DOSSIERS

VIOLENCES HOMMES/FEMMES

Pour "le respect mutuel entre les filles et les garçons"

vendredi 22 septembre 2006

CHANCEGAL travaille essentiellement avec l’Éducation nationale et principalement les collégiens et les lycéens. Fabienne Rubira, la Directrice et Rolande Cazal, Chargée de mission pour la prévention de la violence plus une équipe de salariés et de bénévoles oeuvrent "au respect mutuel entre les filles et les garçons". Pour piloter cette initiative, Chancegal utilise différents supports : poème “j’ai reçu des fleurs”, découpe des articles de faits divers dans les journaux et des enregistrements sur cette plaie de la société. Ensuite, l’échange s’opère entre les élèves, les professeurs et les assistantes sociales.

Chancegal participe également à la “Journée Internationale de Lutte contre les violences faites aux femmes” du 25 novembre. Cette marche silencieuse en mémoire des femmes victimes de violence vise à sensibiliser le plus grand nombre d’entre nous pour que ce fait ne se reproduise plus. Elle alerte aussi l’opinion publique en diffusant des films “Ne dit rien” et surtout elle organise le premier concours pour le moins audacieux sur l’image la femme au sein de la publicité : le Prix Faham pour récompenser les publicités antisexistes et le Prix Infame pour dénoncer les publicités sexistes.

Pour l’équipe de Chancegal "toute femme ou toute jeune fille doit dire non à toute violence verbale ou physique avant d’entrer dans ce cycle infernal".

J.-F. N.

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Momon Papa lé la 24 heures sur 24

Avoir au téléphone Patrick Savatier, le porte-parole de Momon Papa lé la, reste du domaine de l’incertitude. Mais lorsqu’on l’a lors de la conversation, on ne cesse d’entendre le combiné sonner pour des appels de détresses en tous genres dont les violences conjugales. C’est comme ça tout le jour comme la nuit et 24 heures sur 24 avec pour seuls deniers, les recettes de la Pension les Pluies d’or. Les bénévoles de cette association ne sont pas forcément formés au recueil des paroles des victimes de violence. Mais ils s’efforcent de les guider, de les soutenir dans cette pénible épreuve vers les institutions. Ils vont même jusqu’à les sortir de leur foyer et ce devant les yeux de l’auteur de tels actes. Récemment, une femme les "appelle pour leur dire qu’elle a été violée". Une bénévole l’écoute et pendant ce temps, Patrick Savatier alerte la Gendarmerie qui intervient. La femme a été hospitalisée et aujourd’hui, "elle se porte mieux". La violence d’une manière, pour lui, est "la conséquence d’une société agressive et stressée : l’emploi précaire, la baisse du pouvoir d’achat, le chômage et le manque de logement. Pour sortir de cette situation : le vote pour manifester son insatisfaction et pour un autre modèle de société".

J.-F. N.

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An plis ke sa

À La Réunion...

... "l’indice annuel (2005) de violences conjugales est de 15% à La Réunion contre 9% en métropole". Par ailleurs, "le Rapport du lien familial avec l’agresseur est que 6 agressions sexuelles sur 10 sont commises par un membre de la famille". Fait inquiétant, "les jeunes sont le plus touchées : 29% des jeunes femmes entre 21 et 24 ans vivant en couple disent avoir subi des violences de leur conjoint lors d’une enquête".

Dénoncer ou ne pas dénoncer ?

"L’agression sexuelle est I’un des crimes le moins rapporté à la police. En effet, les différentes études estiment que les taux de dénonciation varient entre 6% et 38% au Canada. Ces enquêtes démontrent également que le lien entre l’agresseur et la victime est un facteur important pour expliquer le fait qu’une victime dénonce ou non. En effet, plus les liens entre la victime et l’agresseur sont étroits, moins il y a de chance que le crime soit rapporté à la police. Par ailleurs, en comparant ces données avec les voies de faits, on constate qu’il s’agit d’une caractéristique spécifique aux agressions sexuelles".

Source Tourigny et Lavergne, 1995.

Pourquoi certains hommes sont violents à l’endroit des femmes ?

"Il n’existe pas d’explication simple pour répondre à une telle question. Le phénomène de la violence à l’endroit des femmes est fort complexe et semble être la résultante d’une combinaison de plusieurs facteurs. Entre autres, la violence des hommes semble résulter de la façon dont ces derniers apprennent, en jeune âge, à exprimer leur “masculinité”. Très tôt, plusieurs hommes ont appris à utiliser le pouvoir comme habileté de dominer et contrôler les autres autour d’eux. Cette façon de penser semble ainsi rendre acceptable le recours à la violence aux yeux de plusieurs hommes. La plupart des actes violents deviennent donc une tentative malsaine d’affirmer son pouvoir et son contrôle sur les femmes, les enfants et les autres hommes. Paradoxalement, la plupart des actes violents commis par des hommes représentent un signe fondamental de faiblesse, d’insécurité et de faible estime de soi combinés à la capacité physique et verbale de dominer et au sentiment qu’ils doivent être supérieurs et en contrôle pour être un “vrai” homme. La violence devient alors un moyen malsain d’affirmer son pouvoir, ses privilèges et son contrôle. La structure sociale qui soutient et maintient les inégalités telles l’acceptation générale de la subordination des femmes aux hommes et de la subordination de certaines femmes à d’autres femmes, et les rôles socio-sexuels des hommes et des femmes véhiculés par les religions, les médias et les cultures, contribue donc à perpétuer cette façon erronée de penser et d’agir. Le manque de sévérité face aux conséquences des actes violents comparativement à la gravité des gestes posés contribue également à encourager les hommes à avoir recours à la violence. Il ne faut jamais oublier qu’il y a plusieurs explications à la violence mais qu’il n’y a pas d’excuses valables !"

Source : Comité canadien sur la violence faite aux femmes (1993), Rapport final : Un nouvel horizon : Éliminer la violence - atteindre l’égalité, p. 67-68.

Pour "le respect mutuel entre les filles et les garçons"

Article paru dans Témoignages le vendredi 22 septembre 2006

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