LES CONSEQUENCES DES ABUS SEXUELS
LA DROGUE : agir, réagir, aider et être aidé
Ces pages n'ont pour but que l'information des personnes pouvant être en contact avec ces produits ou à leur entourage et n'a aucunement pour but d'en faire l'apologie

Une vie est une somme d'expériences. Une quête d'émotions et de connaissances nouvelles qui apportent des succès mais aussi des échecs.

Entre liberté et responsabilité, l'enfant puis l'adolescent apprend progressivement à devenir autonome. Cet apprentissage individuel, l'amène, une fois adulte à connaître ses obligations et à savoir prendre des décisions dans sa vie personnelle et sociale.

Si l'adolescence est une période d'évolution particulièrement importante, le mouvement ne cesse pas pour autant dès l'entrée dans l'âge adulte ! L'équilibre s'ajuste tout au long de la vie, au-delà des épreuves, des succès, des joies, des ruptures et des chagrins.

L'usage, l'usage nocif et la dépendance concernent bien plus les adultes que les adolescents ou les jeunes. Mais la plupart des consommations problématiques commencent avant 20 ans.

Si ce chapitre consacre une place importante à l'adolescence c'est qu'il s'agit d'informer plus particulièrement les adultes, de leur donner les informations nécessaires pour aider les plus jeunes à vivre expériences et découvertes à moindre risque.

ADOLESCENCE ET EXPERIENCES

Première cigarette, première ivresse, premier amour, première relation sexuelle : l'adolescence est le temps des expériences.

Ces essais passent par des excès. Qu'ils soient "bruyants" (attitudes provocatrices) ou "silencieux" (repli sur soi), ces manifestations ne signifient pas a priori que l'adolescent est en difficulté.

Cette période de recherche et d'hésitations, quête d'autonomie ou maintien du lien de dépendance vis-à-vis des parents, est souvent compliquée à vivre pour l'adolescent et son entourage. Il s'agit pour les adultes, les parents en particulier, de maintenir et d'affirmer les valeurs qui leur semblent importantes pour l'éducation de leurs enfants.

Tout en dosant leurs interventions et l'affirmation de leur autorité, il est indispensable pour les adultes de marquer les limites et de mettre en garde un adolescent contre les dangers qu'il peut encourir. Il est par ailleurs tout aussi nécessaire de le valoriser, de l'encourager, et de favoriser ses contacts avec l'extérieur.

Aider un adolescent à trouver ses forces personnelles est aussi essentiel pour lui que de connaître les limites posées, particulièrement s'il manifeste une attitude de repli, s'il éprouve un besoin important de confiance et manque d'estime de lui-même

LE ROLE DE L'ENTOURAGE

Chaque personne instaure une relation unique à l'autre et au monde, développe des stratégies personnelles pour éprouver du plaisir ou pour ne pas souffrir.

La consommation des substances psychoactives occupe une place importante dans ces stratégies. Aucune recette n'existe donc pour éviter qu'un individu, et en particulier une personne jeune, ne fasse usage de substances psychoactives.

L'adolescence est l'âge de tous les possibles, des expériences et des rencontres.

Ce qui peut être vécu dans un moment particulier peut ne pas prendre un caractère définitif, et rien ne sert de dramatiser un essai ou une erreur.

Dans une période de crise, il s'agira pour l'adulte de trouver le bon moment pour se faire entendre, et d'adopter une attitude appropriée.

S'il n'y parvient pas, il peut rechercher l'appui de personnes compétentes.

Quelles questions se poser face à l'usage d'une substance psychoactive ?

- Quel(s) est (sont) le(s) produit(s) consommé(s) ?

- La consommation est-elle rare, fréquente ou régulière ?

- Quelle est la quantité consommée ?

- Dans quelles circonstances consomme cette personne, seule ou en groupe ?

- Y a-t-il des conséquences nocives ou des dommages ?

- Quelle importance le consommateur reconnaît-il à cet usage ?

- Pour s'amuser de temps en temps ?

- Pour faire comme les autres ?

- Parce qu'il l'estime indispensable à son bien-être ?

S'interroger, parler en toute confiance d'une consommation, quelle qu'elle soit, est nécessaire.

