitement et je ne voyais plus de psychiatre.

Le problème c'est qu'il y a une semaine mes envies suicidaires se sont précisées et j'ai senti que j'avais passé un cap et que je pouvais désormais basculer à tout moment. J'ai flippé et j'en ai parlé à cette meilleure amie qui a décidé de m'emmener voir mon médecin généraliste et de tout lui dire (car moi je ne l'ai jamais fait). A la suite de cet entretien, il m'a dit qu'on allait voir pour m'hospitaliser afin que je me repose et que je reprenne un peu de force et aussi pour me protéger de moi-même. Du coup, j'attends mon entrée à la clinique qui devrait se faire dans les prochains jours.

Ma dépression s'est empirée et elle a atteint ses limites, je suis à bout, je n'en peux plus, je n'ai plus de force... Et puis, les aléas de la vie n'ont pas arrangé les choses car ma mère a déclaré un cancer du sein en septembre 2003 qui est sur la voie de le régression et mon père est décédé le 21 mars dernier, il y a 10 mois, d'un cancer foudroyant. C'est vrai que depuis je n'assume plus rien, je suis totalement perdue, mes amies ne savent plus quoi faire et je souffre car cela leur fait du mal!

Le viol est un acte de lacheté qui ne devrait plus exister de nos jours mais la société s'en fout et n'ouvre pas les yeux sur ce problème: pourtant il existe et il est bien réel, il serait tant de faire quelques choses, surtout pour les victimes car le traumatisme est énorme!!

Ce témoignage ne changera rien mais si tout le monde y met un peu du sien on pourrait faire changer tout ça!!

Faut que tout cela cesse!


ZEBULON

le 12/03/2004


Ca y est, je suis sortie de la clinique depuis hier et je vais mieux. Ce séjour m'a permis de "parler" ou plutôt d'écrire ce que j'avais sur le coeur depuis plusieurs années. J'ai été écoutée, conseillée, soutenue par un bon médecin et je me suis reposée.

Je suis parvenue à pratiquement tout lui dire (sans les détails mais ce n'est pas le plus important); je lui ai parlé de mon agression sexuelle en lui disant que j'avais subi une pénétration anale, vaginale et que j'avais été contrainte de lui faire une fellation et tout cela sous la menace d'une arme et en recevant des coups de sa part. Je lui ai aussi raconté que par la suite il me harcelait par téléphone et me menaçait si je parlais.

Je lui ai parlé des conséquences de ce viol: dépression, automutilation, honte, culpabilité, tentatives de suicides...

J'avoue que cela soulage et fait du bien; faire connaitre ce qu'on a vécu par quel moyen que ce soit est déjà un bon pas. Certes c'est très difficile et ca ne résoud pas tout mais c'est déjà un bon début.

Je sais que je suis allée dans un très bon endroit et qu'ils ne sont pas tous comme celui-ci; si quelqu'un veut des renseignements concernant cette clinique, je serai ravie de lui donner.

Il faut désormais continuer à vivre, à reprendre le "train train quotidien" et essayer d'avancer.

Le chemin n'est pas encore fini, la victoire est encore loin mais il faut garder espoir...

Bon courage a tout le monde.


Zébulon