C’est la première fois que je vais écrire toute mon histoire… tout ce qui c’est passé
et qui n’aurait jamais dû arriver !
J’ai été élevée par mes grands parents dans un monde de fleurs, de gentilles fées,
de jeux de cartes et de points de croix… Une éducation de petite fille bourgeoise
calquée sur la comtesse de Ségur. Le monde était forcément beau, les gens
nécessairement gentils et les méchants naturellement moches et punis.
Et puis j’ai eu 11 ou 12 ans je ne me souviens plus.
Je faisais de la natation synchronisée. Un jour je suis tombée malade. J’ai
tout de même décidé d’aller au cours pour apprendre le ballet et ce même
hors de l’eau. Seulement voilà pendant que mes copines s’échauffaient dans
l’eau moi je m’ennuyais alors je suis allée faire le tour de la piscine. Il
était tard et à part mes copines dans l’eau et notre entraîneur il n’y avait
personne . Alors que je fouinais près de l’entrée un groupe de jeunes
garçons entra (ils avaient 16/ 17 ans je crois). L'Un d’entre eux s’avança
vers moi et commença à me parler. Il voulait savoir si j’étais vierge. Je ne
savais pas ce qu’il voulait dire. Comme j’étais assise sur le comptoir il a
commencé à me toucher le genoux. Je me sentais mal à l’aise mais j’ai pas
osé lui dire alors il a continué. La cuisse, l’intérieur de la cuisse, le
sexe. Arrivé là ses copains qui étaient restés à côté ont commencé à lui
dire d’arrêter, mais lui très fier voulait continuer. J’ai encore
l’impression qu’il faisait tout ça que pour les impressionner. Alors il m’a
demandé s’il me faisait mal. J’avais peur. Je ne disais rien. Je savais pas
ce qui fallait que je fasse, que je dise. Je l’ai laissé faire. Il a baissé
mon jean et m’a retouché encore. Il riait et disait à ses copains de
regarder. Ses copains ne disaient rien non plus. Ils faisaient style de ne
rien voir. Il voulait que j’aille avec lui dans les vestiaires. Je me
souviens exactement de ce qu’il m’a dit. Il voulait que je le suce, qu’il
m’apprendrait. Il voulait me « baiser », il disait qu’il avait déjà baisé
une fille « comme moi » et qu’elle était « bonne ». Pendant qu’il disait ça
il continué à me toucher avec plus d’ardeur et il m’a fait mal. Alors j’ai
craqué. Je me suis mise à pleurer, à trembler. J’ai dis que les garçons de
la plongée allaient arriver bientôt, que c’était l’heure. C’était faux car
ils ne venait pas ce soir là et je le savais mais ils l’ont cru. Ils ont
tous eu peur et sont partis. En partant l’homme qui m’avait touché m’a
injurié. Il m’a traité de petite pute, m’a dit que j’étais moche et que de
toutes façons je ne l’excitais pas. Je me suis mise à pleurer, à avoir
honte. Je n’ai rien dit à personne. A la fin du cours toutes les filles sont
sorties par l’entrée principale mais j’avais trop peur de revoir les garçons
et qu’ils disent à tout le monde ce qu’ils m’avaient fait. J’avais trop
honte. Alors j’ai dit à mon entraîneur que j’avais oublié quelque chose au
bord de la piscine. J’y suis retournée comme ça, ça m’a permis de pouvoir
sortir par derrière. C’est exactement là qu’ils étaient. En me voyant ils se
sont mis à rire, à me demander si j’avais honte… Je me suis enfuis en
courant jusqu’aux voitures.
Je n’en ai jamais parlé à personne jusqu’à peu où j’ai esquissé l’histoire à
mon copain. Rien de plus. En comparé avec ce que j’ai vécu récemment j’ai
minimisé toute cette histoire. Et pourtant j’ai aujourd’hui l’impression que
ce moment précis m’a beaucoup touché. J’ai pratiqué ma 1ere fellation lors
du mariage de mon cousin vers 13 ans. J’ai eu mon premier rapport sexuel à
14. L’année ou ma grand mère est morte. Ca c’est passé avec N......., un mec
qui était de 6 ans mon aîné et qui était la vedette de tout mon
collège/lycée. J’étais en admiration devant lui. Il me faisait beaucoup
fumer de joint. Enormément même. Quand il m’a dépucellé j’étais défoncé. Il
y avait un autre type au pied du lit M...........- qui est resté là tellement il
était défoncé lui aussi…. Puis N.......... est partit faire son service. Et des
années ont passé. Je me suis mise à aguicher tous les mecs mais je refusais
qu’ils me touchent. On me surnommait la « Lolita ».Je plaisais et je le
savais. Je jouais avec tous les mecs de mon entourage. Et je m’enfonçais
dans la drogue de plus en plus dure…
A 17 ans j’ai voulu m’en sortir seule. Je suis partie en Allemagne un an. Je
voulais aller toute cette merde derrière moi et me reconstruire seule et
loin. Là bas j’ai rencontré quelqu’un qui m’a aidé, aimé et soutenu. Mon
premier amour. T......... Il était tendre et attentionné. Il ne savait rien de
mon histoire mais me savait fragile et sans me questionné il m’a aidé. Un an
après j’étais sauvé mais surtout je me retrouvais moi même. Je retrouvais la
fille que j’étais mais que j’avais oublié si longtemps… T......... m’a quitté
depuis mais l’amour et l’aide qu’il m’a donné m’ont sauvé la vie.