La plupart des consommations resteront sans conséquences graves si le dialogue est instauré.

Malgré tout, dans certaines situations, il y a lieu de se faire aider. Accepter cette aide, c'est souvent trouver des solutions à des situations jugées insupportables.

CHERCHER CONSEIL ET ASSISTANCE N'EST PAS UNE MARQUE DE FAIBLESSE OU UNE TRAHISON

DONNER DES REPERES

Refuser ou fuir les conflits ne résout pas les problèmes. Dire non à un jeune enfant qui s'apprête à faire quelque chose de dangereux ou d'interdit, dire non à un adolescent sans avoir peur d'exercer son autorité, sont des attitudes éducatives tout aussi essentielles pour lui que celles qui consistent à l'ouvrir à des connaissances nouvelles.

Retarder le plus possible l'expérimentation du tabac et de l'alcool peut atténuer le risque d'un comportement d'usage nocif ou d'une dépendance ultérieure.

Des études confirment la place éducative de l'interdit dans les comportements de consommation des plus jeunes. Inciter l'adolescent à retarder le plus possible l'expérimentation du tabac et de l'alcool peut atténuer le risque d'un comportement d'usage nocif ou d'une dépendance ultérieure.

Par ailleurs, des enquêtes récentes réalisées auprès de jeunes confirment le rôle positif joué par le dialogue parents/adolescents dans le comportement tabagique des jeunes. Les adolescents qui déclarent avoir une communication facile avec leurs parents sont plutôt moins nombreux à fumer (21,9 %), alors que ceux qui affirment qu'il est difficile de parler avec leurs parents de choses qui les préoccupent vraiment sont 30,5 % à fumer du tabac régulièrement.

NE PAS PREJUGER D'UNE CONSOMMATION

Un adolescent qui fume occasionnellement du cannabis n'est pas un toxicomane.

Cette consommation ne l'entraînera pas forcément dans "l'escalade" vers des produits de plus en plus dangereux. Les proches peuvent aider à cette prise de conscience en donnant des informations de base claires, précises et exactes destinées à l'aider à évaluer ses vulnérabilités et ses points forts. Face à une offre de produits et à l'influence de la consommation de l'entourage, il est alors plus facile de faire des choix responsables.

Les consommations abusives et les dépendances font partie le plus souvent d'un ensemble de comportements à risques ou de symptômes qui sont l'expression de difficultés passagères ou plus profondes, de souffrances, qu'il s'agit de prendre en compte au cas par cas.

OU S'INFORMER ?

OU SE DOCUMENTER ?

Dans les centres de documentation spécialisés, les centres d'information jeunesse, les Comités d'éducation pour la santé implantés en France...

Drogues Alcool Tabac Info Service

7 jours sur 7

24 heures sur 24

Appels anonymes et gratuits

113

Croix-Rouge Ecoute

0 800 858 858

Ecoute Dopage

0 800 15 2000

Fil Santé Jeunes

0 800 235 236

SIDA Info Service

0 800 840 800


Tabac Info Service

0 803 309 310

PREVENIR ET INFORMER

Des actions de prévention sont conduites par des organismes publics et associatifs auprès des jeunes et des parents. Le plus souvent, elles sont élaborées en partenariat avec des spécialistes, des professionnels de la santé, de la police ou de la gendarmerie, des éducateurs de quartiers...

Ces actions peuvent se dérouler :

- en milieu scolaire, plus généralement dans les établissements du secondaire par le biais des CESC.
(Les Comités d'éducation pour la santé et la citoyenneté (CESC) regroupent les membres de la communauté éducative, les familles et les acteurs de la vie du quartier. plus de 5000 établissements scolaires disposent d'un CESC en 2000.) ;

- dans le cadre d'activités sportives ou culturelles dans les lieux qui rassemblent des jeunes ;

- dans les centres d'apprentissage ;

- dans les lieux festifs ("rave parties", festivals, concerts...), des actions d'information et de réduction des risques s'adressent aux participants pour éviter par exemple qu'ils prennent le volant en étant sous l'effet d'un produit ou qu'ils consomment d'autres produits toxiques.


TROUVER DES SOLUTIONS

62 points Ecoute Jeunes

Ils accueillent les adolescents, les jeunes adultes et les parents.

Les Points Ecoute Jeunes (au nombre de 62 fin 1998).

Ce sont des lieux d'accueil, d'écoute et de parole qui s'adressent aux jeunes les plus en difficulté. Ils ont pour objectif la prévention des conduites à risques, notamment l'usage de substances psychoactives et la prévention des conduites addictives.

16 Points Ecoute Parents

Les Points Ecoute Parents (au nombre de 16 fin 1998).

Ils accueillent et soutiennent les familles confrontées aux conduites à risques des adolescents. Dans le cadre d'entretiens individuels, ou de groupes de parole, ils cherchent à arrêter la détérioration des relations, et à rétablir la communication familiale parents/enfants.

TROUVER DES SOINS

Un premier contact auprès d'un médecin généraliste ou éventuellement d'un spécialiste (psychologue, psychiatre) peut aider à trouver des soins adaptés, surtout si la consommation de substances psychoactives est associée à des difficultés psychologiques ou de comportement général.

Dans les hôpitaux, les centres de santé, les centres médico-psychologiques, conseils et soins peuvent être donnés à tous ceux qui en font la demande.

De nombreux établissements de soins spécialisés existent sur l'ensemble du territoire et proposent d'accompagner, de soigner le consommateur et, selon les cas et l'établissement, son entourage.

250 CSST

Les CSST (Centres de soins spécialisés pour toxicomanes) accueillent toute personne souffrant d'une dépendance. Les 250 organismes ouverts en France, proposent une grande diversité de prestations (médicales, psychologiques, sociales, éducatives).

Une cinquantaine d'établissements offrent un hébergement (appelé généralement postcure) aux personnes qui en font la demande. Il leur est possible de construire un projet personnel en vue d'une stabilisation.

Les hébergements sont organisés selon le projet et la situation individuelle : dans un cadre collectif, dans des réseaux de familles d'accueil, ou encore en appartements thérapeutiques relais. Des hébergements de transition et d'urgence, des nuitées d'hôtel peuvent être proposées selon la structure d'accueil, la demande et la situation de la personne.

En milieu pénitentiaire, des actions en faveur des détenus usagers de drogues et d'alcool sont conduites afin de préparer leur sortie, en liaison avec des institutions extérieures.

200 CCAA en ambulatoire, les CCAA (centres de cure ambulatoire en alcoologie) proposent des soins et un accompagnement social aux personnes en difficulté avec l'alcool (200 centres sont implantés en France) ;

en milieu hospitalier, des unités d'accueil en alcoologie accueillent 20 000 malades par an et leur proposent un traitement ;

des centres de postcure proposent des soins et une aide à la réinsertion sociale.

Des consultations d'aide au sevrage tabagique, implantées le plus souvent dans les hôpitaux, prennent en charge les fumeurs les plus dépendants et les personnes ayant déjà souffert d'une maladie liée au tabac.

Des consultations médicales en médecine générale sont aussi proposées. Le sevrage tabagique peut être accompagné d'un substitut nicotinique (patchs, gommes à mâcher) ; ces traitements sont aussi délivrés aux fumeurs hospitalisés.


LA REDUCTION DES RISQUES

A partir de 1987 plusieurs mesures ont été prises pour favoriser l'accès au matériel d'injection stérile pour les usagers de drogues par voie intraveineuse, dans le but d'éviter la contamination par le virus du sida et celui de l'hépatite C (vente libre des seringues, programmes d'échange de seringues).

Dans le même temps se sont développés des lieux d'accueil où les usagers de drogues les plus en difficulté trouvent de l'aide, une écoute et des soins de première urgence ("boutiques" ou programmes ouverts pendant la journée et "sleep-in" ouverts la nuit). Il existe aussi des automates (machines) qui distribuent des seringues contre un jeton que l'on peut se procurer chez les pharmaciens ou dans les associations spécialisées, ou contre une seringue usagée.

Enfin, les pharmacies d'officine vendent des seringues ou des " kits " (Stéribox) qui outre des seringues, contiennent un tampon alcoolisé, de l'eau pour diluer le produit et un récipient de chauffe.

Livre "Drogues : savoir plus, risquer moins"