Arrive maintenant la dernière partie de mon histoire.
A 20 ans je me suis installé à Paris pour y faire mes études supérieures. Un
jour mon téléphone sonne. C’était N......... Il me dit qu’il a besoin de moi,
qu’il n’arrive pas à sortir de la drogue, et puis qu’il veut me voir, juste
comme ça, depuis le temps… J’accepte. Il habite à L.......... Un petit village
pas loin de Tour. J’y vais malgré les mises en garde d’un de mes copains. Je
veux l’aider à s’en sortir. Là bas il vivait dans une petite maison. Quand
je suis arrivée avec lui (la gare était à plusieurs km du village et N.........
et venu me chercher en voiture) il y avait plein de gens. Il me présenta
vite fait à ses copains et la soirée commença. Je me fichais pas mal de tous
ces gens, j’étais venu pour N.......... Je n’ai donc parlé qu’à lui. Le bon
vieux temps, nos vies depuis et bla bla bla. Arriva le moment de se coucher.
Il me dit qu’il n’y a que deux chambres et que tous ses potes vont dormir
dans l’une des deux. Comme je suis une fille il me propose sa chambre.
J’accepte. A peine couchée il rentre dans la chambre. Me dit qu’il va
coucher par terre, que je n’ai pas a m’inquiéter… Mais il rentre dans le lit
et commence à me toucher. Je me débat. Il est plus fort que moi et commence
à me violer. Je cris et toutes mes forces, je me débats, griffe, mords, puis
à bout de force je le laisse faire. Il me tape pour que je le laisse faire.
Il me retourne et veux me sodomiser. Il me fait saigner mais n’arrive pas à
me pénétrer. J’ai terriblement mal. J’en peux plus. Je suis à bout de force.
Le visage en sang je n’arrive qu’à pleurer doucement. Je n’existe plus il
est en train de me tuer. Je suis sur le dos et écrasé contre ma poitrine je
le sens jouir en moi. Plus rien n’existe, je suis morte. Il aurait pu
continuer, je ne sentais plus mon corps, que ma douleur. Il s’endors. Moi je
reste là, enfermée dans la chambre. Le lendemain il réouvre la chambre. Il y
a des mecs partout dans la maison mais je ne les regarde pas. J’arrive pas à
marcher normalement. J’ai mal et j’ai honte. Je me dis qu’ils ont tout
entendu et qu’ils n’ont rien fait. Peut être même qu’ils se sont branlés. Je
suis prise d’un vertige mais j’ai pas la force de me battre. Je ne suis plus
qu’une coquille vide. Sans âme. Je veux juste fuir avant que ça recommence.
Mais N......... ne voulais pas me laisser partir alors il a gardé mon sac avec
mon porte feuille et il m’interdisait de fermer la porte des toilettes et de
la salle de bain. J’ai donc du prendre ma douche devant tous ces hommes.
J’ai le souvenir d’avoir laissé coulé l’eau sur mon visage en pensant que je
me noyais. Je ne sais pas combien de temps ça a duré mais à un moment
N........... est venu coupé l’eau. Il m’a dit de me dépêché car il devait aller
au marché et comme il ne voulait pas me laisser seule il fallait que je
l’accompagne… De peur que je m’enfuisse s’il me laissait à la maison. Je
l’ai suivi sans rien dire, morte à l’intérieure, tremblante à l’extérieur.
De retour du marché il est rentré avant moi dans la baraque, les bras chargé
de courses et là j’ai eu un sursaut de survie. Je me suis jetée sur la
voiture qui passait pour l’arrêter. Je suis montée de force dedans et j’ai
supplié le conducteur de démarrer. A mon air effaré il n’a pas posé de
questions et il a redémarré. Je lui ai dis que je voulais rentré sur Paris
alors il m’a déposé plusieurs km plus loin sur un nationale. De voiture en
voiture j’ai regagné Paris…
Aujourd’hui j’ai 23 ans et j’ai beaucoup de mal à oublier. Mon copain, A......,
est là et m’aide de toute ses forces et grâce à lui je réapprends encore une
fois à vivre. Je sais que toute mon histoire m’a rendu difficile à vivre
mais grâce à son amour ma vie reprend un sens. Je réapprends à faire
confiance peu à peu mais c’est si dur ! Des fois j’ai encore peur. Je me
sens nulle, laide, j’ai pas confiance en moi et dès qu’il me parle de ses
aventures sexuelles passées je redevine l’homme qu’il est avec toutes ses
pulsions et ses fantasmes et je pleure, j’ai peur comme une gamine. Une
enfant perdue. J’ai confiance en lui et en notre amour mais du temps m’est
encore nécessaire pour revivre normalement. Il sait tout, je lui est tout
raconté. Il m’a cru et m’a comprise. Il est extraordinaire, je l’aime, je
veux construire ma vie avec lui… Si aujourd’hui je vous livre mon histoire
pour la première fois, que je rompt le silence c’est grâce à lui aussi…
Voilà. Je voulais juste vous donnez un peu d’espoir malgré tout ce qu’on a
pu vivre. Allez les filles faut continuer à marcher, même en boitant!!!
PAPAYE